Stance, transe et sentence
124 pages
Français

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Stance, transe et sentence , livre ebook

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Description

« Écrivaine en résidence », telle qu’elle se définit elle-même, voire en « résilience », Marie Flore Domond part du réel concret pour se construire un monde à la dimension de ses rêves les plus fous. « Résilience », car sa poésie se caractérise par une résistance aux ondes de chocs, surtout quand le mot pris comme matériau, se rétracte sous l’emprise des tabous. Dès lors, elle s'élance à contre-courant des conventions, érigées en bornes limitrophes, pour s’extasier et dire tout haut ce que d’autres femmes pensent tout bas. De stances en transes, ses ébats amoureux, vécus avec l’intensité d’une passion débridée, se font promesses violées et sentences posées, à coups de remontrances et de semonces à peine voilées. Ainsi, dans « Cœur blessé », sa plume, trempée dans du vitriol, crache toute son amertume. Elle ne se pose ni en victime expiatoire, ni en résignée, mais en âme forte.

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Informations

Publié par
Date de parution 14 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332985668
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-98564-4

© Edilivre, 2015
Dédicace

Je dédie cet ouvrage spécialement à Louis Yves Lucien, un ami de longue date. L’homme de cœur et d’esprit avec qui le dialogue demeure toujours ouvert.
Transe, stance et sentence
Pré-texte
Par Méres Weche
Depuis Virginie Sampeur, dans « L’Abandonnée », jusqu’à Liliane Dévieux Dehoux, dans « L’amour oui, la mort non », en passant par Marie V. Chauvet, dans « Amour, Colère, Folie », je n’ai jamais senti autant d’intensité lyrique chez une écrivaine haïtienne, qui fait sienne l’expression des sentiments personnels, et qui se défait de toute inhibition, pour s’extérioriser, faire de l’écriture un tremplin, un exutoire où elle déverse le trop-plein de son cœur.
« Écrivaine en résidence », selon qu’elle se définit elle-même, et j’irai presque dire en « résilience » – le mot n’est pas trop fort –, Marie Flore Domond part du réel concret pour se construire un monde á la dimension de ses rêves les plus fous. « Résilience », dis-je, car sa poésie se caractérise par une résistance aux ondes de chocs, surtout quand le mot pris comme matériau, se rétracte sous l’emprise des tabous. Dès lors, elle part á contre-courant des normes conventionnelles, érigées en bornes limitrophes, pour s’extasier et dire tout haut ce que d’autres femmes pensent tout bas. De stances en transes, ses ébats amoureux, vécus dans l’intensité d’une passion débridée, se font promesses violées et sentences posées, á coups de remontrances et de semonces á peine voilées. Ainsi, dans « Cœur blessé », sa plume, trempée dans du vitriol, crache toute son amertume, et elle ne se pose ni en victime expiatoire, ni en résignée, mais en âme forte :
Du fond du cœur
Je t’ai aimé de tout mon cœur
Laisse-moi me vider le cœur
Tu m’as atteint en plein cœur
Pour ensuite me briser le cœur
J’ai cru que tu possédais un grand cœur
Mais tu n’es qu’un sans-cœur
Sinon, tu as un cœur de pierre.
Autant dire que tu es un bourreau des cœurs.
Contrairement á Virginie Sampeur, qui jeta l’anathème sur Oswald Durand, pour l’avoir abandonnée, en disant « Que n’es-tu mort ! », Marie Flore Domond, bien que se comportant en « oiseau blessé », parle en conquérante de l’amour, se fait porte-étendard de l’émotion forte, et proclame haut et fort que le cœur est le seul instrument brisé qui sache continuer á marcher. Elle ira donc jusqu’à porter le coup de grâce á ses plus tendres souvenirs. « Amour, Colère, folie », dira-ton, comme dans un décor de Marie Chauvet, mais non ; elle rejoint Liliane Dévieux Dehoux, pour dire : « L’amour oui, la mort non ». Et c’est surtout dans « Sensations accessoires » qu’elle se montrera « femme á se procurer les moyens de ses intensions ». Ses antiphrases lui permettent de faire á la fois des aveux et de se prêter au jeu des comédies déjouées :
