La Provence et le Félibre
456 pages
Français

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La Provence et le Félibre , livre ebook

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Description

Ce second recueil comporte deux cent six poèmes répartis entre deux thèmes qui me sont chers : la Provence et le félibre (la poésie) ! Contrairement à ceux de « Couleur Sépia » ils sont écrits en style classique pur, en essayant autant que faire se peut de respecter les règles. Ma poésie est un peu comme le picon-mandarin de Marcel Pagnol. Elle est composée : - d'un tout petit tiers d'émotion, de sentiment : le chant de l'âme ; - d'un deuxième tiers, un peu plus gros, de musique intérieure : le chant du cœur ; - d'un troisième bon tiers de rêve qu'on appelle imagination, inspiration : le chant de l'esprit ; - et par-dessus le tout d'un grand tiers de technique : le chant de l'artisan. Sans technique, il n'y a pas de chants de l'âme, du cœur et de l'esprit qui vaillent la peine d'être partagés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342049800
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Provence et le Félibre
Pascal Radde
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Provence et le Félibre
 
 
 
À Geneviève, sans qui ce recueil n’aurait pas existé…
Moi non plus d’ailleurs…
 
 
 
« Tout le monde savait que c’était impossible.
Quand arriva quelqu’un qui ne le savait pas…
Et qui l’a fait ! »
Marcel Pagnol
 
 
 
Préface
 
 
 
J’avais écrit dans la préface de mon premier recueil de poèmes (Couleur Sépia, octobre 2013) : « Il y en aura peut-être un autre, dans cinq ou dix ans ? Peut-être pas… ». Et voilà, il n’aura fallu attendre que deux ans ! Désolé, je n’ai pas pu me retenir !
 
Ce second recueil comporte deux cent six poèmes (plus du double du premier) répartis entre deux thèmes qui me sont chers :
- La Provence,
- Et le félibre !
 
« La Provence » étant à tout le monde, je ne me sens pas coupable d’utiliser ce vocable. J’ai essayé de transmettre, au travers de chapitres divers, combien elle était belle et à jamais chère à mon cœur !
 
En revanche, je ne suis pas un vrai « félibre », n’écrivant pas en provençal. Je ne me considère même pas comme sa traduction française de « poète », bien qu’il me faille assumer le fait qu’à défaut du talent : j’en ai l’âme !
 
Ce choix de « félibre » vient d’un couplet de la Coupo Santo qui dit : «  E se toumbon li felibre, toumbara nosto nacioun  » ; ce qui peut vouloir dire de manière imagée que si les poètes disparaissent, c’est l’âme du pays tout entier qui disparaîtra.
 
Contrairement aux poèmes de « Couleur Sépia » ceux-ci sont écrits en « prosodie classique ». Ils suivent donc tous les règles, complexes et souvent imprécises, qui sont explicitées, pour l’essentiel, dans le chapitre suivant.
 
La poésie classique représente, selon moi, une perfection, un absolu, un Graal difficile à atteindre. Cependant, j’ai pu constater que les plus grands (Aragon, Rimbaud…) s’autorisaient quelques licences. Alors, pourquoi pas moi ?
 
En outre, nous disposons de nos jours d’outils informatiques qui n’existaient pas à l’époque de Verlaine et Hugo. Il devient plus facile de chercher la rime ou le synonyme qui va bien et de vérifier que les vers sont dans la veine de cette prosodie classique.
 
J’ai repris vingt poèmes figurant dans le premier recueil (Couleur Sépia) dont dix-neuf parlaient de la Provence, en les transformant (parfois à contrecœur) en classique.
 
Ce recueil est en vente, mais à un prix raisonnable. Je veux en effet garder ma liberté et mon âme. Les deux n’ont pas de prix et surtout pas celui du doux poison de la vanité qui coulerait dans mes veines malades si je retirais quelque profit de sa vente.
 
Plus prosaïquement, il est destiné aux parents, aux amis et, au-delà, à tous ceux qui sont, comme moi, amoureux de la Provence et de la poésie.
Septembre 2015
 
 
 
Un peu de technique
 
 
 
Le e muet :
l’e muet à la fin d’un mot et à l’intérieur du vers (y compris à l’hémistiche), doit être "élidé" par le mot suivant qui doit alors commencer par une voyelle ou un "h" non aspiré (muet) sinon il compte pour une syllabe. En revanche, l’e muet situé à l’intérieur d’un mot, s’il est précédé d’une voyelle qui l’absorbe, ne compte pas.
Les hiatus :
Les hiatus sont à bannir sauf s’ils sont à l’intérieur d’un mot (oasis, baobab). Il y a hiatus lorsqu’une voyelle finale se trouve devant un mot commençant par une voyelle alors qu’il ne peut y avoir élision (il y a) ou lorsque la finale d’un mot se heurte avec une syllabe identique commençant le mot suivant (chacun un), ou quand le mot « et » est suivi d’une voyelle. Cette règle souffre quatre exceptions : quand il y a élision du e muet, après le h aspiré, après les interjections : Ah ! Eh ! Oh ! devant "oui" et "ouate" (équivalent du W anglais).
Les diphtongues :
Une diphtongue est une voyelle complexe (la suite de deux voyelles simples) qui change de timbre en cours d’émission (diamant, lieu), contrairement au hiatus qui est la suite de deux voyelles dont le timbre ne change pas. Il convient de vérifier (sur une base étymologique) si cette diphtongue comporte une seule syllabe (la synérèse) ou deux syllabes (la diérèse). Il n’existe pas de règle absolue, mais des tableaux avec beaucoup d’exceptions. Par exemple, on dira « pieux » en synérèse s’il s’agit de pièces de bois, mais « pieux » en diérèse si c’est en relation avec la piété. Heureusement, le dictionnaire Littré indique le nombre de syllabes de chaque mot utilisé en poésie.
Rimes riches, suffisantes et pauvres :
Les voyelles et consonnes toniques finales de la rime doivent être identiques, avec cependant des équivalences. Une rime est dite riche si elle comporte trois phonèmes (sons) identiques, suffisante si elle en comporte deux et pauvre si elle n’en comporte qu’un. En poésie classique : on évitera les rimes pauvres.
Rimes suivies, alternées ou embrassées :
Les rimes sont suivies, alternées ou embrassées selon la façon dont elles sont disposées dans le poème (aabb, abab, abba). Cette forme devra être la même pour toutes les strophes (quatrains) du poème.
Les rimes masculines et féminines :
Une rime est masculine quand la syllabe finale ne comprend pas d’e muet. À l’inverse, une rime est féminine quand la syllabe finale comprend un e muet. Dans la poésie classique, il faut alterner rimes masculines et féminines et garder le même ordre tout au long du poème. De même convient-il de ne pas faire rimer un singulier avec un pluriel, ou inversement.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La Provence
 
