Gauloise blonde contre Gitane mahousse
166 pages
Français

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Gauloise blonde contre Gitane mahousse , livre ebook

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Description

Cette année pour les vacances, mon Jeannot et moi on s'était exilés dans un endroit qu'on croyait parasidiaque. Même que Jef et sa gravosse se sont joints à nous. Avec leurs chiares, bien entendu. Ben tu vois, bonhomme, moi qui pensais me reposer un peu, niboche : il a fallu que je me trouve pied à nez avec un macchab proprement suriné flottant dans les eaux bleues de la Méditerranée. Et face à face avec une gitane tellement mahousse que tu te demandes franchement par quel bout la fumer. Sachant qu’un pot à tabac, ça nuit vachement à la santé, j’ai choisi d’arrêter la clope. Et surtout la gitane.

Informations

Publié par
Date de parution 16 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312012230
Langue Français

Extrait

Gauloise blonde contre Gitane mahousse

Vic Duvall
Gauloise blonde contre Gitane mahousse















LES ÉDITIONS DU NET 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01223-0
Du même auteur
Paires et impairs
L’œil au Beur Noir
La Recette de l’Abbé Harnez
La Poule aux yeux d’or
Messes Noires
Stock en Coke
May Queen






Retrouvez toute l’actualité de Vic Duvall sur
www.vic-duvall.com

La connerie, c’est le repos de l’intelligence.
Serge Gainsbourg

Repose donc la tienne en lisant ce book, et te scandalise surtout pas, bonhomme : je l’ai écrit juste pour te faire marrer.
Quant à mon style, il est grand temps que tu t’y mettes, ça me boufferait l’intestin grêle que tu clabotes en n’ayant ligoté que Malherbe ou La Boétie.

(Ceci dit, y a un petit dico à la fin de ce magnifique ouvrage, pour les ceusses qu’entraveraient pas l’argomuche ou le Petit Momo des banlieues).

À la mémoire de feue ma clope, le grand amour de ma vie, qui m’a longtemps réduite en esclavage, et dont j’ai fini par me débarrasser. C’est pas fastoche, les mecs, mais si on veut, on peut.

