La Couleur des ailes aux bouts des doigts
122 pages
Français

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La Couleur des ailes aux bouts des doigts , livre ebook

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Description

Avec une légèreté apparente qui abrite une âme sensible, Gilles Eskenazi rassemble une pléiade de poésies et fabliaux destinés aux lecteurs de tous âges. Ce troubadour des temps modernes compose de douces synesthésies, où « les parfums, les couleurs et les sons se répondent » dans la plus pure tradition poétique. Il réveille les souvenirs du temps passé pour capturer l'essence du regard candide de l'enfant qui sommeille en lui. Les rimes chantantes font entendre la voix passionnée de l'amoureux, des allégories sur le thème des sept péchés capitaux, ou encore le merveilleux spectacle de la nature.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414291182
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-29119-9

© Edilivre, 2018
L’enfant qui marchait sur le ciel
Enfant, je me souviens de ces morceaux de ciel
Que la pluie avait oubliés.
De ces miroirs mouillés,
Jonchés sur le trottoir pêle-mêle.
Enfant, je me souviens, traînant des pieds.
Je marchais sur le ciel pour que les nuages s’enfuient,
Ces nuages prisonniers
D’une flaque de pluie.
La boutique bleue
Je ne peux pas oublier les jeux de mon enfance,
Tous ces objets inventés, incroyables et merveilleux,
Ce temps passé à décorer notre boutique bleue.
Mon frère et moi vivions dans la magie et l’innocence.
Nous nous y rendions sans jamais nous lasser.
Pour commencer, Jacquot avalait son bol d’arc-en-ciel,
Je commandais un grand verre de nuage pressé,
En dessert, une tarte à la lune ou bien un jus de rayon de soleil.
Il y avait en magasin des sucettes tempêtes,
Des vélos volants, des billes à musique.
On y trouvait tout plein d’objets rigolos et chouettes,
Comme des moustaches rampantes et des lunettes magiques.
Je me souviens des pétards à neige et des sifflets fous-rire.
Mon frère se coiffait d’un chapeau crapaud,
Et moi, je revêtais ma cape oiseau.
Quel bonheur d’évoquer ces souvenirs.
Je repense à ces jours de fête,
Dans le parc de la maison de retraite.
Tandis que mes souvenirs se délitent
Sur mon fauteuil à roulettes.
Au loin, une ombre s’agite.
C’est mon Jacquot qui vient me rendre visite !
Tout jeune, tout beau, il porte son chapeau crapaud, l’imbécile !
– « Viens frérot, on n’a pas fini de s’amuser. » me dit-il
Endosse ta cape oiseau et quitte enfin ce fauteuil inutile.
La recette
Remplissez généreusement votre encrier
De larmes et de perles de rosée.
Ajoutez la magie d’une brume matinale
Et l’odeur fauve d’un animal.
Versez la fraîcheur singulière
Du chant de l’alouette.
Mélangez l’ombre à la lumière,
Secouez,
Remuez,
Votre encre est prête.
Trempez délicatement une plume bleue
Aux teintes de l’océan.
Écrivez en fermant les yeux,
Le cœur ouvert et souriant.
Demandez aux vents de sécher vos mots,
D’emporter vos maux.
Vous pourrez ainsi écrire en dansant,
En riant, et même en rêvant.
Étalez vos songes, triez-les,
Conservez les plus beaux et jetez les plus laids.
Patientez,
Laissez reposer,
Votre poésie prendra forme.
Et si vous croisez un regard morne,
Un cœur triste et solitaire,
Soufflez-lui donc ces quelques vers.
Le carrousel
Dans une ronde parfaite,
Douze chevaux de bois,
Sur une musique de fête,
Tournaient sous les cris de joie.
Le bonheur des enfants
Profitait à chaque tour
Du sourire des mamans
Et des regards d’amour.
Sous les jeux de lumière,
Décorés d’étoiles dans les crinières,
Les chevaux tournoyaient inlassablement
Dans la magie du moment.
Enfouie sous les sabots,
Dans le bois enluminé des chevaux,
Virevoltait la liberté
Que mille enfants avaient laissée.
À la tombée du jour,
À la fin du dernier tour,
Le manège enfin immobile
