La Non-Liée

Michel Parrat

Description

Troisième volet de la trilogie consacrée à la nature, La Non-Liée, recueil en rimes et prose présenté sous forme de récit, est un parcours initiatique dévoilant le monde mystérieux et fascinant des minéraux et pierres précieuses dans le jardin souterrain de Perséphone, prisonnière contre son gré aux Enfers où le Dieu Hadès règne en maître.

L’auteur nous emmène dans les méandres de ces cavernes à la découverte de ces pierres qui nous révéleront leur histoire, leurs significations et leur passé mythologique.

Sujets

• Poetry
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 21 août 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414486267
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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ISBN numérique : 978-2-414-48625-0

© Edilivre, 2020
Du même auteur
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Le matin du druide ou le conte de la lune 1984
(Forme et Langage)
Paroles d’étoiles (poésie) 1993
(Imprimerie Benet)
L’étoile bleue (roman fiction) 2016
(Edilivre)
Le miroir désert (poésie) 2017
(Edilivre)
La dévoilée (odes mythologiques florales) 2018
(Les Plumes d’Ocris)
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(Edilivre)
Turquoise (odyssée poétique) 2019
(Edilivre)
Dédicace

À ma mère, qui ne se pare plus de pierres que dans le souvenir.
« Dieu a créé l’homme comme une merveilleuse pierre précieuse,
Dans laquelle se mire toute la création »
(Hildegarde de Bingen)
Prologue
Que de pierres précieuses ont défié le temps !
Elles ont des montagnes l’âge concomitant
Elles ont la vertu certaine de soigner
Autant qu’elles prédisent l’avenir éloigné.
À la beauté des pierres comme à leur perfection
Sont reliées croyances comme superstitions,
Pour les peuples antiques elles venaient du ciel
Symboliser l’espoir du monde immatériel.
Leur éclat leurs couleurs passent emblématiques
Du passé au futur en gamme chromatique,
Depuis la nuit des temps les pierres nous fascinent
Par leur pouvoir magique ou par leur médecine.
Elles sont la constance au charme incontestable
Là où les fleurs se fanent elles restent immuables,
Elles font résonner en nous l’intimité
De Déesses honorées durant l’antiquité.
Nombreux parmi ces gemmes sont des porte-bonheur
Protégeant leur porteur des méfaits mal meneurs
En poudre elles agissent parfois pareillement
Aux onguents pour le corps en subtil traitement.
Plus que simples bijoux nos ancêtres voyaient
En elles talismans pouvant influencer
Jusqu’au cours de leur vie par elles séquencée
Dans leur pureté fine au charme déployé.
../ ..
Chacune associée à un mois de l’année
Il était bénéfique au porteur concerné
D’arborer une pierre de son mois de naissance
Pour recevoir des Dieux la force et la puissance.
Et ma curiosité me fit vivre l’histoire
Que je vous livre ici sortie de ma mémoire,
Rêve ou réalité j’ai été le témoin
De mystères honorés dans un monde lointain…
Perséphone et Cybèle
Alors que je m’interrogeais sur l’histoire des pierres, une voix surgie de nulle part me fit tressaillir :
— Pour comprendre l’histoire et signification
Cultuelle des pierres et leur réputation
Descends jusqu’aux Enfers et son jardin aux fleurs
Taillées dans des joyaux aux sublimes couleurs… »
Malgré mes réticences, mon instinct me poussa à suivre ce conseil. Mes pas me conduisirent aux portes des Enfers où je fus accueilli par une ombre discrète. Puis peu à peu un corps immergé des vapeurs prit la forme et la voix d’une femme sublime :
— Mon nom est Perséphone et je vis en ces lieux…
À la saison d’été hier j’ai fait mes adieux,
Et je vais te narrer ce qu’il advint de moi
