AU BOUT DE L’ENFER
240 pages
Français

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AU BOUT DE L’ENFER , livre ebook

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Description

 Patrick Santa découvre plusieurs années après sa naissance qu'il est le fruit d'un viol. Avec l'aide de sa mère, il parvient à se hisser dans le monde professionnel. Il est alors appelé à travailler dans une localité du Sud Cameroun, où il se heurte à des réalités telles qu'il n'en avait conscience par le passé. Il réalisera qu'il a été envoyé AU BOUT DE L'ENFER

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 26
EAN13 9789956649148
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AU BOUT DE L’ENFER
DARREN BENS
AU BOUT DE L’ENFER(Roman)
Yaoundé
2020Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. No part of this book may be reproduced in any form by print, photo-print, microfilm or any other means without written permission from the publisher. © La Jeune Plume, Yaoundé 2020 Tel : (237) 693 59 59 50 / 677 15 32 83 Email : LaJeunePlume9@gmail.com ISBN 978-9-956-64914-8
PREFACEOuf ! alors que l'on se serait attendu à un panégyrique, voilà que nous sommes face d'un miroir des faiblesses, mieux des ratés dans la prise en charge des enseignants nouvellement affectés ! Panégyrique parce que l'auteur, bien qu'originaire du « pays organisateur », c'est-à-dire du Sud Cameroun, a refusé de truquer la réalité du terrain. Cette autobiographie est le concentré d'une fluidité dans l'écriture. Rédigé dans un style simple et acerbe, ce roman se laisse déguster. C'est véritablement le résumé des turpitudes et des anachronismes qui jalonnent « l'enfer » de la prise de fonction d'un jeune enseignant : peur de l'inconnu ( lieu d'affectation ), galère du voyage, manque de structures d'accueil, manque de moyens financiers, bref non existence d'une politique de prise en charge des néo-diplômés de l'Ecole Normale Supérieure. A contrario, les étudiants de l'Ecole Nationale de l'Administration et de la Magistrature bénéficient d'un meilleur encadrement. Ce sont ces incohérences subies et savamment distillées contre le néo-enseignant à l'aune de son contact avec son monde professionnel qui donnent à tourner, à tourner encore les pages deAuboutdel'enfer. En clair, c'est le vécu de l'auteur, jeune Professeur de
Français, sans filtre, qui nous est proposé à déguster. Comme Sisyphe, l'enseignant commence sa carrière dans l'endurance. Ceci n'augure pas des lendemains meilleurs dans cette fonction. Auboutdel'enferle lecteur, interpelle l'enseignant et la politique d'accompagnement dans une meilleure prise en charge du néo-enseignant. Ainsi,Au Bout de l’enferdemeure un récit autobiographique fort, un style et une construction parfaitement maîtrisés, aussi passionnants qu'un roman pour paraphraser Charlayne Hunter-Gault dansInMyPlace, parlant du roman de Barack Obama intitulé :Lesrêvesdemonpère! PréfacerédigéeparYsabelET.
 CHAPITRE PREMIER « Le cours immense du temps met à découvert ce qui était caché, et renferme dans la nuit ce qui apparaît au jour. »Sophocle Je me levai de bon poil, ce matin-là, content du tourisme que j'allais effectuer toute la journée, une chose quin’était plus arrivée depuis fort longtemps. Du coup, des émotions contradictoires se bousculaient dans mon subconscient, des émotions confuses et âcresd’euphorie et de crainte.  En effet, je redoutais de découvrir un endroit délabré, complètement misérable, différent de celui dont je m'imaginaiset auquel j’étais contraint jusqu'alors. On m'envoyait dans un arrondissement, quittant la capitale, ce qui signifiait que les conditions de vie ne seraient plus les mêmes.  Les affectations, sortant sept jours plus tôt, je me rendis compteque j’allais exercerà Bengbis, dans une localité du Sud. En débutant aussitôt mes 6
