Ballade pour simples gens
84 pages
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Description

« Le temps est un barbare, il faut le retarder, À coups de petits bonheurs savamment grappillés, Chasser tous les malheurs, oui, à grands coups de pied, Ignorer les phraseurs et les illuminés. Il faut boire aux bonheurs, tout de suite, goulûment, Goûter à tous plaisirs sans perdre trop de temps, Cumuler belles rencontres, les vivre à cent pour cent, Savourer les caresses, les regards envoûtants. C'est certain, le temps presse, il faut le devancer, Épuiser les merveilles que la vie a données, Ne pas être en sommeil, toujours être éveillé, Jusqu'à ce que la camarde vienne pour nous faucher. » Tour à tour intime et universel, jouisseur et amer, le recueil de Jean-Marie Devick joue les ruptures de ton avec une aisance déconcertante. Parfois acides, un brin irrévérencieuses, toujours sincères et profondément humaines, ses envolées sans langue de bois parlent à tous et ne peuvent laisser indifférent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 avril 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342036909
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ballade pour simples gens
Jean-Marie Devick
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Ballade pour simples gens
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Amour… Amitié…
 
 
 
 
Accepter de vieillir
 
 
 
Le secret de sa jeunesse ne se trouve pas dans les « crèmes,
Pour peaux matures… » : c’est l’imbécillité qui règne,
« Parce que vous le valez bien… » : au-dessus de tout ça,
Elle accepte de vieillir... : surprenant, n’est-ce pas…
 
Cela fait déjà longtemps qu’elle vit avec ses rides,
Des rides d’expression, ravissante et sensible,
Son sourire désarmant, elle m’a désarmé,
Je suis amoureux d’elle, elle m’a envoûté.
 
Elle traverse son âge, joyeuse, de bonne humeur,
Elle s’aime, c’est une force qu’elle cultive de bonne heure,
Généreuse, accueillante pour les plus démunis,
C’est une « femme de l’ombre… » : destin qu’elle « a choisi… ».
 
C’est une perle rare, dénichée, mes amis,
Elle colore ma vie, elle réchauffe mes nuits,
Quand elle me dit : « Je t’aime… », je suis à sa merci,
Sa sensibilité, son charme m’ont séduit.
 
 
 
Maïc
 
 
 
Tu étais noir et fier, mon vieux Jamaïcain,
Tu aimais faire la guerre à tous les chats du coin,
Tes yeux, tendre lumière qu’envieraient tant d’humains,
Tu sais, ami fidèle, tu étais un bon chien.
 
« Plus je connais les hommes, mieux j’apprécie mon chien… »,
Ce dicton, s’il étonne, n’existe pas pour rien,
On connaît ces guignols qui ne sont que vauriens,
Pas toi, Dieu me pardonne, tu semblais si humain.
 
Tu nous quittes trop vite en nous léguant ta joie,
Un peu de notre vie s’est enfuie avec toi,
En berne pour toujours, nos promenades au bois,
Ton regard doux, confiant, nous ne l’oublierons pas.
 
Tu es parti ce soir au Paradis des chiens,
En silence, sans histoire, caressé par nos mains,
Quatorze ans de présence : un bail, vieux galopin,
Tu tires ta révérence, laissant un vide certain.
 
 
 
Mon pote
 
 
 
Des mecs comme mon pote, ça ne court pas les rues,
Il ne se la joue pas, il joue les farfelus,
Il blague avec tout le monde, se moque de lui sans façon,
C’est vous dire sans détour qu’il est tout sauf un con.
 
On a fait connaissance, par hasard, au boulot,
Je tirais une flemme, les pieds sur mon bureau,
Lui, le jeune prodige, le « Petit… », le nouveau,
Moi, le « Patriarche de l’arche », pas toujours rigolo.
 
Très vite, sans mot dire, le courant est passé,
Il y avait de bonnes ondes branchées sur l’amitié,
Nous sommes devenus complices, ce n’était pas calculé,
À présent, c’est mon pote, mieux vaut ne pas y toucher.
 
