Poésie d ouvre-ville
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Poésie d'ouvre-ville , livre ebook

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Description

Une poésie ciselée, enthousiaste de la rime riche, du rythme syncopé et du lyrisme concret. Joie de l’héritage de la musique textuelle de Villon, de Ronsard, de Rimbaud, de Vigneault. Thèmes délibérément modernes, platoniques ou sensuels, humains ou animaliers, sociaux ou intimes, toujours post-urbains. Poésie d’outre-ville se déploie en deux moments.



Vers entre nous comprend cinquante poèmes. S’ouvrant sur l’apocalyptique ambiance de notre temps, la succession des textes en vers se déploie, via le social et l’environnemental, vers un petit bestiaire intime, puis vers les amitiés féminines, puis vers l’amour, platonique ou sensuel, puis vers les menus objets de la vie, de la ville, de la table, de la plaine neigeuse canadienne, puis vers notre commentaire ordinaire sur la parlure et la poésie.



Les sonnets repentignois comprend cent poèmes. Composés de quatorze vers de huit ou douze pieds, Les sonnets repentignois mettent en place la narration suivie, par touches, par successions, de miniatures évocatrices, de la sortie de l’enfance. Poésie potache, poupine, gamine. Pulsions libertaires, sensuelles, amoureuses. Nostalgie joyeuse et folâtre, puis graduelle conscience de l’enfermement des premiers amours impossibles. Nécessité du départ.



Publié en 2009, le recueil de Paul Laurendeau, Poésie d'outre-ville, n'avait jamais paru en version numérique. Il était temps...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782924550694
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Poésie d'outre-ville
Poèmes
Paul Laurendeau

© ÉLP éditeur, 2009, 2022 www.elpediteur.com ecrirelirepenser@gmail.com ISBN : 978-2-924550-69-4
Couverture : Allan E. Berger, d'après une de ses photographies, 2014
Avis de l'éditeur
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ÉLP éditeur est une maison d’édition 100% numérique fondée au printemps 2010. Immatriculée au Québec (Canada), ÉLP a toutefois une vocation transatlantique : ses auteurs comme les membres de son comité éditorial proviennent de toute la Francophonie. Pour toute question ou commentaire concernant cet ouvrage, n’hésitez pas à écrire à : ecrirelirepenser@gmail.com
Avec les vieux mots Les anciennes rimes J’arrive trop tôt J’arrive trop tard J’arrive trop tôt Pour casser la lime J’arrive trop tard Pour prendre ma part Ma part c’était toi…

