Dégainer
131 pages
Français

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Dégainer , livre ebook

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Description

sauvage l'enfance
une main tremblante posée
sur un cahier d'insolences
et les crachats de rêves
pendant que tourne
un putain de carrousel
dans un vertige automnal
pendant que les rapaces
dessinent la forme ultime
de l'innocence meurtrie

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896993703
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières




Du même auteur
Catalogage
Pensée

les jeux sont faits (1)
sauvage l’enfance
sourd le secret
dégainer
l’incendie attendu
les jeux sont faits (2)


dégainer





Du même auteur



Chez le même éditeur

pendant que l’Autre en moi t’écoute , 2010 (poésie – finaliste au prix Trillium 2011).
l’éternité derrière , 2008 (recueil de poésie accompagné de croquis de Michel Galipeau).
l’anarchie des innocences, 2007 (récit poétique – finaliste au prix Trillium).
Famien (sa voix dans le brouillard) , 2005 (roman).
l’écho des ombres , 2005 (disque audionumérique – réalisation et paysages sonores : Daniel Bédard).
l’écho des ombres , 2004 (recueil de poésie accompagné d’illustrations de Michel Galipeau et de textes de Blandine Agohi-oka).
à l’écart du troupeau, 2003 (recueil de poésie et disque audionumérique – réalisation et paysages sonores : Daniel Bédard – finaliste au prix Trille Or 2005 de l’Association des professionnels de la chanson et de la musique dans la catégorie « Meilleur album – poésie »).
L’enfant de tout à l’heure, 2000 (roman – finaliste au Prix des lecteurs Radio-Canada 2001).

Chez d’autres éditeurs

(le pays intime), Sudbury, Éditions Prise de parole, 1999 (recueil de poésie et disque audionumérique – réalisation : Daniel Bédard et Mireille Groleau – paysages sonores : Daniel Bédard – prix Trille Or 2001 de l’Association des professionnels de la chanson et de la musique dans la catégorie « Meilleur album – poésie »).
Ponts brûlés et Appartenances, Ottawa, Éditions du Nordir, 1998 (recueil de poésie – finaliste au prix Trillium).
Dans ma grande maison folle, Sudbury, Éditions Prise de parole, 1995 (recueil de nouvelles).
Terrains vagues, Montréal, VLB éditeur, 1992 (roman – prix littéraire Jacques-Poirier – Outaouais 1992).
Cinéma muet, Sudbury, Éditions Prise de parole, 1989 (recueil de poésie).
L’Œil interrompu, Sudbury, Éditions Prise de parole, 1985 (roman).
Regards dans l’eau, Sudbury, Éditions Prise de parole, 1981 (recueil de poésie).




Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada


Dallaire, Michel, 1957-
Dégainer [ressource électronique] / Michel Dallaire.


(Collection Fugues/Paroles)
Poèmes.
Monographie électronique.
Publ. aussi en format imprimé.
ISBN 978-2-89699-369-7 (PDF).--ISBN 978-2-89699-370-3 (EPUB)


I. Titre. II. Collection: Collection Fugues/Paroles (En ligne)


PS8557.A457D44 2013 C841’.54 C2012-908468-9




Les Éditions L’Interligne
261, chemin de Montréal, bureau 310
Ottawa (Ontario) K1L 8C7
Tél. : 613 748-0850 / Téléc. : 613 748-0852
Adresse courriel : commercialisaiton@interligne.ca
www.interligne.ca


Distribution : Diffusion Prologue inc.


ISBN : 978-2-89699-370-3
© Michel Dallaire et Les Éditions L’Interligne
Dépôt légal : deuxième trimestre 2013
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits réservés pour tous pays










Nous ne sommes tués que par la vie.
René Char, Le nu perdu


les jeux sont faits ( 1 )



D’abord, la possibilité que ton histoire soit soumise au prêt-à-penser que d’aucuns qualifient d’indigeste. Celui qu’avalent souvent, sans le savoir, les absents ou écartés, voire les invisibles. Ceux qui courent les rues comme des moutons égarés, fuyant jusqu’à l’idée du risque qui pourrait tout faire basculer.

