Mariage gai & autres bonnes nouvelles
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Mariage gai & autres bonnes nouvelles , livre ebook

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Description

Voilà un ouvrage qui mêle prose, poésie, nouvelles, et sentences ; rien de moins pour débusquer l’espiègle beauté du monde, cueillir la légère gravité de la poésie d’un instant, dresser des remparts contre la médiocrité et offrir, à travers cela, de quoi rire ou pleurer : de quoi vivre en somme.
« Puissent les mots partagés, signes indéfectibles de notre humanité, vous rejoindre, vous atteindre, vous altérer, vous creuser jusqu’à l’évidence de vous-même, au cœur de tous vos possibles. »


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 août 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332749055
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-74905-5

© Edilivre, 2015
Un gai Mariage
Une agitation fébrile règne tout autour de la propriété, chacun s’affaire, tout se met en place comme un puzzle géant. Dans un incessant ballet de camionnettes et utilitaires divers, on croise tous les corps de métier pour ce grand spectacle. L’équipe sono procède aux derniers réglages et essais, l’acoustique est plutôt bonne, l’écran géant est du meilleur effet, les spots ont été judicieusement répartis comme pour une scène pro ; il faut dire que Mr et Mme Thurot sont des gens exigeants, respectables et respectés et qu’ils ont les moyens, ils paieront le prix qu’il faut ; cela doit être une grande fête !
L’équipe décoration ne ménage pas sa peine : plantes vertes, parfois même exotiques, bouquets, nappes de différents papiers, différentes textures et coloris ; Mme Thurot veille à l’harmonie de l’ensemble et elle jubile intérieurement ; elle, ancienne décoratrice d’intérieur sur Paris (ça, c’était avant son mariage) avec ce petit défi à relever ; faire de leur longère normande, le temps d’un week-end, « la plus belle demeure du monde ».
Le temps reste frais en ce printemps, aussi les anciennes écuries ont été réquisitionnées, en cas de pluie, mais en espérant que la fête puisse avoir lieu le plus possible en extérieur.
De sa chambre, le fils Thurot assiste, un brin amusé, à tous ces préparatifs. Il sera le héros de la fête, vous pensez bien, le fils « THUROT », l’unique, le seul. Il se marie !
« Le fils Thurot », tout le monde connaît aux alentours. Les parents Thurot, parisiens d’origine, ont acheté une ancienne et belle longère, voilà trente ans déjà ; plusieurs années de travaux à grands frais et cette vieille demeure a repris vie, amoureusement restaurée par les meilleurs artisans du cru. Mr Thurot est dans les affaires, on ne le voit guère, toujours entre deux rendez-vous, deux avions, deux maîtresses disent certains.
Mme, elle, est beaucoup plus réservée, discrète et pour tout dire raffinée, la grande classe sous une simplicité bienveillante, presque touchante.
Ils n’ont pas eu d’enfant, ou plutôt si ! Enfin… Au bout de dix ans de mariage et d’espoirs déçus de paternité et maternité, Mr et Mme Thurot ont songé à l’adoption. Pour lui, l’essentiel était d’avoir un fils qui pourrait transmettre son nom, c’est désormais la bataille de toute sa vie ; pour elle, c’est à la fois plus diffus et plus confus, elle a fait le deuil désormais, en tout cas intellectuellement, de porter un enfant et de donner la vie mais elle ne se sent pas « prête » à s’occuper d’un bébé.
Le couple entame les premières démarches, le marathon administratif, les espoirs éclairs, les attentes déçues, les mois se suivent et se ressemblent, cinq ans déjà qu’ils ont entrepris leur recherche. Les adoptions se font plus rares, plus compliquées, à moins que…
… à moins qu’ils n’acceptent d’accueillir un enfant relativement âgé, un adolescent. Pour Mr Thurot, pourquoi pas, l’essentiel n’est pas là, à condition que ce soit un garçon. Mme Thurot est moins tranchée, plus divisée intérieurement par cette éventualité mais finalement elle s’y résout, confiante ; de toute façon le temps est compté cette fois, il ne faut plus tergiverser, sinon ils vont finir comme deux vieux cons, affreusement seuls, dans leur immense longère.
Et c’est ainsi que le fils Thurot arrive dans leur vie, il a quinze ans. Un beau jeune homme, le visage très fin, un air mystérieux qui ajoute à son charme naturel. Il a appris le français dans son pays d’origine, pris en charge très tôt par une ONG caritative. Il débarque en Normandie, c’est le cas de le dire !!! Habitué dès son plus jeune âge à composer avec la vie, il s’adapte rapidement dans la petite commune et au lycée en ville. Il mène une vie d’adolescent somme toute assez classique : ses parents, le lycée, les copains.
Les années passent, il poursuit ses études… baccalauréat, école de commerce, séjours à l’étranger, stages.
