Encre Humaine
100 pages
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Encre Humaine , livre ebook

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Description

Seul, face à son clavier, l’auteur se jette dans l’écriture, délivre ses mots noirs, ses angoisses face à un monde dans lequel il se débat. L’écriture comme un remède à la souffrance, à la douleur, à l’incompréhension aussi parfois. Des mots bruts, implacables mais toujours sincères, qui disent le vide omniprésent depuis que « elle » s’en est allée et que le « nous » n’est plus. On croit tout avoir, tout posséder, alors que l’instant d’après c’est déjà fini. Le temps file à toute allure sans que l’on en prenne réellement la mesure. Puis une comptine vient ponctuer le récit, alpaguant vivement la fameuse démone. Avant de replonger dans l’autodestruction. Le corps disparaît, se désagrège, les ondes ont furieusement déserté. Sans cesse les pensées tournoient, tournant à l’obsession. Et cette ombre mouvante qui est toujours présente, pressante, toute comme ces chaînes que nous portons autour du cou, prêtes à nous étrangler.



Illustrations: Tristan Poisson

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mai 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414220076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-22005-2

© Edilivre, 2018
Dédicace


Pour n’importe qui l’ouvrira.
Pour ceux qui passeront à côté.
Pour ceux qui l’auront oublié.
Encre humaine
N’est que le reflet de moi-même. Un « je » miroir dans lequel un petit perdu en cherche un autre du regard, le clavier pour seul outil de communication. Un « je » mi-moi, mi-maître d’écrire finement des traits grossis comme souhaités. Un « je » traversant les fossés que l’âge peut creuser sous nos pieds. Sauf que j’ai creusé les miens tout seul, marchant sur un sol miné bien caché, ça m’a peut-être fait du bien. J’essaie toujours de m’élever de ces terres desquelles j’ai déjà su remonter, plantant ma plume et mes ongles dans la terre pour m’en hisser.
Ainsi, attachez-vous à bord d’Encre humaine pour ne pas tomber en son intérieur : des écrits noirs sur noirs écrits dans le noir, des envies incolores et incontrôlables que les mots prennent en chasse. Un animal parfois vide, puis soudainement vomissant tous sentiments que l’art, du moins le mien, capture et dompte pour en extérioriser la beauté paradoxale. Oui, le langage charnel, dans le domaine amoureux comme dans celui de la mort peut-être beau, magnifiant les pires des situations, imageant des fins sans solution au cœur de silencieuses actions que les mots traduisent comme ils le peuvent. Oui, l’amour complexe envers le mal, les maux complexes qui font l’amour peuvent être beaux. L’écriture peut en éloigner et devenir l’amante d’un être qui ne veut que fuir d’odieuses souffrances.
Peu importe l’âge, peu importe le temps, l’écriture est un aimant repoussant la douleur, une prise de hauteur.
Encre Humaine. Un tout parfois brut, parfois idéalisé voire exagéré mais plus que jamais sincère : résultat de plus d’une demi-année enfermé dans un crâne, bousculé par pulsions et vie trépidante, rires des autres devenus insupportables. Le bruit du clavier, le bruit du silence à chaque arrêt. Des réveils tardifs suivant la satisfaction procurée par l’écrit de la veille. En dire toujours plus, tous les jours, en espérant que les troubles laissent ma tête tranquille. En espérant que le sang sèche. Une remise en question du fait de vivre, du fait d’être là et pas dans un ailleurs qu’on ne connait pas. Des abandons, des épreuves ou des punitions comme on s’en inflige tous. Des idées semblables à des coups de pied dans le dos face au vide. Une imagination cloîtrée, des paroles scellées arrachant le papier pour seule liberté, décrivant les faits de l’intérieur de murs que je m’efforce de ne pas peindre d’une couche supplémentaire de pessimisme, recouvrant les mille autres en train d’y sécher. J’ai préféré m’attaquer à l’extérieur, non pas pour changer mais pour partager. Peindre d’autres murs plus propres, légèrement plus colorés, croiser des toiles exotiques que je me surprendrais à aimer.
C’est ainsi un témoignage. Du réel, coulé, fondu, dissimulé dans un tout finalement poétique. Tout n’est pas vrai mais tout vient du vrai. Tout a été pensé, voire acté, chaque mot provient de la source fraîche qu’abrite mon existence. L’ambiguïté pour acolyte, laissez la pendule remonter aux heures les plus longues d’une vie encore courte. Certains s’y retrouveront évidemment, d’autres le liront longuement sans comprendre. C’est tout l’art, dire ce que l’on veut, comme on le veut et bien avant tout le comprendre comme on le veut. Apprivoiser la bête et la nourrir comme on le peut.
Noirceur
Se renfermer, s’effacer, perdre l’intention des miens. Elle me l’amène comme ma vocation, ma destinée, me dirige vers sa volonté. Ecrire, manger, dormir. Se lever. La voir à mon chevet, aussi attirante que scellée à ce dernier, et voir que rien n’a changé. La noirceur voit que je ne veux rien y changer. La Noirceur veut que je n’y change rien. Je n’oserai la déranger, elle qui est prête à m’emmener si urgence il y a, qui se dévouerait la première si le parfum de la névrose remplaçait celle de mes vêtements repassés. Elle qui prend plaisir à parfumer ma chambre de son aura étrangement tout autant oppressante qu’accueillante, elle qui attend seulement que je me perde dans ses bras dans le pire des états. Ses bras desquels elle tend, de l’un à l’autre, le fil de la vie sur lequel j’oscille.
