Jamais de la Vie
47 pages
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Jamais de la Vie , livre ebook

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Description

Marie, l’héroïne de ce roman a montré que dans la vie, il ne faut jamais dire : « Jamais ». Après le décès de son mari, une nouvelle porte s’est ouverte dans son existence. Après sa décision de vendre sa librairie, elle va travailler dans une grande enseigne commerciale au rayon livres… quelle chance, direz-vous ? Mais c’est un milieu, qu’elle ne connaît pas, égoïste, hypocrite, dur. Elle va réussir, après plusieurs mois, à recréer un univers chaleureux en donnant aux clients l’envie de lire. Après deux ans d’activité intense, elle part en vacances dans le pays cher à son cœur, les États-Unis, où le destin va frapper. Elle rencontre, à l’aéroport, d’une manière insolite un homme qui va changer sa vie….

Informations

Publié par
Date de parution 09 janvier 2013
Nombre de lectures 5
EAN13 9782312007267
Langue Français

Extrait

Jamais de la Vie
Aliya Mary
Jamais de la Vie











Les éditions du net 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
À Florence, Geoffrey, Damien.



























© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00726-7

U ne semaine de travail débute le lundi en principe, et c’est mon cas, mais à quatorze heures seulement. C’est réglé comme un tambour.

Toutes les semaines les horaires sont affichées. Nous avons un planning par service, mais en ce qui me concerne, j’ai toujours les mêmes heures.

J’apprécie d’avoir ma matinée, ce qui me permet de me lever le matin vers neuf heures et de prendre mon temps. J’ai même un vrai week-end avant d’attaquer une nouvelle semaine pas de tout repos. Je sais ce qui m’attend. Dès que je suis arrivée sur mon lieu de travail, j’ai tant à faire, que je n’ai pas le temps de m’ennuyer.

Il m’arrive de travailler le lundi matin pour avoir mon samedi après-midi. C’est que j’ai demandé à mon supérieur et il a toujours accepté. Si ma fille et mes petites filles viennent le week-end, je tiens à profiter d’elles. Elles sont mes vitamines.

Je pars toujours de la maison à treize heures trente car mon trajet me prend environ vingt minutes : environ dix-sept kilomètres sur une route à quatre voies. Désormais, je respecte les limitations de vitesse, car j’ai eu déjà deux amendes et, à ce rythme, ma paie va y passer !

Après avoir garé ma voiture dans le parking souterrain, je peux entamer ma semaine de travail.
Il est treize heures cinquante quand, avec ma carte magnétique, je franchis le portail d’entrée. Pour accéder au sous-sol, je bipe à nouveau mon badge magnétique, puis direction les bureaux après avoir enfilé ma veste de service spécifique à mon rayon. Il me faut alors gravir une quarantaine de marches, premier exercice sportif de l’après-midi pour entretenir ma forme et me mettre en condition physique. Je n’ai pas besoin de fréquenter un club de sports, tous ces va-et-vient d’escalier, me suffisent amplement.

Arrivée au bureau, je prends mon téléphone. Il n’y a pas longtemps que j’en ai un, et j’ai senti la jalousie de certains collègues. Comme je suis fréquemment appelée, c’est plus pratique pour moi car ma réserve de livres et de DVD est assez éloignée. Tout le monde n’a pas besoin d’un téléphone, pour moi c’est très utile, voire indispensable.

Je file voir mes collègues de l’informatique pour leur donner un petit bonjour amical. Les trois filles du service sont très gentilles et serviables. Elles ont une charge de travail considérable, mais prennent toujours un peu de temps pour moi.

Nous nous racontons notre week-end et nous faisons quelques petites confidences. Elles savent que je sais garder pour moi tous leurs petits problèmes.

Elles me sortent toutes mes feuilles de ventes de la semaine écoulée et je peux ainsi consulter mes résultats. Les chiffres me permettent de visualiser ce qui s’est bien vendu. Cela me fait plaisir de constater que je suis en positif et toujours en augmentation d’objectifs. Cela me tonifie pour la semaine. Je vais pouvoir travailler sereinement. Et c’est parti pour une après-midi de quatre heures quinze qui passera très vite.

Le lundi, c’est assez calme, les clients ne sont pas légion dans les rayons. Quelques uns flânent et s’arrêtent pour regarder les nouveautés. Je leur propose mes conseils et, très souvent, ils repartent avec un livre « coup de cœur » qu’ils n’auraient pas forcément acheté.

Cela leur permet de ne pas tomber dans le panneau des « nouveautés littéraires » qui ne sont pas toujours les meilleures lectures.

Lorsque je peux leur prodiguer mes conseils, c’est presque toujours gagné. Ils m’écoutent et sont ravis que je les aide. Là, je marque un point, une vente, voire plusieurs !