investigations, j'appris que c'était à cent quatre-vingt kilomètres de Yaoundé, passant par Akonolinga, que les véhicules, qui y avaient exclusivement accès, stationnaient à Mimboman et Mvan, deux quartiers de Yaoundé, que trois mille cinq cent francs étaient le prix à payer pour y être conduit. J'appris aussi que Bengbis était un endroit modeste, à l’électricité, boutiques,bars, mais aux routes non bitumées.  Cette affectation en cette localité coïncida avec celles de mes promotionnaires, deux dames avec lesquelles je pris contact, l'une étant ma collègue directe, Marylise Ekon, enseignante de Biologie, tous les deux affectés au lycée classique, et l’autre, Daniella Fokou,enseignante de Français, envoyée au lycée technique. Elles voyagèrent la veille pour s’enquérir plus physiquement de l'état des lieux et prendre service. Et, moi, je les suivis le lendemain.  Alors, je fus à Mvan plus tard que prévu, et je rencontrai, en descendant du taxi, l'une de mes cousines, qui fut surprise de me croiser après une longue absence. Et sa surprise augmenta en apprenant que je voyageais pour Bengbis et que j’yétais affecté.  Comme je ne désiraispoint m’attarder sur les détails, elle me raconta, avec cet empressement 7
visible que les gens pressés imposent aux autres, qu'une autre de nos cousines y était en mariage, que je pouvais la contacter pour besoin de logement. Je consentis.  Puis, après notre séparation, mon inquiétude s'aviva, car jem’étais mis à me questionnersans arrêt : à quelle heure arriverai-je ? Comment trouverai-je les lieux ? Pourrai-je m'adapter si facilement ?  Je restais confus à l'idée de mon habitation, parce que, désormais, je tenais deux possibilités : prendre contact avec ma cousine, ou finalement pencher pour la première option qui était celle de camper chez le Proviseur en attendant mon dû mensuel.  Et, dans mon attente interminable de la voiture, je rencontrai un couple de jeunes gens, qui empruntaient le même itinéraire que moi. Enseignante elle aussi, accompagnée de son mari, la femme allait prendre service à son établissement à Bengbis ; elle demeura ravie de me rencontrer, l’un des siens de la profession, de cheminer avec moi ; et, visiblement, cette gaieté était partagée. Bien que son mari fût en sa compagnie, je me délectais de sa présence. Puis, sans grande conviction sur le sujet, nous
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entamâmes une conversation après le démarrage du car. Nous avions choisi les places du fond. J’étais assis à côté de la fenêtre gauche, elle et son mari me suivaient à ma droite, un autre monsieur au bord de l'autre fenêtre.  On touchait tous les domaines dans notre entretien, l'enseignement faisant le plus l'unanimité. Professeure des lycées d'enseignement général en économie et gestion, elle me narrait ses vicissitudes pendant le temps de formation. Et je l'écoutais d'une oreille attentive, cloué sur le siège, languissant de lui conter mon endurance à mon tour. Ce furent, d’un côté comme de l'autre, des périodes d'extrême galère. Et nous nous disions que cette misère était très loin à son terme, car nous embrassions concrètement la profession.  Pour rompre le silence qui rôdait tout à coup, je m’enquis : Vous allez déjà vous installer à Bengbis ?  Elle répondit, souriante :  Non, nous rentrerons après ma prise de service, si possible demain.  Tenant son bébé entre les bras, lequel s'était aussitôt endormi après le démarrage, elle se sentait étouffée dans cette exiguïté qui nous 9
rassemblait. Elle agitait indéfiniment l'air autour d'elle, se prêtait aux mouvements de relaxation pour mieux en récupérer un bol dans ses poumons. Un siège contenait quatre personnes, pas des moindres, pire encore si celles-ci étaient robustes, imposantes en kilogrammes. J’étais calfeutré dans mon coin, mon sac à dos entre les genoux, moi aussi à la recherche de la ventilation à travers les interstices de la fenêtre. Nous étions à deux heures de route, et je sentais mes membres ankylosés.  Je fis une moue en sa direction, elle comprit à l’immédiat que ça n'allait pas non plus de mon côté. La tête de son bébé jonchait presque mes genoux ; je dus être précautionneux pour ne pas la heurter machinalement et troubler son sommeil ; elle la redressa délicatement sur son coude. Ce qui poussa l'intervention de son mari, qui le ramena en ses bras. C'était le deal entre les deux conjoints tout au long du trajet.  Le chauffeur avait choisi de passer par Zoétélé, un autre itinéraire cheminant vers Bengbis, mais plus long que celui d'Akonolinga. La route était plate, ordonnée, avec moins de sinuosité ; ce qui rendait le rythme fluide.
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