Mourir d en-Vie
109 pages
Français

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Mourir d'en-Vie , livre ebook

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Description

La mort que l'héroïne défie jour après jour est l'unique héritage d'un père disparu dans un accident de montagne. Ironie du sort, elle est à son tour, au même âge, victime d'un crash automobile mortel. Donnée pour morte et contre tout espoir, elle va vivre. Une rage de vivre contagieuse.

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312007120
Langue Français

Extrait

Mourir d’en-Vie

Danièle Vaudrey
Mourir d’en-Vie
Roman
















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Edouard Nieuport 92150 Suresnes
DU MÊME AUTEUR

Mourir d’en-Vie , roman paru en 2006 (Thélès) a été totalement remanié par l’auteure pour sa réédition aux Éditions du Net.

Hier, Aujourd’hui, Demain, essai (Histoire de l’institution médico-sociale de Léhon-Dinan), édité par l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu, 2009.

Les ailes du délire , roman, 2013 (Mon Petit Éditeur)

AUX EDITIONS DE BORÉE :

Les Grandes Affaires Criminelles des Côtes-d’Armor, 2007.

Les Nouvelles Affaires Criminelles des Côtes-d’Armor , 2008.

Les Mystères des Côtes-d’Armor , 2009.
Les Grandes affaires criminelles de Bretagne avec Lénaïc Gravis et Christophe Belser, 2009.

Les Nouveaux Mystères des Côtes-d’Armor , 2011.
















© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00712-0
"Je voudrais pas crever
avant d’avoir goûté
la saveur de la mort"

BORIS VIAN

Chapitre I
Sept février. Les arbres sont nus. Faut-il embrasser la mort pour trouver la vie? J’écrase la pédale des gaz. Le trou noir.
Plus rien …
Ai-je lâché la bride ? Pas de réponse. Un seul coup de volant. Un seul. Et ma vie s’est sauvagement fracturée.

Un vide m’avait tordue de douleur. Agir… Ne rien faire… Quoi ? À quoi bon? L’ennui, depuis des semaines, des mois, triomphait. La débâcle !
Pas d’images du passé. Pas encore. Un futur en débandade. Le naufrage en fondu au noir sur un précipice effrayant. Le vide…
Envolés idoles, plaisirs, projets. Evaporés. Rien pour sauter du lit et se brosser les dents. Rien pour se jeter sur le journal ou le p’tit déj’. Le néant. Rien à voir. Rien à vivre. Circulez, je sombre.

Douleur d’une ride naissante, trahison d’une larme incompressible, miroir sans pitié, reflet féroce et diabolique de ma trentaine dérapante. À peine un quart de siècle et déjà la fin du monde !
Tout bascule. Tout s’effondre férocement, impitoyablement. Peur d’avoir tué l’enfance, la vie. Peur de se regarder, folie. Le bel édifice en éclats. La fragile mosaïque explosée.

Recoller ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Que faire de cette funèbre impatience, de cette implacable condamnation aux passions sans lendemains ? Absurde travail, inutile et sans espoir, d’un Sisyphe ou d’un Roquentin. La Nausée.
Ce démon de vie qui vous brûle sans dire pourquoi. Pourquoi foncer à tombeau ouvert pour n’aller nulle part ?
Chapitre II
Au volant ou au guidon d’un engin, j’ai souvent cette étrange attirance. Quitter la route, m’en aller fracasser quelque fier platane, me fracasser dans ses noires frondaisons.

Suicide ? Non ! Juste un vrombissement, un pari face au vide pour faire surgir l’inespéré. Morbide ? Non. Juste virtuel à pour mieux sentir la vie, le sans qui coule dans ses veines.
Toujours chercher la pole position, celle des meilleurs, de ceux qui n’ont peur de rien. Balayer l’angoisse de l’inconnu, effacer la douloureuse frustration d’un amour déçu.

Aïe une clôture ! Trop vorace. Vite. Un quart de tour sur la direction. Ce n’est pas l’heure.
Rituelle tentation, menaçante et douce en même temps, comme ce sommeil qui se refuse à la nuit ou vous vainc au moment le plus importun.
Bitume quand tu nous tiens… Ô ivresse ! Ô vitesse ! La route. La route encore et toujours. La nature, les champs, les vaches, une église, un calvaire… À peine le temps d’y goûter. Et la moyenne alors !

Flashes immuables transfigurés par l’imagination en rêve d’aventures par procuration.
Quoi de plus excitant qu’un virage bien négocié? Qu’un arrondi magistralement exécuté ? Un plaisir immatériel et intemporel qui n’a pas à rendre de comptes. Quel virus peut s’inoculer avec autant de malice sans le secours de la médecine ?
La vitesse tue ? Je n’ai tué personne. Jamais utilisé les routes comme défouloir. Juste emprunté les pistes où les circuits pour m’offrir cette jouissance que je ne voulais pas brader à ceux qui en décousent avec la sécurité.
La vitesse décoiffe les joies et les chagrins. « On a beau être fou d’amour , écrit Françoise Sagan, on l’est moins à 200 Km/heure » !

