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Description
Ce recueil de poèmes au contenu souvent humoristique témoigne de l'attachement de Gilles Basse à la nature, aux relations familiales, ainsi qu'à sa région natale.
« Le poème ne se lit pas, il se déclame
Il lui convient également d'être chanté
Quelle que soit la manière, il doit circuler
Et du plus grand nombre d'humains, atteindre l'âme. »
Sujets
Informations
Publié par | Edilivre |
Date de parution | 09 février 2017 |
Nombre de lectures | 3 |
EAN13 | 9782414030002 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-414-02998-3
© Edilivre, 2017
Poèmes animaliers
La drague
Un jour, d’un pas pressé, allait à l’aventure
Un dragueur 1 bien sapé à la belle figure.
Il cherchait du gibier.
De jeunes demoiselles dans les rues font des tours
Exhibant sans vergogne leurs superbes atours
En ce samedi printanier.
Le dragueur eut pu aux filles conter fleurette
Toutes en étaient friandes, c’était un jeu d’enfant.
Mais il délaissa les jeunettes.
Un bon dragueur prend tout son temps,
Il amorce, séduit et ferre quand il le veut.
Après quelques heures, la solitude surgit.
Place Royale, il se rendit.
Là, les ménagères pensaient à leur pot au feu
Il fit sombre grimace devant ces goûts douteux
Et se montra présomptueux
Mimant la tirade du nez :
Moi, des femmes au foyer, moi, dragueur confirmé
Plutôt que de perdre la face
Je voudrais sur le champ
De ma virilité que l’on m’amputasse
De si pauvres conquêtes, pour un fier Don Juan !
Ces dames dédaignées, vinrent des habitantes
De la périphérie, aux robes chatoyantes.
Quoi ! Que je leur fasse la cour,
En leur tenant de beaux discours !
Je ne peux accepter qu’une exquise princesse
M’apportant amour et richesse.
Chaque jour que Dieu fait, notre homme difficile
Ainsi se comportait ; mais le temps, sans ambages
Même chez les beaux Messieurs, accomplit des ravages.
Il dut finalement arrêter ses manies
Honteux comme un héron qu’un goujon aurait pris.
Ne soyons pas gourmands au point de ne pas voir
Que le bonheur, souvent, est à portée de main.
La beauté se révèle qualité dérisoire
Pour les couples voulant faire un très long chemin.
1 . Notre dragueur copie le héron de la fable de La Fontaine, ainsi que Cyrano de Bergerac.
La grue et le canari
Une grue qui n’avait que la peau et les os
Avait quitté Rügen en pleine migration.
Elle atterrit un soir chez Chantal à Plivot 2
Et au pied d’un rosier déposa son croupion.
Elle entendit bientôt un flot de jolies notes
Venant de la terrasse dont elle s’approcha.
« Dis moi quel est ton nom, toi qui si bien sifflotes ?
– Je suis un canari made in Amerika.
– Tu parais minuscule mais cependant dodu
Te nourrir chaque jour ne te fait pas souci.
En ce qui me concerne, c’est un problème ardu.
A quel hyper vas-tu que je m’y rende aussi ?
– Mon pauvre migrateur, tu sembles né d’hier !
Chantal ou Anne-Laure m’apporte mon plateau
De graines et d’eau fraîche puis changent ma litière ;
Et j’ai droit le dimanche aux miettes de gâteau.
– Que vois-je cernant ta patte, un anneau de mariage ?
– Que nenni, grue inculte, c’est mon identité :
Le jour de ma capture, mon poids, mon nom, mon âge
Cette bague est utile à ma sécurité.
Je te propose, Kranich 3 – je connais l’allemand –
D’aller à Hautvillers visiter la volière.
Les cigognes t’offriront d’excellents aliments
Elles viennent d’Alsace, connaissent les manières.
– Merci, beau canari pour tes bons sentiments
Mais au lever du jour, je prendrai ma volée.
La volière des grues, c’est tout un continent
Plutôt manquer de graines que de la liberté.
2 . Plivot et Hautvillers sont deux villages de la Marne.
3 . « Der Kranich » signifie « la grue » (Chantal est professeur d’allemand).
Marmottes… et marmottes !
Un cri s’entend dans les calmes alpages.
Dressée sur son rocher, la marmotte guetteuse
Avertit sa famille et tout son entourage
De la venue prochaine de présences fâcheuses.
Marmottes saint-vérannaises 4 et marmottes people
Nous tenons ce renom de la « Carte au trésor ».
Passez votre chemin, nous aimons vivre seules
Nos rares relations doivent être herbivores.
Mais…
Faites la randonnée du joli lac Sainte Anne,
Les marmottes sont sages, n’ont pas le gros museau.
Elles sauront vous guider au milieu des gentianes
Dans le son des clarines et le chant des ruisseaux.
« Marmottes ceillacaines, marmottes presque humaines »
Devise répétée de cascade en cascade
Et je les remercie de me donner l’aubaine
D’écrire modestement cette vraie galéjade.
4 . Saint-Véran et Ceillac sont deux communes du Queyras.
Palombes et châtiments 5
On volait. On était au-dessus de la lande,
Pour la première fois, je survolais la Finlande.
Heureux jours ! Nous étions des milliers de ramiers
Laissant derrière nous des nids hospitaliers.
On volait. Direction Péninsule ibérique.
Après la mer Baltique, l’océan Atlantique.
Les palombes sont grégaires, fidèles aux traditions.
Hier les grands dortoirs, maintenant migration.
Des pigeons juvéniles se posent au Cap Ferret.
Moi, je rêve de franchir les Pyrénées.
Je connais le danger, mes parents me l’ont dit
« Dans palombe, on lit plomb, méfie-toi, mon petit »,
Cabanes forestières, appeaux artificiels,
Les « amoureux de la nature » guettent le ciel.
On volait, on volait toujours. Et le Somport
Apparut : récompense de tous nos efforts.
J’entrevoyais enfin l’issue du grand voyage
Quelques battements d’ailes, ce sera l’hivernage.
Soudain un bruit assourdissant déchire le silence :
En bas sont des Gascons, sur la terre de France.
Des hourrahs et des rires saluent cette hécatombe
Le ciel est parsemé de plumes de palombes.
J’applaudis des deux ailes, Alain Bougrain Dubourg,
Ta persévérance dans ce dialogue de sourds.
5 . A la manière de Victor Hugo (...