Pensées

Damien Larocque

Description

« Un grand blizzard souffle Les vagues défient les rochers, les cargos, et le phare. Elles violent la grève. Le fleuve gonfle sa haine, il remue ses fondations périlleusement. Sur ses rives, des gens vrais. Une forêt chargée d'aigles, les ailes repliées. Ils sont porteurs de voyages essentiels. Les rapaces parlent nichés sur la cime des précipices. La tempête s'essouffle, les riverains entendent Venant de l'eau et du ciel, un son magique. Multiplié par la puissance de flammes en or, rayonnant du soleil. Près des hommes et des femmes. Une harpe chante une langue d'ancêtres Hébergée par un chœur de femmes. Elles déposent sur nos cœurs. Un repos mérité. » Rire et souffrir, sourire et jouir... De la peur à la joie de vivre, Damien Larocque promène son regard poète mais lucide sur nos passions et nos blessures. Entre deux vers, on doute comme on espère, on rêve comme on se souvient, on caresse le bonheur du bout des mots.

Sujets

• Pasión (película de 1982)
• Poetry
• Bonheur
• Passion
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 24 juin 2016
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342052749
• Langue: Français

Extrait

Pensées
Damien Larocque
Société des écrivains

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Pensées
 
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Origine
 
 
 
Il est né.
On ne saura jamais
Ni pourquoi
C’était lui.
Un casque en carton
Deux gros boutons
Le voici en orbite
Une épée en bois
Il défie tous les méchants.
Il court, et rampe vers un château hanté
En vue de délivrer sa princesse.
Il découvre la magie des fleurs.
II joue avec la terre, la neige,
Et le chien du voisin.
Il s’amuse sans limites
Avec des fraises, des chaises,
Un crayon, un camion en plastique.
Une statue, un miroir, un tiroir.
Des jouets imaginaires, et le temps passe lentement

Il bouge tout le temps.
Et puis un jour,
Il devient un autre.
Il se lève chaque matin,
Pour tomber dans un cauchemar.
Il se détend en détention,
Les murs et les barreaux sont trop hauts.
Et pourtant,
Ils ont toujours le tour
Dans la tour, de nous dire bonjour
Tour à tour.
L’abstrait aime son futur.
Il n’y aura plus d’arcs.
Il n’y aura que des harpes.
Les Bêtas tètent les Alphas.
L’Epsilon cueille la Rose.
L’aveugle voit l’Oméga.
Ils ont tous des gants.
 
Et pourtant,
Ils ont toujours
Le tour, dans la tour.
De nous dire bonjour
Tour à tour.
La fleur est en plastique.
Le noir est dans les yeux.
Ils ont fait le compte.
De tous les contes d’enfants.
La mélodie de notre hymne
Rime avec le crime.
Les carabines avancent en escadrilles.
On fait l’amour autour
Avec l’humour de faire un chien
Il se détend en détention.
Les murs et les barreaux sont trop hauts.
 
 
 
 
Ainsi soit-il
 
 
 
Tout a commencé le jour où elle est tombée
Récitez des serments
Pour trahir vos amants.
La bombe est majestueuse,
Surmontée d’une vierge heureuse,
Elle clignote de l’œil gauche.
Une bombe trop grosse,
Une tombe pas trop petite,
Une ombre gênante,
Des catacombes pas détruites.
Nous voici à l’intérieur des deux.
Nous voici sur la terre.
La nuit de l’enterrement,
Elle est montée sans exploser.
Un enfant tète son sein gauche.
Nous ne sommes pas les hôtes,
Mais ce sera pour les autres.
 
L’aube s’obscurcit,
Les nuages sont noirs,
Éole vole en éclats.
Plus personne, ils ont trépassé.
Elle est revenue en explosant,
Un crâne au bras.
Ainsi soient les bons et les méchants.
Ils sont morts de ne pas expérimenter la vie.
Ainsi, les hommes ont perdu leur temps.
En demeurant des humains.
 
 
 
 
Le meurtre de Jean
 
 
 
Jean vit
Excuse sa raison
Elle n’entend qu’un son
Jean sera couronné lorsqu’il sera tué
Au service de toi, moi, lui et elle
Manon, les yeux fixes
Les lèvres sèches, le front trempé
Pense à ce qu’elle voit.
Un fœtus sur la soie.
Elle redoute la voix
Qui lui dicte sa voie.
Jean veut avoir le droit, de parler fort, de parler enfin.
À la cime de la terre.
Il ne veut pas mourir,
Il ne veut pas croupir.
Pour ceux qui ont tué sans raison
Manon t’écoute, elle t’aime.
Les humains ne sont plus coupables
Du meurtre de Jean.
 
 
 
 
L’amour pour demain (j’écris)
 
 
 
J’écris
Sur un vieux papier.
Les yeux fermés.
Ma plume se gonfle d’encre bleue
En pensant à tes seins,
En pensant à ton rire.
J’écris
Que viennent les rides
Le temps passe si vite
Sur les rives.
En pensant à tes cheveux,
En pensant à ta bouche.
J’écris
Aujourd’hui, c’est hier
En écartant Lucifer
Je revis mes hivers
En pensant à tes hanches,
En pensant à ton être.
 
J’écris
Un voyage au bout,
Dans une bouteille,
Flottant vers un miracle
En pensant à tes mains,
En pensant à ton dos.
J’écris
La nuit de ton rêve
En essayant de le rêver,
Pour ne pas m’arrêter.
En pensant à tes yeux,
En pensant à ton ventre.
J’écris
Ce ne sera jamais fini,
En bâtissant un nid,
Je ne vois plus d’ennemis
En pensant à ce que tu es
Et à ce que nous deviendrons.
 
 
 
 
Qu’est-ce qu’un devoir ?
 
 
 
Il veut savoir
Qu’est-ce qu’un devoir ?
Il ne vous demande que quelques pas. L’alphabet du dictionnaire
Vous le dicte pareil aux missionnaires
Du beau trépas.
Il veut savoir
S’il y a une réponse.
Il y a réponse inédite
Pour qu’il puisse y réfléchir
Le temps d’oublier.
Il veut savoir.
Il veut revoir
Le véritable amour
Comme le chantent les troubadours.
Il veut savoir
C’est difficile à croire,
Il désire connaître.
Il veut accepter
Qu’un jour, il pourra s’abandonner.
Car il aura obtenu une réponse.