Rhapsody in blue
89 pages
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Rhapsody in blue , livre ebook

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Description

Greg est un oiseau de nuit, qui ne survit que grâce à un tourbillon de sexe, de douleurs et de couleurs. Les couleurs, elles l’obsèdent et le rongent sans qu’il trouve en lui la force ou le talent de les coucher sur la planche à dessin. Il se contente donc de les collectionner, inlassablement, une nuit après l’autre, dans des étreintes aussi chatoyantes que vides de sens.


Puis, un jour, la rouille... Une rencontre sous les toits d’un Paris emmitouflé dans son petit matin. La rouille devient un éclat de joie, une constante qui bouleverse les habitudes, repousse un peu la douleur.


Mais dans le sillage de la rouille, vient le bleu. Dur, froid, coupant. Tellement fascinant qu’il engloutit irrémédiablement toutes les autres couleurs. Seb est ce bleu. Le bleu d’une vie où l’on a appris à composer avec la souffrance.


Captif de ses couleurs, Greg devra choisir pour laquelle il est encore capable de se battre.



Réédition de la nouvelle "De bleu et de rouille" précédemment parue chez Mix Editions dans le recueil "Douleurs Miroir".
Suivie d'une nouvelle inédite "Ces derniers temps".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493709042
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Charly Reinhardt
Rhapsody in blue
Novellas
 
N° ISBN Papier : 978-2-493709-17-2
N°ISBN Numérique : 978-2-493709-04-2
© Charly Reinhardt 2023, tous droits réservés.
© MMC Photogram pour la présente couverture.
Dépôt légal : janvier 2023
Date de parution : janvier 2023
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation, l’importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel définis à l’article L. 122-6.
 
 
Celui-ci ne peut-être que pour moi…
 
 
Éblouie par la nuit à coup de lumière mortelle À frôler les bagnoles, les yeux comme des têtes d’épingle. J’t’ai attendu 100 ans, dans les rues en noir et blanc Tu es venu en sifflant.
Éblouie par la nuit à coup de lumière mortelle À shooter les canettes aussi paumé qu’un navire Si j’en ai perdu la tête, j’t’ai aimé et même pire Éblouie par la Nuit – Zaz
 
 
Résumé
Greg est un oiseau de nuit, qui ne survit que grâce à un tourbillon de sexe, de douleurs et de couleurs. Les couleurs, elles l’obsèdent et le rongent sans qu’il trouve en lui la force ou le talent de les coucher sur la planche à dessin. Il se contente donc de les collectionner, inlassablement, une nuit après l’autre, dans des étreintes aussi chatoyantes que vides de sens.
Puis, un jour, la rouille… Une rencontre sous les toits d’un Paris emmitouflé dans son petit matin. La rouille devient un éclat de joie, une constante qui bouleverse les habitudes, repousse un peu la douleur.
Mais dans le sillage de la rouille, vient le bleu. Dur, froid, coupant. Tellement fascinant qu’il engloutit irrémédiablement toutes les autres couleurs. Seb est ce bleu. Le bleu d’une vie où l’on a appris à composer avec la souffrance et ses propres ténèbres.
Captif de ses couleurs, Greg devra choisir pour laquelle il est encore capable de se battre.
Nouvelle inédite : Ces derniers temps.
DE BLEU ET DE ROUILLE

