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Description
Kaël de Kaiser inscrit son livre dans la tradition des œuvres gothiques pour créer un texte hybride, alliant romanesque et poésie. On y retrouve plusieurs éléments de décor propres à ce genre : paysage nocturne, cimetière, nature sauvage et éléments déchaînés, rêve et réalité enchevêtrés.
À l'origine de son inspiration, la figure de la muse, dont il chante la sensualité. Après avoir admiré les beautés du corps flamboyant de son amante, le poète pleure devant sa dépouille.
« Froide et livide morsure / D'un baiser que l'on enterre. »
L'amant abandonné trouve alors refuge dans la poésie pour laisser libre cours à son désespoir. Le deuil donne lui aussi matière à création. Comme ses illustres prédécesseurs, le poète s'empare de la plume pour garder « la forme et l'essence divine » de celle qui n'est plus.
Sujets
Informations
Publié par | Edilivre |
Date de parution | 11 décembre 2015 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782334025737 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-334-02571-3
© Edilivre, 2016
Préface
Que l’amour naisse,
Que l’amour soit,
Et ne demeure plus que lui.
À Lis.
Kaël de Kaiser
Chapitre 1 La Muse noire
Ouverture
Il fut un temps où les mondes n’étaient que ténèbres, ombres et froids. Un temps où les terres n’étaient que mers arides balayées par les vents acides d’effroi, et où nulle lumière n’éclairait les abysses. Il fut un temps où seules les lunes irisaient les landes de leurs lueurs sépulcrales.
Il fut une époque où je damnais les chants sacrés et les doctes églises. Une époque où l’emprise des dogmes, des lois et des normes me révulsait, et où chaque citadelle se ruinait en des lacs de sang, de misères impures et de fiels. Il fut une époque où je marchais à la bannière noire de la pensée libre et de l’unique, sous l’étendard rébellion de l’anarchie.
Il fut un temps où mon âme cherchait les richesses, l’or et l’opaline. Un temps où les succubes arrachaient de leurs caresses la peau de mes chairs, et où les nécropoles ouvrageaient des rosaires à mon épitaphe. Il fut un temps où je fus le poète dont le rouge versait sur le noir d’encre.
Et il fut un matin frais et clair où, parmi toutes les pénombres, elle m’apparut.
La Rose noire
La rose exhale,
Aux longs soirs,
Sa gangue létale
De nonchaloir ;
Expie et se fissure,
Brûlante et erratique,
Tel un murmure
Noir gothique.
Aikea
Les voiles de brumes s’évanouirent des mondes insignifiants. Elle apparut exhalée comme un murmure clair parmi le sombre. Elle émergea d’entre les ténèbres immondes, avançant son blanc de reine parmi les champs de croix et les charniers de foi. Son pas foula l’ossuaire de fadaises, faisant renaître de la glaise les flores fauves et pourpres sangs. Son cheveu battit aux vents ses courbes de mèches noires sur les tambours aux miracles de roses. Sa pâleur d’albâtre ravit aux mortelles les battements chauds de leur fragilité vivante, et les délicieuses rivières incarnates de leurs tempes.
Elle avança encore, et à sa marche l’onde se tarit. La beauté se fana, taisant toute clarté pour mieux éclore son unique lumière d’ombre. Et gracile et altière, fragile et somptuaire, elle troubla l’air de ses parfums nubiles et virginals. Elle tut les fureurs, les chairs vaines à son passage, telle une naïade orientale, arcane et fière. Elle rayonna, délicate comme une lune noire, cruelle en son létal espoir de se laisser voir sans jamais se donner.
Cela commença en une longue et lente complainte de pétale, exhalée du tréfonds des limbes, comme une affre murmurée à mon âme. Puis sa voix monta presque comme l’écume, embaumant l’air de sa pureté de chair, scandant en son chant de verre une clameur de parfums d’ocres et de lumières. Et je sus que ce fut elle, et nulle autre après elle.
Le Safre clair
Silence,
Puis lentement, tel murmure,
La note s’élève, susurre,
S’étire paresseuse et s’élance ;
S’extirpe de la terre,
Lourde de boue,
...