Le Sommeil de l'ange

Tanguy « Titang » Exumé

Description

« J'ai eu l'idée De me dénuder, Mettre sous presse Mes idées, mon ivresse, Mes calamités, ma détresse Des fois, on rêve de partir loin d'ici, Voir ce qu'il y a au-delà du mur, Pour vivre nos utopies Les plus folles, les plus pures. » Le rythme syncopé de l'écriture poétique s'adapte au gré des émotions changeantes du poète pour trouver la forme qui leur est la plus adéquate. Sur le libre terrain d'expression qui s'offre à lui, il confie ses sources d'inquiétudes et ses doutes, comme le poids de la responsabilité liée au statut de père. Ses souvenirs d'enfance se rappellent aussi à lui, de même que les heureux moments partagés avec ses proches. Concerné par le sort des Caraïbes et fort d'une conscience historique et politique, Tanguy « titang » Exumé défend des idéaux humanistes et invite chacun à s'engager pour faire régner la paix. La poésie sans frontières de cet esprit ouvert sur le monde se dit en plusieurs langues : français, anglais, espagnol et créole.

Sujets

• Sciences humaines
• Poetry
• Sciences humaines et sociales
• Espace Caraïbe
• Société
• Conscience
• Amérique
• Politique

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 14 juin 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342161724
• Langue: Français

Extrait

Le Sommeil de l'ange
Tanguy « titang » Exumé
Société des écrivains

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Le Sommeil de l'ange
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Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://tanguy-exume.societedesecrivains.com
 
À mes fils Gayou et José.
Merci de m’avoir donné la vie !
Je vous aime !
Mise en contexte
Ma conjointe est enceinte. Nous attendons notre colis. Dans cette attente, les questions et les conseils fusent : de l’opinion sur les tâches ménagères au symbolisme de la paternité, aux pronostics grammaticaux sur le genre et le nombre, en passant par l’inéluctable manque de sommeil.
 
Finalement, le colis arrive… à la caribéenne – avec deux semaines de retard. L’analyse grammaticale révèle qu’il est singulier et masculin jusqu’à présent. Les tâches ménagères, je les ai toujours conjuguées au plus-que-parfait. Pour la paternité, je fais en sorte que mon fils n’ait jamais à chanter Papaoutai de Stromae.
 
Et là, il reste le sommeil, ou plutôt ce qu’il m’en manque. Dans la pénombre de la nuit, pendant que dort l’ange, je griffonne, je chiffonne, je questionne… et je me rends compte que ce sont les enfants qui nous donnent la vie.
I. On attend
On est là, on attend,
On attend tout,
On regarde passer les gens,
Même le temps nous regarde passer.
Dans un élan incessant d’allées et venues,
Les battements de nos pieds comme les mains de l’horloge,
Nous courons après le temps
Tandis qu’il est là,
Las de toutes nos simagrées,
Toutes nos bêtises pour l’apprivoiser,
Il est là, il nous regarde passer,
Il prend, en fait, son temps,
Chose que nous avons oublié de prendre
Comme nous avons oublié d’être cons !
Car
On passe le temps,
On tue le temps,
Et un jour, c’est le temps qui nous tuera tous.
 
 
II. Simple foi
Vous me demandez si je crois,
Vous doutez qu’il y a une flamme en moi
Qui vibre pour le Roi des rois
Car, selon vous, je suis en mauvais arroi.
 
Incapable de marmonner, de citer, de réciter
Des textes, démontre la vacuité
De mon existence spirituelle,
Tout cela car ma posture humaine vous est inhabituelle.
 
Vous vous érigez en mandataire
De la Vérité sur Terre,
Décidant que je suis une âme perdue,
Ainsi, selon vous, le jour du jugement, je serai entendu.
 
Elle est simple, ma foi :
Je crois !
Faith is more about mystery than mastery. 1
 
 
III. Nostalgie
Je voudrais voir la mer
De mon pays, limpide comme un verre,
Je voudrais voir le soleil
De ma patrie meurtrie sans pareil,
 
Je voudrais voir l’amour
Rayonner dans notre paysage,
Pays sage d’autrefois avec un drôle de parcours,
Je voudrais qu’elle se concrétise, cette image.
 
 
 
IV. Papa
Je n’arrive toujours pas à croire que je suis père.
Depuis quelque temps
Un enfant porte mon nom,
Un enfant est la chair de ma chair,
Le sang de mon sang,
L’histoire de nos ancêtres dans le tracé de ses veines.
 
 
 
V. 23 h 32
Vingt-trois heures trente-deux,
Je fais un vœu
Pour que nous ne soyons plus deux
Mais qu’un… seul être, une seule âme sous les cieux,
 
Un petit vœu ; mon cœur peine à voir le jour.
Pardonne-moi de vouloir t’asservir ma peine,
Je crois juste qu’on s’aime toujours…
Et encore… je nous ...