Les Veilleurs de l Orénoque
84 pages
Français

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Les Veilleurs de l'Orénoque , livre ebook

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Description

Estelle, assistante de direction dans un laboratoire français, filiale d’un groupe américain, se réveille un matin dans un corps qui n’est pas le sien. Petit à petit, des souvenirs lui reviennent et elle s’habitue à sa nouvelle apparence. Au cours d’un congrès médical à Caracas, elle fait la connaissance de deux chercheurs vénézueliens. Ils ont découvert une plante vieille de plusieurs millions d’années, la Pangémia ou plante-mère, qui pourra dépolluer la planète et les fonds marins. Ils vont apprendre à la jeune femme ce qui lui est arrivé et la sauver. Ces Veilleurs luttent contre une mystérieuse organisation qui veut s’approprier les cerveaux humains et réduire en esclavage une partie de l’humanité. Leur bataille ne fait que commencer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mai 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312066349
Langue Français

Extrait

Les Veilleurs de l’Orénoque
Michèle Bielmann
Les Veilleurs de l’Orénoque
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06634-9
Chapitre 1
Le jour pointe à peine en ce samedi de mars frais et brumeux. Estelle se réveille doucement. Elle ne sait pas encore qu’elle va vivre, de façon imminente, un événement d’une importance capitale. Quelques secondes de bien-être. Elle porte machinalement la main à sa nuque, mais s’arrête car elle ne ressent aucune démangeaison. Elle se dit qu’elle a bien fait d’utiliser ce nouveau shampooing, puis baille et se retourne. Il est encore un peu tôt et elle a deux jours devant elle pour les tâches ménagères qu’elle n’a pas le temps de faire en semaine.
Quinze minutes plus tard, après un demi-sommeil, elle s’étire et passe la main sur sa poitrine. Elle est surprise de sentir ses seins fermes et ronds. Elle palpe son ventre. Il est plat comme elle en a toujours rêvé. Pourtant elle est bien réveillée à présent. Elle se lève et pieds nus, sans prendre le temps d’enfiler sa robe de chambre, elle va dans la salle de bain, enlève sa chemise de nuit et se regarde dans la glace placée sur le mur, à droite de la porte. Un étourdissement la prend tandis que la rougeur et la chaleur de son visage gagnent tout son corps. Sa tête tourne et elle se rattrape au lavabo, puis respire profondément.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? Qu’est-ce qui m’arrive ? »
Elle pense qu’elle a une hallucination, où qu’elle s’est rendormie et qu’elle est dans son lit. Oui, c’est sans doute ça… Elle va se réveiller. Elle ouvre le robinet d’eau chaude, attend quelques secondes puis met la main dessous et la retire vivement. Elle vient de se brûler, donc elle est bien dans sa salle de bain. Alors, elle va de nouveau se planter devant la glace, respire profondément et ouvre les yeux. Une fille longue, avec des jambes parfaites, un sexe menu sous une toison blond foncé, un ventre à peine dessiné et au-dessus, de très jolis seins, lui fait face.
« Mais ce n’est pas moi… » pense-t-elle. Pourtant au-dessus il y a un visage, son visage, enfin pas vraiment. Ce sont bien ses yeux, mais les paupières ne descendent pas comme à l’ordinaire. Son nez droit est le même, mais ses joues plus pleines forment un bel ovale. De toute évidence, ses dents trop écartées, qui lui interdisent de rire aux éclats, sont toujours là… Mais non, sa dentition est normale et ses lèvres qu’elle garde serrées même quand elle parle, s’ouvrent sur un sourire timide.
Assise sur un tabouret, la tête dans ses mains, elle se dit que ce n’est pas possible. Alors posément, elle se lève et retourne dans la chambre. De nouveau, elle se regarde devant la glace de la penderie. De nouveau, la fille longue la contemple avec une grimace, tandis qu’elle explore ce corps transformé pendant la nuit, qu’elle découvre avec effroi, mais aussi avec un secret ravissement.
Elle se tourne doucement, et malgré elle, admire les fesses hautes et fermes, débarrassées de la cellulite qu’elle a tant de fois essayé d’éliminer avec toutes les crèmes vendues en parapharmacie. Son dos est parfait. Au-dessus des hanches, la taille est marquée, les omoplates sont discrètes, le cou est long sous les cheveux qu’elle remonte. Ce sont bien les siens, mais ils sont plus épais et leur châtain ordinaire a plus d’éclat.
