L Idéal et la Cause 1 – Pénombre
142 pages
Français

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L'Idéal et la Cause 1 – Pénombre , livre ebook

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Description

Un groupe de révolutionnaires isolés rêve d'imposer ses principes à la nation. Mais, l’idéal prôné est-il vraiment voulu et ressenti par tous, de la même façon? Ce roman décrit l'évolution des pensées d'un jeune idéaliste confronté aux mentalités et aux réalités.

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312012193
Langue Français

Extrait

L’Idéal et la Cause

Yvon Pierre Delaporte
L’Idéal et la Cause
1 – Pénombre
















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01219-3
Avant-Propos
En tous lieux, existent ou apparaissent des raisons de contestations et des buts à atteindre. De tous temps se sont créés des révoltes, des révolutions.
Pour y parvenir des individus se rassemblent.

Ce roman décrit la vie d’un de ces groupes de rebelles dans un pays d’Amérique du sud,
Il nous plonge dans l’univers de la Cause…

Dans l’isolement de ce mouvement, les convictions s’affermissent. Si le régime est abhorré, la solution existe et s’affirme. Il suffit que la Cause soit imposée au pays et la nation sera guérie car la Cause c’est l’idéal.

Pourtant, dans cette communauté, l’entente est-elle réelle ? L’idéal de démocratie prôné est-il vraiment voulu et ressenti par tous, de la même façon, avec la même profondeur ? Certains ne font-ils pas, aux règles, quelques entorses vite excusées par la Cause qu’ils doivent défendre ? N’invoquent-ils pas cette même Cause, comme un but à atteindre quels qu’en soient les moyens ? N’usent ils pas de son nom comme d’un paravent protecteur ou ne le brandissent-ils pas comme d’un étendard prouvant, à priori, la pureté de nobles sentiments dont ils sont, en fait, dépourvus ?

Dans ce contexte, aveuglé par son idéalisme et ayant voué une foi inconditionnelle en la démocratie et en la fraternité, Pedro Agado, rebelle intègre s'est rallié à « la Cause ».
Lors de ses périples, dans un climat de guerre atroce, ses divers entretiens lui permettent d'entrevoir des vérités.

Son ascension, soutenue par la confiance de ceux qui l’entourent, est, malgré tout, semée d’embûches et de souffrances affectives.

Déroutant, de stratégie dans la guérilla, ce roman l’est aussi par ses intrigues. Celles-ci illustrent l’ambigüité du combat contre la mégalomanie.
L’idéalisme est confronté à l’orgueil et à la jalousie. Otage constant de cette lutte la cohésion du groupe est, sans cesse, mise en balance.

Les échanges stupéfiants montrent la force des émotions.
Illusions déçues
Bercée par le chant persistant de sa mélodie lancinante.

La Cause est pure,
Personne ne peut l'exploiter.
Elle sera toujours sure,
Car elle est pureté.

… une chevauchée vers la lumière …
1 – L A C APTURE
Un orgueilleux soleil blanchissait une grange. Le ciel clair de ce matin était une bénédiction de la nature. La vallée rougeoyante s'étendait, immense, paraissant infinie. Elle était pourtant limitée par de véritables murailles montagneuses. Dans le lointain, celles-ci formaient son horizon l'entourant quasiment de cette barrière naturelle.
Les yeux pleins de lumière, le jeune homme s’élançait dans l'immensité. La terre courait sous les pieds du coursier, blessant les sabots fatigués. Une colère étrange brillait dans le regard du cavalier, entraînant son orgueil dans un délire de projets que sa chevauchée folle ne parvenait pas à calmer.
Sur un des sommets, il y eut un éclair bref. La monture et l'homme avaient tressailli. Les sourcils de celui-ci se levèrent, son corps se redressa puis, d'un seul coup, les deux éperons s'enfoncèrent dans les flancs de l’animal, l'emportant dans une ultime course effrénée.
Entre deux rochers une saignée lumineuse s'agrandissait à leur approche. Le cheval hennit doucement, se cabra et repartit sans pouvoir augmenter son allure. L'ouverture était maintenant devant eux, suffisamment large pour leur permettre de s'enfoncer dans l’anfractuosité brusquement sombre. Il fallut contourner une roche saillante. Ceci les ralentit considérablement et ce fut presque au pas qu'ils réapparurent après le virage. D'un coup d'éperons, le cavalier s'apprêtait à faire repartir la monture, mais une masse maillée s'était abattue sur eux. Les jambes prises, le cheval s'écroula sur le sol entraînant le jeune homme dans sa chute.
Celui-ci tenta bien de se relever. D'une main il essaya de dégainer tandis que de l'autre il dégrafait le fourreau de son couteau ; mais, pêle-mêle, le fouillis de ficelles, son immense chapeau, son propre corps engourdi, lui gênaient la vue et les gestes. De toute façon, il n'eut pas le temps de se débattre ; deux corps lourds et immenses s'écrasèrent sur lui, lui ôtant immédiatement tout espoir de liberté.
L'instant d'après, débarrassé de son filet, mais les mains liées par une corde solide, il se retrouva emporté au petit trot vers la ville la plus proche.
Le soleil était fort haut. La chaleur transformait les cavaliers en de véritables éponges. Juché sur son cheval, le prisonnier suait plus que les autres. La course éperdue précédente mais surtout la forte frayeur qui lui tordait les tripes y étaient pour quelque chose. Ceci n'échappait pas à ses gardiens. L'un d'eux lui lança :
– Alors Agado, tu n'es pas fier, tu mouilles, saloperie !
Un rire général accompagna ces paroles. Quelques autres invectives fusèrent, mais le jeune homme ne répondit rien. Une gourde passa de mains en mains, l'un des cavaliers la lui proposa en ricanant. Pedro était sûr qu'il s'agissait d'une provocation. D'un signe de tête, il la refusa, bien que la soif le tenaille fortement. Le gardien en resta pour ses frais, il ne put que maugréer.
***
Enfin la ville apparut. Pedro savait que le peuple lui serait favorable. Quelqu'un le reconnaîtrait... On préviendrait ses comparses...
– Es Agado !... Es Agado !...
La nouvelle se transmettait de bouche en bouche, Pedro se sentait rassuré. Il ne manquerait pas de soutien. Soudain il sursauta.
– El Bandido !
Cette fois Pedro découvrait la foule. Dans cette ville où jusqu'ici, il s'attendait à une ovation, un encouragement, une certaine compassion pour son arrestation, il ne recueillait que des huées... La peur l'avait quitté, un grand désespoir l'avait envahi. Une pensée l'assaillit interrogative. – N'ont-ils pas compris ? Ne savent-ils pas ? Je me bats pour leur bonheur… pour leur liberté… pour eux...
La haine peignait les visages. Il était surpris et accablé. Personne dans cette foule ne réagissait en sa faveur. Il ne savait pas ce qu'il allait devenir et cela lui importait peu. Toute son angoisse était centrée sur cette incompréhension. Si on le tue maintenant, il mourra sans avoir pu s'expliquer, sans avoir pu même comprendre.
Le souvenir de Luis Gacho s'imposait très fort. Le gouverneur de Brusa l'avait livré à la foule. Des sympathisants avaient pu raconter les derniers moments de Luis. Courageusement celui-ci criait pour justifier son combat. Épouvanté, il avait vainement recherché un ami autour de lui. Il n'y eut pas une réaction de sympathie. Les coups pleuvaient et ses vêtements arrachés avec brutalité laissaient sur son corps des traces sanguinolentes. Maladroitement Luis se débattait, tentait d'expliquer, jusqu'au moment où il n'eut plus aucune réaction. Pedro tressaillit. – Si le gouverneur de Cordosa décidait la même chose...
Le regard figé droit devant lui, le corps redressé malgré la fatigue, le jeune captif tentait de conserver une impassibilité maximum. De temps à autre, un homme ou une femme se jetait au-devant du cortège, lançant des invectives à son égard. L'un d'eux réussit même à se faufiler pour accrocher le garrot du cheval de Pedro. Il fut ceinturé par un des gardes du corps qui le remit promptement sur le côté.
Une immense banderole – Viva Juan Aljusto – barrait la chaussée. Pedro ne pouvait que la voir. Il savait qu’il était perdu.
***
Plusieurs jours et plusieurs nuits étaient passés. Un matin, un tumulte énorme réveilla Pedro qui se découvrit seul dans sa cellule. Promptement il se leva et, attiré par les cris, s'approcha de la fenêtre. S'accrochant comme il pouvait aux deux énormes barreaux, il regarda autant que le lui permettait la hauteur et l'étroitesse de l'ouverture. En bas sur la place, une foule importante s'était massée et scandait des cris de joie et d'encouragement. Pressé par sa position difficile autant que par sa curiosité, Pedro observa longuement avec étonne

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