Gilles Vigneault
Poésie d’outre-ville
Oùse situe donc outre-ville ? Par delà l’urb ouen deçà ? Quel tourment anodin, quelle biseindocile Fouaille en outre-ville ?
Oùse situe donc ce chemin ? Tout en myriades etentrelacs Va-t-il encor ici, court-il encore plus loin. Ceservile chemin ?
Oùse situe donc l’intérieur ? L’enclos, lecentre du compas. A-t-on toujours nos liens avec ce fondrieur Que forclos l’intérieur ?
Quandcessera la prospective ? Demain ? Serons-nous encorelà ? Ne doit-on pas flanquer sa voléed’invectives A toute prospective ?
Quistabilise mon enfant ? Ses pairs, si purs, si crus, siplats. Si la voix d’outre-ville n’est plus la voixdu sang Qui donc est mon enfant ?
Oùse situe donc outre-ville ? Ce n’est pas si simpleque ça Poésie des espaces et des chronosgraciles. Poésie d’outre-ville.
Vers entre nous
Vers entre nous
Versentre nous car il est encor de bon ton De chanter Tonitruanceen stances, langueur en mélopées. Lors, entrenous, séant, on va pas se gêner. Notre mâchoiretremble De ce fantastique héritage Que Villon acampé. On ne va pas nous dire qu’il est eneffiloche. Ce serait déplacé. Ou si c’estce qu’on pense Qu’on prenne ses distances Etlaisse nos dentiers Claquants réciter ces Vers,entre nous.
Versentre nous, la concentrique direction Indiquée Invitele diseur disert à feuilleter À réciter, àcriailler, à éructer. Nous sommes iciensemble. C’est toi et moi et papotage. Ça vacarillonner. Ça va sonner je dis. Grelots, xylos etcloches. Ça va pétarader. Les crieurs, enconscience Interpelléss’avancent. On va s’y diriger En louvoyant,courbés Vers entre nous.
Autoroute et soleil
Surle torse de cauchemar, De quelque Amérique insensée, Uneautoroute sans départ, Cicatrice d’asphaltenoire, Love son méandre lacé.
Cetteautoroute est rutilante Comme le chrome des chansons Crécellant,cymbales cinglantes Dans les radios intermittentes Destableaux de bord des nations.
Cetteautoroute est le boyau Des dures fourmis de vitesse Carapacéesen oripeaux De métal peint, lustré etchaud, Fonçant vers d’ultimes caresses.
Aubout du terrible ruban Un soleil dévore le ventre D’unciel d’où gicle le vieux sang Lumineux. Les châssisbrûlants Brillent sous cette pluie puissante.
Voiciles camions barrissants, Bardés de chaînes et deplanches, Ils vont, lourds et lascifs géants, Scandantleur bestial olifant En dévorant les lignes blanches.
Voiciles félines corvettes Nues et dorées comme desbronzes. Elles sont femmes et fluettes. Ivres d’amour,elles sécrètent L’eau de néon,laiteuse et ponce.
Voiciles trains, les réactés, Chauves-souris etscolopendres. Les gratte-ciels et les cités, Lesfanions, les publicités Au dernier rendez-vous serendent.
Tousils foncent vers ce soleil Qui vient de finir un repas Etlèche babines vermeilles D’une grand’languesans pareil De macadam et de gravas.
Quandles transistors hystériques Scandent cette marchedernière, Dans des scintillements chroniques Leursmusiques épidermiques Métallisent le cri deschairs.
Autoroutede l’Amérique, Ton horizon n’est pas unmur Mais un gouffre dialectique Où l’amplesuccion historique Te bois, en fracassant murmures.
À la frontière dusoleil, Une station-service, un litre, Un restaurant,quelques bouteilles Attendent. On entend une abeille Tapoterau coin d’une vitre.
L’autorouted’asphalte gris S’étend entre ces deuxbâtisses. À l’horizon, un cliquetis Souffle,chante, monte et puis crie. La route se tord et se plisse.
Regardechuter l’Amérique. Observe ce magma qui glisse Àgrands fracas de mécaniques. Le vieux restaurant deplastique Éclate. Et la station service.
Explose.Et le ruban de route Se gondole comme un boa, Se craquellecomme une croûte. Descend, grinçantebanqueroute Vers un soleil en contrebas.
Lesgros camions craquent, se fendent S’abattent, glissent surle flanc, Crient, pivotent. Leurs roues se tendent Vers descieux rouges qui n’entendent Rien à leur trépasd’éléphants.
Les fines corvettes derace, Féminins pantins disloqués, Crient.Leurs hanches se décarcassent. Elles plient, se voilentla face Comme des esclaves enlevées.
Lestrains, les avions, les épaves, Le fer et le bétonarmé Crient dans le feu poisseux qui bave. Lesflancs du soleil Baal boivent Les enfants du lacet damné.
