Mon père, Proto le Grec

Marie Cécile ALLANGBA

Description

Retrouver mon père, était devenue une obsession, car j'acceptais difficilement mon statut d'orpheline; je voudrais être comme tout le monde, parler de ma famille, de mes frères et sœurs, pourquoi pas ? J'enviais les familles autour de moi, et j'allumais des cierges dans les églises, en versant des larmes, surtout que mes recherches piétinaient. Mais Dieu ne dormait pas ; il m'écoutait... Un soir, Jude fut appelé à l'Hôtel Ivoire, ce grand Hôtel qui hébergeait tout le personnel navigant de la Compagnie aérienne. Un pilote était malade.- Bonjour, monsieur. Qu'est-ce qu'il vous arrive?- J'ai repris le service, après un congé passé en Grèce, et me voilà malade à mon arrivée, à Abidjan...- Vous connaissez bien ce beau pays?- Oh, oui ! Je suis Grec.- Sans blague ! Vous êtes le cousin de mon épouse, peut-être ? - Comment ça ?- (Rire) Euh... Son père est Grec, alors tous les Grecs sont ses cousins, ses parents, ses sœurs, ses frères...- Où est-il ?- Elle ne l'a pas connu, il a vécu à Bouaké où il a connu sa mère ; il serait d'Athènes et, depuis, elle le cherche en vain...- Nous allons le rechercher. La Grèce est un petit pays, nous le retrouverons facilement...

Sujets

• roman
• Littérature africaine
• Littérature Africaine
• Costa de Marfil
• Littérature africaine
• Côte d'Ivoire

Informations

• Publié par: Gad Edition
• Date de parution: 01 janvier 2023
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9791093030371
• Langue: Français

Extrait

Mon père, Proto le Grec

Marie-Cécile ALLANGBA

Mon père, Proto le Grec

06 BP 351 Abidjan 06 - Côte d’Ivoire [e-mail]

© Gad Éditions, 2023 ISBN : 979-10-93030-37-1 Tous droits réservés pour tous pays.

PRÉFACE

C’est, je crois Renan, qui disait ces mots si plein de sens : Quand l’idée de nation échoue, chacun recherche ses ancêtres. Le personnage central de l’œuvre, MON PERE, PROTO LE GREC, «enfant de la colonisation», pupille du mythique Foyer des Métis de Bingerville, ira à la recherche d’une partie d’elle- même, sans doute à jamais perdue, sur les traces de son père... inconnu. Aller à la recherche de l’inconnu!

Issue de métissage, mais n’ayant pas vécu cette époque, je ne connaissais que peu la bouleversante vie des «oubliés de la France coloniale», de ces milliers d’enfants, îlles et garçons, nés des relations désirées ou non; dans la plupart des cas, non désirées, entre des Colons et des Africaines vulnérables. Je savais, en revanche, que pour donner à ces «enfants abandonnés» une éducation à la « française », l’administration coloniale avait ouvert le Foyer des Métis de Bingerville, un orphelinat, un espace qui rassemblait tous ces enfants de la Colonie nés de pères colons. Ils ne porteront, hélas, dans la plupart

des cas encore, que les prénoms de leurs mères en guise de nom de famille. Ce livre « MON PERE, PROTO LE GREC » de madame Allangba, née Aya Marie-Cécile, m’a bouleversée. Il nous ouvre les yeux sur l’innommable tragédie vécue par ces milliers d’oubliés de la France. L’auteure y raconte certes un pan de sa vie d’orpheline de mère, et de père, inconnu, d’origine grecque, mais au îl des pages, elle nous parle de sa longue quête, une obsession, pour combler une absence en son cœur: retrouver son père. La mère, décédée, elle le sait, et ne peut rien y changer. Reste que pour le père, il lui fallait percer l’énigme de son histoire et «accéder à cette mine d’or: retrouver (son) père», mort ou vivant (P.7). Que de chemins n’a-t- elle parcourus ?

C’est, ici rassemblé, en lettres de douleur, en des mots si poignants, le sens de toute sa vie, de son combat, aîn que nul n’en ignore. À commencer par elle-même. Une quête presque utopique, aller à la recherche de l’inconnu, mais essentielle, car elle constitue une partie d’elle-même, ce «père inconnu, mais toujours présent dans (sa) vie», pour lequel elle «suppliait le Seigneur de l’aider à le retrouver, avec le rêve de le faire revenir en Afrique, s’il était encore vivant, pour vivre auprès d’(elle)» (P.5). La raillerie des uns et des autres : «Quelle idée de courir après quelqu’un qui t’a abandonnée?», pour importante qu’elle soit, trouvera sa parfaite réponse dans les

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dernières pages de ce livre écrit avec tant de larmes, de regrets, mais également de détermination qui toucheront de nombreux cœurs. Ce livre pourrait faire l’objet d’une histoire que je rêverai de voir sur le grand écran car il est une quête, également une véritable enquête, avec des rebondissements, des coïncidences troublantes. Cet ensemble témoigne de ce pur sentiment d’amour entre un père et son unique enfant.

Ce récit autobiographique de 122 pages, qui n’est pas un roman de îction, loin s’en faut, fut, je n’en doute pas, un devoir de mémoire pour l’auteure d’écrire cette vie d’elle, aîn de vivre, enîn libérée, d’une douleur indescriptible, d’un manque: connaitre un pan précieux de sa vie, l’histoire de son père, en allant sur ses traces, vivre et connaitre certains de ceux qui ont vécus avec lui. C’était un devoir de mémoire pour elle et les siens. Il n’y a pas meilleur souvenir impérissable que ce livre : la présence de Proto le GREC dans nos cœurs à jamais. Par Madame Françoise Remarck, Ministre de la Culture et de la Francophonie

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