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Description

Maintenant est une réflexion sur l’œuvre nécessaire du temps dans la construction d’un être humain à la découverte de son âme.

La vie est un parcours initiatique où certaines « descentes aux enfers » sont nécessaires, ce parcours étant jalonné de musique, de beauté, et de ces choses qui ressemblent à l’amour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334059503
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-05948-0

© Edilivre, 2016
Maintenant
Mon cœur et ma tête se vident,
Tout le ciel s’écoule par eux.
Oh mon tonneau des Danaïdes !
Comment faire pour être heureux
Comme un petit enfant candide ?
Guillaume Apollinaire
Maintenant
Maintenant tu marches dans Paris,
Les immeubles sont vêtus de blanc et de gris.
Des hommes dorment dans des cartons,
Certains sont étrangers, d’autres non.
Mais la morsure du froid et de la faim
A côté de la solitude ne sont rien.
Certains ont un chien,
Ce sont les privilégiés :
Quelqu’un encore peut les aimer ;
Les autres n’ont plus rien.
Maintenant tu es sous la ville,
Les regards y sont froids, hagards ou fébriles.
Il y a des affiches vantant le corps des femmes,
Ou des hommes qui brandissent des armes,
Voilà pour la poésie ;
Et pour la prose il y a des noms de rues et de stations.
Il y a un homme qui crie
Et tu penses qu’il a perdu la raison.
D’autres sont allongés sur des bancs,
Masses de chiffons informes,
Personne ne peut savoir pourtant
S’ils sont morts ou s’ils dorment.
Tu as une pitié immense pour ces corps,
Mais tu n’y peux rien et tu t’éloignes, sans remord.
J’ai vu gens de toutes sortes,
Ils sont grains de lumière,
Un seul coup de vent les emporte,
Effaçant leur trace sur la terre.
Tu es dans une ville écrasée de chaleur,
Sur le côté de la route des animaux y meurent.
Un lépreux sur un âne y chante,
La nature est si belle et parfois si méchante.
La main qu’il te tend n’a plus de doigts,
Une seule pièce pourtant ferait de lui un roi.
Son visage est rond et rieur,
Les mouches sur ses plaies t’écœurent,
De même que les oreilles des chiens :
Elles ne sont que blessures
Qui peu à peu disparaissent
Sous des millions de morsures.
Maintenant tu es au bord du fleuve,
Tu regardes un coin de ciel brûler.
De grands corps noirs se meuvent,
Des lueurs d’argent dans leurs filets.
Ils chantent,
Tu ne sais pas quel Dieu ils vénèrent.
Leur joie est émouvante,
Ils sont nus, leur silhouette droite et fière.
Tu regardes ce grand édifice
De pierre, de bois, de métal,
Dressé au ciel comme un sacrifice,
Comme un navire, un vaisseau amiral.
Des gens y prient,
Emouvants, ils croient en Dieu,
Ils voient de la lumière dans leur vie,
Il y a parfois de la tristesse dans leurs yeux.
Tu te souviens de cette femme
Si jeune, elle porte une soutane,
Son visage était pâle, et ses grands yeux rieurs,
Il y avait une flamme qui brillait dans son cœur.
Tu entends au loin des chants de morts.
C’est un cortège, des gens portent un corps.
Ils viennent de l’hôpital
Et vont vers un lieu inconnu.
Leur chant n’est pas triste, presque martial,
Le brancard est porté par des épaules nues.
Il fait chaud, les flamboyants sont en fleurs,
Parfois tu penses à ce mort et tu as peur.
Tu entends le chant des animaux
Et celui des insectes par milliers.
Tu revois ces énormes crapauds.
Ils parlent forts, comme des speakers à la radio.
C’est le chant de la terre,
La voix de l’univers.
Tu entends la pluie qui tombe,
L’odeur de la terre qui monte.
Que seras-tu demain ?
Tu espères et tu attends
Que vienne le bout du chemin.
J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps.
Voilà la grande place.
Des gens courent vers toi.
Dans leurs yeux et sur leur face,
