Hymne à la folie

Anne-Marie Coletta

Description

Qu'il s'agisse d'un gardien de phare, un musicien ou une danseuse, les destinées retracées dans le présent recueil frayent chacune à leur façon avec les limites de la raison. Les personnages dévorent la vie à pleines dents et se laissent consumer par le feu de la passion. Ils s'adonnent avec volupté à leurs joies et tourments, parfois même jusqu'à l'excès, pour toucher au sublime. Le poète livre des paraboles sur le sens de l'existence qui le fascine par son absurdité. Son chant poétique débordant de sensualité laisse libre cours à une prose imagée qui tire son inspiration de la beauté éphémère du monde. Dans certains cas, le sentiment amoureux offre une rédemption, mais le voyage se termine souvent dans les méandres de la folie.

Sujets

• Poetry
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 25 septembre 2018
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782414283958
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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ISBN numérique : 978-2-414-28396-5

© Edilivre, 2018
Du haut du phare
Dans sa tour, dominant l’azur, il se perdait dans la mer.
Il communiquait avec l’eau qui lui répondait en frappant sa demeure de plein fouet, elle était violente, sûrement avait-elle peur de ne pas être bien entendue.
Ils se complétaient, tous deux gardiens de redoutables mystères.
De loin, on pouvait percevoir l’ombre de cet homme que personne n’identifiait, observer de sa petite fenêtre, la créatrice qui s’agitait à la vue de son précieux amant.
Beau spectacle que cet échange passionné entre deux êtres très certainement incompris.
Dans une société où rien n’a de sens ils en avaient donné un au monde, une alliance divine raisonnant d’une frasque symphonique, paralysant tous les médiocres sur-le-champ.
On l’appelait « le solitaire du phare », et cet homme n’en sortait jamais car il admirait simplement l’univers s’étendre et s’étendre encore sous ses yeux.
Il demandait et recevait sans aucunes limites, et ses yeux brulaient au contact du soleil, espéraient à celui de la lune et transpiraient en s’inhibant de cette mer, de gratitude de l’avoir incarné dans ce corps céleste, qui prônait fièrement l’immanence.
Pour les autres ils n’étaient rien, pourtant, à deux, ils étaient tout.
La destinée
Je vois un être ténébreux au regard de feu, qui embrase mon cœur.
Je frissonne au contact de sa peau de verre ; il est ardent, brûlant !
C’est la fièvre qui s’empare de moi, je frissonne d’une tendre chaleur.
Il a éveillé mes sens, et je me réincarne en silence.
La peur me possède mais je combats cette ennemie qui au fil des années m’a menti me faisant croire qu’elle était mon amie.
Je me délecte du mal et offre à mon cœur ces yeux charbonneux, je le vois.
Sa sombre silhouette tapit dans l’ombre, je sens l’artiste le crée de son fuseau, il est noir comme l’ébène mais j’expire sur lui la lumière afin de faire vivre cette divine illusion naissant sous mes yeux.
Sublime énergie issue de l’univers, à toi, tendre personnage qui bientôt renforcera ces ondes que j’envoie par espoir.
Tu répondras à cet appel, et nous ressentirons, à deux, cette bandante somatisation.
Nous fusionnerons ses deux paumes qui depuis des millénaires ne cherchaient seulement qu’à se réunifier.
Il est là, le divin créateur de l’éternité.
Une union sacrée
Il paraitrait qu’elle hante les lieux, de sa belle et longue robe blanche.
On dit l’apercevoir près des escaliers de la tour non loin du donjon.
Ses pas raisonnent sur la pierre, et glacent le sang des visiteurs qui n’ont aucune empathie.
On dit aussi qu’elle claque les portes et frappe dans les murs, bien-sûr elle souhaite chasser ces intrus si indécents.
« Je sais que tu aimes souffrir en silence et que ton espoir est si grand qu’il te rend perceptible dans la nuit.
Tu brilles au reflet de ton âme tel un ange que l’on confond, par malheur, avec un démon.
On t’accorde à la folie, mais sache chère et tendre amie, que je souffre de la même maladie.
Guidée par ce cœur meurtri tu désires avec intensité et illumines les pièces noyées dans l’austérité.
Le cœur éclatant d’amour, tu recherches cet être réalisé, l’objet de toutes tes pensées.
Abandonnée dans ta majestueuse robe de mariée tu répares ce cœur brisé, par dieu qui n’est pas venu te secourir.
Sans doute n’as-tu point besoin d’être secourue. »
Aveuglée, elle se pensait morte, mais c’est en réalité de son amour flamboyant, aussi grand que le monde, qu’elle vivait plus que n’importe quel être, miroitant telle une reine dans ce château aux tendres plaisirs.
À une défunte, qui par amour s’était unie à la vie.
À un prédateur
J’aperçois à la tombée de la nuit, un homme masqué sortir furtivement de ses appartements.
À pas de loup, il se faufile à travers la ville, et observe discrètement tous les culs passant afin de choisir le plus ragoutant.
Mourant de faim, il cherche de quoi se mettre sous la dent à l’affut de sa proie et une fois la cible localisée, il se jette sur elle avec rage et ils consomment toute la nuit ces plaisirs ravageurs.
Il ne fait qu’entrer pour sortir, sa vie est une répétition constante de la même scène dont il jouit avec différentes personnes.
Lorsque la lune doucement disparait il retourne dans sa tanière, et se remémore ces nuits folles...