L’Épopée de Thomas Hairaux - Tome I : Le complot
330 pages
Français

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L’Épopée de Thomas Hairaux - Tome I : Le complot , livre ebook

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Description

Thomas est encore un adolescent insouciant lorsqu'il voit son sort basculer. Sous la tutelle de son frère depuis le décès de leur père, il va tenter de reprendre la gouvernance du royaume des mains de son aîné, qui se révèle être un tyran. Il va alors devoir renoncer à son confort et fuir le château, rencontrer des gens douteux, affronter de nombreux combats et traverser maintes régions aussi inhospitalières qu'étranges. Quel est le complot qui relie la couronne aux régions malfamées de l'Antarion ? Et surtout, qui est vraiment son frère ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 juin 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414063123
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-06310-9

© Edilivre, 2017
I De bon matin
Un rayon de lumière irradia la pièce, plongée dans le noir. Un mouvement flou lui parvint, lointain, distordu par la fatigue. Frédéric. Son majordome fidèle et serviable ouvrait les épais rideaux de tissu qui l’avaient protégé des rayons de l’astre du jour. Thomas poussa un grognement et s’enfonça plus profondément dans ses couvertures. Vraiment pas digne d’un prince. Inébranlable, Frédéric repoussa encore les draps.
Thomas fut contraint d’ouvrir les yeux, à son grand déplaisir. Il voyait le plafond, une série de poutres et de moulures sculptées à la main. Il se redressa douloureusement et scruta la pièce richement meublée. Un bureau, une table, des fauteuils du cuir le plus confortable que l’on puisse rencontrer. Des habits à profusion, correctement disposés sur les étagères et dans les placards. Il y avait même un piano, que son père défunt avait tenu à placer dans sa suite. Que de l’inutile.
Il tâtonna quelques instants les alentours du lit avant de retrouver sa montre, posée la veille sur la table de chevet. Les aiguilles indiquaient huit heures quarante. Il se leva rapidement, s’habilla avec la première pile de vêtements qui traînait, renversant au passage les pions d’un échiquier posé sur la table basse.
Frédéric était parti, sans doute affairé à une autre importante tâche. Il était présent depuis la mort de son père, il y a dix ans de cela, ce dernier emporté par un cas de maladie rare qu’aucun médecin venu de tout l’Antarion n’avait pu soigner. Il avait succombé dans un lit, terrassé par la fatigue.
Thomas ne tarda pas à quitter ses appartements, après un rapide petit-déjeuner. Dehors, le soleil matinal était accompagné d’un léger vent frais, annonciateur de pluie. Loin devant, par-delà les jardins du château, la mer agitée projetait ses vagues contre les digues de bois.
Thomas traversa la terrasse et descendit les escaliers qui menaient au parc. Il longea les plates-bandes et les haies verdoyantes proprement tondues sous la faible lumière du jour naissant, coupant la Balade des Évadés , la promenade qui dessinait les contours des jardins. Un groupe de jardiniers matinaux s’évertuait à façonner le visage d’Himilcare, un poète épique du siècle dernier. Il les contourna, préférant arpenter une placette où trônait une fontaine d’où jaillissait à foison une eau limpide et pure. Dans le bassin, de petits poissons avaient élu domicile. Cet endroit de sérénité en valait le détour, et Thomas aurait pu encore une fois être absorbé par sa beauté et son calme s’il n’avait pas été pressé.
Détournant à regret ses yeux des jardins fleuris, il franchit le seuil du château et fut plongé dans une grande agitation matinale. Les couloirs du château encombrés de nobles et de domestiques grouillaient comme les tunnels d’une fourmilière en ébullition. Le bleu criard courant sur les murs distillait une impression d’infini, tel un dédale de labyrinthe à faire tourner la tête. Sa destination n’était plus très loin.
Il arriva dans le hall principal du château. Des peintures grotesques blessaient l’œil, des sculptures démesurées effrayaient par leur difformité. D’épais tapis recouvraient le sol, et de petits salons encadrés de divans en soie étaient disposés dans les angles de la pièce.
Thomas gravit l’escalier central aux rampes en bois marquées de fines sculptures formant des arabesques. Une demi-douzaine de nobles le salua, l’air flatteur, avant de continuer leur descente vers les jardins. Ils bavardaient gaiement, riaient dans leur fard et leur perruque poudrée comme des écoliers rentrant de leur journée. Enfin, arrivé au bout de la dernière marche, il tourna à droite et se retrouva face à deux hautes portes en bois d’ébène et aux poignées d’or.
Il frappa.
Sire Camily Marlow était le trésorier de la nation. Réputé pour son attitude extravagante, il aimait le superflu et ne se lassait pas de le contempler. Il occupait une suite au premier étage du château – sa présence permanente auprès du souverain étant nécessaire – qui ne comptait pas moins de cinq salons, quatre chambres à coucher et trois bureaux administratifs, tous de couleurs vives et criardes, allant du rouge au bleu turquoise en passant par un jaune poussin très en vogue parmi les plus huppés de la cour.
