Purespace - Épisode 4
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Description

Reine du plus vaste clan d’Europe, Shereen est une vampire dont le but est d’offrir aux victimes une seconde chance, soit par la vengeance, soit par l’immortalité.
Elle tient plus que tout à son groupe, chaque membre étant quelqu’un qu’elle a sauvé des griffes de ses bourreaux.
Alors qu’elle vient de sauver une nouvelle victime de ses tortionnaires, son clan est attaqué par un véritable vaisseau spatial qui décime leurs rangs.
Cette invasion extra-terrestre semble viser uniquement les espèces surnaturelles. On les appelle les Purespaces...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782919550814
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

img

Purespace

Episode 4

Cécile Duquenne

Éditions du Petit Caveau - 100% numérique

Avertissement

Salutations sanguinaires à tous !

Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau.

Si vous lisez cette histoire avec un Kindle, n'hésitez pas à activer les polices/fontes de l'éditeur (dans le menu des polices).

Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail (numerique@editionsdupetitcaveau.com) ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !

Prologue

Pardonne-moi, Shereen… pardonne-moi.

Non, je ne peux lui pardonner ce qu’il a fait, ou ce qu’il a échoué à faire.

Ne peut-il me laisser vivre en paix ?

Ne peut-il simplement sortir de mon existence ?

Ou au moins de ma tête ?

Pardonne-moi.

La litanie hante ses « rêves », ses pensées, son inconscient.

Et me hante, moi, qui me suis risquée à effleurer son esprit.

Cade, pourquoi m’avoir choisie ? Pourquoi avoir fait de moi ton amante éternellement maudite ? Celle que tu aimes mais qui jamais ne pourra être heureuse avec toi.

À cause de toi, de ton pouvoir et peut-être de mon propre pouvoir qui renforce le tien, je suis condamnée à…

Peut-être Shereen ?

À qui appartient cette voix ? Elle ne vient pas de l’esprit de Cade. Elle m’en éjecte, même, m’attire ailleurs sans que je puisse résister.

Ce n’est pas Aramis.

Ce n’est pas l’un des miens.

Personne que je connaisse, en fait.

Shereen est quelqu’un de confiance, reprend la voix inconnue. Elle peut nous aider.

Alors que je cherche à deviner l’identité de cette personne, la bande-son de son âme tressaute comme si quelqu’un venait d’accélérer le débit. Mon pouvoir s’étire, claque et atterrit contre une nouvelle âme.

Encore.

Et encore.

Des bribes de pensées, entrecoupées d’épisodes neigeux.

Comme sur une radio qui changerait de fréquence à chaque seconde.

Encore.

Et encore.

IV

Un nouveau jour se lève.

Si nous ne mettons pas rapidement notre plan à exécution, tout risque d’échouer avant même d’avoir commencé. Mais l’élaboration du rituel qui permettra d’unir nos pouvoirs prend du temps et, tout à l’heure encore, le medium et les sorcières en étaient toujours à débattre de l’utilité d’un sacrifice d’appel.

Par ailleurs, les élections du Concile n’ont pas calmé tous les esprits. La gestion des quelques électrons libres aux idées dangereuses nous a pris du temps et de l’énergie. Certains contestent le résultat et désirent l’annuler : selon eux, cette élection sans précédent est illégale. Le Concile n’a aucun texte sur lequel appuyer son pouvoir. S’ils ont raison, il est un peu tard pour s’en préoccuper. Le temps nous est compté et j’estime avoir mieux à faire que d’écouter les doléances de politicards en mal de postes. Notre initiative fera office de jurisprudence.

C’est pourquoi je plante Marco en plein milieu d’une phrase, quittant la salle sans un mot d’excuse. Il s’arrête, me toise avec un air offensé, puis me rappelle sur le ton de la dernière chance : « Shereen, ce que vous faites ne restera pas impuni ! Une fois sortis de cette crise, il faudra que tous les élus renoncent à leur statut, que le Concile soit définitivement dissous ! »

Je n’ai pas besoin de lui pour m’en rappeler, ni de ses amis fauteurs de troubles. Leurs remontrances, aussi salutaires soient-elles d’un point de vue idéologique, interviennent au pire moment : les Purespaces ont fini de s’occuper du continent américain, nous l’avons appris par le réseau d’espionnage d’Aramis. Notre ennemi ne devrait donc pas tarder à revenir ici. Pour nous, le dernier bastion surnaturel encore debout si l’on en croit l’affreux silence qui persiste de par le monde. Marco et ses fidèles vont tous nous tuer avec leurs belles idées de liberté, ils n’en ont même pas conscience. Et puis pourquoi prend-t-il la peine de me le rappeler ? Je suis la Shereen, l’esclave devenue Reine. Je n’ai pas oublié mes racines, mes origines, encore moins mon passé douloureux. Je ne deviendrai pas le tyran qu’il craint que je devienne, car je ne le veux pas et, mieux, je ne le peux pas. Il n’est pas un instant qui passe sans que ma conscience me rappelle à l’ordre quand je suis sur le point de franchir une frontière dangereuse. Une frontière que j’ai certes dépassée avec l’élaboration du Concile, mais avec les meilleures intentions du monde. Je sais que je ne laisserai pas le Concile nous écraser. Une fois le problème des Purespaces résolu, il n’existera plus.

J’y veillerai personnellement.

Le doute qui m’étreint me force à ralentir le pas. Dans le couloir aux bustes qui mène à ma chambre, je me retourne, songeuse. Le regard vide et laiteux des statues sans corps semble me transpercer. Marco n’est plus là pour m’écouter, néanmoins je ressens le besoin de prononcer les mots à voix haute, pour me convaincre moi, ainsi que l’éventuel fantôme qui m’écoute :

« J’en fais le serment. Le Concile ne sera pas l’ennemi des surnaturels. Jamais. »

Ce ne sont que des mots, mais le silence qui y fait écho leur confère une gravité solennelle qui les transforme, les élève, jusqu’à devenir plus importants que tous ceux que j’ai jamais prononcés de ma vie entière. Ils deviennent non pesants, mais concrets. Réels. Si réels qu’ils me brûlent le cœur, comme s’ils inscrivaient la promesse au fer rouge au creux de ma chair.

J’ai juré.

Une nouvelle lune se lève.

Deux jours ont passé depuis l’avertissement de Marco, les tensions se sont apaisées. Le regard des gens se tourne de plus en plus souvent vers le ciel. Nous avons tous conscience que cette trêve approche de sa fin.

L’angoisse me ronge aussi. Le répit accordé par l’ennemi est trop long, Aramis en est le premier inquiet puisqu’il se démène nuit et jour pour en savoir plus. Malheureusement, la plupart de ses espions restent...

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