Dansun hurlement électrique Les transistors fendent leurtranse. Ils ont suivi leur Amérique Dans desflammèches de musique Vers l’agonie et le silence.
Uneautoroute sans départ De sa matrice s’est vidée. Unsoleil au feu rouge et noir Digère le sang et l’espoir Detrois continents névrosés.
Pendantque remonte la nuit À l’autre bout de l’horizon, Unlong serpent de route gît. La pomme d’un soleilpoursuit Son vol d’étoile ou d’électron.
L’ocre et le pourpre
L’ocreet le pourpre se tortillent. La Mer Rouge a des airs defille. La chasse-gallerie s’enfuit. Le feu grégeoiscuit des flottilles. Lucifer, du fleuve, se rit. Byzancecontrôle les mers. Les bûcherons s’enivrent etcrient. Un peuple a inventé le fer. L’eau defeu corrode les forces. Au loin des galèress’éventrent. Et craque le canot d’écorce. L’empirechange d’épicentre. Le malin se mouille lapeau. L’Assyrie a la dent pointue. Là oùbataillait un bateau, Une coque, par l’eau, estbue. L’ocre et le pourpre croquent cru.
L’alambic gauchi
Desmineurs emmêlés frétillent dans lemiasme. Chevelures et regards. Le tréfondsaigre-doux ballotte en dolents spasmes. Muguet. Maelströmpaillard.
Lalave des cités sous la liqueur des astres Bouillonne dansla coupe. La béance en fusion engendre, étreint,mord, castre. Vulcain est sous la coupe.
Finesnefs de cristal en des lagons fugaces. Tintinnabulez.Peur, Monte de la cornue charnue. Castel, if, glace. Apertureet horreur.
Etles humains sont fous. Demains soir les menace. Les chairs sevitrifient Au contact vif-argent des chimiques vinasses Del’alambic gauchi.
Les Sonnets repentignois
Vousallez lire mes sonnets repentignois. Vous allez y voir le voldolent de l’enfance Comme feuille morte dansant l’ultimedanse, Avant que le ruisseau de la vie ne la broie.
Vousallez lire mes sonnets repentignois. Poésie de maisonsproprettes et de bonheur. Mes vers, taillés comme desjardinets en fleurs, Vous allez les cueillir comme àl’orée d’un bois.
Vousallez voir ma fée, la mystérieuse Irène. Rencontrermon poussah, Monsieur le principal. J’aimerais tellementqu’ils vous soient des amis.
Dece recueil heureux, vous allez faire étrenne… Car,après tout, au réveil, le dormeur du val Viendraitpeut-être errer dans ma Repentigny.
Les trains de Charlemagne
Ausoir, quand l’horizon pétille de vieil or, Quand lesoleil couchant mord nos toits pour montagnes, Quand la banlieuescintille de verre en pléthore, J’entends, dans lelointain, les trains de Charlemagne.
Ayantrefait l’amour avec l’ombrage oblong Du vieuxmerisier sec transplanté de campagne, Ayant cherchécouverte à mon lit de gazon, Je me borde du chant destrains de Charlemagne.
Dansce majestueux et lent clin d’œil du soir, La voix decarabosse d’une balançoire Des bardes ferroviairesest la seule compagne.
Etalors monte en moi, en solennelles stances, Toute la symphoniedes joies de mon enfance Soutenue par le chœur des trainsde Charlemagne.
La banlieue
Géométriede rues mouillées Aux flancs gris flagellésd’octobre. Parallélisme long et sobre Demaisons uniformisées.
Flotsde gamins en ribambelles Quand juin façonne sessoleils. Camion de laitiers et bouteilles. Alchimie de laitet de miel.
Terredes jardins d’alentour. Air chiquenaudé par lesarbres. Eau de l’œil bleu d’un pâleamour.
Feudans l’âtre aux parois de marbre. Élémentset saisons en jeu. Repentigny, c’est la banlieue.
Tant de sonnets pour ça ?
Bonne-Dame-des-Champs,Bonne-Dame-des-Champs… Ce n’est pas làl’appel de bucoliques terres. Ce n’est pas làun sceau de bougresse fauchant. Et encor moins un nom d’écolebuissonnière.
Toutjuste au bout de l’île, après le pont passé, Aprèsle pont franchi, s’il n’est pas trop glissant, Mavieille école élémentaire, vous laverrez : Bonne-Dame-des-Champs, Bonne-Dame-des-Champs.
Alorsde vos poumons de touristes déçus, Emmaillotés,bien sûr, de bedaines pansues, Jailliront des clameurspour le moins déconfites.
Cebanal front de briques brunes comme terre, Encor plus décrépitqu’il ne l’était hier, Ce que vous en direz,mon sonnet l’a pour titre.
À propos de Paul Laurendeau
Professeur de linguistique au département d’Étudesfrançaises de l’Université York de Torontopendant vingt et un ans, Paul Lauren

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