Pyramidion

Célia Ibanez

Description

La vengeance des Temps

Elle vit dans un monde étrange et ancien.
Ses cauchemars semblent la guider vers son nouveau destin.
Sera-t-elle à la hauteur ou laissera-t-elle l’avenir s’écrouler ?
Le Pyramidion est-il la réponse ou sera-t-il la cause de sa chute ?
Entre secrets enfouis et aventures palpitantes, découvrez une histoire incroyable,
aux confins des mondes et du temps.

Un thriller historique saisissant, sombre et mystérieux jusqu’à la dernière ligne. La fin vous laissera sans voix !

Sujets

• Fiction
• Moyen Âge
• Littérature
• France
• Europe

Informations

• Publié par: Nombre7 Editions
• Date de parution: 22 juillet 2021
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782381537306
• Langue: Français

Extrait

PYRAMIDION
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
CÉLIA IBANEZ
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PYRAMIDION
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PREMIÈRE PARTIE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CHAPITRE UN
 
 
 

L
es corps flottaient dans l’espace dans leur chrysalide de survie. La nuit étoilée se reflétait derrière la visière fumée des casques, et, lorsque le vaisseau s’approcha silencieusement de ces silhouettes désarticulées, on entendit résonner dans l’immensité le bip strident de la radio d’Hemann.
— Ophiucius13, ici la base. Vous me recevez ?
Le vaisseau changea brusquement de dimension, comme alerté par cette voix qui tranchait l’obscurité glaciale de la galaxie. En une fraction de seconde, sa forme longue et aiguisée se mua en une petite boule brillante qui ressemblait à une balle de ping-pong.
— Bunker153 à Ophiucius13. Hemann, répondez !
Hemann ouvrit faiblement les paupières. Le crépitement des voix qui transitaient par son interface intracérébrale le ramena brusquement à la réalité. Lauren et Sergueï : morts. Ses réserves d’oxygène : quasi épuisées. Ophiucius13 : détruite. Ses chances de survie : nulles.
— Georges, c’est Grace… je t’en prie… réponds-moi !
— Grace, je…
Mais, en voyant la boule de lumière danser, Georges Hemann retint son souffle. L’engin décrivit un large cercle autour des astronautes et s’immobilisa brusquement face à lui. Les capacités de la MHD — la propulsion magnétohydrodynamique, force motrice des ovnis, découverte par hasard lors du projet Rainbow en 1943 — permettaient à des voyageurs d’accélérer leurs déplacements et de les étendre vers des horizons qui paraissaient hors d’atteinte autrefois. D’où venait cet appareil ? À quelle armée appartenait-il ? Et pourquoi semblait-il l’observer de la sorte ?
— Je ne suis pas seul, lâcha le cosmonaute sans quitter des yeux le mystérieux objet volant.
— Oh, Dieu merci, tu es vivant ! s’exclama Grace. Que s’est-il passé ?
— Ophicius13 a disparu. Nous n’avons pas pu retourner à bord.
— Comment vont Parker et Ivanovitch ?
Le scientifique, à la mobilité restreinte par sa combinaison extravéhiculaire, pivota tant bien que mal vers les deux autres corps qui ondoyaient en apesanteur. À la différence d’Hemann, leurs blocs autonomes de survie avaient reçu des impacts de métaux projetés dans l’espace lors de l’explosion. Les deux hommes avaient perdu une bonne partie de leurs liquides corporels et s’étaient mis à bouillir du fait de la différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de leur corps.
Plus chanceux, Hemann, par miracle, avait échappé à une hémorragie interne généralisée. Il savait cependant qu’il ne pouvait plus compter sur le fluide A.A.Z et ses nanoparticules. Ce produit qu’on lui avait injecté dans le sang peu avant le départ pour limiter l’exposition aux rayonnements n’avait maintenant plus d’effet sur ses lymphocytes.