Lorsque Thomas pénétra pour la première fois dans son domaine, ce fut une armée de majordomes et de valets qui se précipita dans le vestibule pour le débarrasser de son manteau, lui proposer un rafraîchissement ou même l’inviter à admirer la bibliothèque qu’entretenait quotidiennement leur maître.
– Sire Marlow va vous accueillir dans un petit instant, Votre Altesse, annonça l’un d’entre eux alors qu’ils semblaient le pousser vers le premier salon. Il s’entretient actuellement avec votre frère Sa Majesté, mais ils ne seront pas longs.
Ils disparurent aussi vite qu’ils étaient arrivés, le laissant seul dans une pièce aux murs et au plafond très hauts. Une armada de fauteuils en velours bleus, rouges ou ocres attendaient patiemment l’arrivée d’une garnison ministérielle, et de larges peintures de chasse représentaient des chiens courant en tous sens, accompagnés d’hommes à cheval et de princesses émerveillées devant une telle poursuite.
Dans la seconde pièce, une carte en relief du pays était entreposée au centre, et de petites maquettes en formes de navires, de charrettes et de petits soldats trônaient un peu partout sur les océans, entre les plis d’une montagne ou sur la lande plate. La ville d’Essems se situait à l’ouest. Elle était sillonnée de fleuves et de canaux donnant sur l’océan. Les montagnes des Monts Brumeux s’étendaient à l’est. Thomas n’y était jamais allé, mais il avait entendu des récits de voyageurs racontant que le froid là-bas pouvait vous geler les orteils.
Au bas de la maquette se trouvait, par delà l’océan infini, le désert de l’Aurore. Personne n’y était jamais allé de son vivant, c’est pourquoi le continent était représenté de manière imprécise. Les expéditions coûtaient chères ; l’océan était trop vaste pour se repérer, et les tempêtes étaient fréquentes. Un paquet de bonnes raisons pour ne pas y mettre les pieds. Une étendue de sable désolée, un soleil d’aplomb et une absence de civilisation connue ; telles étaient les trois définitions de ces terres qui revenaient le plus souvent à ses oreilles.
Sur le bureau de Sire Marlow, des liasses de papiers écrits de sa main étaient soigneusement empilées dans le coin droit du plan de travail. Sa plume d’oie était délicatement posée dans un écrin de velours noir, l’encrier juste à côté. C’était le stéréotype exact du noble aristocrate au service de Sa Majesté. Un tiroir était entrouvert ; Thomas aperçut un petit carnet en cuir vert à l’intérieur. La couverture était frappée des mots Registre des comptes . Le prince était tenté de le prendre. Que risquait-il après tout ? N’avait-il pas le droit de s’intéresser aux finances de la trésorerie du royaume ? Lentement, il tendit le bras vers le tiroir, surveillant les portes qui pouvaient s’ouvrir à tout instant. Le contact du cuir sous sa main le rassura. Il s’empara du carnet et en inspecta le contenu.
Un véritable charabia s’affichait sous ses yeux. Une suite de chiffres, des additions, des soustractions à n’en plus finir, telle était sa composition. Il feuilleta les pages en accordéon. Le dernier nombre transcrit sur le calepin était positif. Il ne savait pas s’il devait en être soulagé.
Les portes s’ouvrirent brusquement sur deux hommes ; le physique de Camily Marlow ne décevait pas sa personnalité. Il portait un large pantalon de toile bleue qui descendait jusqu’au plancher, une veste vert pomme ornée de larges boutons de nacre, dont les épaulettes étaient frappées de la bannière royale. Un large chapeau aux fanfreluches violettes rehaussait sa tête ovale dont la pâleur égalait celle d’un mort. De petits yeux noisettes brillaient derrière une paire de lunettes aux branches dorées de la plus grande finesse. Son visage imberbe trahissait une jeunesse qu’il cherchait à masquer pour se réfugier derrière la vieillesse des sages. Des lèvres bleuâtres surmontaient un menton grassouillet et proéminent, qui contrastait avec son front, arrondi et fuyant derrière son grotesque couvre-chef. Il paradait fièrement avec sa canne sculptée dans le plus fort des chênes de la forêt de Luval, véritable bagatelle qui lui avait sans doute coûté un bras.
Sa Majesté Victor avait la mine sombre. Aujourd’hui, il arborait un impérieux manteau blanc dont le col était rembourré de fourrure sombre et luisante. Ses cheveux noirs rejetés en arrière laissaient voir un visage immaculé, sans cicatrices ni déformations physiques. Aucune expression ne se lisait sur son visage de marbre, mais il canalisait toute sa colère à travers ses yeux fulminants de rage. Était-ce parce que son frère cachait un important carnet derrière son dos où à la suite de son entretien avec le trésorier ? Thomas était incapable de le dire.
Le petit carnet de cuir avait retrouvé sa place dans le tiroir sans avoir éveillé les soupçons. Thomas se retint de soupirer de soulagement. De sa main gauche il repoussa la poignée, tandis qu’il serrait la main de Sire Marlow avec l’autre. Un sourire distordu se forma sur son visage blafard, et ses lèvre fines s’entrouvrirent.
– Comme c’est un plaisir de revoir Votre Altesse ! commença la voix faussement enjouée de l’aristocrate. C’est fou à quel point vous et votre frère vous ressemblez. Je n’avais jamais autant remarqué ce détail bien particulier qui distingue si bien votre famille pour tous vos sujets.
Telle était la phrase la plus prononcé

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