La Pêche miraculeuse
188 pages
Français

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Description

La poésie, est à n’en plus douter, l’expression littéraire qui sied le mieux aux Africains. Elle bavarde, cause, interpelle; elle est la manifestation vivante d’un peuple, où la symbolique et la gestuelle sont parlantes. "La Pêche miraculeuse", comme son nom l’indique, transpose à travers l’oralité, le miracle du verbe, qui est la base de la civilisation négro-africaine. Sur le pinacle de l’animisme profond, de la civilisation bantoue, ses poèmes sont d’infinies variations chromatiques: Les dieux, l’État, la nature... La variété des sujets traités, constitue la vraie richesse de cette œuvre concoctée minutieusement; c’est une musicalité qui réveille en chacun de nous une mélodie cultuelle unique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2011
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748369816
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Pêche miraculeuse
Aimé Mathurin Moussy
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Pêche miraculeuse
 
 
 
À toi ma sœur Jeanne d’Arc Moussy
 
 
 
La mort ne saurait être la fin de la vie, mais une vie en dehors du temps et de l’espace…
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Levate virtus et lumen incommutabilis !
 
Levez-vous vertus et lumières immuables !
La liberté joue un rôle déterminant dans l’évolution de l’individu. Avant, j’avais des idées, mais je n’étais pas libre. Donc, prisonnier de mes pensées, prisonnier de moi-même. Aujourd’hui, j’ai retrouvé enfin cette joie, cette ivresse de me sentir homme et de vivre mes convictions. La poésie fait partie de ces convictions. L’écriture dans son ensemble. Mes combats quotidiens m’ont permis d’atteindre un stade de maturité spirituelle, au sens absolu du terme. Cet élan a fait naître en moi, de particulières aptitudes, sur le plan de l’amour, de la vitalité, de la communication et de la conscience civique. Cette volition de laisser parler mes pensées, s’est mise en partition.
Car, la vie, avec ses multiples crises, ne facilite, ni la création artistique, ni la création littéraire, qui pis est, les rapports humains. Le mythe de l’affirmation de soi, est la cause des guerres, et la manifestation du viol des lois naturelles : le respect, la tolérance, l’amour. Dans l’ultime but du pouvoir, l’humain perd son humanité et devient un ogre pour son prochain.
La littérature, dont la poésie est une partie intégrante, nous permet à travers sa musicalité, de faire trouver à notre âme, le moyen de son renouvellement intérieur, de sa réconciliation avec nous-mêmes et les autres. En prenant le chemin de la revitalisation, par le moyen des œuvres de l’esprit, nous sommes certains que notre planète atteindra l’apogée de son développement. Il va sans dire que, nous étant associés à nouveau à la vie, notre conscience fera de notre volonté immatérielle, une courroie d’appréciation de nos besoins vitaux.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Rythmes et Sensibilités
 
 
 
 
Le courrier
 
 
 
Une saison dans l’impasse,
J’attendais calme la liasse,
De courriers sains et intimes,
Qui feraient les paradigmes,
De mes tristes mélancolies.
J’ai vu ma forme embolie,
Comme frappée de pieux.
Je n’avais plus que d’yeux,
Sur mes attentes constipées ;
Je voulais n’être que courtisé.
En voyant le vélo du facteur,
Mon cœur vibrait en moteur,
Prêt à emballer les virages,
Qui préparent le carambolage.
Le facteur calmait mes ardeurs
En m’annonçant avec ferveur
Que j’avais un courrier
Venant d’un être particulier :
C’était la lettre de mon amour,
Il me dit qu’il m’aime toujours !

 
 
Les mots
 
 
 
Les mots se grouillent dans le halo
Ils bouillonnent dans leurs cachots
Et sont encore endormis dans les décombres
Viennent éclairer ma mine sombre
Ils viennent supprimer mes hérésies
Au travers cette prose de poésie
Des mots pour dépeindre mes envies,
Écrire pour donner un sens à ma vie
C’est une partition sans accord
Un rythme qui me largue au Nord
On ne fait pas attention à la grammaire
Un style qui s’invente son abécédaire…
Qui fait fi de la langue et ses menottes
Les hommes lui vouent une passion dévote.

 
 
Le poète
 
 
 
C’est celui qui injecte,
Pique avec des fléchettes.
Il a l’imagination vachette,
Et parle comme une tapette.
Il charrie les mouettes,
Avec son char et sa trompette ;
Son cor éructe à perpète.

 
 
Les déclarations de Dibo*
 
 
 
Moi Dibo
J’ai voulu apprendre
Avec ma tête
Mais je me bloque
Ma mémoire bascule
je suis veule
Aller à la chasse au chevreuil
Ô vie ! Ô noir !
Je suis abasourdi
De mes écrits pamphlétaires
Qui coulent
En piques de mots et de phrases
Remplis de démences
Je vis le chambardement
De mes talents en dérision
Pleins de boulettes
Mon inspiration se défraîchit
J’avale ma poire
Ne considérez pas cette feuille
Elle n’est pas l’inventaire
De toutes vos interrogations.
On dirait sur mes bêtises, haro !
Si je pouvais le dire intellectuellement…
Je pourrais au bonheur prétendre,
Sans arrogance :
Moi Dibo je débloque !

 
 
 
Sans-papiers
 
 
 
Ils m’ont tué depuis le temps Je n’ai plus d’aire Je n’ai plus de toit Oui Monsieur le préfet Je m’écrie Je ne puis me taire J’attends le décret De mon expulsion maintenant Je me cache dans le bois Sous les intempéries Je suis sans-papiers J’ai peur de boire du raisin La peur m’étreint Je suis la risée de mon quartier La peur me lie Sous cette chaleur étouffante Les mots se bousculent Vers la prison je bascule Je me cache sous la jupe affriolante De ma dulcinée Qui est prête à me pouponner Je vais me rapatrier Dans son cœur Pour notre bonheur… Contre votre décret je m’insurge Cette alèse est mon refuge J’écris une page dans ce cahier J’écris sur du papier Je sais lire Je sais écrire J’ai donc des feuilles de papier Je ne suis pas sans-papiers !