Par-delà le décor visible des sentiments déréglés
Se dissimule l’univers paradisiaque
Suspendu aux étoiles surnaturelles
Le reflet du bonheur s’attarde
Car il ne s’agence qu’aux teintes de l’imaginaire réel
Et le regard de l’artiste-poète s’impose
Lorsque le panorama de l’authentique amour
Annonce le rajeunissement sensuel
De ses longues séances d’ivresse
* * *
Prémonition, anticipation ou projection dans le devenir, Marie Flore Domond plonge son regard dans celui d’un artiste-poète, et découvre que l’amour peut être authentique, et qu’il peut annoncer de longues séances d’ivresse, á la faveur d’un rajeunissement sensuel. De Turbulence imaginaire á Ingérence, elle vit, dans l’absence, la présence de l’amour, en déballant ses souvenirs, et en ramenant dans l’instant présent les passions d’antan ; souvenirs des nuits d’hiver, des après-midis d’automne, des brises nocturnes et de la rosée du matin. En ce rude hiver, qui s’ouvre sur un nouveau cycle de vie, elle se relève hardiment de son « arrière-goût amer » d’amours déçues, pour humer, á narine dilatée, « l’odeur enivrante du café au lever du jour » ; champ libre pour de nouvelles ivresses, faites de « fusions extra-sensorielles » capables de simplifier même des inventaires :
Désolée
Tes souhaits du BONJOUR opportuns
En sournoiserie me ramènent
Aux malheureux jours passés en ta compagnie
Il n’y a pas si longtemps
Tous ces chagrins infligés par ton insouciance
Ces souffrances sont maintenant choses du passé
Loin derrière moi
Pas un seul soupir
Qui envahit mon cœur
Ni des pleurs qui tourmentent
Mes émotions
Mon esprit
Je n’ai même plus une goutte de lamentation á verser
La plus insignifiante des complaintes á t’adresser
Les hélas ne s’exclament plus incessamment
Le mot en tête
Le mot en fête
C’est un adieu bien médité
Un adieu bien mérité
Un adieu d’un joyeux refrain : JE NE T’AIME PLUS
* * *
Dans son « Prélude » á ce recueil de poèmes « Marie Flore Domond fait référence á sa publication antérieure « Perle noire » qu’elle dit être « une de tempérance », par rapport á celle-ci, dans laquelle elle reconnait faire preuve « d’excès ». Par contre, « l’univers peu débridé » dont elle fait mention dans « Perle noire » ne lui enlève en rien son humeur imperturbable, sa volonté innée d’exercer une influence sur le réel, et de faire toujours œuvre « d’une substance onctueuse, riche et abondante ». Sans fausse pudeur, elle met le lecteur en garde contre toute idée préconçue, toute fuite en avant, pour le convaincre qu’être femme-poète, c’est un double pari de quêter vers la pleine réalisation de son être de chair et d’esprit : « Le procès d’intention agit en parasite, tout en freinant de façon brutale la curiosité des lecteurs et les propulse ensuite vers une frustration insidieuse, plutôt que vers une satisfaction auxiliaire de la découverte, de la transmission et de la diffusion intimement liée au protocole de la lecture ».
Pénétrer la poésie de Marie Flore Domond, c’est entreprendre un voyage dans les labyrinthes de l’amour, pour y faire d’heureuses découvertes, mais pour aussi faire face á toutes sortes de désillusions, de vérités et de faussetés, dont elle fait le procès avec virulence et détermination.
Le quatuor qu’elle forme avec Virginie Sampeur, Marie V. Chauvet et Liliane Dévieux Dehoux, montre que l’amour, tout en recelant désespoir, colère et folie, peut tout aussi bien défier la mort et proclamer la suprématie de la vie.
Mérès Weche
Journaliste, Écrivain, Critique littéraire,
Montréal, le 31 décembre 2012

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