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Description
Pierrot ne vient de nulle part et il ne va nulle part. Son quotidien est banal et pourtant il n'est pas au bout de ses surprises... Questionnement de l'homme face à l'absurde.
Sujets
Informations
Publié par | Edilivre |
Date de parution | 27 juin 2018 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782414245048 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-414-24502-4
© Edilivre, 2020
I
J’habite une petite roulotte à l’intérieur d’un cirque.
Mes collègues de travail, qui sont aussi ma famille, m’appellent Pierrot en raison de ma profession : je suis clown blanc.
Mon métier consiste à paraître sérieux, voire triste, dans un spectacle comique. Le contraste que j’apporte à ce numéro met en valeur l’Auguste et le contre-pitre qui font rire le public, me laissant le second rôle, celui de l’oublié. J’aime mon métier et les personnes avec qui je travaille et passe mon temps libre.
En réalité, je n’ai pas d’autre nom que celui de Pierrot, car je fus trouvé à la naissance, laissé à l’abandon devant la roulotte de Madame Danamelle, la diseuse de bonne aventure. Elle est devenue ma mère adoptive et je partage avec elle une relation très complice. Elle est la doyenne de la troupe. C’est le genre de personne sur qui on peut compter, mais je la connais mieux que quiconque. Je sais très bien que si elle parle beaucoup, c’est pour ne pas parler de ce qui la chagrine, elle n’est pas du genre à se confier ou à se mettre dans une situation de faiblesse. C’est une femme forte et sensible. Tout le monde la respecte pour sa sagesse et son écoute : elle lit dans les cartes comme dans les cœurs. Lorsqu’elle décida de m’adopter, elle en assuma le choix jusqu’au bout et elle ne regrettera ce choix pour rien au monde, je le sais. Je suis sans doute la seule personne à qui elle se plaint, même si cela l’ennuie, car c’est pour elle un signe de faiblesse, mais elle n’a pas le choix parfois, car elle ne peut se permettre de paraître faible devant les autres membres de la troupe. C’est en somme à elle que revient la tâche de coordonner cette grande famille que représente notre troupe. Ce cirque, c’est sa vie et c’est la vie de tous ceux qui y participent. Notre cirque est notre maison, notre cantine, notre « gagne-pain », notre lot de joies et de misères… Même si elle se plaint à moi, nous n’échangeons que de brèves discussions, car je suis encore moins penché qu’elle sur les états d’âme et je n’aime guère me confier : telle mère, tel fils. J’ai souvent peur de la perdre, car elle est ma seule véritable famille, même si je sais que les autres artistes du cirque seront toujours là pour me consoler, ce n’est pas la même chose. Une mère, on n’en a qu’une.
C’est elle qui se lève en pleine nuit pour nous réconforter lorsque nous sommes en larmes, qui s’inquiète pour nous, nous éduque et qui prend même le risque de se faire détester par ses propres enfants en ne s’inclinant pas, en ne fléchissant pas son autorité, parce qu’elle sait ce qui est bon pour nous...