De bleu et de rouille
Deux constantes hantent mon existence : la couleur et le sexe. Des points de mire autant que des sentiers de perdition. L’un et l’autre me sont aussi indispensables que l’air que je respire, mais les gens se foutent de mes couleurs. Ils ne voient que le sexe.
Si on les écoute, il existe un terme pour désigner les cloportes dans mon genre : salope. Ou salop , considérant que c’est une queue qui se balance entre mes jambes et que la moitié du Marais a dû s’envoyer mon cul, à un moment ou à un autre de ces dix dernières années. Donc salope ou salop, pour ce que ça change… De toute façon, ce besoin de jouer sur les terminaisons me dépasse.
Tout ça pour dire que j’adore baiser, avec n’importe qui et dans n’importe quelle position. Qu’importe le bougre pourvu qu’on ait l’orgasme. Rien ne me dégoûte, rien ne me répugne. J’aime le foutre, j’aime l’odeur aigre de la sueur, la sensation d’un corps moite et inconnu qui se colle au mien, le défilé des mains qui palpent mon corps sans aucune pudeur, l’enfilade des bouches qui se succèdent sur ma queue. Tous ces glorieux anonymes à qui je rends grâce nuit après nuit. Ils méritent qu’on les honore, qu’on les vénère même. Divine vocation s’il en est.
Surtout quand la couleur s’invite à la fête, après une bonne baise… Quand les corps s’effondrent sur les bancs des saunas, que la chaleur nous enveloppe comme une seconde peau. Je m’allonge et je garde les yeux grands ouverts, détaillant les plafonds miteux. Je ne vois que rarement les lézardes, car il n’y a plus que la couleur.
Les images surgissent, aussi saccadées et frénétiques qu’un film dont la bobine s’emballe. J’essaye de les saisir et, dans ces moments-là, fugace étincelle, je sais que je frôle le génie. Que je touche du doigt l’essence de la création. Elles sont parfaites et n’attendent que d’être capturées, comme autant de libellules qui s’ébattraient autour de moi.
Alors je me lève et je me rhabille sans prendre la peine d’essuyer le sperme qui colle à ma peau, je cours jusque chez moi et, lorsque j’arrive, décomposé, la peur au ventre à l’idée d’avoir perdu ne serait-ce qu’un fragment de ce souffle, je sais qu’il est déjà trop tard. Je dessine des heures durant, hanté, sans plus lever le nez de ma planche pour au final ne saisir qu’une infime parcelle de cet élan qui me consumait.
Comme si l’idée même de création était destinée à se briser au contact de la réalité, l’essence de l’image suggérée par mon esprit se révèle bien trop riche pour être physiquement restituée. Ma propre insuffisance ne m’empêche pas d’essayer, même si c’est pour finir par tout déchirer, frustré et enragé. Les couleurs se sont envolées. Fondues dans les méandres d’un songe. Diluées quelque part dans les brumes du sauna, épousant encore les courbes du parfait inconnu que j’ai laissé me baiser.
Depuis que j’ai ressenti ce frisson pour la toute première fois, je n’aspire plus qu’à le saisir, encore et encore. Pire qu’un putain de junky, car je sais déjà que ma quête est vaine, que le prochain fix ne sera jamais suffisant. J’ai essayé de m’en détourner, de poursuivre d’autres paradis artificiels. Dans la poudre, dans les seringues, au fond d’un verre ou au détour d’une pipe à opium. Sans espoir et sans résultat.
On y revient toujours. Les couleurs me hantent, me dévorent, exigent tout de moi pour ne rien offrir de tangible en retour. Un fragment de succès, les sourires factices et trop enthousiastes de ceux qui aiment mon travail sans le comprendre, qui ne saisissent rien de ce besoin qui me broie et me laisse essoré, lessivé, recraché comme un mollard sur le pavé.
Je n’ai aucun contrôle sur ma vie. Seules comptent la couleur et cette quête insoutenable d’un absolu dont je discerne si peu, si ce n’est qu’il se niche dans une part de moi-même que je ne parviens pas à appréhender.
Le seul moment où je parviens à l’oublier, à la faire vivre en arrière-plan, c’est paradoxalement pendant que je baise. S’envoyer en l’air pour s’interdire l’accès à sa propre tête tout en espérant saisir l’intangible au bout du voyage, c’est un peu joindre l’utile à l’agréable. Heureusement pour moi, Paris regorge de mecs qui ne demandent même pas un sourire avant de baisser leur froc. Pourquoi iraient-ils se payer une pute au rabais quand j’écarte les cuisses en échange des seules promesses psychédéliques que portent leurs yeux avides ?
De la fenêtre qui surplombe ma table à dessin, on aperçoit la rue des R…, ses échoppes aux faux airs d’authenticité, les badauds qui s’y pressent, Parisiens et touristes mêlés, et on peut saisir l’odeur des bagels artisanaux. Moi, j’habite tout en haut d’un immeuble un peu pourri, perché au-dessus d’une cour intérieure où quelques petites vieilles entretiennent des plantes en pots, comme autant d’auréoles rouge sang sur le pavé. Quand je rentre et que je suis encore trop déchiré pour me souvenir de mon nom, ces taches trop vives me narguent à la manière des cadavres de regrets étouffés dans l’œuf. Des espoirs pas même éclos.
Alors je les snobe et me traîne dans la cage d’escalier ouverte. Les marches et le palier sont trop vieux, trop ouverts sur l’extérieur. Le vent, la pluie et toutes sortes d’intempéries ont délavé le bois jusqu’à ce qu’il vire au gris, du moins aux endroits que l’humidité et les bestioles n’ont pas bouffés. Ces vieux immeubles racontent des histoires en creux, toutes de vides et de manques que les locataires remplissent jour après jour. De cris, d’engueulades, de félicitations, de ces pelles qu’on se roule, de ces gens qu’on baise, des morts et des naissances.
En face se dresse un bâtiment encore plus décati que le mien. Lui a fini de vivre. Je l’ai toujours connu ainsi, éventré, dépouillé de la protection illusoire de fenêtres depuis longtemps brisées. Un refuge facile pour les squatteurs de tous poils, à peine muré. Il m’est arrivé de descendre leur acheter une dose, mais les flics finissent invariablement par se pointer pour les envoyer voir ailleurs si le voisinage est moins tatillon. Le petit bourgeois n’aime pas que la misère se rapproche trop près de ses persiennes. Ça doit lui rappeler le gouffre un peu instable de la précarité. Après tout, il suffit parfois de pas grand-chose pour s’y casser la gueule. Un vague moment d’hésitation, des petits riens.
De temps en temps, on voit aussi des putes s’installer en face. Sûrement des filles de l’Est, avec leur accent à couper au couteau, leurs cheveux trop blonds et les dix-huit ans qu’elles n’ont atteints que sur leurs faux papiers. Elles sont belles. J’adore dessiner ces femmes, la douceur de leurs courbes et leurs sourires qui se fissurent. Je les croque sans me lasser quand elles ne me voient pas, surtout à la fin de la nuit, lorsque les mascaras coulent et que les corps se retrouvent u

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