Pour Qui File La Comete
216 pages
Français

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Pour Qui File La Comete , livre ebook

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Description

The appearance of a comet in some African beliefs is taken as a bad omen. In the 1960s, appeared in this imaginary land a comet whose shape resembles that of a sword and it can be seen only at dawn. People at once related this appearance with sad events. Soon after the appearance of the comet this land experienced painful events of civil war. Adouma, the main character of the story and son of a Marabout (an Islamic scholar), has attended both schools, Coranic and French. He lived through this troubled period which took place between 1960 and 1990. He waged war and also endured the harms of war. It is an enthralling and moving narrative that combines fantastic story with auto-fiction.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2017
Nombre de lectures 9
EAN13 9789956762095
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

POUR QUI FILE LA COMÈTE P UR QUI FILE LA COMÈTE Khalil Alio  Khalil Alio
Pour Qui File La Comète
Khalil Alio
L a ng a a R esea rch & P u blishing CIG Mankon, Bamenda
Publisher:LangaaRPCIG Langaa Research & Publishing Common Initiative Group P.O. Box 902 Mankon Bamenda North West Region Cameroon Langaagrp@gmail.comwww.langaa-rpcig.net Distributed in and outside N. America by African Books Collective orders@africanbookscollective.com www.africanbookscollective.com ISBN-10: 9956-764-91-4 ISBN-13: 978-9956-764-91-4 ©Khalil Alio 2017All rights reserved. No part of this book may be reproduced or transmitted in any form or by any means, mechanical or electronic, including photocopying and recording, or be stored in any information storage or retrieval system, without written permission from the publisher DISCLAIMER All views expressed in this publication are those of the author and do not necessarily reflect the views of Langaa RPCIG.
À la mémoire des enfants tchadiens nés dans la guerre, ayant grandi dans la guerre et morts dans la guerre
Toute ressemblance n’est que pure coïncidence
e village Ambirren ressemble à ces villages perdus en unLsentiment d’étonnement. Nous sommes étonnés de trouver pleine brousse du Sahel et sur lesquels on débouche subitement. Cette apparition soudaine provoque en nous dans de tels lieux des âmes qui vivent, même si nous savions pertinemment que nous trouverions un habitat humain quelque part dans cette brousse. On a ce sentiment surtout quand on vient tout droit d’une agglomération. Cette brusque découverte constitue, pour ainsi dire, un rappel à l’ordre, un retour à soi, car l’homme oublie souvent qu’avant qu’il ne se sédentarise et n’invente la ville, il vivait dans la brousse. Son vrai terroir est ici. Il y vient parfois pour se réfugier et se ressourcer. Quand l’homme veut entrer dans la clandestinité, il revient également ici. Il y revient pour mijoter, se préparer, pour de nouveau, reconquérir la ville. Comme on peut s’en apercevoir, la ville n’a jamais servi de refuge définitif à l’homme. Elle le fascine, l’attire certes, mais pour l’abandonner à lui-même et le rejeter ensuite. Pour preuve, ce travailleur saisonnier venu en ville pour se faire un peu d’argent et repartir dans son village à l’approche de la saison des pluies, qui se trouve cinquante ans plus tard dans la même ville, caressant toujours l’idée de regagner son village, sans pour autant arriver à se décider. Il garde toujours le rêve de rentrer au pays natal, mais il ne peut se libérer de la ville devenue comme sa maîtresse. Elle est ingrate, artificielle, la ville. Tous les rêves y sont permis, impulsés par l’opportunité, l’opulence perceptible, mais difficilement accessible, bref par la richesse insolente tombée on ne sait d’où. Ajouter à cela l’anonymat qui caractérise la vie citadine et qui est une sorte de liberté individuelle, personnelle qui, mal gérée, se transforme en un véritable cauchemar. La ville étouffe l’homme, l’oppresse jusqu’au dernier souffle. Décidément, la ville prend sa revanche sur l’humain et
