Les 25 fleurs des poètes d’Andalousie
230 pages
Français

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Description

L’Andalousie a inspiré nombre de poètes nés dans ce pays et d'autres qui s’y sont établis. Le climat modéré de la péninsule ibérique était alors l’une de leurs sources d’inspiration, tout comme ses riches cultures, ses espaces verts et ses fleurs multicolores. Cet ouvrage se penche sur 25 fleurs évoquées dans la poésie et la prose andalouses du Xème au XIVème siècle. Malgré leur nombre limité, ces fleurs représentent une véritable matière première pour les poètes andalous qui s’en sont servis dans les grands thèmes qu’ils ont abordés, en particulier dans les rapports de la femme et de sa beauté, dans l’amour et de ses chagrins, dans le vin et dans les cercles de divertissement (voire dans les cercles bachiques), dans la nature et ses intempéries ou encore dans la description des jardins et des riads.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 novembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332939272
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-93925-8

© Edilivre, 2015
Introduction
« Le jardin d’Eden en terre d’Andalousie a une beauté captivante et une senteur exaltante
Ses matins sont d’une blancheur éclatante
Et envoutantes sont les ténèbres de ses nuits
Lorsque la brise souffle je me mets à crier Oh ma nostalgie ! Oh Andalousie ! ».
C’est ainsi qu’Ibn Khafâjah exprime son sentiment sur la beauté des jardins et riads andalous comme s’il parlait au nom des poètes de son époque. Nul doute en effet que l’Andalousie avait inspiré les poètes nés dans ce pays ainsi que ceux qui s’y sont établis de longue date venus d’Orient ou d’Afrique du Nord. Le climat modéré de la péninsule ibérique était l’une des sources d’inspiration des poètes comme du reste, ses riches cultures, ses espaces verts et ses fleurs multicolores. Les poètes qui avaient eu la chance de vivre dans ces espaces « d’Eden » devaient s’évertuer à composer un nombre incommensurable de pièces en vers dans une langue arabe pure que prédominent le style coranique et les figures rhétoriques qu’ils s’employaient à améliorer à leur façon. Ils ont en outre développé les schèmes, la métrique et les séquences, des poèmes tout en créant de nouvelles formes telle que la métrique libre ou taouchih ou encore le poème en langue dialectale zajal. Ils ont excellé dans la description des fleurs andalouses qui nous intéressent ici, mais ils n’étaient pas les seuls à être épris par ces fleurs, les rois et les princes l’étaient aussi. Leur engouement pour certaines variétés de fleurs était connu. Il en était ainsi du Régent améride Abdelmalek Al Modhaffar qui, d’après la chronique, était béat devant la giroflée au point qu’il avait proposé à ses poètes de composer des pièces en vers évoquant la giroflée et d’autres types de fleurs dans le but de faire chanter ces pièces par ses musiciennes. Cela nous confirme que l’engouement pour les fleurs était général chez les Andalous sans distinction de rang ou de catégories sociales.
Le sujet du présent ouvrage concerne les fleurs et plus précisément, les fleurs évoquées dans la poésie et la prose andalouses du X ème au XIV ème siècle. Cependant, nous verrons qu’elles sont limitées en nombre, elles ne dépassent d’ailleurs pas vingt-cinq fleurs. Malgré cela, elles représentent une véritable matière première pour les poètes andalous qui d’ailleurs s’en sont servis à bon escient dans les grands thèmes qu’ils ont abordés, en particulier dans les rapports de la femme et de sa beauté, dans l’amour et de ses chagrins, dans le vin et dans les cercles de divertissement, voire dans les cercles bachiques, dans la nature et ses intempéries ou encore dans la description des jardins et des riads. Nos poètes andalous ont donné en outre une certaine vie à ces fleurs en les faisant parler à leur place et en leur nom, en les personnifiant en quelque sorte. Alors, la fleur devient la favorite, la préférée ; elle se gonfle d’orgueil, et le poète, tel un chef d’orchestre, ou un acteur sur une scène présente ses fleurs aux spectateurs, favorise l’une par rapport à l’autre ou aux autres suivant des critères qui lui sont propres. Cette manière singulière me semble-t-il, a attiré plusieurs fois mon attention, ce qui m’a donné l’idée d’écrire une anthologie destinée à faire découvrir cette belle frange de la poésie andalouse aux lecteurs francophones. Tel est l’objet de cet ouvrage que nous avons composé sous forme de titres thématiques en procédant à une lecture rapprochée du corpus littéraire arabe andalou.
Thème I : Description morphologique des vingt-cinq fleurs
Le jardin andalou est un jardin floral par excellence. Aussi, rien d’étonnant à ce que les poètes andalous du Moyen-Âge aient été attirés par ce jardin et par ses fleurs. Mais de quelles fleurs s’agit-il ? Il ne s’agit à notre grand étonnement que de quelques vingt-cinq types de fleurs ! Ce nombre très limité par comparaison avec le grand nombre de fleurs, de plantes et d’arbustes qui poussent dans le monde est pourtant celui que l’on retrouve çà et là dans les textes de référence de la littérature andalouse. De ce fait, on peut se demander si nos poètes andalous n’avaient que des connaissances limitées en matière de botanique florale à partir du moment où ils n’évoquent dans leurs œuvres que des fleurs nommément désignées et de surcroît, en nombre restreint. Nous pensons pour notre part que cette façon de procéder n’est pas innocente, elle est plutôt volontaire et ne relève nullement de l’ignorance des poètes car les figures poétiques qui naissent et se développent dans leur imaginaire concordent le plus souvent et directement avec les types de fleurs qui les préoccupent bien qu’ils soient en nombre limité comme c’est le cas de la rose, du narcisse, de la fleur de myrte, du jasmin, de l’iris et de la giroflée.