Malgré sa compétence, il se mouche toujours du pied,
Son professionnalisme ne le fait pas gamberger,
Sa belle indépendance a de quoi faire jaser,
Ce bougre, ce sale type, est bourré de qualités.
 
L’école, c’était non, ça ne l’intéressait pas,
Sans doute pas fait pour elle, sans doute ailleurs déjà,
L’école de la vie lui a ouvert les bras,
C’est là qu’il a appris, comme tant d’autres, sur le tas.
 
Autodidacte génial ignoré par les sots,
Qui trustent les diplômes tout en restant idiots,
Il est seul maître à bord de sa propre société,
Ce gars-là n’a pas fini de nous étonner.

J’aime cet abruti, ça fait un bail déjà,
Quand la déprime me mine, ce vaurien est toujours là,
Comme deux doigts de la main, des frères siamois,
Je vous le répète : « C’est mon pote, surtout n’y touchez pas… ».
 
 
 
On s’aime
 
 
 
On s’aime, on le sait, on se l’est dit cent fois,
Même si notre couple eut des hauts et des bas,
Oui, je veux te l’écrire, tu me sais de bonne foi,
Ne feins pas la surprise, je reste tout à toi.
 
Merci à toi, hasard, d’avoir mis sur ma route,
Cette femme dont la beauté ne laisse planer aucun doute,
Resté longtemps aveugle, frappé de cécité,
J’ai recouvré la vue pour être ensorcelé.
 
Nous nous sommes épousés, nous nous sommes séparés,
Décision entre nous, conserver l’amitié,
Beaucoup d’eau sous les ponts, depuis lors, a coulé
Nous restons l’un par l’autre tous les deux attirés.
 
Toi d’apparence si frêle, en fait si décidée,
Je veux te dire : « Je t’aime… », toi que j’ai mal aimée,
Les mots : « Femme de ma vie… », je les ai prononcés,
Sois rassurée, ma douce, je n’ai pas oublié.
 
Tu restes la plus jolie d’entre toutes, évident,
Ton charme ne craint pas les outrages du temps,
Ton visage radieux, ton sourire lumineux,
Reflets de ta belle âme dont je suis amoureux.
 
On n’est que de passage, tu connais mon credo,
Après la mort, qui sait s’il y aura du nouveau,
Je te regarde vivre, pour moi rien de plus beau,
Sache-le, mon amour : tu es mon Eldorado.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ascendants…
 
 
 
Album de famille
 
 
 
Album de la famille que je feuillette à souhait,
Gardien de la mémoire, je te trouve incomplet,
Au regard d’une histoire déclinée au passé,
Saisie en blanc et noir sur du papier glacé.
 
Des visages défilent de gens que j’ai aimés,
Ascendants disparus, ils s’en sont tous allés,
Je songe à ces questions que j’aimerais leur poser,
Qui resteront sans réponses, ils resteront muets.
 
Faute du témoignage d’un heureux rescapé,
Les photos d’un autre âge garderont leur secret,
Elles resteront images impuissantes à parler,
Elles subsisteront vestiges d’une histoire figée.
 
L’album d’une famille, commedia dell’arte,
Des acteurs improvisent qui peuvent se dérober,
La parole fait défaut à ces instantanés,
Qui mettrait en lumière leur simple vérité.
 
Pas toujours si joli, le joli temps passé,
Un sourire peut masquer de l’animosité,
Gaieté et joie de vivre s’affichent volontiers,
Que sont devenues nos haines, trahisons, lâchetés ?
 
 
 
Grand-père
 
 
 
Grand-père, tu es né fier, arrivé en dernier,
Le benjamin du clan, ça a dû se fêter,
Ta vie fut un modèle de travail mesuré,
Tu fus un travailleur qui ne t’es pas trop foulé.
 
Ta sagesse de vie m’a toujours étonné,
Les valeurs essentielles, tu les as cultivées,
Prendre le temps de vivre, celui de deviser,
Discrétion, de l’humour, de la sérénité.
 