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devient inhumaine. L’homme croit l’avoir domestiquée, mais il en est plutôt prisonnier. Il a créé, en la ville, un monstre, une machine infernale qui l’engloutit tous les jours. Voilà ce qui est advenu aujourd’hui de ce qui n’était au départ qu’un village paisible et hospitalier, c’est-à-dire naturel et humain. Le milieu naturel, quel qu’il soit, est hospitalier, comme cette brousse sahélienne qu’on aborde dès qu’on sort de la ville. L’homme y trouve son compte. Mais, du fait de son action néfaste sur la nature, il finit par aliéner son propre milieu naturel, de sorte qu’en dernier ressort, il ne s’y reconnaît plus, ce milieu naturel finit par échapper à son contrôle. L’homme croit justifier ce comportement par la course folle au développement économique. Or, c’est une manière de programmer la fin prématurée de l’humanité, car dans tous les domaines, les produits qui sont fabriqués le sont contre l’homme. Prenons par exemple le nucléaire qui hante notre esprit aujourd’hui et qui constitue une grave menace, car si par malchance cette bombe tombait entre les mains d’un fou, c’est la planète terre qui serait balayée d’un trait. Les armes sophistiquées de combat ne sont certainement pas fabriquées contre autre chose que contre l’homme. Même la médecine censée améliorer la vie de l’homme comporte des risques immenses qui se retournent contre lui. Le développement ou le progrès, comme on a tendance à confondre les deux, dénature l’homme. Le bonheur de vivre n’est-il pas plus important que le développement, synonyme de destruction à tous points de vue. Contrairement à ce que l’on pense, l’homme ne pourra jamais maîtriser la nature. Pour preuve, les manifestations naturelles impromptues telles que les tremblements de terre, les inondations et les sécheresses ou même les feux de brousse, que l’homme provoque parfois lui-même, viennent lui rappeler qu’en fait, quand la nature est perturbée, elle réagit avec violence, de sorte qu’elle échappe à son contrôle. Les catastrophes naturelles préfigurent-elles la fin de l’humanité ? L’humanité avec sa civilisation destructrice disparaîtra mais le monde demeurera.
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Car en dernier ressort, c’est l’homme qui en pâtit. C’est donc la nature qui plutôt le domine, parce qu’il en fait partie intégrante, il émane d’elle, et il le sait bien, puisque comme tous les êtres vivants, il subit de plein fouet les changements climatiques qui se manifestent en lui, sous une forme ou une autre. C’est pourquoi tout demeure pour l’humain un mystère. Un mystère qui le rend anxieux, le choque et le fascine en même temps. À l’instar de cette brousse sahélienne, tous les phénomènes naturels sont beaux et, comme la beauté est une énigme, tout devient aussi relatif. Cela s’explique par le fait que la nature incarne tout : la beauté, la sérénité, la majesté et enfin le mystère. Tout paysage, qu’il soit désert, mer, forêt ou montagne, constitue pour celui qui l’habite un terroir au sens large du terme, et demeure pour lui un refuge tant sur le plan physique que psychologique. Peu importe l’austérité du milieu, l’humain qui l’habite s’y plaît, s’y adapte et finalement s’y identifie. À chacun donc son paysage. L’être humain, les milieux naturels, tout comme les planètes et autres astres font partie intégrante de l’univers. L’homme n’y est qu’une infime graine parmi les autres graines. Tous ces éléments sont intimement liés au cosmos, consacrant ainsi l’unité du monde. Comme le milieu naturel immédiat influence l’humain, les astres, si lointains soient-ils, exercent aussi une certaine influence sur la vie de l’homme, de sorte que parfois ils se mêlent à son destin, et partant à celui de tout un peuple. C’est l’homme donc qui donne un sens à l’univers. Ceci montre que l’homme et l’univers sont mutuellement dépendants. Mais, de par son action incontrôlée, l’homme le dénature et se l’aliène. C’est pourquoi, quand l’équilibre entre l’homme et la nature est rompu, il en résulte une certaine perturbation, un déséquilibre dans le cosmos, et partant un déséquilibre dans la vie de l’homme. C’est ainsi qu’il arrive parfois que le destin de tout un peuple bascule à jamais. L’histoire qui va suivre est une parfaite illustration du déséquilibre entre l’homme et la nature. Elle se déroule dans la
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