Belle journée pour tomber en amour…
293 pages
Français

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Belle journée pour tomber en amour… , livre ebook

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Description

Portée par un amour passionné pour ses personnages et ses lecteurs, Marcelyne Claudais revient à l’écriture avec un roman au titre tendre comme elle : Belle journée pour tomber en amour. Une histoire qui met en scène des êtres attachants, colorés et aux prises avec leurs origines, leurs rêves et les choix qu’ils doivent faire.
Ce soir-là sera célébré son quarantième anniversaire de mariage avec Lydia, mais Jocelyn Verdier n’a pas le cœur à la fête. Il se remémore l’amour que ses parents se portaient l’un à l’autre, la vie heureuse qu’il a eue enfant, et l’existence qu’ils se sont construite, avec sa femme et ses enfants, lui semble tout à coup si terne...
« Belle journée pour tomber en amour ! » En lisant ce graffiti sur le rebord d’une fontaine, un homme sent sa vie basculer. « Tomber en amour », ce n’est pas tomber amoureux, c’est perdre la tête, ou parfois perdre pied, pour un rien, pour une bagatelle : la beauté du jour qui se lève, le regard d’un passant, le sourire d’une inconnue. Ce matin-là, en faisant son jogging matinal, Jocelyn Verdier voit venir un jeune homme et son chien qui le ramènent à cette époque lointaine où il vivait heureux avec ses parents et ses trois sœurs. Son père était taquin, sa mère était rieuse... S’il s’écoutait, c’est de cet amour-là dont il aimerait parler à ses enfants à l’occasion de ce quarantième anniversaire de mariage, que Lydia, sa femme, tient absolument à célébrer. Non, contrairement à ce qu’elle croit, Jocelyn n’a rien oublié : il faisait un temps de rêve, les lilas fleurissaient déjà, et la mariée souriait, radieuse... Heureuse ? Oui, sincèrement, ce jour-là, les invités auraient pu jurer que Lydia était heureuse. Et pourtant...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 janvier 2012
Nombre de lectures 2
EAN13 9782764410462
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection dirigée par
Anne-Marie Villeneuve
De la même auteure
En apparence le silence…, Montréal, Éditions Libre Expression, 1997.
La Grande Hermine avait deux sœurs , Montréal, Éditions Libre Expression, 1995.
Ne pleurez pas tant Lysandre… , Montréal, Éditions Libre Expression, 1993.
Comme un orage en février… , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1990.
Des cerisiers en fleurs c’est si joli ! , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1987.
J’espère au moins qu’y va faire beau ! , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1985.
Un jour la jument va parler… , Boucherville, Éditions de Mortagne, 1983.
Belle journée pour tomber en amour…
roman
Marcelyne Claudais
Belle journée pour tomber en amour…
roman
QUÉBEC AMÉRIQUE
AVERTISSEMENT
Ce roman est une œuvre de fiction et toute ressemblance de personnages ou de faits ne serait que pure coïncidence.
à Léo, Emma,
et Madison
Chapitre 1
Taquiné par les premières lueurs de l’aube, Jocelyn Verdier se lève doucement, enfile un jean et un blouson, chausse ses espadrilles et quitte la chambre à pas de loup pour ne pas contrarier Lydia qui maugrée quand il la réveille.
Rendu dehors, il se sent bien. Il se sent libre. Le printemps s’installe à bas bruit et la journée s’annonce belle, aussi belle que ce matin de mai où… Les années ont passé, mais Jocelyn, lui, n’a rien oublié : il faisait un temps de rêve, les lilas fleurissaient déjà, et la mariée souriait, radieuse. Heureuse ? Oui, sincèrement, ce jour-là, les invités auraient pu jurer que Lydia paraissait heureuse. Quarante ans ! Dieu que le temps passe vite !
Les bras ballants, Jocelyn descend la rue en marchant d’un pas ferme ; un passant attentif l’entendrait siffloter. Puis accélérant le rythme, il emprunte un raccourci, pique à travers le parc et court jusqu’à la fontaine asséchée qui servait autrefois d’abreuvoir pour les chevaux.
Triomphant comme un marathonien qui vient de gagner la course, le vainqueur, essoufflé, s’apprête à toucher la margelle du bout des doigts quand son regard est attiré par un mes sage, griffonné au crayon gras, sur le rebord de béton maculé de gribouillages : Belle journée pour tomber en amour ! Curieux, Jocelyn s’approche et relit la phrase à voix haute : Belle journée pour …
Allez, Brutus !
Surgissant tout à coup d’un sentier plus à l’ombre, un coureur et son chien contournent la fontaine avant de s’engager sur le chemin de terre battue qui les conduira de l’autre côté du parc. Le chien fringant mène la marche, poursuivi par son maître, un gaillard imposant qui court à pas comptés sans perdre son souffle. De loin, Jocelyn observe la scène et s’amuse de les voir tous les deux si complices et si fous. Autrefois, il possédait un chien, lui aussi, un bâtard mal léché qui le suivait partout et partageait ses moindres secrets. Le temps d’un éclair, Jocelyn oublie ses soixante-sept ans, ses cheveux grisonnants, et se revoit, enfant, étendu sur le dos, mort de fatigue, harcelé par son fidèle Chicot qui voulait encore jouer. Quelle vigueur il avait, ce chien-là ! Quelle endurance ! Quelle fougue !
