Le Chien dans les fables
564 pages
Français

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Description

Nos années d’école nous ont fait retenir « Le Corbeau et le Renard », « La Cigale et la Fourmi » et autres fables incontournables au célèbre bestiaire, rats, grenouilles, cerfs, hérons, lions, agneaux se partageant la vedette. L’on connaît certainement moins les fables qui mettent en scène le chien, animal qui accompagne pourtant l’homme depuis des siècles et qui, en cela, a peut-être le plus de choses à dire sur lui. Une lacune que comble J.-C. Hermans avec ce volume qui recense, d’Ésope à l’abbé Figalla, les fables qui donnent à lire les mésaventures, réflexions et autres enseignements de ce fidèle animal... Belle et précieuse anthologie que celle composée par J.-C. Hermans qui souligne la fortune que connut la figure du chien dans les fables, et ce, depuis l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle. Une bible que ne manqueront pas de compulser ceux qui se passionnent pour les chiens (leur histoire, leurs attributions à travers les âges), mais encore ceux qui savent savourer des récits n’ayant d’autre but que de nous dispenser quelques leçons souvent bien senties !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748373745
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Chien dans les fables
Jean-Claude Hermans
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Chien dans les fables
 
 
 
En dos de couverture  : Jean-Claude Hermans lors de l'exposition canine de Moscou le 18 septembre 2011
 
 
 
À tous les chiens qui ont accompagné ma vie.
Qui m’ont donné tant de bonheur et qui m’ont fait tant de peine quand ils sont partis.
À Toto le grand caniche blanc, à Ira la petite bassette vendéenne, à Ulyssia la barbette, à Tom le berger allemand, à Charmante la frisonne, à Ardennaise la Saint Hubert, à Donald et Doerak les frisons, à Ardente, Cléopâtre et Gros Bisous les bouledogues françaises et à Kora la romagnole qui est toujours là.
 
 
 
Préface
 
 
 
On disait jadis qu’il y avait une bible dans chaque foyer anglais et un dictionnaire dans chaque maison française. C’était au temps où les enfants français étaient imbattables en orthographe, obtenaient le certificat d’étude et recevaient de leur mairie en cadeau républicain, le Petit Larousse. On avait oublié de mentionner que les Français adoraient les Fables de la Fontaine, de purs chefs-d'œuvre, pour la plupart, dont une dizaine était apprise par cœur dès l’école primaire. Il en restait des images pour la vie, le loup mangeait l’agneau, le ramage du corbeau lui faisait perdre son fromage et la cigale se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue.
Le génie de La Fontaine est tel (et il suffit pour s’en convaincre de voir comment, en quelques mots, il introduit ses fables, que ce soit pour la mouche du coche ou les deux pigeons qui s’aimaient d’amour tendre) qu’il a éclipsé tous les autres fabulistes, même le charmant Florian ou le populaire Krylov, peut-être simplement trop russe pour l’Occident.
Les animaux, dans les fables, ne sont pas décrits pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’ils représentent. L’âne est bête, le loup cruel, le lièvre couard, la cigale imprévoyante. Elle chante quand la fourmi travaille et qu’importe si La Fontaine lui fait quémander une mouche ou un vermisseau, alors qu’elle ne se nourrit qu’un peu de la sève des arbres qu’elle hante. C’est le chien que Jean-Claude Hermans a choisi comme thème de sa recherche. Nul ne s’en étonnera car il est connu, depuis bien longtemps, pour sa passion cynophile. Il aime tous les chiens et ce sont les races de base des siècles derniers qui apparaissent, suite de stéréotypes. Le mâtin est un « rustre », le dogue est « hargneux et malappris », l’épagneul est « gentil, rempli d’intelligence », le braque « épais et lourd », le lévrier « coureur agile mais peu sensé ».
Le chien, parangon de vertu, est célébré pour sa « docilité, son courage, son zèle, sa fidélité, son affection, sa tendresse ».
On voit dans ces fables le chien dans ses activités, le chien couchant, le chien courant, le chien savant, le chien de garde, le chien de berger qui doit « ramener la brebis, renvoyer le rôdeur ». Il est surtout le reflet de la société, « chien de salon », gros et gras, « élevé à ne rien faire et à se nourrir des travaux d’autrui » ou « maigre, pelé, souffrant et misérable ». Comme l’âne, il est souvent battu par son maître qui « sur le dos du barbet fait jouer le bâton ».
Il n’est guère de fables sans morales et on en voit ici de très bien balancées, comme : « A quoi sert d’aboyer quand on ne peut pas mordre », de sages : « Et que pour recueillir, il faut avoir semé », de polémiques : « Laissons-nous tondre et ne nous plaignons pas », de politiques : « Quand on pense en esclave, on mérite de l’être », ou sarcastiques et universelles : « Le savant doute et l’ignorant résout ».
Mais où Jean-Claude Hermans a-t-il trouvé ces petites merveilles ? Il en a même déniché une sous la plume de Napoléon Bonaparte et ma foi, fort bien tournée. Il a fait revivre d’illustres inconnus et a mis à jour des joyaux ciselés, sans lui condamnés à l’oubli. Cela s’appelle de la recherche. Du chercheur Jean-Claude Hermans a la curiosité, la patience, l’opiniâtreté, le goût du beau, du rare et de l’authentique.
Il l’a déjà prouvé avec son remarquable ouvrage, Le chien chez les naturalistes de l’Antiquité.
Raymond Triquet Montagnac d’Auberoche, le 29 septembre 2011.
 
