Harmonies voilées 2
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Harmonies voilées 2 , livre ebook

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Description

Un élan humain que rien ne semble pouvoir arrêter : se rapprocher des autres, les aimer, les comprendre et partager le même chemin pour accéder à une paix joyeuse et bienfaisante.
C’est la vision idéalisée qui habite le poète Jean-Charles Dorge et que l’on souhaiterait plus présente dans la vie quotidienne.
Cette quête quasi philosophique s’exprime aussi à travers l’invocation lyrique à la nature, présente à la fois dans les haïkus et dans des vers beaucoup plus classiques qui ne sont pas sans rappeler José-Maria de Heredia. Les accents parnassiens et le rythme affirmé composent en effet une poésie envoûtante.
René Le Bars
Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques
Vice-Président de la Société des Auteurs
et Poètes de la Francophonie

Informations

Publié par
Date de parution 08 novembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312063485
Langue Français

Extrait

Harmonies voilées 2
Jean - Charles Dorge
Harmonies voilées 2
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-06348-5
Préface
Harmonies Voilées … ! Aucun titre ne serait plus approprié que celui-là pour qualifier ce délicieux recueil poétique de Jean-Charles Dorge.
Une mélancolie douce, une tendresse et une profonde nostalgie d’un monde plus ouvert et plus fraternel, aujourd’hui disparu, en sont les tonalités dominantes. L’amour de la nature, l’amitié, le respect des valeurs essentielles et de la vie, celui, de nos frères humains, en particulier de ceux qui souffrent ou qui sont dans la peine, fleurissent chaque page d’une cantilène en demi-teinte, avec des mots choisis exprimant des symboles, des images et des associations d’idées souvent inattendues, comme surgies d’une pensée inconsciente, en autant de flashes incontrôlés.
Dans un style fluide, au rythme alerte, au vocabulaire soigneusement noble, recherché surtout pour ses sonorités douces et harmonieuses, chaque pièce est ciselée comme une délicate pièce d’orfèvrerie.
La forme prosodique délibérément choisie pour la plupart des pièces de ce recueil demeure rigoureusement classique, avec des vers isométriques, le plus souvent des quatrains réguliers et souvent des formes fixes – sonnets, rondels ou pantoums – mais, cependant, l’originalité du style et du vocabulaire en font une forme neuve, exempte de la banalité et de l’impression de déjà vu que l’on reproche parfois à la poésie classique. L’auteur, du reste, pratique aussi avec le même bonheur les vers impairs, chers à Verlaine ou les haïkus importés du Japon.
Volontairement ou non, par le fond comme par la forme, Jean-Charles Dorge se révèle un grand poète, une âme profondément sensible aux embûches que la vie se plaît à semer capricieusement sur nos chemins et me rappelle irrésistiblement cette définition formulée jadis par Pascal : « On croyait y trouver un auteur et l’on y trouve un Homme »
Lucette Moreau
Chevalier dans l’Ordre National du Mérite
Officier dans l’Ordre des Palmes Académiques
Lauréate de l’Académie française
À É LENA L.
Toi ma belle, l’unique, au cœur pétri d’amour,
De l’indigne souffrance, à la grâce pareille,
C’est toi qui m’apparus, après un long détour,
Pour rayonner sur moi comme l’or sur la treille.
Je n’avais pas encore aperçu dans ma chair,
Bien avant ta venue au centre de moi-même,
Ni l’intime beauté ni le chaud regard clair.
En toi la vérité pâlit quand ta voix m’aime.
Ô mon âme, faut-il que je taise ton nom
Pour ne pas faire fuir ta pudeur naturelle ?
Accepte mon poème : Aux autres je dis « non »,
À ces femmes d’un temps où j’étais en querelle !
A PPELS
Il manque la belle
Au jardin charmeur.
Triste promeneur,
Mon rêve l’appelle.
De bon cœur,
Elle arrive
À ma rive,
Douce sœur.
Il manque la belle
Au fond du bonheur.
Pauvre raisonneur,
Mon rêve l’appelle.
Sa blancheur
L’enjolive
Mais active
Ma douleur.
Il manque la belle,
Ô naïve fleur !
Frère sans chaleur,
Son rêve t’appelle.