1
Je porte un de ces micro-monokinis tellement micro-mono et tellement micro-kini que ça fait dresser les tentes dans les slips de tous les mecs sur la plage.
Non, non, bonhomme, j’exagère pas.
Tu connais ma modestie.
Meurs pas bredin, j’explique : le bas du micro-machin, c’est un string à peine plus large qu’un timbre-poste à zéro €uro et des brouettes (j’ose plus dire un prix, ça augmente tout le temps, même qu’y va arriver un jour où ça coûtera moins cher d’aller porter nos bafouilles nous-mêmes plutôt que de les envoyer).
Et le haut du micro-monotruc n’existe pas : mes deux missiles air-air en complète liberté –tenue obligatoire sur ce genre de plage pour pas avoir l’air carrément tarte- pointent en avant comme la proue d’un transatlantique au large des Açores.
Je transpire à grosses gouttes. Pourtant, j’ai pris soin de relever mes tifs en queue de cheval pour dégager mon cou, et côté body, comme je l’ai dit plus haut, je suis presqu’à poil, mais vu qu’il y a pas un brin d’air, je sue. Normal.
On est en plein mois d’Août.
A Ibiza.
Et il fait une chaleur à crever.
Je prévois de filer à la baille sans plus tarder histoire de me rafraîchir un peu les miches –voire même le reste-, faute de quoi je vais finir par fondre complètement, plus vite qu’un grêlon sur une dune d’Es-Samara {1} .
Le blème, c’est que la plage est noire de populo.
Pour arriver jusqu’à l’eau, faut déjà –et crois-moi c’est carrément un exploit- faire un véritable parcours du combattant, c'est-à-dire avancer avec d’infinies précautions pour pas écrabouiller par mégarde un nichon qui bronze ou poser malencontreusement un pingot sur la frite rougeoyante d’une meuf cramée au troisième degré.
Le pire, c’est qu’une fois qu’on a atteint la flotte, le combat n’est hélas pas terminé : faut continuer d’avancer courageusement entre les baigneurs, jouant des coudes sur une longueur d’au moins cinquante mètres (là où tous les clampins s’agglutinent because ils ont encore pied) pour atteindre l’endroit béni des dieux où seuls ceux qui savent nager peuvent évoluer en totale liberté.
Là, où, enfin, on a la paix.
Là où l’eau ne daube plus des odeurs de pisse et où on peut crawler sans avoir besoin de s’appeler Argos pour éviter de shooter quelqu’un tous les trois mètres.
Eh oui, aussi bizarre que ça paraisse, les gens qui savent nager sont assez peu nombreux.
C’est un truc qui m’a toujours sidérée, ça : le fait que beaucoup de gus ne sachent pas nager. Parce qu’enfin, qui leur dit qu’un jour, ils vont pas bêtement se gauffrer dans une rivière et couler à pic ? Ou, pire : partir en croisière sur le Costa-Concordia ? Hein ? C’est dans des cas comme ça qu’on se félicite de savoir imiter les grenouilles.
Mais je cause, moi, je cause !!
Pas fastoche, de causer, hein, avec un cornet de glace vanille-pistache dans chaque main, en avançant à pas prudents en direction des cinquante centimètres carrés de sable sale où on a, Jean et moi, réussi par miracle à étaler nos serviettes.
Reconnaissons qu’on a été un peu cons sur les bords {2} en choisissant Ibiza comme lieu de villégiature cette année. Surtout quand on préfère, comme nous, les grands espaces, l’ai pur, le calme et la solitude ! Icigo, Mec, on est servis.
Ibiza, c’est une île étroite, superbe certes, mais surtout en hiver, parce que l’été, c’est la folie. Les touristes pullulent, l’air y est pollué de mai à septembre : ça pue le Monoï, le tabac froid, l’huile brûlée, les churros, le graillon de frite trop cuite et le cul pas propre.
Parmi tous ces inconvénients, le plus notoire c’est l’invasion étrangère (dont je fais partie, yes banane, pas la peine de me le faire remarquer), mais quand je dis « étrangère » je devrais plutôt dire « germanique ».
Tu connais la chanson : paraît que le français a très mauvaise réputation dans la plupart des pays étrangers. Et malheureusement, faut reconnaître que c’est très souvent vrai : les français sont malpolis, grossiers, bruyants et sales.
Le français à l’étranger, c’est kif-kif la famille Bidochon. Grandes gueules, grosse frime à trois balles, aucun respect des autres et, en général, aucun savoir-vivre.
Ben crois-moi ou va te faire réduire la cafetière chez les indiens Jivaros : ici à Ibiza, nous autres, petits frenchies, on est battus à plates coutures par nos voisins Germains.
Certes, j’ai pas vécu sous l’Occupation pendant la 2 e Guerre Mondiale, mais la prolifération teutonne qui sévit aux Baléares pendant l’été me donne une petite idée de ce que ça a dû être.
Ici, pas besoin de jacter l’Espingouin, mon pote. Si tu sais causer chleu, c’est suffisant.
Ils sont partout, les boches. PARTOUT.
Ils ont envahi les hôtels (où ils sont rois – Eurodeutschmark oblige), ils pullulent dans tous les restaus où, grands seigneurs, ils squattent évidemment les meilleures tables. Et ça se gêne pas au dessert pour brailler Lili Marlene à tue-tête qu’on s’entend même plus gueuler Tiens voilà du boudin .
Un comble.
Avec la délicatesse d’un troupeau d’éléphants, ils n’hésitent pas à te bousculer sans s’excuser quand ils croisent ton chemin.
Sur les plages –qu’elles soient privées ou non- ils s’octroient d’office toute la surface terrestre et maritime. Ils sont bruyants, arrogants, prétentieux, crachant leur pognon sans compter, ce qui, naturellement, leur vaut courbettes, grands sourires et samalecs de la part de tous les lèche-culs Ibiziens.
Tu dis « bonjour » aux autochtones, d’office ils te répondent « guten Tag ».
Tu commandes un pastaga, ils te servent une lager Köstritzer Schwarzbier dans une chope aussi large que le bidet de la Queen Elizabeth.
Bref, comme je te l’ai dit tout à l’heure, ils sont ici chez eux, les teutons.
Je lis dans tes pensées, banane : suffit de mater ta frime congestionnée. Tu te dis : « Ben alors, qu’est-ce qu’elle fout là, la môme Victoria, si ce bled est tellement merdique ? hein ? Si elle est pas joyce, elle n’a qu’à se casser ailleurs !».
Elle fout là qu’elle a pas eu le choix, la môme Victoria.
Elle s’y est pris au dernier moment, la môme Victoria, pour dégotter un endroit qu’elle croyait potable où passer ses vacances. Et y en avait plus des masses, d’endroits à peu près potables où passer ses vacances.
Restaient Paname au mois d’août, Saint-Quay-Portrieux et Ibiza.
Pantruche, l’été, c’est pas folichon du tout (bon, y a Paris-Plage, hein, mais ça vaut pas la Grande Bleue ou, mieux encore, un lagon Polynésien).
Saint-Quay-Portrieux (que mes potes Bretons me pardonnent), c’est un très joli port de pêche, mais pour y séjourner en été, faut pas oublier d’emporter ses bottes en caoutchouc, une couverture chauffante et si t’as une copine grenouille, tu l’emmènes avec toi, ça lui fera plaisir.
Faut dire qu’à la Grande Taule, on glandait

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