 
 
Écrire avec des ailes
 
 
 
Comment écrire notre vie ?
Avec la chaleur de ma femme
Dans mon ancre de térébinthe
Par rimes je m’enflamme
Je blesse le style d’étreintes
Je gribouille sur les nervis
Ma plume !
Criai-je
Ma plume !
M’énervai-je
L’inspiration m’a fui
Le docte se surmenait
Ma mémoire coulait en enfer
Le hâbleur a oublié ses sonnets
La raison a passé de travers
La plume n’avait plus d’étui
Sapience !
Invoquai-je
Sapience !
Suppliai-je
L’intelligence s’en est allée
La bêtise s’est fait lumière
La muse a ruiné sa source
Le charabia a pris les chaumières
Mes écrits ont perdu ressources
L’histoire n’a pas pu s’envoler
Madone
Pleurai-je !
Madone !
Susurrai-je
Mon superflu renaquit d’elle
De prose en stances
Je rimais de temps en ères
Le style perdait ses préférences
Écrire devenait un flair
Ses plumes transcrivaient nos ailes

 
 
Mots pour maux
 
 
 
Plein de mots
coincés dans les méandres
de ma tête
Ils s’entrechoquent
se bousculent
veulent
se coucher sur la feuille
pour hurler le désespoir
d’une vie qui tourne au ralenti
d’une vie de solitaire
au milieu de la foule
Plein de mots et de phrases
remplis de silences
comme une bombe à retardement
toujours en retard d’une explosion
Plein de mots et de points d’interrogation
égarés dans la salle d’attente
de la mémoire.

 
 
Au-delà des mots
 
 
 
Mon âme s’évanouit dans mes buvards
Au-delà des mots
Mon ignorance devient mon babillard
Au-delà des mots
Un mur d’inintelligence me bloque
Et je ne m’entends plus vivre.
Les songes des illusions ivres
Font de moi une loque
Au-delà des mots
Ce sont des savants qui s’approchent,
Le bruit des doctes me taloche
Ce n’est plus moi qui écris c’est mon cœur
Ce n’est plus moi qui écris c’est mes yeux
Ce n’est plus moi qui écris c’est ma peur
Ce n’est plus moi qui écris c’est mes cieux…
Au-delà des mots
Le cercle se referme dans mon oubli
L’azur se colore de mes chants étourdis
Une fanfare m’appelle aux devoirs
Je m’endors ayant perdu la mémoire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Spiritualité et Traditions
 
 
 
 
Tara*
 
 
 
Il est l’âme, qui régit les tractions de l’existence.
La vie au-delà des ondes, du temps et ses fréquences ;
Je dompte la faune, j’explore la flore ;
Je dors dans les ronces qui jalonnent le Thabor* ;
Je m’appelle naissance, action, travail, farniente ;
Je m’appelle Hannibal ; je me nourris d’absinthe,
Je cours, je dépasse la lumière qui me poursuit,
Je sonde les cœurs, les armées et les vents des nuits.
Je vis dans le temps, à la fontaine je sers, j’abreuve.
Mon versant je suis le Sahara, je couve
Le Nil ; je parle au Zambèze : je suis le grenier !
Je suis l’ordure qui fait vivre le fumier.
Le soleil et la lune ; le ciel et la mer font mon équilibre
L’innocent, le coupable je suis, aussi l’acteur et l’arbitre.
Je suis dans la mamelle ! Je suis le plant ;
Je suis dans l’Éden sur la pomme d’Adam ;
J’ai conçu la terre et les tours de Babel,
Je suis dans le temple, la mosquée et les chapelles
J’ai coulé la terre, je me suis caché dans l’arche de Noé
Je déclare : Peuples à moi, vous vous soumettez !
Maintenant j’efface vos misères avec mon chaume ;
J’ai la science je trace les cases, maisons et dômes
Ma manne descend des cieux avec volupté,
Je suis l’eau, la terre, le feu l’air pour l’Éternité !

 
 
La sainte et le curé
 
 
 
Sainte vierge ! L’hostie éclaire les ténèbres !
La communion entre saints n’a rien de funèbre,
Les funèbres sont pour leurs péchés châtiés,
Saint Michel est pour les méchants sans pitié.
Ô vigie sacrée ! L’éphod secourt le traversin,
La calotte du vicaire s’apitoie sur le bassin,
Très attendri de la Sœur, qui donne son penchant,
Au damné bienfaisant qui est son élu pénitent !
La sainte et le curé avancent et reculent !
Dans une sérénité qui défie les crépuscules,
La madone prend des allures de dompteur
De la mystérieuse lueur s’écoulent des pleurs ;
Son agilité lui donnait une souveraineté éternelle
Le Saint-père sacralisait ce péché véniel ;
Les baudets sont retournés dans leurs abbayes, las.
Contents, ils venaient de renouveler leurs vœux de célibat,
La sainte mère pouvait se coucher dans de chastes langes
Toute cette nuit ils ont chanté de juvéniles louanges,
Cet acte chaleureux les réconciliait au droit canon,
Il était écrit chasteté, sainteté sur leurs frontons.
Tu cherches Dieu ? Sois chaste et médite !
Veux-tu boire à la fontaine d’eau bénite ?
Crois, aime, contemple sans faire amour !
Croire c

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