Homonatopées
98 pages
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Homonatopées , livre ebook

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Description

« Pour peu qu’on pressente que tout est réversible et que rien n’échappe à cette règle, toutes nos pensées sont frappées du sceau du doute. C’est douloureux mais peut-être est-ce un mal nécessaire à la compréhension d’un monde où chacun pense, depuis son commencement, détenir la vérité.
Une onomatopée, selon la définition qui en est donnée par le dictionnaire, est « un mot dont la prononciation rappelle le son produit par l’être ou la chose qu’il dénote ».
Je ne saurais trop dire pourquoi ce mot m’a inspiré celui d’homonatopées. Ce néologisme s’est imposé à moi, dans la continuité du titre d’un recueil que j’ai intitulé Ecce homo et qui est paru il y a déjà quelques années. Tout au plus m’a-t-on gratifié parfois du petit nom de M. Bopf car, me semble- t-il, cette onomatopée est la réponse la mieux appropriée à tous les problèmes qu’on peut se poser.
Mais venons-en au contenu du recueil Homonatopées.
Il s’agit d’une suite de relations réelles ou rêvées qui comportent presque toutes un endroit et un envers, une part d’ombre et de lumière. Leur fil conducteur est le doute et c’est la raison pour laquelle le dernier constat que je fais est celui qui suit et qui résume tout le recueil :
Faux faux faux archi-faux
Je dirai un jour
Comme tout est faux
La haine et l’amour
Le laid et le beau
Le froid et le chaud
La mort et la vie

Vrai vrai vrai archi-vrai
Je dirai aussi
Comme tout est vrai
L’amour et la haine
Le beau et le laid
Le chaud et le froid
La vie et la mort

Puis je me tairai. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334023993
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-02397-9

© Edilivre, 2015
Dans sa quête il advient qu’au bras de ses amants
Il évoque le temps où il jouait aux billes
Et où pour s’attirer les faveurs d’un enfant
Espiègle il soulevait les jupons blancs des filles
On dit parlant de lui que c’est un joyeux drille
Mais personne ne sait lorsque le soir descend
Qu’il sanglote parfois dans l’ombre des charmilles
En proie à de savants et ténébreux tourments
Ou qu’il rêve docile à qui le déshabille
De dormir d’un sommeil qui durerait cent ans
Et qui vaincrait en lui cette envie qui fourmille
De rechercher un roi de printemps en printemps
Ni que certaine nuit au sein du firmament
Sa vie dans une main dans l’autre des brindilles
En regardant la lune affûter sa faucille
Il réchauffe son corps à un feu de sarments.
* * *
Pour peu qu’on creuserait nos corps
on découvrirait des momies
qui vivent en nous d’autres vies
dans de mystérieux corridors
Pour peu qu’on scruterait nos yeux
on déchiffrerait des aveux
au plus profond de nous enfouis
ainsi que des pépites d’or
Pour peu qu’on ouvrirait nos mains
on pourrait lire dans leur creux
comme sur un vieux parchemin
ce qui est écrit dans les cieux
* * *
Dérisoire
Bien qu’il fût plus laid
que Quasimodo
et que son cerveau
ne fût pas plus gros
qu’un haricot
il accomplissait
étant préposé
à la propreté
des parcs et jardins
son job avec soin
Du matin au soir
pour qu’ils soient plus beaux
muni d’arrosoirs
de brosses de seaux
il lavait les pieds
la tête et les mains
de ces angelots
qu’on voit patauger
dans les claires eaux
des petits bassins
Il disait à qui
voulait l’écouter
qu’au fil des années
ils avaient noué
des complicités
telles qu’ils étaient
plus que des copains
de très vieux amis
Mais ce qu’il taisait
c’est que par dépit
dans les bars pourris
qu’il hantait la nuit
il les attrapait
par la quéquette
et puis les noyait
dans les verres pleins
d’infâme piquette
dont il se soûlait
Ne le jugez pas
chacun ici-bas
survit comme il peut


Ah, laissez-moi fier de mon torse,
De la cambrure de mes pieds,
Du réseau pourpre de mes veines,
Ah, laissez-moi seul avec Dieu !
Vous avec qui j’ai refusé
De partager la moindre peine
Et qui prenez pour de la force
Mon mépris des règles humaines,
Regardez-moi au fond des yeux :
Comme un magicien dont les tours
Par le public sont mis à jour,
Sous les allures assassines
Qu’en me délectant je peaufine
Sachez que je ne suis qu’amour !


Si vous saviez ce qu’il m’en coûte
Au fil des jours et des semaines
Filer ma quenouille de haine
Vous seriez pris d’un affreux doute.
Je voudrais entrer sur la scène,
Partager vos joies et vos peines,
Vos attentes, vos désirs fous,
En un mot être parmi vous.
Mais je sais que sous des dehors
De gens gentils et d’êtres doux
Vous êtes envieux et retors
Et que plus sûrement qu’un loup
Vous flaireriez sous ma peau lisse
La sainte odeur du sang d’agneau :
Alors je me tiens en coulisses
Où j’affûte mes longs couteaux !
Strip-tease pour un oiseau
Déboutonne ta robe
Que le chant des oiseaux
Qui dans son échancrure
Ont couvé les poèmes
Que pour toi j’ai écrits
Et piaillent que je t’aime
Fasse se lever l’aube
Dégrafe ta ceinture
Que le grain de ta peau
Aux couleurs de l’aurore
Qui succède à la nuit
M’arrache un long sanglot
Enlève tes chaussures
Marche sur le plancher
Qu’affamé je picore
L’empreinte de tes pieds
De toute ma paupière
Mon poitrail et mon cou
Je t’en fais la prière
T’en supplie t’en implore
Montre-toi toute nue
O mon Eléonore
Que comme un oiseau fou
A la vue de ton corps
Entre ciel et abîme
De l’aveugle embrasure
D’une fenêtre ouverte
Sur le vide des rimes
Dont mon cerveau t’honore
Je prenne mon essor
Et m’envole âme offerte
Aux dieux que dans les nues
Ta beauté rend jaloux
 
 
C’est avec la douceur d’un prêtre que je déshabillais Lou et quoiqu’elle ne comprît rien au latin il m’arrivait de lui parler dans cette langue morte tandis que j’ôtais un à un ses vêtements. J’avais l’impression vraiment d’officier à l’autel de ses charmes et je demandais à dieu à part moi en découvrant toujours pour la première fois combien elle était belle, de la bénir comme si ç’avait été une hostie. A ce moment-là, pour peu que je me fusse écouté, j’aurais soulevé son corps entre mes bras et je l’aurais exposée à la vue des anges du ciel. Lou soupçonnait toutes ces choses et elle disait que j’étais fou. Elle pensait qu’étant passé par le séminaire j’avais découvert des secrets que j’exploitais auprès des femmes et que cette science que la plupart des hommes ignorent expliquait le succès que je rencontrais auprès d’icelles. Elle était à mille lieues de se douter que les femmes avec lesquelles j’avais fait l’amour ou plutôt qui m’avaient initié à l’amour pouvaient se compter sur les doigts d’une main, que j’en avais gardé un souvenir peu agréable et qu’elle était la première à me rendre tout le plaisir que je m’efforçais de lui donner. Je lui suis encore reconnaissant de m’avoir inspiré ce poème :
C’est avec la douceur d’un prêtre
que j’ôtais les frusques de Lou
en lui murmurant en latin
des mots mi-velours mi-satin
La chambre était un sanctuaire
que nous fermions à double tour
pour éviter que des païens
n’y entrent nous jeter la...

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