Cheminements
63 pages
Français

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Cheminements , livre ebook

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Description

Chroniques poétiques, portraits esquissés, sentiments éclos au fil du quotidien. Textes-poésies mûris dans les tiroirs de ma commode aux senteurs poudrées où le présent enlace les passé.
Quotidien qui se dessine à petites touches : la blanche maison a protégé les rêves des enfants de ma famille, la grande tulipe rouge est bien jolie, les mains soigneuses de mes grands-mères me font signe de loin et les cendres de Daphnée, le chat, reposent sur mon armoire…

Informations

Publié par
Date de parution 17 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312012346
Langue Français

Extrait

Cheminements

Evelyne Blanc
Cheminements











LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
A Cathie, à Christelle,
à Eurydice,à Oscar
qui m’ont encouragée à partager mes textes.






















© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01234-6
B RIC À BRAC
Ma petite maison est pleine comme un œuf de trésors divers,
Bric à brac plutôt qu'antiquités,
Broc avec un "c" bien sonore comme dans le Sud
Où l’on prononce toutes les lettres.
Dans mes placards, il y a des mèches de cheveux de mon bébé,
Une vieille paire de manchettes oubliées par un amant distrait et pressé,
Des dentelles confectionnées par les mains délicates et soigneuses de Marthe, ma chère grand-mère aux jolis yeux colombins
Une paire de draps troués
Un ours tout pelé, disant secrètement "pitié! pitié!"
Des boîtes et des boîtes
Des livres et des poussières
Mes dernières folies
Mes anciennes toquades.
Des petits riens qui font d'énormes « tout »

Un vieux fauteuil de rotin mité
Sur lequel j'ai chaviré, un jour, avec mon bébé.
On s'est relevé, un peu éberlués
Mais sans mal, seul le fauteuil resta éclopé.
Collection, droguier divers drossé par le hasard
Modestes fortunes / Ma vie en somme!
P ETIT CHANT DEVANT L ’ HÔTEL DIEU
Tu es bien belle, mademoiselle,
Œil de velours, fleurs à la veste,
Le soleil accentue l’or de tes prunelles
Tu es bien belle mademoiselle,
Sous l’œil ravi de ton amoureux
Profite de ces moments car, je te croise ici,
Devant l’Hôtel Dieu
En ce dimanche où gisent sûrement bien des demoiselles
Qui furent bien belles
Sous l’œil langoureux de leurs amoureux,
Et qui, toutes, à présent, préparent leur chemin
Vers l’éternité
Et qui sont peut-être secrètement soulagées de quitter leur vieux vaisseau qui prend l’eau.
R AY : ODE EN VOYAGE
Sur la route, dans ma voiture, moderne vaisseau aux paysages changeants
Je ne sais pourquoi, je te revois
Toi mon merveilleux amour, englouti dans les vagues de ma mémoire
Les yeux de mon cœur ne t’ont pas oublié.
Jeune homme exotique aux yeux rieurs, d’une brune douceur,
Tête couronnée de boucles exubérantes
Tu aimais le fil de l’eau,
Au fil de l’eau, tu aimais rire et causer
Au fil de l’eau, j’aimais rire et t’écouter et te parler,
J’adorais te parler, sage confident, mon ami, mon amour.
Tu disais parfois que tu voulais me ressembler. Quelle drôle d’idée !
Je serais bien restée à tes côtés
Toi, mon grand amour inattendu
au bord du grand fleuve.
Mais tu es parti dans le royaume
de ton père,
Le royaume des mers,
bien loin dans l’autre hémisphère.
Nous échangeâmes tant de baisers dans les jardins et par les rues,
Innocemment sensuels.
Tes grandes mains émouvantes jouaient avec l’eau des fontaines,
Tes doux yeux noirs, tes lèvres de soie et ta voix charmeuse.
Amour grandissant d
ans le secret des cœurs,
Amour enfantin et rieur…
Mais tu es parti
dans le royaume de ton père,
Le royaume de mers
Tel un ondin retrouvant enfin son pays,
De poissons multicolores, de fleurs des mers et de vaisseaux engloutis,
Peuplé de fées des eaux plus jolies
que les jolies.
A ton souvenir, mon cœur sourit empli d’un arc-en-ciel de bonheur
Mais tu es parti dans le royaume des mers
Et je remercie mon moderne vaisseau
Qui entraîne mon cœur et mon esprit vers ce royaume des mers
où tu es englouti.
Mai 2008
C RI D ’ HIRONDELLE
Elle courait vers son enfant
cri d'hirondelle

Il sentait en son cœur
l'appel maternel

Et y répondait
Chant d'alouette

C'est peut-être banal

Premier attachement si puissant
Attachement du cœur
ses écoutes
ses intuitions
ses dialogues secrets.


Cri d'hirondelle, chant d'alouette
Cri d'hirondelle, Cri d'hirondelle, Cri d’hirondelle
A U L UXEMBOURG
Au Luxembourg
J'ai vécu de délicieuses amours
Qui rimaient avec toujours
Au Luxembourg, il m'offrit de l'eau
Au creux de ses grandes mains émouvantes,
Derrière ses yeux asiates
Jouait un éclair gamin
Au Luxembourg
Rôdent nos jeunes ombres amoureuses
Sous les frondaisons songeuses
Témoins de notre premier baiser.
La fontaine Médicis
Balourde et mégalo
Abrite toujours ses gros poissons rouges
O Ray ! Je t'ai tellement aimé !
Cheveux bouclés
Grandes mains au dessin charnu, aux gestes si doux
Nos balades non-amoureuses se déroulaient le long de l'eau
Quinze ans après, je me souviens
De notre innocence
Un joli goût d'enfance
Réchauffe mon cœur transi
Je remets mes pas sur nos traces ailées
sur les quais près de Notre-Dame
Où je sens ta présence dansante
Et ton ombre charmante
Et ton ombre riante
Accompagne ma solitude
D'Eurydice sans son Orphée
O Ray, que j'ai tant aimé
Sans jamais oser me l'avouer
R ÊVERIE SUR LA PLAGE
Sur la mer brillante comme une pierre de lune
Quelques silhouettes volent sur les vagues mousseuses
Ecumes de dentelles, dangereuses douceurs.
De gros nuages ventrus et gris
Annonciateurs de pluie se profilent sur l’estuaire
Le Cordouan étoile l’horizon de son clignotement régulier,
Au loin, au mitan des flots.
Et sur le rivage, les maisonnettes allument leurs fenêtres
dans le crépuscule naissant.
Je marche, mains serrées, au rythme du grelot à ma cheville
Et je prie et médite
Sur la patience,
Sur la solitude, sur l’âge
Et les lumières merveilleuses
Qu’il m’est donné de voir durant mon voyage en ce monde.
Essaierai-je, nouvelle Shéhérazade, quelques beaux contes,
histoire de passer le temps de cette vie ?
Raconterai-je les couleurs du crépuscule
D’un bleu lavande sur une mer d’argent
Et les soleils rose-oranger dont je rêvais
Qui me consolaient de mes arrachements et de mes batailles ?
J’ai mangé plein de glaces
Et j’ai acheté des coquillages
Et j’ai aussi rêvé de toi.
J’ai acheté des voiliers miniatures
Des paréos et des maillots
Et j’ai aussi rêvé de toi,
Mon ami, mon amour
léger comme une caresse.
J’ai acheté des cartes postales
Et vu des hirondelles se rassembler
pour leur grand voyage.

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