Incompréhensible, contradictoire, elle est une mère vouée à l’échec qui malgré tout me paraît apte à enfanter selon les jours. Les émotions et la latence de mon seul accompagnateur incarné par l’ordinateur dures à gérer, je la qualifierai de nourrice idéale ce lundi. Puis les levers passent et mes idées aussi. La Noirceur se lève et s’ennuie aussi. Elle finit par me quitter, malgré ses essais, moins déterminée à quitter ma Vie que je ne l’étais à rester sur son fil. Elle se plaisait ici, elle me plaisait aussi. J’étais bien dans la Noirceur et elle se plut en moi, mais le plaisir réel ne se trouve que dans les bras de la Vie.
Vide
J’en ai définitivement rejoint les rangs. Ce vide propre au comportement de chaque être, ce vide glaçant et enveloppant les victimes sentimentales éperdues. J’ai construit mon vide et il m’est accueillant. Endroit indéfinissable, que seuls ceux atteignant le plus bas étage du monument qu’est l’Amour connaissent :
là, l’ascenseur émotionnel m’a déposé dans ses souterrains. J’entre dans une apesanteur émotionnelle véritable, sans étage inférieur, la destination finale de l’ascenseur. Sans chronologie ou logique instaurée, où mon esprit oscille entre un tout moyen et un rien auquel je me suis résigné. Ce vide où les idées n’attendent pas sagement rangées en fil d’attente mais flottent et m’infiltrent par la moindre faille. Une pièce où le peu de clarté s’y présentant font de mon être un lieu d’une obscurité rare où souvenirs et rappels incessants de son sourire me survolent, me fatiguent et me cognent tant je peine à les esquiver. Ici, l’atmosphère est insoutenable tant l’émanation de mes remords y est lourde. Respirer, se souvenir, tenter d’oublier, se ressasser, regretter. Se regretter. L’air y est irrespirable, composé massivement d’une nostalgie plus nocive que nécessaire à ma survie.
Inspiration, haine.
Expiration, colère.
Inspiration, réflexion.
Expiration, tristesse.
Les poumons de nouveau pleins, fuir cet enfer ne se résume ainsi qu’à ma propre volonté. Faire demi-tour, mitrailler le bouton de rappel de ce foutu ascenseur, attendre, envisager de forcer la porte conduisant à un futur meilleur. Futur sans complications trouvant ses fondations sur le fait simple de remonter de quelques étages jusqu’à parvenir à abandonner ma propre solitude.
Mais non. Rien. Pas le moindre signe de rappel, le courant étant pourtant toujours présent. Le voyant est rouge. Je le fixe, impatient à en devenir pâle. Le voyant reste rouge. Plus je l’observe, plus je pâlis. Alors j’abandonne. Après tout c’est peut-être ma place. Ici, en dessous de tous ceux capables de reconstruire un idéal sur cette fin d’amour prématurée. Alors j’ai dû mériter d’atterrir ici, j’y suis résigné. Et cet atterrissage absent de douceur me fait tout oublier mise à part le fait que je n’ai su créer que la douleur. Je revois les portes de l’ascenseur se refermer, sans m’attendre, avec cette même violence qui habitait mon humeur passée. Et cet amour, oui, ce « elle » qui n’a désormais plus la même saveur, remonte sans moi. Se retrouvant seule dans la cage d’acier s’élevant lourdement. Laissant l’idée d’une remontée commune à mon étage et fuyant à tout prix tout équivalent. Décidée à me fuir, l’aveugle de ce vide absolu. Restera-t-elle elle aussi prisonnière à un étage autre, peut-être plus confortable ? Ou saura-t-elle directement se libérer, s’enfuir de ce monument devenu épouvantable ?
Je ne saurai désormais plus rien, je ne serai désormais plus rien. Je me retrouve seul dans le « nous » si délicat que nous habitions peu avant, celui par dessus tout étage, qui dominait tous les autres bâtiments. Je ne sais plus rien en dehors du fait que tout était acté, tout était construit. J’ai tout fait, j’ai tout construit ici. Un « nous » formidable comme un « moi » haïssable, un vide détestable. J’ai construit notre séparation, traversant et dévalant les murs interminables des sentiments sans amortir ma chute. Comme si ce dernier endroit m’était familier, que je tenais à le découvrir et à y rester, seul, la laissant remonter presque sans lutter. Ces abîmes à la fois étreignantes et curieusement sécurisantes m’ont adopté.
C’était acté. L’ascenseur devait remonter. Elle à l’intérieur, moi bien en dessous. Au terme d’un voyage aux souvenirs toujours plus flous. Fatigué d’impuissance face à la difficulté d’atteindre ceux de Morphée, je me résous à me jeter dans les bras du vide avant de ne devenir plus fou.
Rage
Nous sommes nés il y a peu mais une routine matinale montre déjà ses crocs et nous la laissons vicieusement nous avaler. Nous nous réfugions dans le sommeil. 63 kilos de vide et une tonne de rage greffée aux vertèbres qui appartenaient à l’éperdu qui n’est plus. Il est l’heure. A peine parvenu à nos oreilles, le cri strident du réveil nous arrache à notre zone de confort. Il est déjà l’heure. Nous n’avons rapidement fait plus qu’un mais n’osons étrangement pas nous présenter mutuellement à nos parents. Peut-être est-ce trop tôt, peut-être ne comprendraient-ils pas. Peu importe.
Effroyablement faim. Nous avons effroyablement faim et consommer quelques vulgaires viennoiseries ne résoudrait en rien notre envie dévorante de consumer les sentiments des autres. Une obsession, une psychose incontrôlable puisqu’il ne réside en nous plus le moindre gramme de passion. Nous qui avons sagement asséché toutes gouttes aux saveu

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