Je suis toujours aimable et souriante et mes goûts littéraires les séduisent presque toujours. Ne suis-je pas payée pour satisfaire le client ?

Je suis une « fondue » de livres et les clients me considèrent comme si j’avais le boulot de rêve. C’est comme pour les mots fléchés, croisés, mélangés que je recommande à tous ceux qui ne sont pas forcément des littéraires, mais veulent exercer leur mémoire. Je ne fais aucune différence, je les renseigne de la même façon que n’importe quel lecteur chevronné.

La littérature est vaste et très diversifiée, c’est ce qui fait sa grande richesse. Il y a toujours un livre pour soi : tous les modes et styles d’écritures, tous les imaginaires, les fantastiques et autres. Ceux qui aiment lire ont toujours ma sympathie.

Avant de passer à la vente, je scanne tous les cartons qui sont sûrement arrivés le matin. Pratiquement tous les jours, il y a des livres ou des boxes à réceptionner et des cartons de CD et DVD.

Le seul jour où il n’y a pas de réception, c’est le samedi. Normal, il n’y a pas de transporteur. Cela m’arrange et me permet de terminer toutes mes réceptions le vendredi. Ainsi, toute la journée du samedi, je peux la passer dans le magasin auprès des clients.

Jamais de temps libre. Je suis toujours occupée. Une journée à ne rien faire, cela n’existe pas dans mon emploi du temps.

Je sais bien que tous mes collègues me prennent pour une « cinglée » du boulot, et que, manifestement, mon arrivée au sein de l’équipe a dû leur paraître bizarre.

Ma manière de travailler doit leur sembler « ringarde » et mes objectifs déplacés. Je sais bien que je n’ai à attendre ni remerciements, ni considération, en core moins d’augmentation ! C’est stupide d’attendre quelque chose.

J’en suis consciente mais, peu importe, ce qui me motive avant tout, c’est l’amour de mon métier. Allez leur faire comprendre !


Je descends dans le magasin et je fais le tour de mon rayon, j’aurais aimé qu’il soit plus grand bien sûr. Je consulte les tables de romans, j’en ai trois. Je vois ce qui manque et je range les étagères. Les clients dérangent toujours tout. Ils ne remettent rien en place, mais ce n’est pas grave, c’est mon job et j’assume. Mon travail est une passion innée chez moi, ma drogue en quelque sorte.

C’est arrivé sur le tard, mais c’est comme cela. J’adore mon métier de libraire, trop je crois. Quand je travaille, j’oublie tout, même le bruit du magasin. Je ne fais plus attention aux chansons qui tournent en boucle, aux réclames, aux promotions, aux chariots des clients, aux enfants qui hurlent pour avoir un jouet et les parents qui cèdent pour avoir « la paix ». Moi, je n’entends rien. Je suis dans mon monde, dans ma bulle avec mes livres, cette drogue me nourrit, me réconforte. Je ne pense plus au grand malheur qui s’est abattu sur moi et sur ma famille.

J’oublie la souffrance, ma vie anéantie après le premier AVC de mon mari, ce premier janvier, puis le deuxième, quatre jours plus tard, qui l’a plongé dans le coma et m’a clouée à ses côtés durant onze longs mois. J’oublie l’immense douleur de le voir ne plus pouvoir s’exprimer, avec cette terrible souffrance dans ses yeux. Lui qui comprenait tout, n’avait pas perdu sa tête, mais il ne pouvait plus s’exprimer, ni lire, ni manger. Son regard était vide, lui cet homme si cultivé, si intelligent, devenu un « légume », résistant et courageux, espérant comme moi un miracle qui n’adviendra pas.
J’étais impuissante devant ce drame et ses yeux qui essayaient de m’envoyer des messages à la place des mots qu’ils ne pouvaient plus prononcer.

Alors mon travail m’apportait la satisfaction grandissante de pouvoir chaque jour, avec bonheur, me réfugier dans cette vie active pour ne plus souffrir, pour oublier ce drame.

Il faut que je vous explique que, dans une autre époque si l’on peut dire. Je n’étais pas libraire, mais secrétaire de Direction à mes débuts dans les années 1970. J’ai mon certificat d’études dont je suis fière, un diplôme de secrétaire-dactylographe et un bac gestion. Mes parents m’ont payé des cours de secrétariat dans une école renommée, très dure. Mes études ont coûté très cher.

J’avais de très bons résultats, j’étais assidue et la meilleure élève de ma promotion. J’adorais les cours de sténographie, cette méthode pour transcrire les mots que j’aimais énormément. J’aimais aussi la dactylographie. J’étais douée bien que la méthode « à l’aveugle » soit très difficile sur les vieilles machines à écrire. Notre professeur nous faisait tenir droites en nous mettant une règle dans le dos ! Combien de fois ai-je cassé mes ongles ? Mais tout cela fut

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