Slameries et autres monologues pour matuvu
80 pages
Français

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Slameries et autres monologues pour matuvu , livre ebook

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Description

Voici un recueil de textes courts, monologues, contes, poèmes, d'un chanteur de rue, chanteur de port, poète de comptoir, surnommé « La Vadrouille » en raison de ses nombreux voyages. Des écrits drôles, tendres, coquins mais jamais vulgaires.
« Je suis poète de comptoir, le comptoir c'est mon univers, car dans les bars, rares sont les mecs qu'aiment pas les vers. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 août 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332934116
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-93409-3

© Edilivre, 2015
Citation


« Je suis poète de comptoir.
Le comptoir c’est, mon univers
Car dans les bars, rares sont les mecs
Qu’aiment pas les vers ! »
A toi, Lecteur…
Ces « slameries », ces monologues, ces poèmes,
Ces galéjades et coquineries, d’un chanteur de rue,
chanteur de port, poète de comptoir, dit La Vadrouille,
« à cause que j’ai beaucoup voyagé » !
A ma crémière
Toute étalée dessus la paille,
Je te désire petite canaille.
Ta peau marbrée, ta chair onctueuse,
S’offre à mes lèvres, délicieuses.
Tu respire fort, de tout ton être,
Tes origines, ton air champêtre.
Entre mes doigts, tu coules un peu,
Il me plait bien, ton petit jeu.
Combien sommes-nous à t’apprécier,
A te lécher, à te toucher,
A t’enfoncer en nos palais,
Petit objet qu’on aime bien fait ?
Tu es bien jeune, ce n’serait pas sage,
J’suis comme un bœuf et ça m’enrage.
Et puis tant pis pour ton jeune âge,
Mon Dieu qu’c’est bon, un p’tit fromage !
A ma coiffeuse
Ma coiffeuse est trop belle
Quand elle frôle la bretelle de son marcel blanc
Sur les mèches rebelles de mon cou grisonnant
Ma coiffeuse, est trop belle
Quand elle coupe sensuelle de ses lames d’argent
Mes cheveux poivres et sel qui ont fui mes vingt ans.
Ma coiffeuse, est trop belle
Quand je vois la dentelle de son slip naissant
Dans la glace infidèle à mes regards d’enfants
Ma coiffeuse, est trop belle
Quand elle taille en rappel sur mon front bouillonnant
Les invisibles ailes de mon cœur vieillissant.
Ma coiffeuse, est trop belle
Quand elle passe cruelle un rasoir inquiétant
Sur des veines trop frêles, messagères mon sang.
Ma coiffeuse, est de celles
Qui charment les prunelles depuis la nuit des temps
Infinies demoiselles au talent récurrent
Sexetionneuses éternelles des cheveux grandissants
A mon boucher
Oh Dieu comme elle est triste, la vie du doux mouton
Lui qui offre au berger sa laine en toute saison
On dit l’âne stupide, le cheval courageux
On dit le chien fidèle, et le taureau grincheux
Mais pour l’humble mouton à l’humeur si paisible
Lui qui ne se nourrit que de feuilles inutiles
Cruelle destinée qu’on réserve à son âme.
Tranchée en un bruit sec, par une fine lame
Oh petit mouton chéri, doudou de mon enfance
Toi qu’on ne peut blâmer de nos perfides offenses
Qu’ils sont cruels et rudes ces mythes éternels
Ces histoires d’anciens, ces rites sur l’autel
Mais quand le gigot rose mijote en la marmite
Avec pour compagnons, les fayots dynamites
Honteux d’un tel bonheur pour mon tube digestif
Je bénis Abraham et son petit canif.
Avignon
Pour l’avoir fait de nombreuses années en tant
que comédien, je connais très bien le festival d’Avignon.
Pendant le festival d’Avignon en juillet, tout le monde
de l’intermittence du spectacle s’active.
Avignon, c’est un peu le « Batimat » de
la culture. Les festivaliers, les artistes, les techniciens
partagent la même passion. Il y a une agitation créatrice
incroyable avec le collage des affiches, le tractage, les rires,
les coups de gueule, le succès et bien souvent, le désespoir.
Avignon en juillet, c’est la vie à l’état brut,
c’est le paradis des théâtreux.
Moi, le spectacle qui m’a laissé, le souvenir le plus marquant,
en toutes ces années, c’était un petit spectacle de rue
donné, assez tard, sur les remparts.
C’était joué sans artifices par une belle fille, seule,
une bombe magnifique. Marina, qu’elle s’appelait.
Son costume était simple mais bien pensé avec
une légère touche de vulgarité.
