Le paradis est ailleurs
276 pages
Français

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Le paradis est ailleurs , livre ebook

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Description

Alix Dargale, jeune orpheline et rescapée des derniers remous de la croisade albigeoise, trouve refuge dans une famille croyante cathare.


Au fil des années, elle tisse des liens avec cette doctrine, se lie avec une guérisseuse et avec un loup, trouve l’amour en un homme alors que sa foi la pousse vers le monde spirituel avant de se retrouver à Montségur, dernier bastion contre l’envahisseur d’Ile de France.


Ecartelée entre la terre et le ciel sur l’ultime rocher des insoumis jusqu’au bûcher final, sa destinée dépendra d’elle mais aussi des autres destinées qu’elle croisera sur sa route.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782490637935
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le paradis est ailleurs
Tome 1
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lou Rahel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le paradis est ailleurs
Tome 1
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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© Les ÉditionsETHEN
Le Code de lapropriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à uneutilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale oupartielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement del'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, auxtermes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
«   Toutdoucement mes sens emprisonnés jamais ne quiert estre desprisonés car tousbiens m’est en ceste prison néz qu’onques amans n’ost si douce prison que damepuet donner sans mesprison   »
 
Guillaume de Marchaut (1349)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’HÉRÉTIQUE
 
 
 
En cetteannée 1242, Louis IX, jeune roi de France, doit lutter contre lesattaques incessantes menées contre lui par Henri III d’Angleterre quis’est allié les grands seigneurs du Languedoc et certains vassaux français.
Mais ils ont malestimé la puissance de l’armée de Blanche de Castille et de son fils Louis.
À Rome, le siège de S aint -P ierre reste vide. Depuis un an, le pape Grégoire IX estmort, et son successeur trop vieux et trop malade n’a pu assurer la charge.
L’Inquisition menéepar les F rères prêcheurs deToulouse contre l’hérésie cathare sévit dans tout le Midi.
Le comteRaymond VII, bien qu’approuvant la chasse aux P arfaits, reste aimé de son peuple.
Loin de ces troublesqui agitent le royaume, un petit village du Couserans attend l’hiver, enveloppédans une brume opaque descendue des Pyrénées.
Bientôt, la neige etle givre seront là. Il faut s’approvisionner en bois et en vivres. On renforceles portes des bergeries, car les loups et les ours rôdent dans les alentours.
Dans ses sermons, lecuré du village incite ses ouailles à aider l’ É glise à pourchasser les impies cathares. Mais pour les habitants,ce n’est pas la préoccupation essentielle. Ici, tous se connaissent, se mariententre voisins, et c’est ensemble qu’ils moissonnent et tuent le cochon. Ça sesaurait si parmi eux vivaient des hérétiques.
Les paroissiens etparoissiennes, tête basse, ne pouvaient s’empêcher de ruminer leurs propresinterrogations. Rancunes, colères, travail sans relâche , voilà ce qui caractérisait les villageois, ces hommes etfemmes durs à l’ouvrage et à la peine.
Tous prêtaientoreille aux sermons, les yeux baissés, lèvres serrées, feignant lerecueillement.
Aimer son prochaincomme soi-même ? Oui, si celui-ci se conduisait en authentique chrétiensans porter ombrage à ses voisins. La charité ? Pour les pauvres quicorrespondaient réellement à l’image du Christ. Et pourquoi d’ailleurs sebriser le dos sur le soc de la charrue ou sur sa bêche pour aider lesparesseux ? S’aimer les uns les autres ? La totalité du cœur et del’âme ne le pouvait. Et pourquoi aimer quelqu’un qui ne se soucie pas devous ?
Dans le pays deCouserans, on survit grâce aux saisons, au gibier, au soleil. On vénère encoreles arbres, la terre, les animaux, on frémit à l’approche du corbeau et de lachouette. Et tout cela, dans le secret le plus absolu pour ne pas attirer l’iredes religieux romains qui ne toléraient que la présence du Fils de Dieu, etmenaçaient le paganisme qui régnait encore dans les cœurs et les environs pardes châtiments dignes des supplices de l’enfer.
Pourtant, s’il y abien quelqu’un de différent dans ce pays, c’est le fils de l’étrangère. Il vitseul dans une chaumière à une lieue du hameau. On le voit rarement assister auxfêtes de la communauté, et c’est plus souvent à l’office qu’on le remarque,mais il s’en va, sitôt la bénédiction donnée.
Ce Richard Lonstort aquelque chose de pas très catholique. Sa mère est morte lorsqu’il avait douzeans. Elle était venue au pays sans mari, mais porteuse d’un enfant. D’oùvenait-elle ? Nul ne l’avait vraiment jamais su. Sa taille supérieure àcelle des femmes du Sud, et le bleu si particulier des yeux des tribus celtesdu Nord laissaient supposer qu’elle arrivait des contrées françaiseslointaines. Elle ne parlait pas un mot de langue d’oc et ne s’exprimait qu’enlatin.
Au pays, on n'aimaitpas les inconnus, et seul Guilhem de Hautefond, fils unique d’un petitseigneur, avait fait preuve de mansuétude. Il tenait en héritage un largedomaine. L’exploitation de la terre ne l’intéressait guère. Aussi, il laissaitles paysans cultiver ses terres à leur guise.
Lors de sa dernièrecroisade, en l’an 1202, il avait découvert l’art de la médecine, le secret decertaines plantes et leurs vertus. Durant cette période orientale, il avait vumourir trop de jeunes gens, nobles ou vilains, pour une cause où Dieu semblaitêtre oublié. Il avait sans hésitation cédé une maisonnettebordée d’un jardin et d’un potager à la jeune Française. Aidée par un desserviteurs du seigneur, elle avait bêché, ratissé, semé, puis récolté jusqu’àce qu’elle mette au monde son enfant.
De son enfance,Richard gardait le souvenir fragile, mais combatif de sa mère, mais aussi laméfiance teintée de dédain des villageois. Ses premiers compagnons furent lesbêtes, les oiseaux, mais aussi les forces naturelles qui auréolaient lesmontagnes ariégeoises et lui insufflaient la santé vitale qui lui permettaitd’ignorer les privations et les rigueurs du climat, ainsi que l’intolérance deshabitants.
Vif et agile comme unpetit loup, l’enfant s’était forgé physiquement en prenant les montagnes àl’assaut, en poursuivant les isards dans les vallées et les écureuils dans lesarbres. Ses premiers combats eurent lieu à sa sixième année avec les gamins duvillage, contaminés par la défiance de leurs parents, et qui venaient leprovoquer à chacune de ses venues dans le hameau. Les poings dressés devant samère qu’il protégeait des vexations constantes, il ressortait de ces luttesensanglantée, mais vainqueur.
Il n’avait jamaisoublié les recommandations de sa mère et la remerciait encore pour tout l’amouret les conseils qu’elle lui avait donnés. Mais à sa douzième année, toutbascula.
Les travauxharassants, et

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