Recruter et Entreprendre

Françoise Poitou

Description

« Entre nous, lui et sa femme, mon amie Béatrice et son mari Patrick, Antoine et moi, les discussions sont passionnées. Elles évoquent souvent ces problèmes : l'angoisse généralisée qui touche les Français et va s'accentuant depuis de longues années. La motivation des jeunes au travail mise à mal dans ce contexte de plus en plus négatif. Conscients que sans espoir on ne construit rien, ils s'efforcent de rester positifs. » Ancienne libraire, Florence entame une reconversion de psychologue chargée de recrutement dans un cabinet de consultants. Elle trouve progressivement sa place au sein de l'équipe et surmonte plusieurs périodes de crises liées aux problèmes de gestion de l'entreprise. Après bien des circonvolutions, elle épouse un avocat de ses amis et envisage de fonder une famille. Sous le couvert de la fiction, Françoise Poitou met en lumière le monde du travail contemporain, dans toute sa complexité. Dans un monde ultra-concurrentiel, l'esprit d'initiative et la motivation sont récompensés par l'assurance d'un avenir meilleur. À l'heure du Web 2.0, Jeremy Lamri écrit sur Internet : « Développement Personnel et Professionnel sont liés », « le recrutement doit être affinitaire ». Françoise Poitou (psychologue en entreprise, docteur en Histoire) résume ici les idées qu'il défend : pour réussir, être patron exige travail, obstination, résilience et ajoute que c'est « vrai, quel que soit le poste ».

Sujets

• French frigate Entreprise
• Entreprendre
• Recrutement
• Fiction
• Motivation
• Entreprise
• Littérature

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 27 octobre 2017
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782342156829
• Langue: Français

Extrait

Recruter et Entreprendre
Françoise Poitou
Société des écrivains

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Recruter et Entreprendre
 
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Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://francoise-poitou.com
 
À mes enfants : François Xavier, Christine, Marie-Odile, Pascal
À mes petits-enfants : Nicolas, Aurélie, Yann, Émeric, Félix, Marine, Mélodie
Au Futur qu’il leur appartient de créer.
DÉMARCHES ASSOCIÉES AU RECRUTEMENT
Choisir ci-dessous les qualités qui permettront la Réussite au Poste envisagé.
Découvrir et présenter le candidat qui les possède ou pour certaines peut les acquérir rapidement.
Souligner dans le Document d’appréciation du Candidat : les Points positifs pour une réussite au poste envisagé, les progrès à faire et les formations à, envisager s’il y a lieu.
Facultés intellectuelles
Niveau général, capacités d’abstraction, analyse, synthèse.
Intelligence concrète, technique, arithmétique, mathématique, littéraire.
Écoute, attention, esprit critique.
Expression verbale, richesse du vocabulaire, justesse des mots, fluidité d’élocution.
Imagination.
Action
Vivacité – Lenteur.
Qualité du travail.
Homme de terrain, gestionnaire, administratif : mixité éventuelle.
Action réfléchie. « Réflexion lente et approfondie qui aboutit à une action sûre », ou action menée en arc : « action rapide-réflexion-révision-action. »
Organisation, méthode.
Vision générale court terme ou long terme.
Ressources
Énergie, volonté, courage, persévérance.
Sociabilité
Sociabilité-Extraversion-introversion : degrés.
Tolérance, critique positive.
Autorité naturelle (vers poste opérationnel), autorité de compétence (vers poste fonctionnel), mixte.
Choix du collaborateur compétent, fermeté pour déplacer l’incompétent vers un poste approprié.
En équipe : collaborateur à l’écoute, apporteur, formateur, suiveur, indépendant, critique non constructive.
 
Merci aux lecteurs intéressés de le sanctionner ou de l’enrichir et me l’adresser.
 
