Comme à la craie
70 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Comme à la craie , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
70 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comme à la craie est un recueil de poèmes écrit par Yaya Dubourg. Extrait : EXTRAIT Moments perdus À chercher, éperdus Le fil d'amour En pointillé blanc Saccadée comédie Des bouts de vie brodée De fil blanc

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 janvier 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782492126550
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0324€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Yaya Dubourg
 
 
Comme à la craie
 
Poèmes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’âne, le roi et moi serons morts demain
Jacques Prévert
 
 
 
 
 
 
 
Mais alors, dit Alice, si le monde n’a aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un   ?
Lewis Caroll
 
 
 
 
 
 
 
Très fortement inspirée par la nature et les états d’âme décalés, la poésie de Yaya s’attache à des choses simples de la vie quotidienne ou imprévue.
 
Elle anime parfois des ateliers d’écriture auprès d’enfants, d’ados, et d’adultes, et organise des cafés-poésie par le biais d’une association.
 
Elle a également participé à des évènements qui mêlent les arts ( Gare de l’Art , Vivres de l’Art , Explositions , spectacle À ciel rouge , Médiathèques, etc..), et expose des illustrations de ses textes sous la forme de petits carnets en tissus ou collages papier.
 
Elle avoue aussi aimer parfois déclamer des textes avec son accordéon ...
 
Le petit ruisseau des mots n’est pas près de se tarir...
 
Pour Yaya, la poésie fait partie de la vie et sera toujours vivante.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
UN
 
 
 
 
 
 
 
 
Bribes d’enfance
Ce qui te reste de ta cité
Et des années passées
Ce qui émerge
Quand tu gamberges
Quand tu oublies le quotidien
Le fleuve de ta vie
Le courant qui te vide de
Ton énergie primordiale et vitale
Le temps qui te secoue
Parfois avec violence, parfois avec douceur
 
Ce qui te reste de ta cité 
La place et ses platanes
Centenaires, forts, impavides, impassibles
Place où l’on se réfugie
Où l’on se cache, où l’on discute
Des heures durant,
Où l’on flirte avec l’avenir
Qui lui aussi se dissimule
Au creux des troncs gravés
Lettres tracées à l’extrémité
Des couteaux émoussés
Place si fraîche, place accueillante
Place ombragée et si vivante
Avec ses quelques bancs occupés
À longueur de journées et de
Soirées d’été, elles aussi tracées
Dans ton cœur et ta mémoire en pointillé
Avec son kiosque démodé
Trônant au milieu des ombrages
Mais la musique est plutôt rare
Sauf dans les têtes éclatées
De fièvre, de rêves, de  peut-être
De un jour , de présent décalé…
 
Ce qui te reste de ta cité
Souvenirs récurrents
C’est ta rue et son calme apparent
Pleine de jeux pourtant
Pleine de mouvement
De bruit, de sons, d’odeurs
Oignon brûlé, café grillé
Poisson trop cuit
C’est l’heure d’aller manger
À tout à l’heure
À tout bonheur de ne penser
Qu’à jouer, se dépêcher
Se retrouver pour affronter
L’imaginaire collectif…
 
Ce qui te reste de ta cité 
Allée des magnolias
Qui donnait l’impression imprégnée
De liberté relative
Passage entre deux mondes 
Ton quartier et autre chose
Des maisons moins serrées
Un peu plus d’herbes folles
Et d’espaces à défricher
Impression différée
D’aventure à tes pieds
 
Ce qui te reste de ta cité
Château d’eau surplombant
Arrogant, étouffant, menaçant
C’est ainsi que tu le ressentais
Sans jamais l’exprimer
Inaccessible mystère clair
Il semblait veiller sur tout
Imperturbable et fier
Solitaire et parfois tonitruant
Des sirènes hurlantes
Ce qui te reste de ta cité
C’est le château en ruine
Bloc de pierre et ciment
Volets à demi décrochés
Majesté déclassée
Et la mousse envahissante…
On était chevaliers
Princesses ou damoiseaux
Qui s’enfuyaient par le
Vieux souterrain à moitié éboulé
Qui ne menait nulle part
Hormis dans nos scénarios déjantés…
Chercher des cachettes secrètes
Agiter les sonnettes
Élaborer sous la fresque
Des sorties romanesques
Emplir notre tête et nos vies
D’histoires hétéroclites
Et précieuses
 
Ce qui te reste de ta cité
Le lavoir gris, l’humidité
Faite lavoir, lieu de travail
Et de paresse, de bla-bla jacassant
Dans le bruit régulier et entêtant
De l’eau qui tombe et qui coule
De tissu drapé, tapé, retapé
Battu tant et plus
Jusqu’à jamais
Un perceptible gynécée
Où les absents ont souvent tort
À mots couverts, rires étouffés
Rituel bien orchestré,
Petite fille un peu paumée…
 
Ce qui te reste de ta cité
C’est une gare très fréquentée
Où certains soirs de fin de semaine
Tu vas à la rencontre du destin
Et des surprises qu’il amène
Apercevoir le fantôme
De l’amour inutile
Qui se nourrit de rien
Répétition interminable
Au milieu des néons et des gens
Traînant leurs bagages
Dans une ambiance de transit
Allumant une cigarette
Feuilletant quelques pages
Dans le coin illuminé, coloré
De la bibliothèque animée
Par des tourniquets d’images
Cartes postales aguichantes
Livres de poche et clichés
Les trains ont des freins qui grincent
Et ça te donne toujours le frisson   !
 