Laissa aux montures un répit tranquille.
Poussés par la lune, les nuages se sont écartés,
Laissant apparaître une nuit si belle, si claire,
Que nos douze destriers décidèrent
De s’envoler vers la liberté.
La couleur des ailes au bout des doigts
Tête blonde, comme un bouton-d’or,
Rémy courait dans les prés fleuris.
Les herbes hautes se couchaient devant lui,
Pirate en quête de trésors.
Parfois chasseur de tigres dans une jungle hostile,
Rien ne lui faisait peur.
Agile et habile,
Il sortait toujours vainqueur.
Avec son canif, il s’était fabriqué,
Dans une tige de roseau,
Un sifflet pour chanter
Avec les oiseaux.
Il courait après trois papillons,
Ou peut-être trois dragons,
Quand l’un d’eux fut prisonnier
D’une toile d’araignée.
L’enfant blond, les yeux écarquillés,
Devant le piège s’est agenouillé.
Le pauvre papillon
Se débattait comme un moribond.
Le garçon saisit les ailes doucement,
Prudemment et délicatement,
Pour enfin le libérer
Et le voir de nouveau s’envoler.
En guise de reconnaissance,
Afin de remercier la providence,
Le dragon laissa sur les doigts de Rémy
De la poudre d’or à son nouvel ami.
L’empreinte du serpent
Tout a commencé par une trace
Aux lignes sinueuses,
Enjouée et heureuse,
Telle une vague esquissée par la grâce.
L’empreinte d’un serpent
Sur le sable brûlant,
Laissant derrière lui
Les courbes d’un sillage qui s’enfuit.
Le symbole fut repris
Comme une calligraphie,
Pour exprimer les flots, le vent, l’escapade.
Ce fut le tout premier mot avant l’escalade.
Tant d’autres furent gravés,
Sur le bois, sur la pierre,
Sur des peaux tannées.
Puis des phrases entières,
De manière fort habile,
Sur des tablettes d’argile.
Tous ces écrits,
Papyrus et manuscrits,
Ont vu le jour et sont nés
D’une trace laissée
Par une créature rampante
Sur une terre brûlante,
Ayant de sa queue dessiné,
En un trait, l’histoire de l’humanité.
Le petit navire
Il a quitté la rive
Pour partir à la dérive,
Tanguant et chancelant,
Glissant sur l’onde gentiment.
Soudain, un souffle s’est levé
Comme un grand soupir.
Sans prévenir,
Une force l’a poussé.
Seul sur le miroir des flots,
Je vois s’éloigner mon bateau.
Malmené, il se met à tournoyer,
Prêt à chavirer.
Avant qu’il ne sombre dans l’eau,
Je l’attrape aussitôt.
Il me reste à le faire sécher,
Mon beau navire en papier.
La plume de l’ange
Derrière la porte du crépuscule,
Un ange blessé agonise.
Terrassé par un démon sans scrupule,
Son corps, dans les ténèbres s’enlise.
Vaincu dans ce duel,
Dans un dernier souffle,
Sous l’horizon, l’ange camoufle
Une plume de ses ailes.
Dès lors, quand les cloches de la nuit retentissent
Et que le voile de l’obscurité se tisse,
Le ciel s’enflamme dans notre sommeil
D’une rivière pourpre aux éclats vermeils.
La reine blanche
Au large des terres du monde,
La mer est noire et si profonde,
Qu’il semblerait que la nuit se soit échouée
Sous la houle indomptée.
C’est dans ce miroir étoilé,
Cet infini firmament,
Que vole dans un silence jamais égalé
La grande raie blanche des océans.
Souveraine des fonds bleutés,
Elle apparaît comme un mirage.
Devant sa grâce et sa beauté,
Les algues se courbent sur son passage.
Fantôme extatique
Qui se dissipera dans les flots noirs,
Laissant dans le sillage de son dard
Le souvenir d’une vision féerique.
Le cochon
Un cochon, bien gras, bien gros,
Se prélassait dans son enclos.
Son bon maître le gâtait
De déchets dont il se régalait.
Il profitait des restes
Comme des siestes.
Jamais repus,
Il grossissait chaque jour un peu plus.
C’était le cochon le plus heureux du monde,
Jusqu’au jour où un sanglier sortant des fourrés,
Lui proposa de le libérer
De cet enclos immonde.
– « Viens donc avec moi cousin,
La forêt est merveilleuse.
Tu retrouveras ta liberté enfin
Et le plaisir d’une vie heureuse. »
– « Mais...

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