Mais voilà, il a désormais une trentaine d’années, un bon job sur Paris qui le mène aux quatre coins du monde mais, au grand dam de ses parents, pas de projet de mariage, pas de petite amie « attitrée », des copines, des amis, amies, un ou deux copains très proches.
Pour Mr et Mme Thurot, c’est comme un nouveau deuil d’enfant qui s’annonce et cela c’est insupportable. Il va falloir provoquer le destin, faire quelque chose !
* *       *
« Mr THUROT Pierre, Patrick, René acceptez-vous de prendre pour épouse Mlle CASTILLA Laure, ici présente ?»
« Oui ».
Mlle CASTILLA Laure, acceptez-vous de prendre pour époux, Mr THUROT Pierre, Patrick, René ici présent ? »
On entend un oui, plus timide, feutré, presque hésitant mais néanmoins audible.
Je suis marié, se dit Pierre, voilà une chose de faite en quelque sorte, depuis le temps que mes parents me mettent la pression et puis cette fille, ma femme, elle a un vrai charme, troublant... Je suis en train de tomber véritablement amoureux d’« elle ».
Mme Thurot est aux petits soins pour la mariée ; après ces quelques mois passés à la maison, ensemble, elles ont fini par s’apprécier beaucoup mutuellement. Les deux tourtereaux ont choisi, d’un commun accord, de faire chambre à part, jusqu’au mariage. Mr Thurot, bien que surpris par cette décision d’un autre âge selon lui, trouve qu’après tout ils ont du caractère les deux et savent ce qu’ils veulent, ce qui est plutôt bon signe dans une société où il faut savoir se positionner et se battre.
… Les derniers flonflons de la fête s’estompent doucement, s’effilochent dans la clarté de l’aube naissante. La mariée s’est endormie toute habillée, dans sa longue robe blanche, trop grisée par l’alcool. Pierre ne valait guère mieux.
Pas de temps à perdre, le voyage de noces débute demain, destination le Pérou, pays d’origine de Pierre. Il en est à la fois ravi mais aussi quelque peu inquiet de revoir ce pays, son pays, où il a dû tant lutter pour survivre durant son enfance.
Ils seront accueillis dans une ancienne mission chrétienne, en pleine montagne et pourront rester le temps qu’ils voudront. Pierre a pris un congé de quelques mois, son fidèle collaborateur veille sur l’entreprise ; il pourra même reprendre ses activités de là-bas, vu qu’il voyage beaucoup, comme son père.
Ils débarquent à Lima en cette fin d’après-midi de mai. La chaleur est étouffante, le chauffeur de taxi les rassure, à San Pequigno, là où ils vont, ils seront beaucoup plus au frais, dans la montagne.
En effet, cela n’a rien à voir, un vrai petit paradis pour amoureux cette ancienne mission. Des bâtiments style couvent avec des patios très ombragés, des chambre fraîches, un climat relativement sec bien que frais. Le village est en contrebas, coloré, vivant, à deux pas.
Ils ont posé les valises, bu un rafraîchissement, ils se font face dans cette grande salle à manger.
« Pierre, il faut que je te parles ! Tout d’suite, maintenant ! ». Elle a dit cela très vite d’une voix ferme mais teintée de timidité et d’appréhension.
Pierre, poursuit-elle, je ne suis pas celle que tu crois, excuse-moi…, attends-moi, je reviens. Elle s’enferme dans la salle de bains et réapparaît quelques minutes plus tard, démaquillée, les cheveux… ou plutôt la perruque enlevée.
Pierre reste estomaqué, cloué sur place, ne sachant plus quoi dire, que faire. Il finit par quitter précipitamment la pièce en claquant la porte de rage et d’impuissance. Il tourne comme un fauve autour de la maison puis finit par se calmer et rentrer.
Voilà, c’est ta mère qui a tout arrangé, à l’insu de ton père. Je suis en fait un cousin lointain de la famille Thurot, j’ai accepté ce simulacre de mariage pour de l’argent, beaucoup d’argent. Et puis…
« Et puis… ? »
« Rien ».
* *       *
Pierre s’est levé tôt, il a bien dormi. Il lui semble avoir fait des rêves troublants dont il n’arrive pas à se souvenir précisément. Il prépare le café lentement, presque religieusement, songeur.
« Bonjour ! Bien dormi ? ».
« Oui, merci ; et toi ? ».
« Oui, oui ».
« Laure » vient s’asseoir à table en face de Pierre. Elle lui prend les mains avec une vraie tendresse, le regarde dans les yeux mais sans insistance, avec douceur et presque compassion.
« Tu m’en veux ? »
« Je ne sais pas !… ».
Ils conviennent d’un commun accord de profiter de leur voyage de « noces » et de cohabiter, après tout ils sont en villégiature, tous frais payés, dans un coin superbe, que demande le peuple.
« Au fait, mon prénom, je veux dire, le vrai, c’est Patrick ».
Au fil des jours, Pierre et Patrick, au fil de leurs pérégrinations alentour, visites au village, discussions à bâtons rompus, deviennent de véritables amis.
* *       *
« Dis, mais, c’est...

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