Paradis perdus
94 pages
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Paradis perdus , livre ebook

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Description

Des êtres évoluent dans une organisation imperceptiblement au bord du gouffre, gangrenée par son propre système. Ils en sont les acteurs et les victimes sur le seuil de l'effondrement. Stan, Hayden, Amy, Jessica, Hadrien, Michel ou encore Steeve, leurs vies s'enchevêtrent, s'intriquent les unes aux autres, souvent bien malgré eux. Chacun possède sa partition à jouer, mais aucun n'en a vraiment connaissance. L'ombre de la chute va tout bouleverser, tout révéler. Puissent-ils retrouver un chemin qu'ils s'autorisent à suivre, puissent ils retrouver leurs paradis, recréer leurs paradis perdus.

Informations

Publié par
Date de parution 25 juin 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312003917
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Paradis perdus
Nicolas Mazeau
Paradis perdus
Les éditions du net 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
Merci Céline, mes enfants,
Merci Arnaud, Isabelle,
Merci à ceux qui ont été là.

© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00391-7
Préambule
J’ai l’idée saugrenue et anachronique d’écrire ces lignes avant même d’avoir fini de rédiger mon histoire, alors même que je ne suis qu’à mi-chemin du but que je me suis fixé, sans savoir si je vais l’atteindre.
Et même si je connais déjà la fin (j’en ai une idée générale et pas encore bien précise), les évènements et les tribulations qui vont devoir se mettre en forme sur l’écran de mon ordinateur, ne sont pas encore entièrement révélés à ma conscience (sans doute sont-ils assoupis dans un coin reclus de mon cerveau).
Et surtout, je sais très bien que je voudrai changer des choses dès que j’aurai fini… c’est d’ailleurs ce que je suis en train de faire, c’est donc un préambule à quatre mains : moi en cours de route et moi en bout de course.
J’adresse donc ses lignes à un hypothétique lecteur qui gardera la tête froide, qu’il soit un de mes proches ou un inconnu, sans même savoir si elles lui parviendront un jour.
Et sans doute ces pages resteront dans le fond d’un tiroir, comme beaucoup le font et comme je l’ai déjà fait (il faut bien l’avouer…). Cela peut aussi finir déchiré dans une poubelle, un jour où tout bascule et où on ne peut plus supporter le passé, ça doit bien arriver parfois, en tout cas c’est mon cas (encore un aveu…).
La force d’écrire n’est revenue que récemment (l’envie ne m’a jamais vraiment abandonné), elle arrive quand ce lien d’amour entre ma femme et moi semble m’échapper. Quand notre attachement se transforme, quand la puissance de nos liens semble changer de nature, quand le temps est changeant, menaçant, quand un orage peut tout détruire ou redonner un espace d’agréable été. Je sais que tout peut arriver, mais que l’empreinte de notre amour ne pourra jamais s’effacer ou se ternir.
C’est donc dans cette période de crise que je découvre à nouveau l’écriture, mais j’ai la sensation d’aller plus loin, et pourquoi pas jusqu’à faire un livre… vous seriez là, à lire mes lignes. Un rêve peut-il se réaliser dans un contexte de vie où tout semble prêt à s’effondrer ? Étrange paradoxe…
Ma situation teintera forcément les lignes qui suivent, plus que je ne le voudrais sans doute. Je ne pensais pas que j’exprimerais tant d’intime au travers d’une histoire et de personnages romancés.
Et pourtant je devrais savoir que chaque création imaginaire est le reflet de notre vie psychique (je le sais très bien pour les autres, pour moi, c’est un peu plus difficile d’en prendre conscience). Choisir de faire naître un personnage, lui donner une vie, un itinéraire, c’est lui donner de soi, de sa pensée.
Je me prends d’affection pour ces êtres qui n’existent que dans mon esprit et sur ces lignes. Une succession de signes, des contrastes savants dispersés minutieusement sur l’écran de mon ordinateur leurs donnent un semblant de vie. J’ai tout de même l’impression qu’ils sont tous un peu de moi, un peu de ce que je suis. J’avoue m’y être attaché au point de vouloir les garder pour moi et de les partager avec vous aussi.
Se donner à lire serait dévoiler une partie de mon intimité, mais aussi partager des sentiments, des ressentis, pourquoi pas divertir, donner quelque chose à d’autres.
Je ne sais vraiment pas si je passerai ce pas, puisque je ne sais pas si je pourrai finir cette histoire. J’ai peur de l’abandonner, de ne pas avoir la force de poursuive à la moindre difficulté. Peut-être que j’ai peur de finir aussi, car il y aura une décision à prendre : garder secret ou partager.
Le regard et le jugement de l’autre sont un problème, le mien comme celui de beaucoup d’entre nous. Mon doute infini enfoui à l’intérieur de moi définit malgré moi mon lien aux autres, mes projets, mes défis…
Mais avant de rentrer dans l’histoire, je vous livre ce petit texte adressé initialement à mon petit groupe d’écriture, « l’atelier ailleurs », je le partage avec vous, il a sa particularité, son identité : il est sans un point…

