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Description

Recueil de poème.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 octobre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312086613
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Puzzle
Vasily Sterligov
Puzzle
Recueil de poèmes
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-08661-3
L ES MAUVAIS JOURS FINIRONT !
Poème en l’honneur de Jean - Baptiste Clément
Protégé par la lueur de ma lampe,
Je sens l’angoisse indicible qui me hante
Dans ma pauvre maison.
Et je m’imagine devenir ermite,
L’intérieur de ma morne chambre imite
Les barreaux d’une prison.
Pareil au moine effrayé par la peste,
Rêvant de trouver un havre céleste,
Sous l’abri d’un couvent,
Je suis horrifié par mon avenir,
Il ne me reste que de vains souvenirs
De c’qui était avant.
Hélas… sur cette terre qu’est-ce qu’il me reste ?
Comment braver ce désastre funeste ?
Pas me voiler la face ?
Je débarque et vogue au large de mes livres,
Les poèmes me transforment en oiseau libre,
Leurs strophes rouvrent l’espace.
Chacune de leurs pages tournées brassent la brise
Sifflotant les vers du Temps des cerises {1} ,
Doublant un merle moqueur ,
Et affrontent à jamais cette servitude :
Dormir embaumé dans la solitude
Des abîmes de la torpeur.
La Semaine sanglante {2} m’émeut, je décolle
De ce monde pourri qui perd la boussole.
Elle chante la rébellion
M’ouvre les yeux, les libérant des écailles.
Qu’on s’élève au-dessus du vil bétail !
Les mauvais jours finiront !
C OFFIN D ANSE
( Danse Macabre )
Les beaux moments de chaque jour
N’existent qu’au présent. Sans nul doute,
Le temps nous quitte et goutte à goutte
Approche le point de non-retour.
Hélas, comme peau de chagrin
La vie se réduit ; Et d’ailleurs,
Elle est dans la danse des porteurs
Autour de nos coques de sapin.
Des deux côtés de l’océan
Nous pouvons tenter notre chance
Au Ghana ils font Coffin Danse ,
Jazz à La Nouvelle Orléans.
S’embarquant dans cette aventure
Nous partons remplis de courage
En suivant le vol des nuages
Qui disparaissent dans l’azur.
Vrais héritiers des pharaons,
Pour assurer notre avenir,
Nous portons nos vains souvenirs,
Toutes nos chimères et nos fantômes.
Les grandes voiles parfumées d’encens
Nous traînent vers les eaux calmes et noires.
Les saules, pareils aux encensoirs,
Se penchent sur nous en frémissant.
Descendant cette longue rivière,
Dans les lys blancs, nos barques flottent,
Échouant, enfin, dans la grotte
Elles y restent, à jamais, sous terre.
Les gais jazzmen ont terminé.
Reviendra-t-elle ? leur batterie ?
Est-ce qu’on sortira de l’oubli
Avant le jugement dernier ?
Pour briser nos caveaux en marbre,
Le vieux disque sur un gramophone
Pourra nous rappeler comment sonnent
Les saxos de leurs chants macabres.
L’ INFINI
Comme l’oisillon aveugle qui tombe souvent du nid
Et déploie son essor en dépit du bon sens,
Nous rêvons au succès, dévorés d’impatience,
Étudiant la vie dans les contes des mamies.
Frêles comme les papillons et Éphémères de nuit,
Charmés par les reflets ensorcelants de faste,
Nous gâchons constamment nos engagements chastes,
Et ne restons, dès lors, qu’avec nos noirs soucis.
Satan nous piège et barre l’accès au paradis.
Il guette là tout près… L’attaque sera rapide.
Et sa gueule de serpent avec sa langue bifide
Cherche, ravage sa proie et cause notre agonie.
La mort est, à jamais, liée à notre vie.
Et tout ce que l’on a, elles nous le cèdent sans cesse.
Mais dès la Création, leurs mains qui nous caressent,
Répandent un lent poison qui s’appelle l’oubli {3} .
Notre mémoire s’estompe, calme et endort l’esprit.
Il ne se souvient plus des fautes de la jeunesse.
Insoucieux, impassible, sans rancune et détresse,
Il ne sent devant nous que le vide infini.
Le flux de la torpeur comme l’eau nous engloutit.
Mais puisse-t-on s’en sauver, aurons-nous cette chance ?
Le hasard ne sert qu’aux croyants en l’Espérance.
Prouvons que nous valons encore notre prix {4} .
Et la lumière s’éteint, la pièce est-elle finie ?
Malgré les fausses promesses chantées par nos prophètes,
Tout devra s’achever sans tambour ni trompette.
Nul n’est censé boire la coupe jusqu’à la lie.
Les vrais Poètes vont seuls contre cette loi établie.
Ils s’incarnent avant de jouer les filles de l’air ;
Leur génie, leur passion, font vibrer tout l’éther,
Les flots roulants {5} … bruit doux de la pluie {6} .
O RPHÉE
À Raymond Radiguet , qui est décédé
le 12 décembre 1923 a l’âge de vingt-et-un ans.
As-tu tiré au sort un vrai billet gagnant ?
Tu étais jeune pour partir à La Grande Guerre.
À vingt ans tu publias ton premier roman.
Tout fut prédit par les divines filandières.
Mettant le fil de notre vie sur leur fuseau,
Les instruments aveugles de la destinée,
Les Parques t’offrirent la belle amitié de Cocteau,
Ayant déjà noté le jour de ton décès.
La vie ce n’est qu’une pièce avec une fin tragique.

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