Avant d’être arrachée de mon lointain chez-moi ! »
Un voile de tristesse obscurcit un instant le sourire masqué de cette apparition. Sans un mot elle emprunta alors un sinistre couloir simplement éclairé par la lumière timide de cristaux incrustés dans la roche. Je suivis son sillage pour déboucher dans une grotte gigantesque où partout scintillaient des fleurs de minéraux. J’allais ouvrir la bouche pour parler lorsque Perséphone reprit la parole :
— Ma mère Déméter élut pour domicile
Son île favorite, sa très chère Sicile.
Élevée en secret pour ma sécurité
Afin de protéger ma viabilité
Je jouais dans les bois et les Océanides (nymphes aquatiques-NDLA)
Accompagnaient mes jeux avec les Néréides. (Nymphes marines-NDLA)
Près du lac Pergusa parties cueillir des fleurs
Un narcisse attira tout à coup mon regard :
Je m’éloignai du groupe pour sceller mon malheur…
La terre s’entrouvrit et sous mes yeux hagards
Hadès sur son char d’or aux chevaux immortels
Surgit et m’emporta loin du monde mortel !
Je fus conduite ici au royaume des morts
Hurlant mon désespoir et mon funeste sort,
Alertée par mes cris ma mère s’élança
Alors à ma recherche neuf jours et nuits durant
Puis pour me retrouver aux Enfers s’avança
Mais le refus d’Hadès alors la torturant
Elle alla trouver Zeus pour ce crime commis.
En juge il décida de faire un compromis
De me laisser six mois vivre dans les Enfers
Les saisons de l’automne et celles de l’hiver
Mais le printemps venu je reviendrai sur Terre
Jusqu’à la fin d’été pour consoler ma mère
Et depuis cet accord au royaume des ombres
Je règne auprès d’Hadès dans ces cavernes sombres !
C’est pour les égailler que j’ai créé alors
Les fleurs de ce jardin faites de pierres et d’or,
Chaque joyau ici cultive la richesse
Du monde souterrain dont je devins Déesse.
Je vais te présenter l’histoire de chacune
De ces pierres liées au Soleil ou la Lune,
Leur force magnétique m’aide à me souvenir
De leur préciosité présente et à venir… »
J’étais époustouflé par la beauté de cet endroit. Je n’avais jamais vu autant de cristaux, minéraux et autre pierreries réunis à la fois ! Et surtout disposés en bouquets ou parterres de fleurs étincelant dans la semi obscurité de cette caverne aux proportions démesurées. Mon regard fut soudain attiré par une immense stalagmite trônant au centre de cet espace. Un socle de pierre noire enchâssait sa base. Perséphone satisfit ma curiosité :
— Oui, je dois en premier te parler de Cybèle,
La « Petra Genitrix » impériale et si belle !
C’est la Grande Déesse présente dans ces grottes
Veillant en stalagmite la venue de nos hôtes,
Elle est venue du Ciel dans une pierre noire
Le bétyle 1 commis le trône de sa gloire,
Elle est la – non-liée – donc immortelle et libre
Dont le culte aux mystères apporte l’équilibre
Sur le cycle de Vie, de Mort, de Renaissance
Qu’il convient d’aborder avec ton innocence.
Comme prélude à ton initiation
Tu suivras le chemin de la dédication
En rituels voués à chacune des pierres
Qui sauront te conduire enfin vers la lumière.
Je vais donc commencer par ce joyau si pur
Jouant sa transparence sur chacun de ces murs… »


1 . Bétyle : météorite au sens strict ou supposé dans laquelle les anciens voyaient la manifestation d’une divinité venue du ciel. Le bétyle fut considéré comme demeure divine par les peuples anciens et par extension une pierre sacrée en général.
Le diamant
Perséphone se pencha alors pour cueillir au centre d’une rose taillée dans le cristal un énorme diamant dont les facettes irisèrent la voûte de pierre :
—  Son nom grec « adamas » donné par Théophraste
Signifie « l’indomptable » et même « l’invincible »
Sa dureté unique le désigna ainsi
Du temps des ...