La mise en scène était très adaptée au lieu, accompagnée
d’une subtile chorégraphie bien dosée et très sensuelle.
Le texte était sobre, efficace, juste les mots qu’il faut,
très bien servi en plus par un léger accent, très envoûtant.
Et puis, la trouvaille, c’était le côté interactif, avec une
véritable participation du spectateur. Dommage que le lieu,
où la comédienne entraînait le public, ne pouvait contenir
qu’un seul spectateur à la fois, c’est ce qui explique peut-être
que l’on ne pouvait pas utiliser la carte du Off,
la carte du Off, c’est une carte de réduction.
C’est vraiment un spectacle que je vous conseille si l’occasion
se présente pour vous. Comment, c’était le titre ?
Je ne m’en souviens plus.
Ah, si, si ça y est, la comédienne me l’a dit au début.
Ç a s’appelait, euh ? « Tu viens chéri ? »
Bon appétit
Il est une coutume quand on est invité,
De dire une prière tout juste avant de manger.
On remercie le père de nous donner le pain,
Et les pauvres païens se jettent sur le vin.
Mais ces paroles sont là pour empêcher nos âmes,
De se poser, un jour, sur une chose infâme,
Un poulet désossé, un agneau sacrifié,
Un cochon égorgé, une crème renversée.
Car, qui peut dire dans quel corps ou dans quelle chose
Notre belle âme, un jour, se repose.
Pour moi, si mon âme devait se mettre
Dans un objet de cette pièce,
Je voudrais que ce fût dans une chaise.
Mais attention, pas une chaise domestique,
Non, une chaise sauvage.
Les chaises sauvages se chevauchent sans selle !
A cru, comme le croient les curieuses conquêtes
Décrépites des cow-boys éclectiques de Québec,
Ou d’outre atlantique, ces coquettes et coquines cocottes
Des quartiers de Phuket, des quartiers de Bangkok.
Mais serai-je un jour une chaise sauvage ?
Une chaise sauvage, solide et sage,
Jamais sèche de mes sueurs suaves,
Jamais vide de mes vents violents, vils, avides et volontaires
A toujours vouloir vider l’air encore valide d’un livide voisin,
Vilain voleur de siège et malchanceux de s’asseoir à ma suite.
Mais, il est temps, même s’il est tard,
De prendre un siège et de s’asseoir.
Chère belle hôtesse, on se réjouit,
D’être chez toi, tous, aujourd’hui,
On se rassoit, on se rassit,
Bonne apprête-toi,
Bon appétit !
Deux belles maîtresses
Y a des histoires d’amour que l’on dit impossibles
Et seul le temps les couvre de leurs ruptures terribles
J’ai eu deux belles maîtresses, pendant plus de huit mois
Elles étaient sans paresse, et elles n’aimaient que moi
Toujours l’une derrière l’autre sans jamais se fâcher
Elles étaient deux apôtres à mes pieds, enlacées.
Je les ai connues à Auch, elles sortaient d’une boîte
L’une était à ma gauche et l’autre mal à droite.
Elles avaient grand plaisir à se faire marcher.
A se faire courir, à se faire sauter.
Aussi, je n’ai pu croire à leurs virginités
Lorsque le soir venu, je les ai pénétrées.
Ça c’est fait sans un cri, tout juste un peu serré
Et quand j’en suis sorti, j’ai pu prendre mon pied.
Elles ne m’ont pas quitté malgré toutes les souffrances
Que je leur ai donné souvent par ignorance.
Les coups sur les trottoirs, les attentes dans les gares
Et ces déchets de chiens, qu’elles prenaient pour un rien.
Et, si je suis ici, devant vous tout penaud
C’est que votre vernis a quitté votre peau.
Pardonnez-moi, mes belles, mais je dois vous laisser
Là dans cette ruelle, toutes nues sans lacets.
Vous avez trop vieilli, vous n’êtes plus très sûres
Vous que j’ai tant chéries, vous mes vieilles chaussures.
Devinette
Tous les hommes ont un petit objet
Qu’ils utilisent tous les matins.
Qu’ils soient costauds ou gringalets,
Ils l’ont souvent entre les mains.
Ils le côtoient toute la vie,
Un peu humide un peu chagrin
Et qu’ils soient vieux ou tout-petits
Ils le chérissent de mille soins.
Y en a des durs, y en a des mous,
Y en a des p’tits pour les p’tits bouts.
Y en a des gros pour les gourmandes
Et y en a même en forme d’amandes.
Que de travail et de courage
Pour ce vaillant au doux pelage !
Toujours dressé pour la conquête
D’une couronne ou d’une arête.
Faut qu’il avance, faut qu’il recule,
Faut qu’il produise des tas de bulles.
Faut qu’il s’enfonce entre les lèvres,
Qu’elles soient en cœur, ...

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