Sacré Chicot !
L’inconnu se rapproche de Jocelyn et ralentit sa course, sans arrêter de piétiner.
Vous m’avez parlé, monsieur ?
Moi ? Non.
Excusez-moi, je croyais…
Vous avez un beau chien !
Merci ! Il s’appelle Brutus !
Moi, le mien…
Mais le coureur s’éloignait déjà, entraîné par son chien qui tirait sur sa laisse. Rêveur, Jocelyn complète sa phrase pour lui tout seul.
… moi, le mien s’appelait Chicot !… Chicot !… Chicot !
Juste pour le plaisir de déconner un peu, le voilà qui se met à crier Chicot en lançant un bâton invisible à un cabot imaginaire. Cinq fois, dix fois, vingt fois, il recommence le même manège en répétant inlassablement le nom de son chien, d’abord avec ardeur, ensuite avec tendresse, comme on murmure le prénom d’un être aimé pour ne pas l’oublier, ou pour s’en consoler.
Quand le bip de sa montre le rappelle à l’ordre, Jocelyn constate qu’il avait complètement perdu la notion du temps. Résigné à se faire enguirlander par sa femme, il allume son baladeur et reprend docilement le chemin de la maison.
Il est huit heures, et voici les nouvelles…
Bon mari, bon père, Jocelyn Verdier a toujours mené une vie rangée, réglée comme du papier à musique. Jamais un contretemps, jamais une fausse note, à peine un dièse de temps en temps, pour l’illusion d’être un peu libre.
Le cadavre d’une adolescente de douze ans a été découvert la nuit dernière dans un boisé situé à deux pas de l’école qu’elle fréquentait…
Oh mon Dieu ! Quelle folie ! Quel gâchis !
Jocelyn retire ses écouteurs. Une longue journée vient de commencer. Pour le docteur Verdier, l’annonce de cette triste nouvelle représente beaucoup plus qu’un fait divers qu’on entend comme ça, par hasard, en écoutant la radio d’une oreille distraite. Cette enfant-là, Jocelyn sait qu’il la retrouvera, tout à l’heure, étendue sur une table froide, quand viendra pour lui le temps de faire l’autopsie.
Jocelyn Verdier, as-tu vu l’heure ? Allez, grouille-toi, tu vas être en retard !
Pauvre Lydia ! Si elle savait comme il s’en fout, ce matin, d’être en retard. S’il le pouvait, Jocelyn Verdier prendrait sa retraite sur-le-champ et s’enfuirait tout seul sur une île déserte.
Je te fais une omelette ou des œufs brouillés ? Jocelyn ! Jocelyn, réponds-moi quand je te parle !
Lydia insiste mais Jocelyn ne l’écoute déjà plus. Troublé par la nouvelle qu’il vient d’entendre, il s’est enfermé dans la salle de bains comme il le fait chaque fois qu’il a besoin d’un peu de silence. Douze ans ! Elle n’avait que douze ans ! Jocelyn ouvre tout grand le robinet d’eau chaude et laisse exprès le miroir s’embuer. Puis, se servant de son index comme d’un crayon, il recopie machinalement le graffiti qui le titille : Belle journée pour tomber en amour !
Figé devant la glace, il reste là, debout, incapable de faire un geste. Les mains crispées sur le rebord du lavabo, il voit son visage émerger de la brume sans pour autant se reconnaître. Le regard est toujours le même, mais la peau s’est fanée et les traits ont vieilli. Où donc est passé son sourire ?
Jocelyn, dépêche-toi, ton petit-déjeuner est servi !
L’appel de Lydia le rejoint jusque dans son refuge. Peu à peu, le zombi sort de sa léthargie. Le quotidien reprend ses droits, les gestes se précisent, programmés, automatiques, pareils à ceux d’hier, pareils à ceux des jours d’avant. Allons mon vieux… un peu de courage !
Jocelyn se rase minutieusement puis se rince la figure à l’eau presque brûlante, comme pour occulter ces longues années de pensionnat durant lesquelles on le forçait, chaque matin, à violenter son corps avec de l’eau glacée pour éloigner les mauvaises pensées. Vade retro, Satana ! Cynique, Jocelyn se met à rire. En avait-il seulement déjà eu, des mauvaises pensées, lui qui ne vivait que pour ses études et passait des nuits blanches le nez plongé dans ses bouquins.
Dernier d’une famille de quatre enfants, dont les trois autres étaient des filles, Jocelyn Verdier avait d’abord connu une enfance fort modeste, certes, mais joyeuse… très joyeuse même. Son père était taquin, sa mère riait tout le temps. Près d’eux la vie semblait facile et le bonheur à portée de main. L’argent ? Ses parents n’en manquaient jamais, du moins en apparence. Ils parlaient de leurs enfants comme d’un précieux trésor et vantaient l’instruction comme l’ultime héritage.
En fait, ce n’est qu’au milieu de l’adolescence que Jocelyn avait brusquement réalisé à quel point ses parents étaient pauvres quand, en sortant du collège, il leur avait annoncé, non sans une certaine arrogance, qu’il désirait faire sa médecine. Humilié, son père lui avait alors avoué que les coffres étaient vides et que toutes les tirelires avaient été brisées. Toutes ! Même celles de ses trois sœurs qui, à son insu, avaient mis leurs études en veilleuse pour permettre à leur frère de compléter son cours classique. Un souvenir éprouvant, douloureux, que Jocelyn évoque encore avec la mort dans l’âme.
Que s’était-il passé ensuite ? Q

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