Elle se rhabille et fait le tour du petit appartement. Là, rien à signaler, tout est à sa place. Ses vêtements sont dans la penderie, mais il lui semble qu’il en manque. « Bien sûr, pense t’elle, je les ai donnés la semaine dernière pour la collecte d’Emmaüs ». Il reste, à vrai dire, peu de choses. Une parka qu’elle n’osait pas mettre car elle la trouvait trop colorée, deux ensembles de bonne marque, mais peu portés. Elle s’achète parfois des fringues sur des coups de cœur et aussi parce que les vendeuses l’influencent. Une fois chez elle, quand elle les passe, elle se trouve boudinée, ridicule, et remet ses tuniques larges sur des jeans toujours noirs et de grands pulls informes. Elle n’a pas le souvenir d’avoir donné tous ses vêtements, mais il ne reste plus qu’un jean qu’elle a renoncé à mettre quand elle a pris ses derniers kilos. Donc, elle s’est bel et bien débarrassée du reste !
Elle cherche des sous-vêtements dans le tiroir de la commode. Là aussi, il faut tout renouveler. Il y a quelques jours, elle a soudain eu honte des soutiens-gorge décolorés, des culottes en coton mille fois lavées, dont les élastiques avaient rendu l’âme. Elle a presque tout jeté. Elle enfile un ensemble qu’elle n’a jamais mis car c’est aussi un coup de folie, ces dentelles mauves et ce slip qui fait ressortir son ventre. Une fois passé, le slip s’adapte parfaitement, et le soutif comme elle dit, est un peu grand, mais en remontant les bretelles, ça peut aller. Elle enfile un collant et va chercher dans le bas de la penderie une paire de chaussures qu’elle n’a pas mises depuis longtemps. Elles sont pratiquement neuves. Elle les avait achetées pour le mariage de son amie Léa, il y a cinq ans. Elles lui avaient fait un mal de chien, et surtout, elle ne savait pas du tout marcher avec des talons hauts. Elle n’aurait pas pu danser, mais c’était sans importance car personne ne l’avait invitée.
Elle les chausse avec méfiance, car elle se souvient des instruments de torture qu’elles ont été pour elle. Mais ses pieds sont à l’aise, et quand elle fait quelques pas, sa démarche devient plus aisée en quelques minutes. Elle passe un pull un peu collant et décolleté qu’elle avait presque oublié, enfile la jupe étroite, puis la veste du tailleur gris bleu et regarde longuement le résultat. Il dépasse toutes ses espérances.
Estelle se déshabille lentement et se dit qu’il lui arrive quelque chose de prodigieux. C’est peut-être une maladie soudaine comme celles qui foncent la peau ou rétrécissent les muscles. Pourtant, elle se sent parfaitement bien. Ce ne peut pas être un miracle. Dieu ne s’est jamais intéressé à elle et elle le lui rend bien. Il ne perdrait pas son temps à modifier la silhouette d’une femme qui a depuis longtemps renoncé à s’occuper de son corps. Elle passe le jean qui lui va parfaitement et garde le pull moulant. Puis elle va se faire un café très fort. Elle a toute la journée pour réfléchir posément à son aventure extraordinaire et elle sait que les heures vont passer vite.
Chapitre 2
Il est neuf heures. Elle prend son petit déjeuner, lave machinalement sa tasse et la théière. De nouveau dans la salle de bain, elle pose ses vêtements sans se regarder dans la glace. Ce corps ferme et mince, cette peau douce, la déconcertent. Elle se savonne en effleurant les parties les plus intimes et se douche longuement. Séchée dans un drap de bain moelleux, elle éprouve soudain une sensation de joie. Pour la première fois de sa vie, elle se sent belle !
Il faudra tout de même que cette transformation soudaine s’explique. Lundi, elle prendra rendez-vous chez le médecin, mais tout à coup, une angoisse lui coupe le souffle. Et si d’ici là, elle se retrouvait dans son corps d’avant ?
Cela peut arriver, et même, elle doit s’y attendre. Ce qu’elle vit est sans doute une illusion, un dédoublement de personnalité. Et si elle était seule à se voir dans cette nouvelle apparence ? Elle veut en avoir le cœur net. Elle s’habille de nouveau avec le jean, un pull long et large qu’elle a retrouvé dans le placard de l’entrée et une paire de baskets. Elle sort de l’appartement et va sonner chez ses voisins. Une petite fille blonde vient ouvrir et lui sourit. Sa mère, une jeune femme aux yeux de myosotis, la suit et dit en la voyant :
– Comment vas-tu ma belle ? Je viens de préparer une blanquette de veau pour midi, je vais t’en donner un peu ! Qu’est-ce qui t’amène ?
– Rien de spécial, mais je vais sortir cet après-midi. Je n’ai plus rien à me mettre et j’ai envie de faire chauffer ma carte bleue ! Si tu veux m’accompagner, je t’emmène !
– Ce serait avec plaisir, mais mes beaux-parents viennent déjeuner… Tu me feras voir tes petites folies ?
– Bien sûr ! Je passerai en rentrant !
Rentrée chez elle, elle demeure perplexe. Sa voisine ne s’est aperçue de rien. De nouveau, elle se place face au miroir de l’entrée. Son visage et son buste sont comme au réveil. Ses cheveux relevés laissent échapper quelques mèches qui lui donnent un air doux, très jeune. Plus tard, elle mange la blanquette dans la cuisine, s’autorise

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