Au départ, ton vieux cahier récupéré au fond de la poubelle d’un terminus et les pages plissées, feuilletées au hasard.
Page 8. Un souvenir où tu décris le paysage fatigué d’une ville minière. Une ville découpée par des voies ferrées où les trains passent à des heures précises dans un concert d’acier. S’arrêtent rarement.
Page 11. Vu de loin, un inconnu que l’on « oubliera rapidement. Rien de spécial. Un adolescent désillusionné déambulant la tête baissée, quémandant quelques sous pour acheter son café, ses clopes ou sa bière. S’inventant des ailleurs qui font chier les membres de la tribu que son sort peut-être trop prévisible laisse indifférents ».
Page 12. Changement de cap. Quelques ratures, les modifications qui s’imposent et soudain le jeune homme de la page précédente a une barbiche clairsemée de poils gris, « la tourmente au ventre, des trous de mémoire chroniques et l’âme d’un survivant ».
« Ainsi débute le trajet singulier d’un être comme tant d’autres, écris-tu, un homme qui a joué le même jeu trop longtemps. Un dinosaure urbain choisissant ses repères avec soin, ressassant des idées sombres. Depuis toujours ou presque. En tout cas depuis ces quelques gouttes d’éternité qui, comme une révélation, ont marqué les moments forts de celui qu’il a été, les moments qu’il croyait avoir relégués aux oubliettes. »

D’une page à l’autre, les revenez-y s’additionnent.
« Ne plus regarder devant. Entendre encore et encore des voix étranges où l’instant offert joue sa dernière carte.
« Ouvrir les yeux suffit parfois. Ouvrir les yeux et s’allonger sur un récit sans queue ni tête apparente, qui permet néanmoins de sentir que la vie nous appartient encore un peu, qu’elle nous offre des moments éphémères qui nous frôlent inlassablement, refusent de disparaître. »

Ouvrir les yeux. Page 22. « Un jeu de fantasmes en attendant que la fiction du jour fasse effet. »
Dans la marge, un énorme cerf-volant accroché à une jeune main pendant qu’un père avale sa bière d’un trait après un shift de huit heures au fond d’une mine.
Grisaille soudaine et l’âme de ta ville passe au ralenti, un soleil incendiaire la momifiant pendant qu’une cheminée crache à cœur joie, transformant les couleurs de ton ciel.

Page 26. Une cigarette au bec, ton inconnu se dirige vers une voie ferrée, crie ses prophéties et ses doutes. Puis il s’arrête à un passage à niveau pendant que les gens l’évitent du regard, pendant que le train de midi fonce sur lui barbouillé d’hiéroglyphes qui font le tour du pays, pendant que les décibels montent, font vibrer les vieux édifices du quartier.
« Un simple citoyen. On le voit dans ses yeux, dans sa grimace. Un simple citoyen arrêté en pleine rue pour désobéissance civile, parce que… »
D’une phrase à l’autre, tu multiplies les points de suspension, te perds dans des descriptions balzaciennes des lieux.
Au bout d’un trop long paragraphe, tu reviens enfin à ton personnage. Pour une fois, le train s’arrête (avant de l’écrabouiller). Suit la description d’une bousculade plutôt musclée avec les forces de l’ordre, incluant un coup de matraque, la gueule rouge de sang et une fracture de la mâchoire.
« Un simple citoyen venu de loin pour être là », renchéris-tu. « Toute une vie au ventre. À genoux sur l’asphalte, menotté devant les regards réprobateurs de concitoyens curieux qui assistent au spectacle, hochent la tête en rajustant leur nœud de cravate. Quelques photos sur le portable pour amuser les collègues et on passe rapidement à autre chose en attendant l’ambulance. »
Au milieu de ton cahier, tolérance zéro. Et le sang coule sur l’heure devenue obscure.
Soudain, un adolescent s’approche de ton simple citoyen, lui demande s’il a quelques sous à partager avec celui qu’il a déjà été.
Dans une symphonie cacophonique, le train repart comme si de rien n’était.

Page 29. Une rue déserte observée à travers le grillage d’un centre de santé mentale suivie de flashbacks sur les lieux de l’enfance se dévoilant petit à petit, « respirant difficilement, prenant feu dans l’antique souffle d’une saison verrouillée ».
« Derrière les portes lourdes, flottent peut-être encore quelques rêves et rires qui adoucissent l’enfermement », ajoutes-tu avant de sombrer dans un dédale de commentaires incompréhensibles.
Lecture en diagonale. La poussière et la cendre dans la gorge à l’entrée d’une saison de souvenances prescrites auxquelles tu ne sembles pas toujours croire. La poussière et la cendre s’accumulent, créant « un étrange monticule ». Et le je de ton personnage se frotte aux chagrins d’antan dans un effort de nettoyage.

Page 32. « L’inévitable » (en caractères gras). Dans une chambre mi

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