La Caresse de septembre

Agnès Marin

Description

« [...] Sur mon épaule à demi-nue, Elle s'attarde et me souffle Que si l'été s'en va, c'est pour ce moment-là : La voile bleue du ciel tendue vers un nouveau voyage, La feuille d'un arbre dans sa première voltige, Au jardin une rose étonnée de naître... Et sur le tournesol un peu trop lourd, Sur mes cheveux encore dorés, À travers l'air qui danse et dans les branches, Dans la course à vélo où elle m'entraîne, Je sens sa main qui passe et me rassure... Ô hirondelles, ô cœurs trop vite inconsolés, Connaîtrez-vous jamais La caresse de septembre ? » Agnès Marin chante les saisons autant qu'elle les peint. D'une plume aérienne, elle compose un monde à part, où les mélodies le disputent aux paysages, la nostalgie à la renaissance. C'est tout un univers qu'elle nous invite à découvrir, une contrée ensorcelante « où les rêves perdus reviennent au clair de lune ».

Sujets

• Reve
• Poetry
• Nostalgie
• Saison
• Paysage
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 17 juillet 2015
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342040555
• Langue: Français

Extrait

La Caresse de septembre
Agnès Marin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : [phone]
La Caresse de septembre
 
 
 
 
Préambule
 
 
 
De son balcon, Septembre surplombe le temps de sa jeunesse dont il retient et capte encore la fougue et les élans. Mais il nous offre aussi un regard élargi sur le passé où l’invisible et l’inanimé nous parlent de leurs secrets. Tel un sémaphore dont le faisceau balaie le champ des souvenirs, il nous invite au recueillement, à la contemplation, à la rêverie, au désir ardent de découvrir et de partager les trésors de tout un pan de vie. Vigilant, protecteur, cherchant à rallier à ses couleurs les âmes vives, il enjambe l’hiver et saute allègrement dans la douceur de janvier.
 
 
 
Bel automne
 
 
 
Bel automne,
À quel printemps as-tu volé tes ailes ?
Pour qui brilles-tu,
Toi qui donnes un poème
À la feuille qui n’est plus que son ombre,
À mes cheveux qui ne seront plus d’or ?
Ô frémissement de tes premiers beaux jours,
Caresse dorée s’attardant sur la branche,
Tu m’offres en riant cette unique beauté
Qui n’a pas d’âge !
 
 
 
Par la fenêtre ouverte
 
 
 
Quand j’ouvre ma fenêtre,
J’entends l’oiseau qui chante
Et la pluie qui ruisselle.
J’entends le silence de la nuit
Et le grelot d’un chat qui rentre après minuit.
J’entends, les beaux dimanches,
Mes voisins qui s’amusent et des enfants qui rient.
Quand j’ouvre ma fenêtre,
Le soleil entre,
Un insecte, un coup de vent.
Je vois la fleur s’ouvrir,
L’arbre reverdir.
Je sens, au petit air qui pique,
L’automne qui revient,
La terre qui frémit.
Je sens ce temps qui passe
Sans se faner,
Mon être qui grandit
Et je souris.
 
Quand j’ouvre ma fenêtre,
Je l’entends qui respire
Et mon cœur bat d’un éternel voyage.
Je ne la fermerai
Que pour aller dormir
Et demain, avec elle,
Envoyer un baiser à la vie.
 
 
 
L’abeille et le bleuet
 
 
 
Ce matin, le bleuet danse,
Une abeille sur son cœur.
Ensemble ils se balancent
Sous l’œil bienveillant du printemps.
Il étend son ciel bleu tout autour de ses ailes
Elle lui donne son soleil.
Ô ce rêve infini
Au fond d’une fleur !
 
 
 
Avril
 
 
 
Sur le bord de ma route,
Des buissons de cassis rose
L’or et le rouge des giroflées
Sur les pelouses le ciel des myosotis où il fait toujours beau
Aux cerisiers cette neige tombée en fleurs
À une porte, ces camélias rouges qui se tendent…
 
Ô jardins captivant mon regard,
Éblouissant mes sens,
Que votre exubérance passe dans mes mots
Et qu’un seul sang inonde, déborde
La page de ce poème
Et l’hiver de nos vies !
 
 
 
 
 

Avril © Maryse Chauvet
 
 
 
Ode à la plume
 
 
 
En la laissant tomber sur le pas de ma porte,
Tu m’as donné ta plume
La plus fine, la plus belle en forme de virgule
Pour ponctuer mon texte
Pour le faire virevolter
Comme tes arabesques dans le ciel libre.
Tu m’as donné ta plume pour aimer, pour chanter,
Donner des ailes à ma pensée,
Cueillir au vent bohème
La fleur de mon poème.
Sur la feuille de papier
Écoute-la crisser puis d’un bond inspiré
Atteindre au bout de l’aube celui qui me lira.
– Rondeau, ballade ou villanelle –
Saura-t-il que sous la signature
Se cache l’aile d’un oiseau
Qui m’a donné sa plume ?
Saura-t-il, ...