L'Odyssée des Conques

Marceline-Julienne

Description

1 heure en quarantaine :

- Des Coquilles vides ?
- Un Crachoir ;
- Un Bénitier.
« Pourquoi dit-on “vraiment“? »

Embarquez pour un voyage intérieur
Amer et salin,
Aux quatre vents,
Du nord au sud,
Par tous les sens
Sans compas ni boussole
— Vous êtes prévenus ! —
Entre ciel, terre et mer
(Et au-delà),
De coques en conques
Craquantes et cassantes,
Mystico-burlesques
— Un brun épique —
Vers un repli spirituel
Temporaire :
Remède aux petites névroses du quotidien...
Vraiment.

Bonne route et Bonne retraite !

Sujets

• Poetry
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 28 juillet 2016
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782334148504
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-14848-1

© Edilivre, 2016
Prologue
#00 Le Mal de mer – avertissement
Je vous livre aujourd’hui ce cahier d’imprimeur :
Un recueil d’images et de chants de Sybille
Priant votre attention pour remplir la sébile
Du Temps de votre temps ; d’une heure qui meurt…
Dans l’éther d’océans souterrains, gastrophile,
Je me suis emmurée en mon for intérieur
Pour vous concocter, l’air de rien, ce citérieur
Plateau de fruits de mer amers qui se profile ;
Mélange de coques et de conques prescrit
Pour délivrer quelque remède du sanskrit ;
Soigner le mal de mer sans recours à l’hypnose…
Comme la soif de Dieu peut parfois provoquer
La nausée du démon devant un cœur kénose,
Un zest de citron vert sera servi à quai.
BON APPÉTIT !
1 re partie La Morne Vie
#01 Conques (I) : le boniment des coquillages
Au jeu sans fin des marées chronophages,
La mer s’est retirée loin sur la plage…
Des tout-petits maçonnent tout l’été
Des châteaux forts censés lui résister
– On a la foi facile au plus jeune âge ! –
Et sans compter sur le flot entêté
Qui reviendra pour manger leurs pâtés,
Ils s’enorgueillissent de leurs ouvrages ;
Laissant aux grands l’amère vérité,
Eux écoutent mentir les coquillages…
(À suivre…)
#02 Quenottes
La petite souris n’est pas passée
Sous l’oreiller d’un enfant sans-le-sou
Qui constata, tâtant au matin sous
Sa taie, ses dents par elle délaissées ;
D’horribles dents de lait, mal déchaussées,
Depuis la veille au soir prenaient place où
La petite souris n’est pas passée ;
Sous l’oreiller d’un enfant sans-le-sou,
Parmi les osselets, les craies cassées
Et les cailloux, un non-lieu a dissous
Tout espoir puéril et grippe-sou ;
Douloureuse punition sans fessée :
La petite souris n’est pas passée.
*
#03 L’Emphase du kiwi
Une boule de poils – pas le fruit, l’animal –
Perchée sur deux pattes comme onze de donzelle,
Picorait, saluait ci et là avec zèle ;
En indécrottable fier-à-bras tropical,
Notre boule de poils – qui n’était point femelle –
Paradait comme un coq apprêté pour le bal
Quand un grand pélican se posa non loin d’elle ;
Stupéfait, il héla l’aptéryx anomal :
« Diable d’ange déchu, qu’as-tu fait de tes ailes ?
Es-tu fils d’Icare, descendant de Dédale ?
– Je suis né sans elles ; je n’ai jamais volé. »
Ému par ce minus émeu vitriolé,
Notre grand pélican ouvrit un bec ovale :
« Cruelle destinée que d’être oiseau sans ailes ! »
*
#04 À la criée
Une mouette,
Tout en goguette,
Trouve une moule ;
Un goéland
La colle au flanc :
La moule roule…
Il caracole,
Prend son envol :
La moule vole…
Contre le vent,
Le goéland
Ouvre le bec :
La moule chute
Sans parachute…
Sourd un bruit sec !
Le soleil moire
Des perles noires :
La moule est morte.
Quand atterrit
Sa Seigneurie,
C’est la cohorte…
La mouette rit.
*
#05 Chant marin
De mât en mât, le vent ricoche
Et produit un son sibyllin,
Aigu, anarcho-cristallin,
Qui vous perfore la caboche
À coups de marteau brise-roche !
Même les goélands fuient loin
Ce concerto de gobelins :
Armée de pioches et de broches
Qui rafale les terre-pleins,
Les môles et les bassins proches
De la ville où le vent ricoche…
Aussi ;
Assis,
Un marin siffle un air salin ;
De mer en mer, l’hiver approche…
*
#06 Contraste
Par nuit blanche, dans le ciel gris
De l’Avent frais, deux vieilles branches
Boivent le vin blanc qui étanche
Les gueules noires aguerries
Et réchauffe les cœurs aigris ;
Du canon tombe l’avalanche :
Là-bas, au sommet du terril
Se cabre une licorne blanche…
*
#07 Marée verte
Au bois des Hautois, des grenouilles,
Par dizaines à vue de nez,
Furent fauchées tel du fenouil ;
Au bois des Hautois, des grenouilles,
Sous un banc tombant en quenouille,
Chantaient pour un homme aviné ;
Au bois des Hautois, des grenouilles,
Par dizaines à vue de nez…
*
#08 À la fraîche
Alors qu’Adam s’assoupissait
Dans l’herbe après un pique-nique
Arrosé ; assis (adossé)
Au tronc veineux d’un charme unique
...