Philosophe campagnard, connaisseur avisé,
Des choses de la terre, tu en étais imprégné,
Aimant faire bonne chère sans jamais abuser,
Force de caractère, caractère bien trempé.
 
Je t’entends me répondre quand je te demandais,
Pourquoi donc, à la messe, tu n’y allais jamais :
« La messe, c’est pour les jeunes, plus pour les pensionnés… »,
Les curés, les docteurs… pas ta tasse de thé.
 
Je me souviens de toi à la morte saison,
Assis dans ton fauteuil, songeur, un peu bougon,
Prier, se recueillir, ce n’était pas pour toi,
« Penser aux fins dernières… » était ta seule foi.
 
Je me rappelle encore t’entendre siffloter,
Quand tu avais de la peine, pour ne pas la montrer,
Tu haussais les épaules sur méprises engendrées,
Reconnu par tout le monde, impossible, tu le savais.

Celui qu’avec tendresse, bourru, tu appelais,
Le « Gros », ton petit-fils, le seul, ton préféré,
Menuiserie, ton art, ta passion avouée,
Plaisir de me la transmettre, je te l’ai refusé.
 
Amoureux de ta belle au point de l’enceinter,
Faisant fi des convenances pour pouvoir l’épouser,
Grand-père, sacré gaillard, tu as dû t’amuser,
Tu savais, forte tête, très bien ce que tu voulais.
 
Mon père a eu deux fils, un seul t’aurait comblé,
Toi, tu as eu deux filles, tu n’as rien regretté,
Le rêve de mon père : avoir propriété,
Ton rêve à toi, Grand-père : maison à transformer.
 
Je suis heureux et fier de ce que tu m’as légué,
Tu dois savoir, Grand-père, que je t’ai admiré,
Je ne serai jamais quitte, toujours ton obligé,
Je te dois cette chanson, tu me l’as inspirée.
 
 
 
Mon père
 
 
 
J’ai eu, dans le passé, reproches à t’adresser,
En cause, malentendus qui nous ont séparés,
Depuis que j’ai acquis, dit-on, maturité,
Je reconnais humblement que je me suis trompé.
 
Je ne cherche pas d’excuses mais il faut l’avouer,
Ma mère, ta femme chérie, a peu débroussaillé,
L’unique chemin de terre qui menait jusqu’à toi,
La « montre en or », c’est vrai, je l’ai loupée bien des fois.
 
Nous avons l’un et l’autre, depuis, signé la paix,
Ton statut fier de père, qui donc l’a effacé ?
Je me suis fourvoyé, dédale sans issue,
Tu as trouvé chez moi de quoi être déçu.
 
Je t’ai cru très longtemps, à tort, manipulé,
Par ta femme, ma mère, patronne imaginée,
Moi, pauvre petit con, je me suis abusé,
Je t’ai pris pour un con or c’est moi qui l’étais.
 
Qui tirait les ficelles ? Ma mère, je le croyais,
Je l’ai su bien trop tard, c’est toi qui décidais,
J’ai confondu chez toi le désir amoureux,
Et reddition de père, pour moi, c’était fâcheux.
 
Tu dois savoir quand même, ce ne fut pas très gai,
Croire son père absent, il y a de quoi affecter,
Un garçon qui voulait, chose normale, s’affirmer,
Qui, d’une mère trop présente, devait se libérer.

Dans une même famille, partager même vision,
De la mère et du père, je crie à l’illusion,
Mon frère et ma sœur avaient le même avis,
En fait, moi et moi seul, je n’avais rien compris.
 
Tu fus fier de ta fille et de ton fils aîné,
Le « vilain petit canard », c’est moi qui l’ai joué,
La huitième merveille de ta femme, ma maman,
N’a été qu’un raté, le savais-tu vraiment ?
 
Tu as regretté que je ne t’aie rien demandé,
Avec les filles, tu me supposais m’amuser,
Vérité nue, cruelle, je souffrais en secret,
Impossible

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