La Vengeance au pluriel
96 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Vengeance au pluriel , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
96 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

À 23 ans, Michel St-John siège déjà au conseil d’administration de RSJ Communications, entreprise florissante fondée par son grand-père. Avantagé par la fortune familiale, mais tributaire de parents absents et obnubilés par les apparences, Michel mène sa vie, s’assurant de ne pas perpétuer les valeurs déficientes de sa famille.
Une tragédie va pourtant le propulser dans une quête de vérité au risque de perdre sa liberté, mais surtout pour sauver sa sœur Liliane d’une fin tragique. C’est lorsque sa route croise celle de Mylène Dansereault, jeune journaliste au quotidien Le Préavis, que les événements s’enchaînent aussi bien que les dangers. Pour Mylène, impatiente de voir son nom à la une, l’occasion est trop belle. Elle ignore pourtant dans quoi elle mettra les pieds.
De la Côte d’Azur à Montréal, ce récit riche en rebondissements vous transportera dans un univers où trahison et vengeance côtoient honnêteté et courage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 octobre 2022
Nombre de lectures 2
EAN13 9782925250395
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA VENGEANCE AU PLURIEL
 
 
ESTHER MICHAUD
 




 
Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
 
Conception graphique de la couverture : Gabriel Magnan, Designer graphique
 
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur.
 
 
 
Distributeur : Distribulivre
www.distribulivre.com
Tél. : 1-450-887-2182
Télécopieur : 1-450-915-2224
 
 
© Les Éditions de l’Apothéose
Lanoraie ( Québec) J 0K 1E0
Canada
apotheose@bell.net
www.leseditionsdelapotheose.com
 
 
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2022
 
 
ISBN : 978-2-925250-22-7
EPUB : 978-2-925250-39-5
 
Imprimé au Canada
 

 
 
 
50 ans à hésiter... 5 secondes pour me décider!
 
 
Préambule
 
— 50,000$ maintenant et le reste quand le travail sera fait.
— Allez patron, arrêtons de jouer ce petit jeu, depuis le temps qu’on se connaît. Payez-moi, je m’occupe du reste et on n’en parle plus. Est-ce que je vous ai déjà déçu ?
— C’est justement parce que je ne veux pas l’être que tu auras l’autre moitié quand tout sera terminé. Allez, sors d’ici, je t’ai assez vu... et arrête de m’appeler patron ! 

 
 
- 1 -
 
— Maman, quand vas-tu faire comprendre aux jumeaux de ne pas fouiller dans mes affaires !
— Robert, tes frères ont des prénoms. Je déteste quand tu les appelles « les jumeaux ». On dirait qu’ils ne font pas partie de la famille.
— Ce n’est pas ça l’idée. J’ai déjà assez de travail à l’université en plus de l’usine, sans avoir à chercher mes notes de cours.
— Parlons-en de l’université. Qu’est-ce que ça va te donner dans la vie d’avoir toujours la tête dans les livres ?
Robert St-John était l’aîné d’une famille de trois garçons, Pierre et Raymond, des jumeaux de 10 ans ses cadets. Après trois fausses couches, Mme St-John se sentait privilégiée d’avoir eu un fils et elle fut la première surprise par cette deuxième grossesse, tardive et plus qu’imprévue.
La reprise économique d’après-guerre avait favorisé une augmentation de l’emploi et pour les travailleurs en usine du quartier Saint-Henri, la vie était devenue supportable. Malgré ses faibles revenus, Maurice St-John arrivait à offrir l’essentiel à sa famille. Sans surprise, selon les mœurs de l’époque, Irène St-John était « femme au foyer » et assurait ce rôle à la perfection. Au fond de lui, Maurice souhaitait un avenir meilleur pour ses fils, mais avait peu d’espoir d’arriver à supporter les frais d’une éducation valable.
Robert ne voyait pas les choses de la même façon. Il ne s’était jamais senti limité par la mentalité défaitiste de ses parents. Au contraire, dès l’adolescence il avait pris son avenir en main. Jeune homme surdoué, il était doté d’une curiosité intellectuelle impressionnante concernant le monde des affaires. Ses lectures incluaient les biographies des grands fondateurs et on voyait déjà chez lui de la graine d’entrepreneur.
Alors que dans la ruelle les jeunes de son âge s’évertuaient à lancer une balle entre deux mottons de glace avec un bâton et de vieux journaux faisant foi de protège-tibia, Robert passait ses soirées le nez dans ses bouquins. Les plus chanceux arboraient fièrement les couleurs de leur club de hockey préféré et se voyaient déjà tenir la Coupe Stanley à bout de bras avec leurs coéquipiers des Canadiens de Montréal. Pour Robert, cette activité était sans intérêt. Son rêve était de devenir chef d’entreprise et il avait bien l’intention de parvenir à ses fins, fallait-il y laisser son enfance.
Dès l’âge de 13 ans, il avait trois sources de revenus. Camelot le matin, plongeur au restaurant du coin après l’école et responsable des serviettes de l’équipe de football locale la fin de semaine. Trop timide, trop grand, trop maigre, trop studieux, Robert était la cible idéale. L’intimidation et les baffes étaient monnaie courante, mais il encaissait sans broncher. Il avait des projets. Un jour, il aurait sa propre entreprise et ces années d’humiliation ne seraient qu’un mauvais souvenir.
Sa situation s’améliora lorsqu’il eut l’âge nécessaire pour travailler à l’usine à temps partiel. Son père en était fier, mais au fond de lui, il savait que pour Robert ce n’était qu’un mal nécessaire afin d’assumer ses frais de scolarité. Quant à ses frères, ils n’avaient pas la même vision de leur avenir. En fait, ils n’en avaient pas du tout. Se sentant béni par l’arrivée de « ses deux petits anges » comme sa mère aimait les appeler, l’instinct maternel de Mme St-John avait pris des proportions malsaines. Pierre et Raymond avaient réussi à mâcher une phrase complète vers l’âge de quatre ans, leur mère répondant à leurs besoins avant même qu’ils n’aient à les exprimer. Sa surprotection maladive en avait fait deux épaves sans ambition pour qui Robert, sur l’ordre de ses parents, devait participer au bien-être.
Ce n’est pas sans effort qu’il réussit à s’offrir une éducation à l’École des hautes études commerciales de Montréal, obtenant son diplôme avec honneur. Les bonnes personnes aux bons moments, des placements judicieux, son flair et sa rigueur ont finalement fait de Robert St-John le président fondateur de  RSJ Communications . Malgré son jeune âge, il s’est vite imposé dans le milieu des affaires bénéficiant ainsi du respect et de la collaboration de ses pairs.
Dès la fin de ses études, Robert s’était marié avec Pauline, son amie de cœur des deux dernières années. Le premier-né ne se fit pas attendre. La famille avait une grande importance pour Robert et il entendait bien assurer sa suite. La providence lui donna un garçon. En cette période du 20 e   siècle, l’avenir d’une fille se limitait à rester à la maison, élever ses enfants, être soumise à son mari et prendre soin des autres pour l’éternité. Amen.
Pour Robert, sa notoriété venait tout naturellement en perpétuant son nom. C’est donc sans surprise que son fils, Robert St-John Junior, vit le jour avec un avenir dessiné d’avance dans l’entreprise familiale et cette décision serait sans appel.
À la demande de son père, Robert Junior devrait prévoir pour ses oncles deux chaises au conseil d’administration de l’entreprise le moment venu. Junior se sentait redevable envers celui-ci malgré une enfance difficile et souhaitait respecter sa volonté. 
 
 
- 2 -
 
— Ahhh, pauvre Junior. Est-ce que papa va venir moucher ton nez ?
Les jeunes enchaînaient cette déclaration d’un grand rire plus bruyant que nécessaire. On aurait dit une chorale bien rodée. Une fois de plus, Junior avait terminé la partie de hockey le nez en sang. Pour ses coéquipiers, ce plaisir compensait largement la défaite de l’équipe.
Le minuscule chalet en bois qui leur servait de vestiaire laissait peu d’espace pour un garçon qui voulait passer inaperçu. Il s’assoyait toujours derrière le petit poêle à bois, souhaitant que le peu de confort qu’il leur procurait par ces froids sibériens du Québec détourne leur attention de l’enfant malheureux qu’il était. Il avait pourtant déneigé la patinoire avec eux. Il essayait de s’intégrer à l’équipe. Mais Robert était trop intelligent pour ne pas voir les sourires en coin à peine dissimulés et les regards entendus qui précédaient généralement la prochaine attaque. Son sentiment d’impuissance face à cette situation ne faisait qu’accentuer sa haine envers son père qui l’obligeait à faire partie de l’équipe.
Ses talents se situaient ailleurs. Sa mère avait vite compris que son petit homme démontrait un intérêt certain pour ce qui touchait l’art sous toutes ses formes. Elle l’inscrivait à une variété de cours dans ce domaine et laissait son talent se canaliser de lui-même. C’est ainsi que dès l’âge de 6 ans, Junior maîtrisait décemment le piano et ses petits doigts pouvaient s’activer sur les cordes du violon juste assez pour reconnaître un tant soit peu la mélodie de ses feuilles de musique. Il était surprenant un pinceau à la main, et faisait la chansonnette à ses parents à l’occasion.
Après la naissance de Junior, Pauline St-John avait dû subir une intervention chirurgicale mettant un terme à la possibilité d’avoir d’autres enfants. Robert était leur joie de vivre, du moins pour elle. Malgré l’aisance que leur permettait la réussite de son mari, elle n’hésitait jamais à lui rappeler qu’il était né dans un milieu privilégié et s’assurait de lui donner une éducation véhiculant de saines valeurs sociales et une ouverture sur le monde.
Pauline se faisait un devoir, malgré l’horaire chargé de son mari, qu’il prenne le temps d’apprécier et de participer aux activités de leur fils. Les moments en famille étaient non négociables et elle arrivait toujours à le convaincre de venir les rejoindre à leur villa de la Côte d’Azur au moins deux semaines pendant les vacances d’été. Évidemment, Mme St-John se désolait de voir son mari donner de l’attention à Robert pratiquement sous la menace. Il n’avait d’intérêt que pour son entreprise.
L’année de ses 10 ans, Robert dut faire face malgré lui aux fatalités de la vie. Sa mère fut retrouvée gisante sur le côté de la route, frappée mortellement par un chauffard alors qu’elle revenait d’une réunion caritative à l’église du quartier. Son mari n’aimait pas la voir partir seule, si proche soit sa destination. La fortune familiale n’était un secret pour personne et il craignait toujours pour sa sécurité. Malgré ses absences répétées, Robert Sr aimait profondément sa femme.
Après la mort de Pauline, il devint un homme amer et taciturne sans se soucier de l’impact de son comportement sur son fils maintenant orphelin de mère. Robert Sr était complètement dépassé par les événements. Il choisit donc la solution la plus simple. Junior se retrouva balloté entre la nounou, les tuteurs et les psychologues. Son père avait toujours eu des réserves quant aux choix d’activités de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents