Des cendres et du feu

Georges Lafontaine

Description

Récipiendaire du Grand Prix de la relève littéraire Archambault 6e édition, Georges Lafontaine poursuit l’histoire d’Achille, l’octogénaire excentrique de Des cendres sur la glace, avec Des cendres et du feu, un autre roman aux intrigues passionnantes mais qui a pour décor cette fois-ci les majestueuses forêts québécoises.
Fils illégitime de Nicole Lyrette, la postière du village de Sainte-Famille d’Aumont et du fils d’Achille et Adela, Paul Cole, Antoine apprend avec horreur que le père héroïque qu’il s’était imaginé n’est rien de moins qu’un homme sans scrupules, prêt à tout pour obtenir de l’argent. La honte de ses racines paternelles et la popularité de l’histoire de sa famille poussent Antoine à s’exiler le plus loin possible de son village natal. Ce dernier trouve refuge et travail auprès de la SOPFEU (Société protectrice des forêts contre le feu). Devenu sapeur-pompier, il se lance corps et âme dans son travail pour oublier ses racines. Mais Antoine découvrira que la malhonnêteté a bien des visages. Et que les feux de forêts ne sont pas toujours des accidents... Parallèlement au récit des péripéties d’Antoine, se trame l’histoire d’un pilote d’avion désabusé que l’Ordre du temple solaire approche et initie à ses rites les plus secrets.
Des cendres et du feu pénètre dans l’univers fascinant et peu connu des pompiers de l’air pour relater avec un rythme captivant l’histoire d’Antoine, petit-fils d’Achille et Adela, jeune homme désillusionné pris au milieu d’une intrigue bien malgré lui.

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 15 janvier 2013
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782894556573
• Langue: Français

Extrait

DANS LA MÊME COLLECTION



Georges Lafontaine :
Des cendres sur la glace

François Godue :
Ras le bol

Anne Tremblay :
Le château à Noé Tome 1 : La colère du lac

Claudine Paquet :
Le temps d’après
Éclats de voix , nouvelles
Une toute petite vague , nouvelles

Claudine Paquet, Andrée Casgrain, Claudette Frenette, Dominic Garneau :
Fragile équilibre , nouvelles

Claude Lamarche :
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Je ne me tuerai plus jamais

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En Thaïlande : Marie au pays des merveilles

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Sylvain Meunier :
La petite hindoue

Louise Tremblay-D’Essiambre :
Les années du silence Tome 1 : La Tourmente
Les années du silence Tome 2 : La Délivrance
Les années du silence Tome 3 : La Sérénité
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Les années du silence Tome 5 : Les Bourrasques
Les années du silence Tome 6 : L’Oasis
Entre l’eau douce et la mer
La fille de Joseph
L’infiltrateur
« Queen Size »
Boomerang
Au-delà des mots
De l’autre côté du mur
Les demoiselles du quartier , nouvelles
Les sœurs Deblois Tome 1 : Charlotte
Les sœurs Deblois Tome 2 : Émilie
Les sœurs Deblois Tome 3 : Anne
Les sœurs Deblois Tome 4 : Le demi-frère

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Lafontaine, Georges, 1957-
Des cendres et du feu
Suite de : Des cendres sur la glace.
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN-13 : 978-2-89 455-202-5
ISBN-10 : 2-89 455-202-5
ISBN PDF-10 : 2-89 455-658-0
ISBN EPUB-10 : 2-89 455 657 3
I. Titre.
PS8623.A359D472 2006  C843’.6  C2006-940764-9
PS9623. A359D472 2006
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ISBN-13 : 978-2-89 455-202-5
ISBN-10 : 2-89 455-202-5
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À mes amours pour toujours,
Dominic, Sébastien et Caroline.
Chapitre un
D ebout, les mains posées à plat sur la grande table autour de laquelle s’agglutinaient une vingtaine de convives, l’homme, jeune et élégant, les dominait tous. Luc Jouret savourait ce moment et se sentait porté par toute cette attention tournée vers lui. Il y avait longtemps qu’il avait pris conscience de l’incroyable capacité de persuasion qu’il détenait : par des mots, amener des gens à croire l’incroyable, à voir l’invisible. Quelle jouissance de les sentir en sa possession. Ceux qui étaient autour de cette table feraient maintenant n’importe quoi pour lui et il en était pleinement conscient : « Mes amis ! Mes frères ! Nous formons le groupe des Élus qui accédera bientôt au passage vers la connaissance universelle. Je peux sentir l’énergie qui nous unit. J’entends la voix des Esprits qui reconnaît en vous l’Élite, ceux qui formeront le Nouvel ordre mondial. Nous représentons le cercle parfait, le Cercle de feu », dit-il en ouvrant ses bras comme le Christ rédempteur accueillant ses apôtres.
Tous les yeux étaient rivés aux lèvres de Luc, tous buvaient chacune de ses paroles, laissant leurs esprits s’enivrer. « Quelle sensation de puissance » songeait Jouret avec joie en se rappelant l’époque du lycée, en Belgique, alors qu’il découvrait cette incroyable capacité de rallier les gens à sa cause. Il lui suffisait d’utiliser les mots justes, ceux qui touchent des cordes sensibles, de choisir soigneusement des exemples imagés dans lesquels tous se reconnaîtraient. Il avait aussi compris qu’il ne suffisait pas de lire un texte, il fallait le vivre, monter le ton pour accentuer certains passages, laisser ses auditeurs dans l’expectative avec un long silence et sentir leur désarroi avant de leur offrir à nouveau le baume de ses paroles. Luc pouvait déterminer, au seul éclat de leurs yeux, ceux qu’il avait envoûtés. Il savait repérer les têtes fortes qui, par leurs questions, pouvaient semer le doute, les individus aussi qui, trop matérialistes, refusaient d’abandonner leur ancienne vie et, conséquemment, de verser leur contribution à la Cause. Ceux-là devaient être écartés. Mais ce soir, dans la somptuosité du restaurant d’un hôtel chic de Genève, les invités autour de sa table étaient des personnes sûres, des Appelés. Il les avait choisis et s’était chargé personnellement de leur formation spirituelle. Plusieurs étaient à la tête de fortunes personnelles importantes et avaient contribué financièrement à le soutenir dans l’édification de l’Ordre et dans sa mission. C’est pour se rapprocher d’eux et de leurs ressources qu’il était devenu citoyen suisse. C’est aussi grâce à leur portefeuille qu’il pouvait assouvir son goût pour le luxe et les bonnes choses. Parmi ces Appelés, d’autres étaient des initiés de longue date qui avaient connu Luc à ses débuts et qui l’avaient suivi tout au long de son parcours, comme les apôtres suivant le Christ. Cette comparaison l’avait toujours flatté et, s’il se reconnaissait des liens privilégiés avec Dieu, il n’osait évoquer ouvertement lui-même cette image. Chaque fois cependant qu’il parlait devant un groupe, il s’imaginait comme le Fils de Dieu. Il était le Fils de Dieu.
Il avait commencé son discours quelques minutes plus tôt en flattant l’orgueil de ses invités, puis il avait parlé de ses propres faiblesses pour leur montrer qu’il était comme eux. Maintenant, les paroles coulaient à flot, le rythme de son exposé s’accélérait, et il s’élevait au-dessus de la masse. Tous regardaient le Maître avec admiration, conscients qu’ils n’étaient rien sans lui, sans son enseignement. Jouret leur disait qu’ils représentaient les Appelés, les Élus, l’Élite. Ils étaient ceux qui avaient compris. « Avant notre naissance, nous faisons partie d’une force cosmique unique. En naissant, une toute petite partie de cette formidable masse représentant toute l’énergie et la connaissance universelle se détache pour former notre esprit. Dès lors, nous oublions tout et nous passons le reste de notre vie à essayer de retrouver cette connaissance universelle. Chaque fois, nous renaissons pour reprendre encore et encore cette recherche. J’ai eu, tout comme vous, plusieurs vies. La mort n’est donc qu’un passage où nous nous réintégrons à la masse, avant de naître à nouveau. » Luc fit une pause pour laisser à ses auditeurs le temps d’absorber les paroles qu’il venait de prononcer. Son regard fit le tour de la table, s’attardant sur chacun des visages. Pas un seul toussotement ni un raclement de gorge, pas un bruit d’ustensile ou même le froissement d’une s