Quoi qu’il en soit, nous avons été amenés à établir une liste de ces vingt-cinq fleurs évoquées par les poètes dans les sources littéraires andalouses. Cette liste va nous permettre de présenter morphologiquement ces fleurs une à une dans l’attente d’en faire une description poétique (v. thème II).
La description morphologique des vingt-cinq fleurs de notre liste n’apporte pas d’innovation, les auteurs des lexiques floraux tant en Andalousie qu’au Maroc ayant déjà répertorié, classé et décrit les fleurs figurant sur notre liste. On peut citer à cet égard parmi les Andalous le célèbre savant botaniste du Moyen-Âge Ibn Al Baytâr, auteur de la Touhfah sur la médication par les plantes ou encore Ibn Bassâl auteur d’un livre sur l’agriculture dans lequel il a consacré un chapitre spécial aux périodes de culture des fleurs. Nous citerons également Al Ghassâny qui a vécu entre le XVI ème et le XVII ème siècle à Fès, auteur du « Jardin des fleurs » et plus près de nous, Jamal Belakhdar qui a publié en 1999 un livre sur la pharmacologie traditionnelle marocaine par les plantes et les fleurs. Ces sources et d’autres encore nous ont servi dans ce travail pour la présentation et la description morphologique des fleurs comprises dans la liste que nous avons classée suivant l’ordre alphabétique arabe comme suit :
1 – Aass : myrte, en latin myrtus
Arbuste à fleurs blanches. Il existe plusieurs espèces d’arbustes de myrtes, une soixantaine environ. Au début du XVII ème siècle au Maroc, on désignait le myrte par le terme arabe rayhâne ou basilique. Aujourd’hui, il existe deux espèces de myrtes : une espèce naturelle commune, myrtus communis et une espèce d’origine andalouse cultivée dans les jardins. Les feuilles de myrte sont des feuilles médicinales, on en extrait ainsi que de ses fleurs un parfum huileux de forte senteur dénommé myrtol.
2 – Oqhouâne et aqâh : marguerites
Les Andalous ont connu les marguerites blanches et les marguerites jaunes ; elles fleurissent sur des tiges plutôt frêles ; elles sont désignées tant en Andalousie qu’au Maroc par l’expression pied de poule . Les marguerites sont de différentes sortes ; on peut citer entre autres la marguerite jaune, les chrysanthèmes des jardins, la marguerite des teinturiers, les marguerites des prairies et la camomille jaune ou babounje signalée par Ibn Baytâr et Ibn Bassâl comme une plante médicinale.
3 – Baqillah ou Baqillâ’ : fleur de fève
4 – Banafsaj : violette
Les violettes se développent soit dans les jardins des villes soit dans les campagnes. Dans les jardins, les violettes sont des plantes rampantes, à feuilles larges et à fleurs de couleur violette tirant vers le bleu. Les violettes possèdent une petite feuille embobinée qui apparaît derrière la tige sous la fleur. Quant aux violettes des campagnes, elles se dressent avec leur couleur bleue sur des tiges maigres. Elles ont une odeur parfumée et des vertus médicales. Les violettes se développent dans des endroits ombragés. Selon Ibn Bassâl, les violettes se cultivent à la motte ou à partir de leurs propres graines. D’après Al Ghassâny, les violettes de campagne poussaient à Fès dans la région de Zouâgha.
5 – Bahâr ou chrysanthème en latin chrysanthèmus
On l’appelle aussi œil de bœuf. C’est une plante à pulpe dont la fleur possède un rondelet jaune qui apparaît au printemps. Al Ghassâny décrit le bahâr ainsi : il a des pétales en forme carrée, une tige verte surmontée d’une fleur blanche au milieu de laquelle on aperçoit une petite assiette jaune. Cet auteur ajoute que la fleur de Bahâr a une odeur très forte qui fait mal à la tête… cela dit, il existe le chrysanthème des teinturiers, le chrysanthème des champs qui n’est autre que la marguerite jaune. Pour notre part, le mot bahâr tel qu’il est rapporté par Ibn Bassâl correspond au terme latin chrysanthèmus .
6 – Joullanâr : fleur de grenadier
D’origine persane le gulnar ou joullanâr est introduit par les Carthaginois de l’Orient en Occident. Cette fleur s’ouvre sur le grenadier mâle qui est dépourvu de piquants et ne produit pas de grenades contrairement au grenadier à épines qui fleurit et donne des fruits. Rouge écarlate, la fleur de grenadier possède des feuilles touffues ; il existe aussi les fleurs de grenadier de couleur blanche et de couleur rosâtre.
7 – Habaq : basilic
Plante odorante d’origine indoue, de petite taille et de plusieurs sortes, à petites fleurs blanches ou rosâtres. Le basilic se distingue par son odeur parfumée. On le nomme aussi rayhâne en langue arabe comme on vient de le voir. Parmi ses espèces, on doit mentionner le basilico coronfoli en langue espagnole ou habaq qoronfoyi ou basilic d’œillet qui possède une tige poilue et des épis d’à peu près dix centimètres de long. Cette espèce est utilisée en tant que plante médicinale ; elle peut être multipliée dan

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