Les Larmes du Phaéton
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Les Larmes du Phaéton , livre ebook

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Description

Après vous avoir présenté ses quarante meilleurs quatrains dans « L’Oeil du Faucon », c’est naturellement que John Skyron vous propose l’anthologie de ses quarante plus grandes créations poétiques à travers Les Larmes du Phaéton.

Informations

Publié par
Date de parution 08 août 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312067506
Langue Français

Extrait

Les Larmes du Phaéton
John Skyron
Les Larmes du Phaéton
( Quarante poèmes)
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06750-6
A ma mère Annielle
Les larmes du Phaéton
LE TEMPLE
J’entrais quelquefois dans le temple
Une chapelle obscure
Comme une crypte
Au bas des versants ensoleillés
Délaissant sous le frémissement des cannes
Des bambous grinçants dans l’alizé
Le roucoulis des tourterelles
Qui par vagues s’amenuisait
Je refermais derrière moi la faible porte
Les travées désertes brasillaient dans la lumière
J’observais, dans l’immobilité des faisceaux
L’agitation incessante des particules en suspens
Une rivière coulait, non loin des parois sombres
Car je percevais par-delà leur silence
En de sourds coassements
L’écho des galets sous le courant froid
Plus proche, sur le toit crépitant
Les lourdes palmes des lataniers
Laissaient frotter leurs grappes contre la tôle
Le soir, au pied du vieux cyprès
Assis sur les marches du temple
J’écoutais les chants, la liturgie
Une ombre sur le quai, le dos tourné
Au bateau fou, embossé vers les confins
Statue de lave, le regard cloué
Au cœur pourpre de l’Île, au volcan
RETOUR
Lorsque je serais mort aussi
Ce corps échoué sur la plage
Je viendrai mon ange d’amaralgo
Gravir l’escalier
Qui dans le rocher
Enchâssé d’algues bleues
Et de fleurs de mer
S’érige
Je sentirai à chaque marche
Se déchirer mon cœur amer
Au désir de plonger
Dans l’océan flambant des souvenirs
Comme cet oiseau exsangue
Caché au fond d’un chant
Qui répond gémissant
A l’écho de son propre chant
Mais ton lai
Plus doux qu’un rouge rai de soleil
Prolongera mon front
Vers l’infime frondaison du ciel
Pour qu’enfin je vois surgir
Telle une colombe d’un nuage blanc
L’éclat de ton sourire
NATURE
Dors mon amour, au visage constellé de mûres
Le siècle, lui, n’a pas encore succombé
Sous ton dais, enténébrée de ronces
Dors ma reine que l’on croyait morte
Car l’on te croyait morte
Mais voici qu’une main t’exhume déjà
Envolée de sa prison de pierre
Bien d’autres avant
Pour laisser sourdre la source claire
Ont ouvert au plus loin des oasis
Leur aile longanime sur l’océan de sable
Dors ma perle dans l’étreinte de la nuit
En son fourreau de pourpre
Le glaive aussi sommeille
J’étendrai tout l’hiver
Sur ton front qui repose
Ces dentelles de clématite
Vaporeuses comme tes rêves
J’étendrai tout l’hiver
Dans les diaclases les plus creuses
La pluie d’or que n’arrêtent
Ni le marbre et ni l’airain
Et l’hiver pourra bien
Plonger dans le gris de l’ennui
Cette rive où picorent les limicoles
Oui l’hiver, l’ennui, les limicoles
IVRESSE
Le jour se lève derrière la colline
Là-bas, tenant par la main le démon de l’ivresse
La nuit s’éloigne sur le sentier
Le chien de l’aube reconduit à la barrière
Les agneaux qui paissaient
Dans l’ombre des feuillages
Debout sur un lambeau de ténèbres
Qui exhale encore
En de sombres fumées
L’obscur parfum du cosmos
Un coq exhorte à l’éveil
Les ailes repues d’étoiles
Et téméraire aux premières laudes
Le soleil vient d’embraser
Devant mon pas un cyprès
Répandant sur la poussière son étincelle bleue
Comme cette brise sur le coteau désert
Son linceul de simples, ses flocons d’oiseaux
C’est pourtant ce doux souffle d’amnésie
Où dans l’or à présent le sable se dissout
Qui me force au matin à marcher sous l’azur
Les vignes blanches enfouissent
A mesure que j’avance
Leurs perles dérobées aux colliers des nébuleuses
Qu’elles cachent en leur ventre leurs fruits secrets
Je suis presque aveugle déjà
Je ne sais plus où je vais en mon errance
Tout ce que je vois pour seul horizon
Comme épanché par un volcan
C’est ce grand fleuve qui coule en bas
En son sein de palmes
Un balai susurre au loin
Portée par le vent la caresse des terres battues
Un village se réveille dans l’écho des abois
Des gloussements volubiles des volailles inquiètes
Sous sa large flamme le fleuve se rapproche
Incante au travers des tendres marronniers
Où mon cœur se déchire
Entre les bogues déhiscentes
Ma descente sur le chemin
PREMONITION
Je me tenais là-haut sur la terrasse de l’ivresse
Mon hôte, le seul omniscient, recevait pour son spectacle
Des naufragés aux yeux d’héliotropes
Me désignant, entrecoupés de bocages, ses larges jardins
Remplis d’astres, il m’invita à descendre les rejoindre
Une surprise m’y attendait, affirma-t-il
Tandis que nous délaissions la colline
Où parmi les feuilles ployant sous les grappes lourdes
Vrombissaient de rayonnantes abeilles
Nous parvînmes bientôt devant la grille d’un potager
Sur le mystère du sable, dans un éclat de solei

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