 
 
 
 
 
Le 21 mai  1854 , jour de la  sainte Estelle , sept jeunes poètes provençaux fondaient le Félibrige au château de  Font-Ségugne ( Châteauneuf-de Gadagne , Vaucluse ) :
 
-  Frédéric Mistral ,
-  Joseph Roumanille ,
-  Théodore Aubanel ,
-  Jean Brunet ,
-  Anselme Mathieu ,
-  Alphonse Tavan ,
-  Paul Giéra (propriétaire du château).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Personnes et personnages
 
 
 
« Elle a quinze ans à peine… Ne passe plus, car tu me fais mourir, ou laisse-moi te dévorer de baisers »
Théodore Aubanel
 
 
 
Dans les pas de Daudet
 
 
 
Prenant les chemins creux malgré la tramontane,
Avec canne, chapeau sur la cape occitane,
J’emboîtais le long pas de Daudet un matin,
Flanqué de Paul Arène il partait l’air mutin.
Fontvielle et son moulin nous salua de l’aile,
Grinçant au gré du vent d’une plainte irréelle,
Le maître de céans, Cornille désormais,
Moulait on ne sait quoi, nul ne saura jamais !
En route nous avons croisé la Diligence,
Qui filait vers Beaucaire et nous fit l’obligeance,
De nous laisser monter : « je ne suis pas butor »
Nous dit le voiturier d’une voix de stentor.
Mais Tarascon atteint, nous fîmes une halte,
Prîmes un raidillon, abandonnant l’asphalte,
Près d’un mas qui sentait le thym, le romarin,
Se tenait un chasseur du nom de Tartarin.
Son Conte du lundi nous parla de lionne,
Très belle Arlésienne au corps de championne,
C’était une Légende à la Cervelle d’Or,
Qui luttait tous les jours contre un conquistador.
 
 
 
 
 
 
 
 
Laissant là Tartarin, très joyeux nous partîmes,
Chemin de Frigolet pour ses décors sublimes,
Goûter à l’élixir d’un révérend abbé,
Gaucher était son nom ; son prénom : Barnabé !
Afin de pardonner l’excès de nos audaces,
L’officiant des lieux nous dit Trois Messes Basses,
Nous fûmes confessés, au son du clavecin,
D’avoir un peu trop bu de l’élixir divin.
Il nous fit son sermon d’un air de Petit Chose,
D’un sous-préfet aux Champs qui manquerait de prose,
Ce curé paraît-il venait de Cucugnan,
Diocèse éloigné du nord de Perpignan.
Une fois dégrisés nous reprîmes la route,
Un peu dépenaillés, comme troupe en déroute,
Mis à part une chèvre on ne voyait dégun,
Blanquette était son nom. Oui, Blanquette Seguin !
Délaissant Avignon et sa Mule du Pape,
Nous partîmes vers l’est poursuivre notre agape,
Maillane était tout près et Mistral dans son mas,
Le Félibre hébergea trois amis dans le jas.
Novembre 2013
 
 
 
 
L’ami du berger
 
 
 
Chaque année à Saint Jean il redresse les yeux,
Dès qu’il ressent l’appel vers le Signal de Lure,
L’invitant à l’estive, aux troupeaux en pâture :
Rejoindre les brebis entre montagne et cieux.
Alors, n’y tenant plus par clair et frais matin,
Son âme en tourbillon le tire de sa couche,
Houlette dans la main et brin d’herbe à la bouche,
Pour le pèlerinage il se met en chemin.
Laissant derrière lui la ville et ses fléaux,
Le bruit et les humeurs des hommes et des larmes,
Pour la voûte céleste, agonir sous ses charmes,
En allant disputer le silence aux agneaux.
Délaissant la grand-route il monte par le pré,
Qui guide son parcours et devant lui s’incline,
Gorgé de poésie et de beauté divine,
Que demeure sa joie en ce champ diapré !
Joubarbes, églantiers, font la haie en honneur
Des cirses et chardons parés de tricolore ;
Gentianes, Iris venant juste d’éclore,
Foulés pas après pas concourent de senteur,
 
 
 
 
 
 
 
 
Pas de la Graille atteint : un déjeuner frugal,
Premier et seul arrêt en cinq heures de marche ;
Puis décidé, Hussard, il reprend, patriarche,
Sa lente ascension de Giono pastoral.
Cachée à des endroits mal cartographiés,
La maison du berger est pleine d’ipomées
Il aperçoit de là les Pénitents des Mées.
Dans leurs robes de bure à vie ossifiés.
Son ami le berger, assis sur un rocher,
Surveille les moutons qui paissent en silence ;
Son fidèle C

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