— Nous avons… été… attaqués ! dit Georges, le souffle court. Il entendit un chuchotement, suivi d’un raclement de chaise.
— Tu as dit que tu n’étais pas seul…
— Grace… qui est avec toi ?
— Ici Marcus Jönssen, votre gouverneur, répondit l’homme à la place de Grace. Avez-vous trouvé l’objet ?
Sur sa rétine artificielle, Georges vit apparaître le visage anguleux du gouverneur.
— Négatif, répondit-il.
Il y eut un long silence, précédé de son poing frappant la table.
— Les dissidents ont-ils investi la base ? grogna le gouverneur.
— Je veux voir Grace.
— Avez-vous établi un contact avec eux ?
— Faites revenir ma femme ! s’énerva le cosmonaute, sans aucun respect pour le protocole.
Il y eut un silence gêné, suivi d’un crépitement. L’officier temporel Grace Eward, qui dirigeait la mission depuis qu’ils sortaient ensemble, réapparut en surimpression sur sa rétine.
Elle prit la parole d’une voix douce :
— Georges, c’est moi. Combien étaient-ils ?
— Trois cents, quatre cents vaisseaux. Ils ont détruit Ophiucius pendant qu’on faisait les relevés.
— Où sont tous les autres techniciens ?
— Morts, répondit-il tristement. Il ne reste que moi. Il marqua une pause, puis s’enquit :
— Comment évolue la situation sur place ?
— La guerre est finie, répondit la voix tonitruante du gouverneur. Nous avons un contrôle total de la situation.
— Permettez-moi d’en douter, Gouverneur. Nous avons vu environ cinq cents vaisseaux, rien qu’à Cydonia.
— Bon sang, mais qu’est-ce qu’ils mijotent ?
— Ils préparent une attaque, c’est certain. Nous avons photographié des milliers de T66 dissimulés dans le grand canyon de Valles Marineris. Ils ont détruit tous nos laboratoires et nos serres.
— Et les colons ? Qu’ont-ils fait des colons ?
— Tout ce que je peux dire, c’est qu’il n’y a plus personne sur place, à part une femme hystérique qui prétend être la fille d’un astrophysicien. Mais nous n’avons pas eu le temps de la remonter.
Georges vit le visage du gouverneur se tordre d’un rictus fugace. Il aurait juré que cette expression trahissait une forme de satisfaction. Pourtant, il n’y avait aucune raison de se réjouir. L’ennemi préparait une attaque. D’où venaient encore tous ces Gnoséens alors que les transhumains de sa section spéciale les avaient tous en théorie éradiqués ? Comment ces initiés avaient-ils pu faire disparaître les cent quarante-quatre mille colons qui vivaient sur Mars grâce au projet Extension ?
Georges regarda droit devant lui. L’ovni immobile se tenait à moins de vingt mètres. Le rond de lumière blanche avait maintenant la taille d’un petit pois.
— Vous voyez ce que je vois ?
— Combien te reste-t-il d’oxygène ? questionna Grace.
— Quatre minutes environ.
Mourir lui était égal. Georges avait trop souffert de devoir vivre dans l’une des nombreuses cités souterraines de L’union planétaire.
— Georges ?
— Oui ?
— Tu as dit que tu n’étais pas seul. Qui est avec toi ?
— Il y a… Ce truc a la taille d’une orange… ça brille et ça se dirige vers moi… Grace ? Tu le vois ? Grace !
L’image se brouilla, et il y eut un grésillement affreux dans son oreille. Puis le contact fut coupé. Georges retint son souffle, réalisant pleinement qu’il était seul dans l’immensité de la galaxie, livré à lui-même, et qu’aucune main providentielle n’interviendrait pour le sauver de cette situation sans issue.
Le court film de sa vie défila dans sa tête douloureuse et plusieurs détails curieux de son enfance lui revinrent comme un boomerang.
Un jour, alors qu’il s’amusait avec d’autres enfants à Soélia — la capitale de l’Union planétaire, à