 
 
Prologue
 
 
 
Depuis des siècles et des siècles, l’homme a raconté des histoires. Il y avait autrefois des conteurs dans les villages. Ces histoires se terminaient souvent par une anecdote amusante ou une petite morale. Au fil du temps, ces histoires devinrent des fables. Les premières fables, celles de Loqman et Ésope n’ont pas été écrites par leur auteur, elles ont été transmises par la parole, et elles ont forcément subi des modifications. À vrai dire, on n’est même pas sûr que ces deux fabulistes aient réellement existé et s’ils ne sont pas simplement des légendes ? Les fables d’Ésope ont été récupérées par les Grecs et les Romains, et les fables de Loqman ont été récupérées par les Arabes.
Au Moyen Âge, les fables prennent de l’ampleur et deviennent des fabliaux.
C’est sous le règne de Louis XIV que les fables sont mises à la mode et deviennent réellement un mode littéraire. La Fontaine, l’ami de Fouquet, devient le maître incontesté du genre et ne sera jamais égalé. La Fontaine était un génie et il a composé quelques petits chefs-d'œuvre.
Par la suite la fable sera très utilisée et beaucoup deviendront fabulistes. Des milliers de fables ont été écrites, et seulement quelques-unes concernent le chien. Les fables sur le chien sont une toute petite partie des fables, et ce sont celles-ci que nous allons retrouver dans ce recueil. Pour ceux qui aiment le chien, elles sont un immense enseignement, on retrouve la vie des chiens dans le passé. On comprend comment étaient traités les chiens autrefois, et ce qu’ils faisaient.
On retrouve les races anciennes qui accompagnaient nos ancêtres. Ne cherchez pas le berger allemand, le labrador ou le golden retriever parmi nos fables, vous ne les trouverez pas.
Qui trouvons-nous alors, parmi tous ces personnages. Le plus représenté est incontestablement le mâtin. Le mot n’existe même plus aujourd’hui, les cynophiles du XIX e  siècle ont jugé le mot péjoratif, et l’ont retiré du vocabulaire canin. Ils ont remplacé le mot mâtin par « chien de montagne », c’est l’appellation officielle aujourd’hui pour les mâtins modernes. Le chien de montagne des Pyrénées, s’appelait autrefois mâtin des Pyrénées. Il est vrai que mâtin a quelquefois le sens de bâtard, un chien mâtiné, c’est un chien bâtard. Mais autrefois, le mâtin était un gros chien, présent dans toutes les fermes et accompagnant les bergers. Il y avait donc des milliers de mâtins à travers le pays, et c’était probablement la race la plus répandue à la campagne. C’est pourquoi, on retrouve le mâtin dans beaucoup de fables. Au XVIII e  siècle on a commencé à remplacer le mâtin auprès des bergers, par des chiens de berger de taille plus réduite et le mâtin s’est raréfié dans le pays. Il faut dire aussi que la présence du loup avait également beaucoup baissé.
La deuxième race aussi présente dans nos fables que le mâtin, c’est le dogue. Le dogue lui aussi était répandu pour la garde des domaines et pour accompagner les bouchers. La Fontaine a baptisé son dogue Mouflar, et la plupart des fabulistes ont repris le nom. La plupart des chiens des fables portent le même nom et il y a d’innombrables Mouflar, Aboyard et César, d’innombrables Brifaut et Miraut, et d’innombrables Médor, Castor et Azor. On retrouve le dogue dans cinquante-neuf fables.
Après ces gros chiens, on retrouve régulièrement le lévrier, l’épagneul, le barbet et le carlin. On retrouve le barbet dans trente-six fables, le lévrier dans vingt et une et le carlin dans quinze. À partir de 1850, le barbet sera appelé caniche dans nos fables.
Avant la loi de 1844 interdisant la chasse avec les lévriers, ce chien était fréquent dans l’aristocratie. L’épagneul quant à lui a une double signification, il y a l’épagneul de chasse comme on l’appelle encore aujourd’hui, et l’épagneul de compagnie qu’on appelle aujourd’hui Phalène, mais qui était répandu autrefois auprès des dames.
Avant sa disparition dans le courant du XIX e  siècle, le barbet était commun dans le pays et il est logique de le retrouver quelquefois parmi nos héros.
Pour ce qui concerne le carlin devenu rarissime au XX e  siècle, il était le favori des dames sous la Révolution, sous l’Empire et la Restauration. L’impératrice Joséphine avait un carlin.
Toutes les fables n’ont pas la même qualité, certaines sont de vrais petits chefs-d'œuvre, d’autres sont beaucoup moins intéressantes. Certaines nous plongent dans la vie intime de certains chiens, et on voit bien que la vie n’était pas rose pour tous. Il y a beaucoup de pauvres chiens malheureux parmi nos héros, d’autres sont gâtés à l’extrême. Mais n’en est-il pas toujours ainsi de nos jours ?
En tout cas, j’espère que vous aurez autant de plaisir à lire toutes ces fables, que j’ai eu de plaisir à les rassembler. Je n’ai pas la prétention que ce recueil soit exhaustif, et il y a probablement beaucoup d’autres fables canines que je n’ai pas trouvées.
Jean-Claude Hermans
Loqman. Éthiopien, X e  siècle avant J.-C.
Loqman dit le sage. Époque indéterminée
On ne sait pas précisément quand vivait Loqman, on prétend qu’il vivait en Israël sous le règne de David ou Salomon. Il semble que Loqman serait un esclave éthiopien, vendu aux Hébreux et ensuite affranchi. Toutes les fables de Loqman nous sont parvenues écrites en a

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