Vous écrire
Point de camouflage ce main, point de cachoterie cette nuit,
tout de suite, j’ai envie de vous le dire, de le dévoiler,
je sais pas comment le formuler, comment vous parler,
et ce que vous allez en penser, ce que cela vous fera associer,
j’aimerais vous entraîner à rêver, à fantasmer,
vous perdre dans mes phrases entrelacées, imbriquées,
mais comme souvent je m’égare dans le vent des mots
et je m’éloigne de mon propos,
je garde mon sujet dans un paysage de lettres qui s’attachent les unes aux autres,
et le reprend au passage, le déploie à la faveur d’une image,
j’entreprends un savant réglage,
je fais une mise au
Point, et le voilà plus net,
ce que je porte à l’attention de votre lecture,
c’est ce que nous avons en commun,
ce qui fait qu’Ailleurs nous sommes un,
l’écriture comme un dessein,
ce qui nous pousse à l’action, lier les mots,
accrocher les phrases, partager une émotion,
créer une partition de la musique des sons,
imaginer l’orchestre qui la joue avec passion,
dans chacun d’entre vous,
espérer qu’il vous entraînera dans sa danse,
que vous serez touché par son sens,
écrire pour faire réagir,
écrire comme on lève le
Poing, écrire pour se battre,
écrire comme on frappe, pour vivre,
et pour survivre parfois, ou souvent,
la rage entre les dents,
c’est pour moi le refuge qui protège,
et une arme face aux sentiments qui m’assiègent,
c’est vrai que les mots allègent,
ils me portent, me transportent,
j’en oublie presque que vos yeux se baladent sur eux,
ce sont vos retours qui m’en font prendre conscience,
à ma surprise, je me livre sans méfiance, j’écris en toute confiance,
ici, mes peurs n’ont plus la préséance,
elles cèdent s’effacent à l’idée de votre présence,
écrire leurs donne un bon coup de
Poing, je gagne enfin,
je trouve ailleurs ce qui me pousse à aller encore plus loin,
l’écriture comme pour changer le futur,
l’écriture pour assoupir les blessures,
elle semble m’aguerrir,
et elle me structure,
je ne peux que conclure,
dans ma vie, cet atelier d’écriture est tombé à point.
Partie I
Les couleurs du ciel
« La voie des humains n’est pas en leur pouvoir,
et il n’est pas donné à l’homme qui marche
de diriger ses pas. »

De Jérémie Extrait de la Bible
Hadrien
J’émerge à la conscience, je nage dans des courants divergeant, tourbillonnant. J’ai besoin d’oxygène comme après une apnée d’une durée extraordinaire mais la puissance d’un océan m’entraîne trop loin de la surface. Je ne peux plus respirer et pourtant je ne me noie pas, je ne me débats pas.
Mon esprit émerge mais mon corps reste inanimé. J’ai l’impression d’avoir dormi cent ans, ou peut-être le temps de le dire. Je me réveille à peine, encore somnolant, un peu entre deux eaux, un peu entre deux mondes.
Quelque chose attire mon attention : je n’ai pas de sensation. Vraiment aucune.
Aucun bruit, je n’entends plus rien, un silence absolu, presque immortel. Je me concentre pourtant sur les sons mais pas le moindre décibel à détecter. Les vibrations des ondes sonores semblent s’être solidifiées. Je nage dans l’obscurité auditive.
Le noir complet, je ne vois plus rien. Rien à voir, quelqu’un semble avoir éteint le monde, annulé la lumière… ou peut-être que cela vient de moi, les cellules de mes rétines ne semblent plus réagir à aucune stimulation. Peut-être est-ce que je ferme les yeux ? Des efforts pour les contrôler, commander à mes paupières de s’ouvrir. Ça ne marche pas. Ça ne sert à rien. Mon regard se noie dans un silence abyssal.
Plus aucune sensation de l’extérieur, rien n’arrive à moi. Pas de goût dans ma bouche, même pas celui de ma propre salive. Pas d’odeur dans mon nez… Toutes les cellules chargées de réagir aux stimuli extérieures paraissent piégées dans un processus inhibiteur.
Je ne ressens rien sur mon corps. Pas un effleurement, pas un contact. Rien ne me touche plus.
Je ne ressens rien dans mon corps. Il semble s’être évadé. J’essaie pourtant… Je tente de m’astreindre à une procédure qui permette de traquer la moindre perception. Je porte toute mon attention sur mon pied droit comme si tout dépendait de lui, comme si j’étais en équilibre sur le bout de mes orteils. Rien, mon corps semble aux abonnés absents
J’avoue que tout cela devrait me pétrifier d’angoisse, m’engourdir de peur, mais tout ce que je peux en dire, c’est q

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