Poulet rôti

Jean-François Barbieri

Description

POLICE... du service des citoyens à celui du Pouvoir !

POLICE... du service des citoyens à celui du Pouvoir !

Été 2022, l'Hôtel de Police de Gap est la cible d'un attentat mortel. Ce drame ravit pourtant la population locale ! Il faut dire que depuis des années la France vit dans une atmosphère délétère mêlant extinction des libertés et répression policière. La crise sanitaire qui n'en finit pas de rebondir est le prétexte idéal qu'a trouvé le Pouvoir afin de museler toute contestation. La politique sécuritaire s'est emballée et la menace terroriste intérieure vient s'ajouter à ce triste tableau. Sous la pression politique, l'enquête de la SDAT n'en sera que plus difficile.

En parallèle des services antiterroristes de la PJ, Marie-Lou une journaliste locale va tenter de comprendre la situation en menant ses propres recherches. À chacun ses investigations pour remonter aux auteurs et surtout identifier leurs motifs. Comment et pourquoi une Police adulée lors des attentats islamistes de 2015, est-elle devenue la cible de toutes les critiques ? Pourquoi cette haine montante a généré un tel acte criminel ?

Sujets

• Rebelle Records
• Police
• Bavure
• Fiction
• Littérature

Informations

• Publié par: Nombre7 Editions
• Date de parution: 23 mars 2021
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782381535418
• Langue: Français

Extrait

Pouletrôti
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires deproduction participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ilsproduisent à la demande et pour le compte d’un auteur oud’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Jean-FrançoisBARBIERI


Pouletrôti
AVERTISSEMENT
Ceroman est une pure fiction. Les faits, les événementset les personnages sont totalement imaginaires, tout comme leurspropos qui n'engagent qu'eux-mêmes. Cependant, il se pourraitque des lecteurs en mal de repères fassent des rapprochementsavec une certaine réalité d'hier ou d'aujourd'hui.

L'auteurleur laisse cette entière responsabilité et ceux qui sehasarderaient à placer un nom sur tel ou tel personnage,relieraient une scène décrite avec une histoire vécue,ou la prendraient comme modèle pour l'avenir, feraient preuved'une grande témérité.
À mon filsAurèle BARBIERI, graphiste à Marseille, pour lacouverture et les illustrations des chapitres.

À mes ami(e)spour leurs conseils et corrections.
PRÉAMBULE
Undicton énonce : "quand on a étépolicier, on le reste toute sa vie"…

J'aiété policier, désormais retiré de cetteinstitution, atteint par la limite d'âge, donc retraité.Détenteur d'une simple carte marquée d'un liserétricolore mentionnant le grade de Commandant de Police honoraire, jene fais plus partie de la "réserve" non plus. Maisje reste et resterai un peu policier dans l'âme, car quand on afait ce métier, surtout une carrière en investigations,plus de trente ans de PJ à Paris puis Marseille, pour finir àl'international comme Attaché de SécuritéIntérieure en Bolivie, cela marque une vie.

Etj'ai toujours un œil, une oreille, sur la matière pourlaquelle je me suis passionné, la lutte contre le trafic destupéfiants, et sur un pays qui m'a également séduit,la Bolivie. J'ai écrit sur ces sujets pour exprimer etpartager mes expériences et mes sentiments. Mais commepolicier, je m'intéresse également à la Policedans son ensemble et son évolution au cours de ces dernièresannées, avec un regard professionnel mais désormais etce qui est nouveau, avec un regard citoyen plus critique. J'ai donccouché sur le papier le fruit de ces observations et analysesdans cet ouvrage "Poulet rôti", qui se veut êtreune fiction politico-policière, voire un pamphlet sur lapolitique sécuritaire menée dans notre pays cesdernières années.
"Poulet rôti"ne vous passionnera pas par une intrigue hors du commun, carl'histoire est très proche de la réalité duterrain. "Poulet rôti" vous séduira peut-êtrepar le tableau peu reluisant qu'il dévoile sur lefonctionnement actuel de nos services de Police et de Gendarmerie,lesquels instrumentalisés par un Pouvoir obsédépar des thèmes sécuritaires, en oublie les principesfondamentaux de liberté de chacun. Un devoir de vigilances'impose à tous pour éviter de sombrer sans s'en rendrecompte dans un "totalitarisme soft".

J'espèreque cet ouvrage nous aidera tous à rester éveillés.

Bonnelecture !

Chapitre 1 :L'attentat
Gap, petite ville deprovince de 40 000 habitants, Préfecture des Hautes-Alpes, unlieu où il fait bon vivre, à deux pas des hauts sommetsglaciaires du massif des Écrins, et des moins hauts et rocheuxdu Dévoluy. En venant du nord depuis Grenoble par la routedite "Napoléon" passant le col Bayard, on y découvreles Alpes du Sud. La barrière climatique qui sépare lesAlpes françaises passe justement par ce col. Plus àl’ouest, on trouve le col de la Croix-haute et vers le nord-estcelui du Lautaret en amont de Briançon. Au nord, les pluiesabondantes assurent une végétation presque luxuriante.Au sud, le soleil quasi permanent et le vent sèchent les solset favorisent une végétation méditerranéenne.Les alpages sont plus arides que les verts pâturages du nord.Le pin remplace peu à peu le sapin, la lavande apparaît,et l'élevage ovin est préféré au bovin.C'est un avant-goût du pays de Giono que l'on atteindrait enpoursuivant vers le sud à partir de Sisteron. Pagnol estbeaucoup plus loin, à deux heures de route puis d'autoroute,car cette dernière n'est toujours pas arrivée dans cepays presque reculé. Les écolos des années 90 etleurs descendants s'y sont toujours opposés d'ailleurs pourdes raisons valables ou contestables, tout dépend de quel bordon se situe.