Chapitre I. Florence ou le bonheur chez Léopold
Quelque temps auparavant, Florence est sortie des magnifiques bureaux de l’ANPE en larmes.
Ayant perdu son boulot, elle avait choisi de reprendre des études, et son Diplôme de Psychologie Sociale en poche, elle était en prospective.
C’était au début des années 1990. Ayant lu dans l’Express que, soucieux d’augmenter son efficacité, cet organisme 1 était en restructuration et prévoyait d’embaucher, elle avait envoyé une lettre de candidature au directeur.
Très sympathique au téléphone, ce dernier lui a proposé un rendez-vous. Ce n’est pas lui qui l’a reçu. La conseillère qui le remplaçait était certes charmante, mais Florence s’était à peine présentée qu’elle l’a coupée, très péremptoire :
« Écoutez-moi, Florence. Vous n’avez aucune chance de trouver un emploi qui corresponde à vos diplômes, la profession est particulièrement bouchée. Je vous conseille de vous inscrire d’urgence au chômage. »
Très aimablement, elle lui a proposé de la piloter pour engager tout de suite ce genre de démarche. Florence a essayé d’être tout aussi aimable lors de son refus.
Certes découragée, elle a acquis une certitude : travailler dans ce type d’organisme, où la recherche d’un travail ne semble pas être prioritaire, lui aurait profondément déplu, ce n’était pas son truc. Donc quelques larmes, mais pas de regrets.
Il devait bien y avoir d’autres solutions. Elle s’empressa d’envoyer une centaine de lettres de demande d’emploi à des cabinets de consultant, à des sociétés appartenant aux secteurs textiles, bancaires et assurances. La plupart des entreprises ne répondirent même pas. Elle reçut deux réponses, lui demandant de prendre rendez-vous. L’une offrait un poste de recruteur et provenait d’un Cabinet de Consultants, l’autre d’une Société d’Assurance. Cette dernière l’inspirait peu, le style était certes soigné, mais l’intitulé et la brève description du poste, peu clairs, lui firent penser que cette entreprise n’avait pas vraiment cerné l’objet de sa recherche. Florence téléphona donc au Cabinet. On lui passa le patron. Affable mais bref, il la convoqua pour le lendemain.
Étrangement, son angoisse disparut et elle se sentit décontractée lorsqu’elle entra dans le vaste hall de cette maison bourgeoise. Une secrétaire la précéda dans le large escalier qui menait au bureau du patron. Un vitrail, dont les couleurs – rouge, bleu, vert et jaune – ruisselaient de lumière, la rassura. Son style abstrait lui plut, il y avait presque le même dans la maison où elle avait passé son enfance et elle l’avait toujours regardé avec un vif plaisir.
Florence fait alors la connaissance de Léopold, c’est un colosse et il a de la présence. Très grand, très fort, il en impose avec ses cheveux châtains aux reflets roux et sa peau tannée, rouge brique, de sportif. Elle apprendra plus tard qu’il s’est signalé dans des courses automobiles et dans des tournois de golf. Il a le type flamand et on pourrait au premier coup d’œil penser qu’il s’agit d’un agriculteur possédant une exploitation très importante ou d’un commercial d’envergure internationale. Mais dès qu’il s’exprime, la finesse du personnage s’impose.
Aimable et bienveillant, mais maintenant une distance de bon aloi, Léopold interroge brièvement Florence sur son passé professionnel et ses diplômes. Sa voix douce et posée, son langage châtié, mais direct, la pousse à lui répondre très franchement et sans aucune gêne.
Elle lui explique son parcours :
— J’avais créé une librairie dans la ville où nous habitions précédemment. Ce fut un succès. Ce métier me permettait d’avoir des relations intéressantes avec des personnes cultivées qui me demandaient souvent des conseils lors de leurs achats.
— Vous aimiez ce travail et vous l’avez quitté ?
— J’y suis restée sept ans. Je dois avouer que je commençais à le trouver répétitif et, lorsque l’entreprise où travaillait mon mari s’est délocalisée, j’ai décidé rapidement de vendre le magasin, de déménager et de rechercher un autre emploi.
— Quel projet aviez-vous ?
— Au départ, je me suis orientée vers une fonction commerciale. Je n’ai pas réussi à trouver un travail qui me procure un salaire comparable à mon précédent revenu ou qui m’offre des perspectives d’avenir. J’ai donc choisi de reprendre des études et c’est avec un diplôme de psychologie sociale en poche, que je commence cette prospection.
Léopold qui a écouté avec beaucoup d’attention, ajoute :
— Votre expérience commerciale et votre cursus universitaire sont des atouts pour réussir au poste que nous cherchons à pourvoir. Je souhaite que vous fassiez la connaissance de mon épouse. Suivez-moi.
Florence est très circonspecte lorsqu’ils pénètrent dans un salon équipé de profonds fauteuils de cuir noir, confortables mais d’un modèle plutôt banal. Puis elle se sent tout à coup très à l’aise :
« La jeune femme qui m’offre le café paraît sympathique. Tout indique qu’ils veulent me tester, mais cet accueil inattendu est si simple qu’il me rassure. »
Léopold lui apporte quelques explications :
— Je vous ai contactée pour remplacer un jeune psychologue chargé de recrutement qui a décidé de quitter la Société. Une autre collaboratrice travaille dans ce service, qui comporte également deux secrétaires. Je suis très attaché à la qualité de nos recrutements. La compatibilité entre les valeurs de l’entreprise et celles de celui qui recherche un emploi doit être étudiée avec le plus grand sérieux. C’est pourquoi votre diplôme en psychologie m’intéresse.
Et il ajoute dans la foulée :
— Si cela vous agrée, vous pourriez venir demain pour faire un essai et voir si ce poste peut vous convenir.
Florence est très étonnée : « Je le quitte, déconcertée et ravie, l’entretien m’a semblé bref mais il est a priori concluant. C’est plus que je n’espérais pour une première entrevue. »
Elle va de surprise en surprise le lendemain, et s’ébahit : C’est une autre secrétaire qui me reçoit. Elle m’annonce qu’elle se prénomme Julie et que M. Léopold est en déplacement. Puis elle me précède vers le grand bureau, bien éclairé, de la consultante Charlotte ; j’y rencontre aussi Jean-Christophe, le jeune homme que je dois remplacer.
Il me salue d’un signe de tête. L’accueil de Charlotte est courtois mais laconique :
— Bonjour, Florence. Ravie de vous accueillir. Tous les candidats sélectionnés par notre cabinet sont soumis à une batterie de tests. Il est donc souhaitable que vous les connaissiez, et Julie va se charger de vous les faire passer.
Je la suis de bonne grâce, je n’ai pas d’appréhension, ayant toujours eu des résultats sympathiques à ce genre d’exercices. Certains me sont d’ailleurs connus, d’autres non. Je trouve seulement la batterie à laquelle on me soumet plutôt copieuse. Enfin, il est l’heure du déjeuner et je peux rentrer chez moi.
En début d’après-midi, Julie corrige les épreuves devant moi, ce qui me permet d’apprendre à le faire pour les tests dont je ne me suis jamais servie. Mes résultats sont largement satisfaisants. En fait, si j’ai quelque confiance sur la validité des tests d’intelligence abstraite, concrète ou verbale, je ne suis pas très convaincue de l’efficacité des exercices censés découvrir la personnalité du sujet. Mais ce sont des outils, leur valeur dépend peut-être de l’habileté du psyc