Il y a la peur et l’effroi.
Tu as entendu l’explosion.
Et maintenant sur le sol tu vois les corps,
Les centaines de sandales à l’abandon,
Il y a du sang et quelques morts.
Plus tard un défilé militaire,
Des soldats joyeux y dansent,
Certains tirent en l’air,
Des hommes sur des chevaux se balancent.
Les youyous, les cris, les gens rient fort,
Hier encore certains pleuraient leurs morts.
Tu es assis sur un banc de bois et de fer.
Il y a des inscriptions à l’encre :
Blagues, insanités, et autres titres divers.
Tu écris aussi et il te faut attendre
Que la fille que tu ne connais pas te réponde.
Lorsque tu retrouves ce banc ton cœur bat,
Rien d’autre alors n’existe au monde.
Elle aime ton humour, tu es content de toi,
Tu ne la verras jamais,
Dans ta mémoire un parfum est gravé.
Tu ne sais si elle te ressemble,
Poussières d’étoiles parfois jamais ne s’assemblent.
Il y a des chevaux dans la nuit.
Des cavaliers.
Ils flottent sans un bruit
Comme fantômes oubliés.
La lumière des néons les enveloppe de jaune et de vert.
Tu t’es levé au milieu de la nuit
Pour voir ces géants d’un autre univers.
Furtifs ils passent comme tes rêves,
Comme ta mémoire, si précise et si brève.
Tu es aussi loin que le souvenir t’emmène,
Tu es à la frontière de ta nuit.
Le brouillard vers le vide les mène,
Les cavaliers passent comme ta vie.
Sur la petite table il y a un magnétophone.
Une vieille dame à côté y chantonne.
Chanson de l’ancien temps
Où l’on parlait alors de fleurs et de printemps,
D’une petite fille qui voit mourir sa mère ;
Les gens sont comme ces roses, éphémères.
Et comme défilent ces bandes magnétiques,
Le temps s’est écoulé au cœur de cette Afrique,
Où une vieille dame chantait,
Tu ne peux plus entendre cette chanson sans pleurer.
Tu te souviens de ces chansons,
Toi sur le divan, les yeux vers le plafond.
Il est question d’un plat pays,
Et de biches qui sont nos ennemies ;
D’un vieux général au Fort de Bélonzio
Qui toute sa vie attendit d’être Héros ;
D’un marché de Provence et de cloches qui sonnent.
Les images et les sons dans ta tête foisonnent.
Les mots suffisent bien à faire des voyages
Et la musique éclaire tous nos vieux paysages.
La petite avait perdu sa mère,
C’est le vent du nord qui emporte ton père.
Tu es dans une rue qui sent l’urine,
Tu vois des corps dans des vitrines.
La lumière rose se répand sur le trottoir,
Leur chair est rose et pâle comme ce soir.
Cette chair est offerte, comme sur un autel,
Fête païenne, festin du condamné,
Lueur blafarde, fragile et mortelle,
Les néons dansent comme feux follets.
Etrange marché aux esclaves.
Tu y vois quelques épaves
Qui mendient pour une dose : des malheureux,
Et tu n’oses pas les regarder dans les yeux.
Tu as pitié de ces corps malmenés,
Alanguis et grotesques,
Mais tu sais que l’esprit s’y est caché,
Comme lumière au travers d’une fresque.
Un vitrail resplendit de lumière,
Fait d’impudeur, de souffrance et de chair.
Communion de misère,
Splendeur de la putain,
Sculpture vivante, matière
Des êtres incertains.
Maintenant tu marches dans Paris,
La lumière est un mélange de blanc et de gris.
Et maintenant tu sais que le temps n’est rien,
C’est un ruban replié sur lui-même,
Papier enroulé, vieux parchemin,
Il n’est là que pour montrer ta nature même.
Chéris le comme un allié,
Sens-tu le vent qui te porte ?
Sens-tu l’éternité
Frapper doucement à ta porte ?
Le pilote aux yeux d’enfant
Des dragons noirs défendaient l’entrée des vallées,
Des gerbes d’éclairs couronnaient les crêtes.
Ces anciens entretenaient avec science notre respect.
Mais de temps à autre, respectable pour l’éternité, l’un d’eux ne rentrait pas.
……
Il répandait la...

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