Fabula
200 pages
Français

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Description

« Un jour, refusant toute destinée, Un drôle décida de lui échapper Marchant sans autre loi Que tout droit ! Ainsi partit l'Errant, Par monts et vaux, Qu'ils soient de terres ou d'eaux... ... Mais, de retour au commencement, Notre bougre d'entamer une nouvelle ronde, Vaine et sans fin, autour du monde... »

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Informations

Publié par
Date de parution 07 septembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342055290
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fabula
Patrick Chadeyras-Hean
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Fabula
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://vindr.wikidot.com/about
 
 
 
Merci à David Claude pour ses corrections, et ses idées éclairées…
Avant propos
Un Conteur antique du nom de Babrius attesta d’un âge d’or où Animaux et Hommes parlaient un même langage de Vérité… Vint ensuite un âge plus sombre où, jugeant cette dernière trop impudique, on lui préféra le Mensonge ; compagnon du pouvoir, du vice, des faiblesses, des lâchetés et des trahisons : nombreux furent ceux tentés d’en revêtir le masque si tentant ! Errante nue, la Vérité pensa son temps révolu… Vint alors Dame Fable la drapant de sa cape merveilleuse : « Avec moi, lui dit-elle, tu seras accueillie partout, chez le riche comme le pauvre, chez le fou comme le sage, qui, écoutant tes récits malicieux, penseront qu’ils ne s’adressent qu’aux autres… » Et vous ! Auriez-vous pu croiser nos malignes sans les reconnaître ? Allons donc, les Fables ne sont que de petites comptines bien innocentes, c’est bien ce que l’on en imagine en tout cas. Par quelques rimes et maximes, comment pourraient-elles donc mystifier leur monde ? Eh bien, qu’à cela ne tienne ! Allez donc à leur rencontre et ouvrez ce recueil si, à la lecture de leurs histoires, vous êtes certain de ne vous y faire surprendre…
 
Les « Fabliers de Val », sous le titre Fabula , regroupent les Fables les plus pertinentes de l’auteur issues de ses anciens ouvrages : Le Fablier de Val , Histoires de Fables et Drôles de Fables . À la fois dans la tradition et la poésie de ce genre littéraire, Patrick Dieulafait-Hean a donné libre cours également à son imaginaire farfelu : burlesque et léger dans l’esprit de la Commedia dell’arte, sombre et dramatique aussi, chaque récit se veut étrange, inattendu ou décalé. Petite ou grande philosophie de vie, c’est ici un vrai manuel de lucidité sur nous autres ! Enfin, son Fabuliste, Val de son nom de plume, s’il se moque d’abord de lui-même n’en oublie pas ses pairs ni Dame Fable à qui il rend hommage. Ainsi notre guerrier de la rime rend là son ultime recueil pour tout au moins rire de ce monde ubuesque… et rira bien qui rira le dernier  !
 
 
 
Toi qui vas lire ce qui suit,
Ne juge point de ces Fables
Sans de la matière en avoir du Fablier lu toute la table.
Et, si à quelques-unes tu souris,
Ma tâche n’aura alors point été vaine
De mettre antiques héros
Ou nobles animaux
Ainsi en scène.
Je n’ai peut-être d’Esope le talent,
Ni de poésie celle de Claris de Florian,
Mais si l’un de mes contes
Peut un instant n’y faire honte,
Ce sera de ta part
Une grande gloire
De m’avoir considéré en artiste
Digne du rang de Fabuliste !
Val, auteur.
Et si…
Et ; si au lieu d’un chemin de traverse
J’avais préféré l’inverse,
Et ; si pour me protéger de l’averse
Je n’avais attendu qu’elle passe,
Et ; si d’un pas, à la place
J’en avais fait un à la renverse,
Et ; si plutôt que de regarder les cieux
J’avais baissé les yeux,
Et ; si quelque animal n’avait gratté la terre
Mettant à nue cette pierre,
Et ; si la crue de cette rivière
N’avait été précipitée par un trop doux hiver,
Et ; si j’avais appris à nager,
Et ; si…
… oui, et si :
Eh bien, sur la roche, je n’aurai buté,
Sur le sol humide, glissé,
Par le courant, été emporté,
Des eaux – et j’en finis –
Ne sachant dessus flotter, péri !
 
Avec des si on refait le monde
Mais cette vaine faconde
Ne change pourtant en rien
Le cours du destin
 
 
À Livre ouvert
Renart, d’une mère Prudence,
Depuis l’orée d’un bois,
Aperçut un Roman jeté non loin de là ;
Voilà objet sans défense…
… Raison d’y jeter un œil :
Un recueil !
D’abord perplexe,
D’en découvrir, ouvert là à une page,
Enluminure à sa semblable image ;
Flatté, d’y lire l’attenant texte :
Un Renard, gourmand de raisins,
Mais leur treille pour lui trop haute, en vain,
Ne put les saisir alors moqué par un Loup,
Plus grand, qui en avala le tout !
Bientôt saoul, de s’écrouler pourtant, le Leu
Raillé par notre roux malicieux :
« Piètre vigneron ne sachant que de ces grains
Il n’y avait à n’en tirer là que mauvais vin ! »
Aussitôt de s’esclaffer, notre Goupil ;
Mais, à l’affût, de même Ysengrin
– Vil vengeur
Satisfait de son leurre –
L’attrapant soudain :
« Et on te dit futé,
Père de toute Sûreté ?
Une Fable ! »
… Il n’est qu’à sa table
Que l’on doit d’être servile
 
 
Le Bousier et ses travaux
« Il n’est plus ridicule entreprise
D’allier la force à la sottise »
 