Mais là n'est pasle problème en cette nuit douce et déjà chaudedu début du mois de juin 2022. Tout au moins pour lecommissaire divisionnaire Didier LEBOCHE, chef de la circonscriptionlocale. Dans son bureau au 1er étage de l'hôtel depolice place d'Alsace-Lorraine, il prépare à cetteheure tardive le plan d'intervention contre le rassemblement prévule surlendemain à partir de 10h devant la préfecture.

Celle-ci situéedans le centre-ville historique, à deux pas de l'hôteldu département et de la cathédrale Saint Arnoux, en avu des manifestations et rassemblements de toutes sortes, liésaux problèmes locaux généralement : pro etsurtout anti-loups, éleveurs de moutons et tout le mondeagricole en difficulté, dans une région oùtravailler la terre rime avec petites exploitations familiales, uneterre souvent difficile à dompter dès que la pente estlà. Le secteur du tourisme lui aussi mis à mal depuisla crise du Coronavirus en 2020 hurle sa détresse.

Mais des manifestationsd'ordre national s’y sont également déroulées,répondant à une actualité dépassant lesfrontières du département. Parfois en soutien àune cause acceptée de tous, comme ce fut le cas en 2015 aprèsles attentats du journal Charlie Hebdo, où dans une ambiancede solidarité et de recueillement, une foule énorme, lapopulation de la ville et des environs s'était retrouvéepour un moment de partage faisant suite à l'horreur desattaques islamistes menaçant notre libertéd'expression. Tout était fraternel à tel point qu'onavait même applaudi, encouragé, soutenu et sympathiséavec les policiers du service de sécurité présentssur place. Comme à Paris le même jour place de laRépublique, c'était le temps de la fraternisation avecla police victime elle aussi de ce terrorisme d'un autre âge,mais bien présent désormais. Les jours précédents,trois des leurs avaient été exécutés parles "fous de leur dieu" dans la capitale.
C'était le temps,ou plutôt l'instant d'une déclaration d'amour àla Police, comme celle faite à la Libération de Parisen août 1944, qui a valu à cette dernière lamédaille de la Légion d'honneur remise à laPréfecture de police. Ainsi, les agents de la PP (PP : Préfecture de police de Paris.) portent désormais une fourragère rouge sur leuruniforme de cérémonie, la couleur de cette distinction.Mais le soulèvement des fonctionnaires de base contre leurhiérarchie et le préfet BUSSIÈRES à labotte des autorités allemandes avait laissé sur letapis 167 corps face aux troupes nazies et la Milice. Certainspoliciers - une minorité agissante (En août 1944, quelques jours avant la libération deParis, suite à la décision allemande de désarmerla police parisienne en qui elle n'avait pas confiance, quelquespoliciers-résistants ont pris d'assaut les locaux de laPréfecture de Police, puis ont menacé l'ensemble dupersonnel de représailles futures s'ils ne les rejoignaientpas dans leur action. L'imminence d'un changement de régime afait basculer l'ensemble des policiers qui ont alors choisi decombattre les troupes allemandes, plutôt qu'êtreconsidérés comme les collaborateurs des nazis.) - méritaient bien cette reconnaissance, mais pas l'institutionde la PP, elle qui avait durant quatre années obéiaveuglément à l'occupant et aux autoritésillégitimes de Vichy, elle qui avait procédénotamment sous les ordres de René BOUSQUET, à la rafledu Vel' d'Hiv en juillet 1942 (René BOUSQUET, ministre de l’Intérieur du Régimede Vichy de 1942 à 1943. Il organisa la rafle des juifs àParis à la demande des autorités allemandes. Plusieursmilliers de personnes furent arrêtées par la policeparisienne, puis parquées quelques jours au Vélodromed’hiver à Paris 15ème avant d’êtredéportées dans les camps de concentration nazis. ) .Non pas cette Police-là ! Et pourtant les flics ont tousexécuté les ordres scrupuleusement, certainement sansconnaître la destination des "raflés", maisadhérant aux mesures discriminatoires appliquées contreles juifs entre autres. Les temps changent, tout évoluerapidement, et on oublie tout aussi rapidement, on brûlefacilement aujourd'hui ce que l'on a adoré hier. Et l'instantde communion entre les Français et leur Police de cette année2015, est bien loin déjà. Il faut dire que"l'institution Police" a peut-être tout fait pourcasser ce lien au cours des années suivantes…

À Gap, d'autresmouvements de contestation de portée nationale égalementse sont moins bien déroulés justement devant lapréfecture. Violences des manifestants, plus impressionnantesparfois que les quelques bottes de paille enflammées ou lepurin déversé par les agriculteurs en colère.Destruction de mobilier urbain, véhicules en stationnementdégradés, avec des images bien relayées par lapresse locale. Vous rendez-vous compte, même dans cetteprovince reculée, on assistait à des scènesqu'on ne croyait réservées qu'à Paris et lesgrandes métropoles. Les fameux "gilets jaunes" de2018 et 2019 en ont été les principaux animateurs,montrés du doigt par les autorités.

Et aujourd’hui, iln'est pas question pour le commissaire LEBOCHE et ses hommes delaisser faire, de laisser la "chienlit" revenir. Il est enposte depuis deux ans, et s'enorgueillit d'avoir maté lesémeutiers de l'époque, lui le dur, lui le fort, lui lehaut fonctionnaire zélé, qui applique la loi, rien quela loi, et toujours la loi. Il a même déclaré :"vous avez vu comment j'ai résolu le problème desgilets jaunes, ils ont disparu désormais grâce àmoi". À l'évidence, LEBOCHE n’est pas làpour faire rire, il est là pour réprimer, pourintimi