Pied au plancher. À toute allure. Plus vite que les mots, plus vite que tout. À la vie, à la mort. Face à soi, à soi seul.
Chapitre III
Plus fort que la mort, « J’irai où me mènera la piste pour trouver la vie, pour forger l’avenir », chantonne le vieux cow-boy.
Sur ses traces, j’ai refait la piste, un printemps d’euphorie, il y a longtemps déjà, sur un cheval d’acier, une antique Honda louée au fin fond du Texas. Sur cette monture de fortune, j’ai revisité l’une de ces fameuses « cattle trails » : la « Western », celle qui remonte jusqu’au Wyoming.

J’avais tout appris dans les westerns, bien plus éloquents que tous les livres d’histoire.
Là où commence la piste , dans les immenses plaines du Rio Grande – nous sommes en 1840 - c’est l’Eldorado. Viande et cuir sont à profusion.
Mais avec la Guerre de Sécession, les grands marchés et les forts militaires se multiplient. La viande commence à manquer. En à peine cinq ans, tout bascule.
L’Amérique doit faire face à un bétail pléthorique abandonné durant les combats, qui s’est reproduit dans la plus totale anarchie. Des dizaines de millions de bêtes errent alors dans les plaines, et les ranchers mesurent désormais leur richesse à l’aune inverse du nombre de têtes en leur possession. Que faire de tout ce bétail ? La survie des hommes dépend de la conduite des troupeaux vers les grands abattoirs de l’Est.
Les cow-boys entreprennent alors l’un des plus grands voyages de l’Histoire. Ils remontent de gigantesques cohortes de "long horns" vers le Nord, jusqu’aux États du Wyoming, des Dakota et du Montana, aux frontières du Canada, à quatre mille kilomètres des pâturages d’origine!
Héroïques cavaliers, intrépides, surmenés, brûlés par le soleil de la Prairie, ils chevauchent sans répit, bravant la mort pour survivre.

J’ai partagé leur aventure sur ma piètre monture, entre réalité et fiction. Ces hordes de bovins, de plus de dix miles de large, poussés par des cow-boys texans ou mexicains, je les ai vu crever l’horizon. J’ai vu les fantômes de ces ranches titanesques essaimés le long des pistes, les villes construites à la hâte et tout aussi rapidement vidées.

« Poor lonesome cow-boy, a long way from home… » . L’Amérique qu’on aime, celle des défis, de la rage de vivre, celle qui ouvre le risque à qui veut s’y frotter.
Chapitre IV
Cap sur l’Espagne. Il y avait ce jour-là des manifestations de paysans, des tracteurs en travers de la route, juste à la sortie de Burgos. C’est ce que l’on m’a raconté. Moi, j’ai tout oublié. Je ne me souviens de rien. Ma mémoire s’est arrêtée une demi-heure avant le choc. Tout est gris dans mon souvenir.

Opaque l’hôpital « General Yague », tout est gris dans ma mémoire. Opaque Alain, accroché à mon chevet qui s’échine à me dire et me redire… Je ne me souviens pas. Je ne sais plus.
Dans cette grisaille comateuse de l’entre vie et mort, il ne me reste que le mirage du transfert somptuaire en avion sanitaire de Burgos à Paris.

Bouger. Un vrai miracle pou un condamné à l’immobilisme. Un prodigieux envol où j’oublie ma déchéance pour me laisser bercer par la douceur des coussins d’air. Une illusion de mobilité se profile dans les nuages blancs, bien réels.
L’équipage au complet est aux petits soins pour moi. Sa mission ? Sauver des vies. Cette fois c’est la mienne.
Le pilote est une femme. Seul indice volé au clair-obscur d’un coma artificiel de sérums et de drogues distillés goutte-à-goutte.
Non, je n’hallucine pas, c’est un vrai bonheur. Je sens à nouveau le sang couler dans mes veines. Je suis bien dans un avion. Le stade d’alerte optimal est forcément dépassé.
Je m’accroche à cette éphémère résurrection comme à la stratosphère pour ne plus jamais redescendre !

L’atterrissage est violent, aggravé par le déchaînement des sirènes de l’ambulance qui m’attend sur le tarmac. Au bout des échangeurs – je le sais-il y a l’hôpital. Un autre.
Chapitre V
Chirurgie ou orthopédie ? Sacré dilemme pour mes nouveaux hôtes de l’AP. Où va-t-on pouvoir me loger ? Est-ce ma faute à moi si les patients se prêtent mal à la dissection ??

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