D OULEURS DE L ’ ABSENCE
J’ai passé tant de nuits vides de ton amour,
Dans une solitude au faîte de l’absence,
Où rien ne me comblait, ni même le bruit sourd
Du vent frôlant ma nuque à la largeur immense !
Chaque heure s’étirait et chaque petit jour
Effaçait ton fantôme en son fourbe silence.
Des voix, comme des cris, me blessaient tour à tour
Et je souffrais de croire et recevoir leur lance.
Ô regards malfaisants, de ceux qui n’aiment plus !
N’ai-je un peu mérité, par tant de livres lus,
Une lueur de vie au fond de ton image ?
Combien d’essais encore avant de t’entrevoir ?
Quels supplices feront de moi le noble mage
Qui verra le premier tes pas dans l’or du soir ?
C OUP DE FOUDRE
Ses yeux me regardaient et plongeaient dans mon âme
Tels, au fil d’une épée et du feu d’un baiser.
Il éclairait le jour, vivant épithalame
Introduisant en moi la soif de l’apaiser.
Et mon cœur, aussitôt, baignant dans la lumière,
Alertait tout mon sang figé de cécité.
Une flamme, en passant, embrasant ma paupière,
Renvoyait le signal qu’on avait suscité.
Par magie en miroir, cet aimable visage
S’offrait sans retenue aux murmures d’amour,
Esquissant un sourire, admirable présage,
Libérant son secret en marge de la Cour.
Nul besoin d’apparat, de paroles confuses :
En un instant une onde avait traversé l’air.
Ardent, son souvenir déjouant toutes ruses
Resterait à jamais mon émoi le plus clair.
A TROPOS
L’amour ! Oui, cette femme au regard innocent,
Imprévisible muse à qui l’homme se donne,
Peut inspirer les sens d’un charme envahissant
Mais gare au filtre ultime empli de belladone !
Ainsi filait Clotho souriant au soleil
Quand un passant la vit, si douce et désirable…
Sans bruit, il s’approcha pour mieux goûter l’éveil
D’une brûlure au cœur le rendant vulnérable.
Sa sœur advint alors, Lachésis aux longs cils,
Qui, s’asseyant près d’elle, en écartant les cuisses
Attrapa sa quenouille et prononça l’exil
De l’homme à l’œil rivé jusqu’à plus qu’il n’en puisse.
Déjà se découvrant, il sentit dans son dos
Les bras d’une troisième embrasser ses épaules.
Enivré de parfums, dans un chant crescendo,
Il plongea dans ses yeux… deux vastes nécropoles !
P AR AMOUR …
(Aux prêtres qui ont aimé)
Nous les avons tant critiqués
D’oser aimer, peu nous importe,
Qu’ils ignorent par quelle porte
Nous revenir, nos « défroqués » !
Reviendront-ils, la mine basse ;
Qui songe à juger des « fautifs » ?
La peur prend des chemins furtifs…
Venez au jour quand la mort passe !
Venez sans crainte, on vous comprend !
Nous nous tairons à votre trouble.
À quel bonheur qui se dédouble
Peut-on rester indifférent ?
Devant la croix saignait votre âme ;
Vous la donniez à Dieu d’abord.
La lui reprit dans un transport,
Celle pour qui certains vous blâment…
Pansant la plaie en votre cœur,
Elle sut vous redonner joie.
Pensant « pourvu que je ne choie ! »
Vous succombiez à sa liqueur…
Et sans qu’on puisse y voir un crime,
Ce doux visage vous suivant,
Vous gravissiez d’un corps vivant
Le mont « Amour » jusqu’à la cime.
F OLLE QUÊTE
Il erre tel un gueux chassé de sa chaumine.
De sa barbe il fleurit des oiseaux ravageurs
Picorant les sillons par où sa peau chemine
Et montre le parcours des anciens voyageurs.
Il va levant les bras devant l’absurde monde
Où rien de ses espoirs ne fut réalisé.
Son pas irrégulier frappe le sol immonde
Qui refuse une couche à ce vieux corps usé.
De ses yeux vifs encor jaillit une lueur
En de divins instants, quand lui revient un rêve :
Au milieu d’une foule insensible au bonheur,
Il pense à son Amour qui soudain le relève.
É CHO SILENCIEUX
Comme j’aurais voulu, quand la terre était rose,
Que nous allions ensemble, heureux et enlacés,
Marchant yeux dans les yeux, riant de notre prose,
Voir s’éclairer la nuit de rêves insensés !
J’aurais aimé t’offrir souvent une caresse
Qui m’eût permis de croire en ma félicité.
Au souvenir de toi dans les jours qui m’oppressent
Ta voix semble souffler un silence agité…
Tu n’as même pas feint d’entendre,
Toi sensible aux feux de l’enfer…

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