… Voilà qui fit pourtant devise
À un Bousier assez crédule
Pour du glorieux Hercule
S’en penser, on verra là sa méprise,
D’un même épique destin !
Comparons ainsi la légende notable
À notre créature de Fable
Et sa boule de crottin :
 
De douze travaux
Voilà martel de notre marteau
Mis en tête
Avec sa bille de lisier pour quête !
Le premier défi
Fut d’en soulever la pelote
Qui, même faite de crotte,
Pesait mille fois notre ami :
On savait notre Scarabée Coprophile,
On le découvrit haltérophile
Aussi puissant que le légendaire
Atlas portant la Terre !
Encouragé par la relevée épreuve
De passer aussitôt à la suivante
Consistant sur une incurvée pente
À tenter la folle manœuvre
D’y pousser au haut sa glaise,
Qui rapportée à notre taille
Vaudrait de rouler lourde rocaille
Jusqu’au surplomb d’une falaise !
Au faîte, et à chaque fois,
Inévitablement notre Sisyphe
À l’esprit bien naïf
D’en rater l’impossible exploit…
… Certes émérite
Mais comme de tout mythe
N’en comprenant les illusions
Comme ceux qui des leçons
Les ignorent des Fables
Pensant qu’elles ne s’adressent à eux
Alors qu’ils en sont le jeu
Inénarrable !
 
 
Attrape-rêve
Un Caillou aventureux
Pensa être plus heureux
Loin de sa contrée,
Un chemin en lacet :
Et quoi de mieux pour l’aventure
Qu’emporté par une chaussure ?
Comment les Pierres
S’y prennent toutefois pour ce faire,
Mystère !
La nôtre, d’une pareille et étrange manière,
Trouva ainsi chausse, glissant au pied
D’un marcheur passant tout près…

Évidemment, après quelques lieues
Et des orteils douloureux,
On démasqua le passager clandestin
Le jetant au loin
Ou plutôt sur un rivage
Mettant terme à son voyage
Auprès d’autres  grains de sable
Ayant connu même sort peu enviable !
 
La réalité est une Chausse-trappe
À laquelle aucun rêve ne réchappe
 
 
Beauté et Laideur
C’était pourtant une douce journée,
De celle presque enchantée
Où le Soleil
Montre ses merveilles
Et où sa chaleur s’atténue
Par les humides embruns
De l’air marin…
… Oui, un jour, au ciel nu
De tous mauvais présages,
Sans aucun sombre nuage ;
C’était au bord d’un rivage,
Au pied d’une plage
Et d’une dune incroyable :
Comment y résister,
Comment ne point en creuser
Le mystérieux sable ?
Ce fut là l’insouciante idée
D’une infante, une beauté,
Se voulant Princesse de ce désert
Y cherchant son trésor,
Évidemment fait d’or ;
Elle avait trouvé le lieu du mystère,
Oui, là, sous cette drôle de terre :
Se faisant terrassière,
La fillette d’en déplacer les grains,
Une tâche sans fin.
Arrivée au sol dur comme la pierre,
D’alors poursuivre son excavation
Au travers des flancs de la fragile masse,
Disparaissant en silence sous sa surface
Sans que nul n’y prêtât attention…

Même les étoiles les plus belles
Ont un destin cruel
Engloutie par les ombres
Et leur laideur sombre
 
Que file à jamais l’éclat de celle de Chiara, quel que soit le lieu où elle s’est perdue…
 
 
La Vérité et le Soleil
Un jour, la nuit s’effaçant
Au profit de la lumière,
Un vieux Sage, assis sur un tas de pierre
Face à l’Océan,
Fut rejoint par un jeune garçon
Espérant trouver enfin quelque raison
À ses nombreux doutes
Près d’une plus âgée écoute :
« Au soir de ton existence,
Moi qui à son aube encore m’éveille,
Peux-tu d’un conseil
M’éclairer sur son véritable sens ? »

«  La Vérité est comme regarder le Soleil :
Bien que chacun elle émerveille,
Beaucoup d’y faire volte-face
Incapable de l’affronter de face !  »
Voilà qui laissa notre naïf
Des plus admiratifs :
« Mais, toi, tu contemples les deux
Sans même sourciller des yeux !
Quelle est donc, à la fin, ta nature
Pour de leurs respectifs cieux
N’en craindre les rais si lumineux ? »
… Assurément, une imposture
Ou de toute la plus sûre,
Notre maligne et soudaine dévoilée figure
Se trouvant être frappée…
… de cécité !
 
 
L’Errant et le Destin
Un jour, refusant toute destinée,
Un drôle décida de lui échapper !
Aussitôt, le Destin
D’apparaître au mutin :
« De me laisser au bord du chemin
Voilà curieuse lubie,
Mon ami
Car, à la fin,
Quels que soient tes choix,
J’en détermine la voie
Là où ils mènent ! »
Notre phénomène
D’hausser alors les épaules :
« Joue avec d’autres ce rôle
Sans espoir ;
Pour ma part,
C’est avec ton faux frère le hasard
Qu’il faudra de mon âme en peine
En suivre en spectateur la traîne
Marchant sans autre loi
Que tout droit ! »
Ainsi partit l’Errant,
Par monts et vaux,
Qu’ils soient de terres ou d’eaux…

Passèrent bien des temps
Sans que de ses pas
Jamais de leur course il ne dévia
Quand il aperçut…
… Le même qu’au début :
« Toi, réapparu !
Si c’est pour de ma sente divertir
Tu peux repartir ! »
Alors l’entité,
À son tour peinée,
N’osa au pauvre homme révéler
Qu’elle n’avait de place jamais bougée,
Laissant le bougre entamer une nouvelle ronde
Autour du monde…
 

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