Ce qui te reste de ta cité 
Une école dispersée
Des visages effacés
Ou redoutablement présents…
Scènes d’enfance sans message
Scènes d’adolescence encore vivantes
Amitiés affirmées, aversions affligeantes
Idées d’exclusion, loi du plus fort
Engrenage de la différence épuisante
Tu n’es qu’un étranger pour toi-même
Avant tout, et pour toujours…
 
 
Ce qui te reste de ta cité 
Un fronton nu et blond
Domaine réservé
Au type masculin
Qui se retrouve là
Pour virilité affirmée
Sauvegardée, conservée
Amoureusement, exclusivement
Exclusion suggérée
Moments d’exclusivité partagée
Vision éloignée d’un souvenir forgé
Pour toi, la vie est ailleurs
Forêts, dunes et prés
Rivières, chemins enfoncés
Évasions bruissantes et colorées
Le monde semble bon
Et la nature aussi
Source d’émerveillement
Et d’énergie insinuée
Dans tout ton corps
Ton âme, ton cœur et tes pensées
 
Ce qui te reste de ta cité
Un sentiment tout à fait mitigé
De bonheur perdu
Et de non-bonheur associé
D’intempestif calme cru
Où te poussaient des ailes
Où tu rêvais d’ailleurs et d’inconnu
Où pouvoir parler d’elle
Sans paraître incongru
 
Ce qui te reste de ta cité
Tous les ans tour de France
Caravanes bruyantes sous un soleil de plomb
Au milieu des rangées populaires
Qui acclament, qui trépignent, qui se hèlent
Qui attendent le flot glissant du peloton
Il pleut des casquettes en papier
Des revues périmées
Des gadgets publicitaires
Chapeaux, sifflets, crayons, porte-clés
Que les enfants se disputent âprement
C’est la fête du toc
C’est l’été, les vacances et tu flottes
Dans l’agréable bulle de l’attraction prévue
Maintenant, la course ne passe plus…
 
Ce qui te reste de ta cité
Brémontier bienfaiteur
Qui trône sur son piédestal
À côté du passage à niveau
Tu t’assois sur les marches
Pour regarder passer les trains
Mais surtout pour compter les voitures
Qui piaffent en attendant
Que la barrière s’ouvre, se lève enfin
À cette époque sans télé
Ce spectacle est gratuit, fortuit
Et quotidien
S’arrêter et regarder autour de soi
La vie qui s’écoule, est un acte banal
Qui contient des surprises et des apprentissages…
Pas besoin de cliquer pour valider les messages…
 
Ce qui te reste de ta cité
Déambulations attardées
À la tombée du soir d’été
Réverbère précieux
Pour alimenter le chemin
Coins d’ombres où les vers luisants
Comme des visions familières
Minuscules fantômes vivants
Dans l’herbe pas trop séchée du bord
Nous font la rue hospitalière
Longues discussions sous le ciel étoilé
À prendre les mesures de l’espace
Des autres, et de soi
S’approprier la magie de ces moments
Pour en faire ton livre secret enfoui
Au plus profond de ton être
Pour façonner ta mémoire et tes fragments
De légende
Apprivoiser la nuit s’apprend tout doucement
 
Ce qui te reste de ta cité
Quelques rares spectacles itinérants
Cirques de misère
Cinéma en plein air
Carnavals délirants
Funambules sans filets
Magiciens affublés
Télépathes triomphants
Comédiens arrogants
Chars patiemment décorés
Chargés de fleurs en papier
Où des enfants déguisés
Se pavanent ou se cachent
 
Ce qui te reste de ta cité
Les rues, magasins, ou marchés
Foires trimestrielles
Nouveautés à saisir
Casseur de vaisselle criard
Manèges décevants
Père Noël dans les rues
Et la photo est prise.
Souvenir au placard…
T’as jamais aimé les surprises
 
Ce qui te reste de ta cité
Est maintenant à toi
Tu ne peux plus t’en séparer
Cette enfance t’aura marqué
Comme au fer rouge
Tout toi est là-dedans
Chacun le voit différemment
À chacun sa synthèse et ses parenthèses
À chacun son chemin de mémoire
Pour ne pas dire pèlerinage
 
Ce qui te reste de ta cité
Ne prend que quelques pages
Les écrire n’est pas inutile
Ce qui te reste de ta ville
C’est une ambiance indélébile
Où tu dérives doucement
En attendant, en attendant…
Sans savoir quoi…
 
Le muletier
 
Je me souviens
Du muletier
Qui me terrorisait
Quand j’étais enfant
 
Il avançait
Sur sa carriole
Traînée par un mulet
Pauvre mulet...
 
Silhouette sombre
Sur le ciel se détachant
Son ombre
M’a hantée souvent
Peur matérialisée....
 
Il criait
Des ordres ou des insultes
Et il jouait
Du fouet
En patois châtié
Pauvre mule

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents