Le Dossier Q, Q comme queue, comme la queue de Victurienne
501 pages
Français

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Le Dossier Q, Q comme queue, comme la queue de Victurienne , livre ebook

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Description

Mélange de genres et de tons, introspectif ou trépidant, ce roman cocasse aux multiples facettes relate les aventures extravagantes survenues à Victurnienne Saint-Théobalde un matin d’avril ensoleillé à Paris. Elles entraînent le lecteur et les multiples personnages du récit dans un monde échevelé où réalité et fiction se mêlent pour ne faire plus qu’un.

Informations

Publié par
Date de parution 27 avril 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782379799075
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dominique d’Esclapon
Le Dossier Q
Q comme queue, comme la queue de Victurnienne
Iggybook



ISBN epub 9782379799075
ISBN papier 9782379799068
© avril 2023
Dominique d’Esclapon


À François, trop tôt privé du plaisir de lire et d’écrire.


Avant-propos
Les événements extraordinaires dont Victurnienne Saint-Théobalde fut le témoin angoissé un beau dimanche d’avril étaient jusqu’ici demeurés inconnus du grand public. Certaines informations plus ou moins déformées ont cependant fini par se répandre faisant naître un sentiment d’inquiétude chez certains, entretenant des conduites irraisonnées chez d’autres. Plusieurs années s’étant écoulées depuis la survenue de ces faits, l’auteur a été autorisé à relater toute l’affaire.


Première partie
Trois jours dans la vie d’une fille


Chapitre I
Ce dimanche pas comme les autres
1
Ce jour fatidique d’avril, encore plongée dans un demi-sommeil, Viki entendit sonner des cloches dans le voisinage. Machinalement elle compta les coups. Cinq !
Cinq heures.
Waouh…
Une heure à ne pas lever. Surtout un dimanche.
Ce n’était pas les cloches de l’église Saint François-Xavier. De cela elle était sûre ; leur sonorité était différente. Celles-ci appartenaient à une chapelle qu’elle n’était jamais parvenue à localiser. Sûrement parce qu’on ne pouvait pas la voir de la rue, blottie à l’intérieur d’une cour. La chapelle d’un hôpital ? D’une institution religieuse ? Probablement, car il y en avait un certain nombre dans le quartier. Dans la journée on ne percevait pas la chanson du carillon submergée par les bruits de l’agitation habituelle. Il fallait attendre le silence relatif de la nuit pour qu’on l’entende égrener de nouveau ses notes tremblantes. Elle s’était toujours dit qu’elle entreprendrait à l’occasion des investigations plus poussées, mais, comme pour bien d’autres choses qu’elle s’était promis de faire, l’occasion ne s’était jamais présentée – plus exactement, elle n’avait jamais eu ou, pour être encore plus honnête, pris le temps de la susciter à ces modestes fins –. Leur intérêt initial s’était vite dévitalisé au fond de sa conscience pour ne plus y subsister qu’à l’état de souvenirs hésitants, entassés dans la rubrique des pensées qui encombrent, toutes destinées à s’évanouir régulièrement et pour de bon hors du champ de sa mémoire.
Pelotonnée sous sa couette, Viki poussa un ronronnement de satisfaction. Ce petit nid était si tiède, si douillet, avec en supplément, nec plus ultra, une vague odeur de lavande cachée dans les plis du vieux tissu. On oubliait que le monde extérieur existait, et pour passer une bonne nuit, impossible de faire mieux que ce vieux cocon râpeux parsemé de petits lapins bleus.
C’est alors que, brusquement, une sensation de gêne, une pression insistante et inattendue, remonta le long de son dos. Une sensation de doux, mais ferme écrasement. Cette impression nouvelle était vraiment surprenante. À quoi pouvait-elle bien correspondre ? Elle s’était pourtant bien gardée de faire le moindre mouvement pour continuer à bénéficier le plus possible du cocon enchanteur.
OK. Touché ! Il s’agissait certainement de la serviette de bain dont elle enroulait ses cheveux le soir après les avoir lavés. La veille, elle les avait en effet shampooinés, mais en prenant soin, avant de dormir, d’enlever le tissu enroulé autour de sa tête. Pas question de conserver pendant la nuit ce nid d’humidité sur le crâne ; les cheveux doivent sécher à l’air libre. Façon de parler, car ils ne pouvaient s’empêcher d’humidifier la taie d’oreiller. Sa mère lui avait bien suggéré d’acheter un séchoir : « Viki, mon petit écureuil, tout le monde en a un, tu sais ! » Mais Viki n’en voulait pas. Ce genre d’appareil ne lui inspirait pas confiance. D’inquiétantes histoires d’électrocution lui venaient aussitôt à l’esprit. Elle refusait d’intégrer un risque de plus dans l’opération de lavage, plus précisément de se créer un souci supplémentaire de vérification des conditions de sécurité concernant le maniement de l’appareil. Car le rigorisme a ses exigences qui dévorent insidieusement la vie de ses adeptes. Pour les petits détails la routine est bien préférable. Cette fée discrète du quotidien laisse l’esprit libre de penser à autre chose. Pouvoir penser à autre chose qu’à la façon de se sécuriser chaque fois qu’elle sécherait ses cheveux était l’expression d’un choix réfléchi et non la manifestation d’une vague indolence comme sa génitrice semblait le penser.
Au moment de se glisser dans son lit, elle pliait donc soigneusement la serviette dans le sens de la longueur avant de la disposer, ainsi réduite à une épaisse bande cylindrique souple, à côté d’elle ; et donc sans l’étaler. Ce qui eut été pourtant préférable pour obtenir le temps de séchage le plus court, constatation que n’aurait pas manqué de lui faire remarquer sa conseillère familiale : « Regarde, mon petit biquet ! Avec ta façon de faire, toute l’humidité reste à l’intérieur. »
Mue par le besoin de remuer un peu, Viki se retourna brusquement sur son côté gauche. La sensation disparut. Le boudin de tissu éponge avait donc dû se nicher un peu plus loin. Soit dit en passant, on pouvait tout de même se demander comment il avait pu se retrouver enfoui au plus profond des draps après avoir été initialement posé au beau milieu du dessus de la couette. La vie nocturne des serviettes mouillées s’avère beaucoup plus remuante qu’on ne l’imaginerait.
Et puis finalement, au diable toutes ces considérations oiseuses !
Pourtant son esprit embrumé de sommeil peinait à définir un autre sujet de réflexion. Quelques instants plus tard, Victurnienne Saint-Théobalde, vingt-sept ans, plus connue sous le diminutif de Viki, doctorante à l’université d’Assas et assistante dans un office notarial, partageant rue de Babylone à Paris un petit appartement avec son cousin Aïtor, journaliste de son état et accessoirement organisateur né du plus grand désordre domestique imaginable, s’était paisiblement rendormie.
*
Lorsque Viki se réveilla, il faisait jour.
Elle s’en rendit compte aussitôt à la qualité de la lumière qui baignait la pièce malgré les volets fermés, à la vigueur des sons plus vifs et plus nombreux qui montaient de la cour ou venaient d’encore plus loin. Mais, cette fois-ci, elle était parfaitement lucide.
Elle esquissa un mouvement pour se tourner du côté gauche du lit et balancer ses jambes hors du lit, mais fut arrêtée dans son élan par une étrange sensation qui remontait du long de sa cuisse droite jusqu’au bas de son dos.
L’impression n’était ni forte ni douloureuse, mais, à coup sûr, surprenante. Viki avait le sentiment qu’une substance tiède et soyeuse coulait derrière elle le long de son corps. Sans doute la serviette-éponge qu’elle avait déposée la veille sur son lit à côté d’elle. Non. Impossible. Trop long à expliquer, mais, même si l’on s’en tenait au seul sens du toucher, il était évident que la cause à l’origine de ce qu’elle ressentait ne pouvait être une serviette-éponge. Par ailleurs une partie de son cerveau était en train de comprendre au même instant que ce n’était pas non plus du sang qui s’écoulait d’elle, que son corps ne se vidait pas à la suite d’on ne sait quelle invraisemblable atteinte à son intégrité physique, car cette matière était plus volumineuse et plus formée qu’un simple flot liquide.
Alors qu’elle tentait machinalement de se redresser, elle prit soudain conscience que cette chose était comme animée d’un semblant de vie, qu’elle avait un peu bougé.
Viki se figea, la bouche ouverte, à la limite de la terreur panique.
Un animal !
Mais lequel ? Un… un serpent ?
Mais alors, ce ne pouvait être qu’Albert ! Arrivé la veille en compagnie d’une tortue, il avait trop bien pris ses marques. Petit malin, va ! Albert le boa s’était donc échappé de sa cage. Et c’est dans son lit que cette bestiole était venue trouver refuge. Dans son lit ! Et à l’intérieur de son pyjama en plus ! Pas étonnant, lorsqu’on y réfléchissait. L’endroit était tiède et moelleux. Et les serpents sont comme tout le monde. Ils recherchent le confort.
Albert, c’était Albert ! Petit bandit ! L’animal était venu se lover dans ses draps, tout contre elle. Il y avait plutôt de quoi rire.
Elle tenta de rire, mais n’y parvint pas. Sa gorge refusait de produire le moindre son.
Quoiqu’il en soit, la situation présente ne pouvait s’éterniser. Il fallait le remettre dans sa cage.
Elle frissonnait déjà à l’avance à l’idée de le toucher.
Un contact répugnant, non ? Visqueux, fuyant, froid. Beurk… Quoique… à cet instant il devait être tiède, mais beurk quand même.
Jusqu’à présent, elle s’était contentée de le regarder à travers le couvercle de verre. D’ailleurs, comment avait-il pu en sortir, de sa cage ? Il fallait de la force pour soulever cette lourde plaque de verre également fixée par deux attaches latérales. Celles-ci avaient dû sauter lorsqu’elle avait tiré l’objet dans le couloir pour le placer juste devant l’entrée de sa chambre. Elle avait même failli tomber à cause de lui dans le salon et n’avait rien trouvé de mieux que de le mettre là en attendant le retour d’Aïtor. On ne pouvait plus fermer la porte de la chambre, mais elle s’en moquait.
Oui, Albert, ce vilain coquin, avait dû terriblement s’agiter, facilitant sa sortie. De toute façon, c’était facile de le vérifier. On voyait très bien la cage de son lit.
Elle pencha la tête jusqu’à ce que l’objet se trouve dans son champ de vision. Elle l’aperçut dans la lumière diffuse du couloir. Le couvercle paraissait toujours en place. Peut-être était-il retombé ? Mais… Non ! À travers la fenêtre de verre transparente latérale que surmontait la grille, elle aperçut avec effroi… Albert ! Enroulé sur lui-même. À la même place que d’habitude. Impossible de le confondre avec autre chose. D’ailleurs il n

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