Haïkus perchés

Mario Fulchignoni

Description

L'auteur de cet ouvrage nous livre des haïkus réguliers (et irréguliers), quelquefois en courts chapelets, sur son enfance en Toscane, son premier job à Milan, des haïkus de voyage à Bali et une partie nettement plus fournie sur la période 2013-2014 à Paris.

Sujets

• Poetry
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 22 mai 2015
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782332902368
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-90234-4

© Edilivre, 2014
Lorsqu’un haïku est precedé d’un astérisque cela indique qu’il traite d’un animal
Années 1950 – 1960 TOSCANE
col de la consuma
Côte interminable
de nombreuses voitures s’arrêtent
fumantes KO
 
 
L’enclume tinte
la forge émet un souffle rauque
Entrée du village
Tabac du village
l’homme achète une cigarette
et une allumette
Au tabac, on vend
des demi-cigares toscans
les « clous de cercueil »
 
 
Au bar un
homme fume un « clou de cercueil »
pestilentiel
Sortie du village
longue double-rangée de cyprès :
le cimetière
Toscane, à l’aube
les montagnes lointaines
sont bleues
 
 
*
Pour écraser une
vipère – la mère a soulevé
un vase énorme
*
Décapité, le poulet
a couru en tous sens pour
enfin s’écrouler
Cerises au dessert
tous les enfants portent
des boucles d’oreille
 
 
*
Debout, bras écartés
la cuisinière tue deux pigeons
vifs battements d’ailes
*
Pour tuer les pigeons
la cuisinière écrase leurs
nuques ! avec ses pouces
Ciel noir étoilé
l’herbe bruisse… de mille bruits
on écoute craintifs
 
 
Tous des garçons !
absence totale de cousines
jeux plutôt guerriers
Les enfants se cousent
des armures, avec des feuilles
et des aiguilles de pin
Les enfants épinglent
des « médailles » sur leurs
armures de feuilles
 
 
Dans le garage
la calèche, en bon état…
vestige d’un autre temps
*
Les guêpes font un cône
avec les graviers de l’allée
l’entrée de leur nid
*
Près du nid
chaque guêpe vole en portant
un lourd gravier
 
 
*
Le lézard fonce, s’arrête
halète, repart, cherche l’abri
une lézarde !
*
Ce matin j’attrape
un lézard. Seule sa queue est
restée dans ma main
En douce les enfants mettent
feu sous le journal que l’oncle lit
Grande flamme, rires, fuite …
 
 
plus tard
Punition de l’oncle
il nous largue bien loin !
on rentre à pied (4 km)
*
Chaleur accablante
les raisins sont encore verts
cigales obstinées
Des genévriers
pour quelques petites baies bleues
je brave leurs piquants
 
 
Champ en pente
vieux oliviers tous tordus
terre seiche craquelée
On marche sur des
tiges dorées coupées ras qui
rentrent dans les sandales
*
De nombreux criquets
ailes bleues ou rouges s’envolent
devant mes pas
 
 
Jour de foire, un jeu
de quilles paysan : on y lance
des roues de fromage
A la foire
les costauds envoient « au ciel »
le gros poids sur son rail
*
Devant le portail
de la maison, des bœufs blancs
leurs tendres yeux d’enfants !
 
 
*
Foire aux bœufs
l’acheteur les trouve bien maigres
les fesses de la bête
Vendeur, Acheteur
...